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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une année avec Proust #5

Bonjour Babelio !!!
Que ça fait longtemps que je n'avais plus rien posté. Trois longs mois de surcharge professionnelle qui m'ont empêché de vivre et de lire. Et vu que Babelio est assez chronophage, il st tombé dans la foulée.
L'important c'est que ça commence à se calmer et que je peux enfin vous retrouver.
Et je vous retrouve avec ce brave Marcel... Enfin brave, sur ce tome, on pourrait plus le qualifier de "gros connard" qu'autre chose. Pauvre Albertine !
Dans ce 5ème opus, Albertine vit chez le narrateur qui n'est pas Marcel, mais que c'est quand même Marcel... Nous l'appellerons donc Marcel. le problème c'est que Marcel considère Albertine pas assez bien pour lui, et il la cache. Elle est prisonnière et ne peut vraisemblablement pas sortir tandis que lui sort dans le monde, sans elle. C'est son objet, caché à la vue de tous. Elle doit même s'enfermer dans la chambre quand il reçoit.
Marcel est jaloux maladif, il lui prête des aventures avec des femmes. Il rêve de la quitter, mais le ne fait pas, et crève de mal quand elle ne l'embrasse pas.
Albertine, tu te sors de là ma grande et fissa !!!

Proust dans toute sa splendeur avec phrases à rallonge et lenteurs assommantes. J'ai mis plus de deux mois à le lire.
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Marcel analyse un peu moins pour agir un peu plus, relativisant l'intérêt des déductions issues de l'observation :

« Ceux qui apprennent sur la vie d'un autre quelque détail exact en tirent aussitôt des conséquences qui ne le sont pas et voient dans le fait nouvellement découvert l'explication de choses qui précisément n'ont aucun rapport avec lui ».

Si l'observation persiste , elle est focalisée sur l'objet de son tourment : Albertine l'a rejoint à Paris et demeure chez lui, partageant son quotidien dans des conditions proches de la séquestration. Si elle est libre de ses allées et venues c'est avec une surveillance de tous les instants et des interrogatoires en règle à son retour. Marcel a depuis longtemps décelée en elle une menteuse et qui plus est, peu finaude, s'emmêlant dans ses contradictions. Marcel traque l'existence non d'un amant mais d'une amante.

« Sans me sentir le moins du monde amoureux d'Albertine, sans faire figurer au nombre des plaisirs les moments que nous passions ensemble, j'étais resté préoccupé de l'emploi de son temps ».

On perçoit que seuls les avantages matériels d'une telle situation, elle qui n'a pas le sou soient la seule raison de sa présence, tant Marcel est insupportable. D'autant qu'il dit lui-même souhaite rompre, sans se décider. La jalousie qu'il ressent est une sorte de moteur central dans cette relation ambigüe.

Le baron de Charlus n'est pas en reste au cours de ce tome, de plus en plus imbu de sa personne, sans avouer ses meurs mais avec un certain prosélytisme tout de même. Un de ses cibles, mal choisie car sous-estimée, est Mme Verdurin dont il a tenté de vampiriser une de ses soirées où le musicien Morel était la vedette.

Au delà de des liens tissés avec son entourage, Proust rédige de très belles pages sur les bruits de la rue, ceux qu'il perçoit alors qu'il est encore couché, et met des images personnelles ur l'animation qui lui parvient.

Il développe aussi une analyse autour de la musique, à partir de la sonate de Vinteuil qui bien au delà de la petite phrase sorte de signature du musicien, comme il en existe dans toute oeuvre qu'elle soit littéraire ou artistique, atteint la sensibilité et la mémoire de Marcel.





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Tome après tome j'avance dans La recherche .
Ce tome 5 est celui qui m'a, pour l'instant, le moins séduite.
La première partie est consacrée à la description exhaustive de la Jalousie.
Jalousie inouïe qu'éprouve le narrateur quant à son amour pour Albertine. Jalousie maladive et malsaine.
J'ai, en revanche, beaucoup apprécié la deuxième partie consacrée à une soirée chez les Verdurin, durant laquelle ce pauvre Charlus, décidemment de plus en plus pitoyable, se fera blacklister.
La plume de Proust est merveilleuse, le texte plein d'humour et de sarcasmes.
Sont également abordés les thèmes de la "création" artistique .
A suivre ...donc !

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Des cinq tomes de la Recherche que j'ai déjà lus, voici celui, le cinquième, qui m'a le moins plu.

Alors que Sodome et Gomorrhe s'achevait sur le départ précipité de Balbec du narrateur accompagné d'Albertine, suite à une révélation de cette dernière, La Prisonnière reprend lorsqu'ils sont tous deux installés à Paris chez lui, en l'absence de ses parents. Ainsi commence le cauchemar : si le titre se réfère à Albertine, notre cher narrateur est lui aussi bien prisonnier de son plan pour soustraire son amie aux tentations. Nous voila donc enfermés dans la cage dorée où nos deux personnages se détruisent : Albertine torture le narrateur de ses incessants mensonges tout en suivant à la lettre les règles de leur vie à deux, lui l'oppresse de surveillance tout en la comblant de cadeaux... Bref, on étouffe en même temps qu'eux.

Ce roman est également l'occasion de retrouver le baron de Charlus et Morel, ainsi que les insupportables M. et Mme Verdurin dont la prétention au sujet de leur salon semble empirer de tome en tome.

