J'ai lu il y a plusieurs années « A l'ombre des jeunes filles en fleurs ». Il ne m'en est rien resté, je crois, à part le titre que je trouvais mignon, un peu mièvre, non ? J'ai tenté de me convaincre qu'il fallait réitérer mes efforts envers la littérature de
Proust, et j'ai lu
du Côté de chez Swann. Ma recherche n'a pas abouti. C'est même clairement un échec.
Je m'ennuie à périr chez
Proust, la vie qu'il raconte me semble terne, sans originalité, connue sous toutes ses coutures. Et mesquine à longueur de pages : petites aspirations, petit snobisme, petits intérêts, petites amitiés (je ne crois pas d'ailleurs y avoir vu une amitié digne de ce nom).
du côté de chez Swann, c'est comme partout et ça ne me fait pas rêver. Même l'amour y est sans éclat, sans transcendance. Il faut dire qu'à part les catleyas à son corsage, elle n'a pas grand-chose d'inoubliable, Odette. Et Swann m'a semblé bien benêt (oui, j'ose) de s'amouracher de cette cocotte plutôt sotte. « Même pas son genre » : que ne s'en est-il aperçu plus tôt…
Quant au fameux style de
Proust, pas mieux. J'aime les écritures travaillées, étudiées, longues éventuellement, à condition que le travail soit invisible. Que le talent en fasse une évidence indiscutable, une illumination. Mais je trouve
Proust si laborieux ! Je n'ai même pas goûté la madeleine dont on nous rebat les oreilles : j'espérais, là au moins, une fulgurance, comme celle du souvenir qui revient et vous rend en un battement de paupière, un lieu, un moment. Bernique : le temps d'arriver à la fin de la phrase de la madeleine, j'avais avalé la bouchée depuis longtemps et ne savais même plus de quoi il était question. Son écriture, tâcheronne, compliquée, pèse et peine à dire. Même la sonate de Vinteuil devient un pensum inaudible. Et ça, c'est impardonnable : on ne massacre pas la musique, ni avec un instrument, ni avec des mots.
Donc, c'est clair, je ne chercherai pas le bout du temps perdu, pour ne pas en perdre davantage.