Quoi qu'il en soit, si je n'ai pas entièrement apprécié ce livre-ci, je dois reconnaitre que Proust y a réussi encore quelques tours de force : le passage où Albertine évoque les glaces est une merveille et l'on rêve avec elle de porter les fameuses robes de Fortuny, tant les descriptions sont superbes !
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Cinquième étape du « Proust Tour ». La relecture de ce volume m'a confirmé dans un certain malaise éprouvé dans les approches passées . La situation décrite ,d'une jeune femme cloîtrée (en grande partie) et soumise à une surveillance constante et qui l'accepte est assez troublante. La jalousie déclinée sous toutes ses formes jusqu'aux plus paranoïaques , les interrogatoires rappelant ceux de l'Inquisition (la torture en moins tout de même) crée chez le lecteur (moi en l'occurrence) une forme d'angoisse que n'effacent ni la subtilité de l'analyse ,ni la beauté de l'expression. En thèmes d'arrière-plan subsistent l'homosexualité (autour de Charlus et des amantes supposées d'Albertine) , la vie des salons (autour des Verdurin)et la réflexion sur l'art (la musique de Vinteuil ,la peinture d'Elstir) . Ve tome contient ce qui est à mon avis l'un des plus beau passages de l'oeuvre : le récit de la mort de Bergotte..
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Dans ce volume, la prisonnière c'est Albertine. Malgré tout ce qu'elle a pu caché je l'ai plainte du début à la fin.
Qu'on ne me dise pas qu'il est question d'amour quand un homme fait escorter celle qu'il aime par Andrée, son amie, qui lui fait au retour de chaque sortie un compte-rendu détaillé. Où sont-elles allées ? Qui Albertine a-t-elle rencontré ?
Le narrateur, on sait enfin qu'il se nomme Marcel ( car son prénom est cité ici pour la première fois ), pense d'Albertine qu'elle a des désirs pervers, mais qui est le plus pervers des deux sinon lui ? Un homme qui se sert du corps de son amie, de sa présence, de son sommeil, pour atteindre l'apaisement sans tenir compte des sentiments de la jeune fille. Il est souvent indifférent, voire méprisant. Il l'attend impatiemment, s'imaginant à longueur de journées où il reste enfermé chez lui, s'emprisonnant lui-même, où elle peut être, ce qu'elle fait et avec qui. Plus il est jaloux moins il a envie de la quitter car il l'aime uniquement dans la jalousie, la tristesse et la souffrance. Enfin l'aimer, ce n'est pas le terme exact quant à ce qu'il ressent pour elle. La jalousie associée à la possession ne font pas bon ménage avec l'amour. Il ne supporte pas que la jeune fille puisse lui échapper et ne pas lui appartenir corps et âme. Il voudrait entrer en rivalité avec les amant(e)s d'Albertine, la leur arracher et sortir vainqueur du combat.
Cependant quand Albertine reprend une attitude soumise et plus ou moins tendre elle ne l'intéresse plus, elle l'ennuie. C'est dans ces moments qu'il aimerait rompre définitivement. D'ailleurs il fait preuve d'un certain sadisme en lui disant que tout est fini, qu'il faut en arrêter là, qu'elle doit partir et ne plus chercher à le revoir, jamais. Et il espère au final une réconciliation sur l'oreiller après lui avoir fait peur et que ça lui aura servi de leçon.

Cette relation entre eux ça ressemble à tout sauf à de l'amour. L'amour, inutile de dire qu'il est fait de passion, de tendresse profonde, de douceur, de partage, et surtout de confiance.
Le narrateur a tout du pervers manipulateur. Voilà c'est dit... Il ne la frapperait pas mais ses mots sont méchants, ses questions et ses accusations sont assassines. Même si Albertine a menti, même si elle a réussi à le tromper pendant son séjour où elle vit avec Marcel dans l'appartement familial déserté des parents, je serais tentée de dire que c'est bien fait pour lui, qu'il n'aurait que ce qu'il mérite en retour de ce qu'il lui fait subir quotidiennement, allant pousser le bouchon un peu trop loin en cherchant par tous les moyens à l'empêcher de se rendre où elle veut, seule ou accompagnée de lui, pour qu'elle ne rencontre pas ses anciennes amies.

A la recherche du temps perdu, tome 5 : La Prisonnière est tel un huis-clos étouffant. Marcel Proust développe la jalousie du narrateur qui livre ses états d'âme du début à la fin du récit.
Et à vrai dire ça m'a exaspérée de le voir obnubilé par Albertine jusqu'à chercher les plus petits indices de sa tromperie, vouloir en faire une femme-objet façonnée de ses mains à sa disposition, surveillant ses moindres faits, gestes et paroles. Pour lui elle a tous les vices, elle est menteuse, dit tout et son contraire. Mais il pense l'aimer à sa manière tout en enrageant de ne pas la posséder complètement car s'il dispose de son corps il n'a pas accès à ses pensées, à ses secrets.

Mis à part le couple Albertine/Marcel qui bat de l'aile, Mme Verdurin s'est chargée de détruire celui de Charlus avec Morel à l'issue d'un soirée où M. de Charlus a récolté tous les honneurs en mettant avec ses invités la Patronne de côté. Vexée, humiliée, elle décide de se venger sans attendre. Ses propos mensongers et diffamatoires font mouche et Mme Verdurin  arrive à retourner Morel contre Charlus qui, assommé, voit son bonheur s'effondrer.

Un volume au récit assez complexe de par les réflexions contradictoires du narrateur que je n'ai aucune envie d'appeler par son prénom parce que décidément je ne me sens pas du tout proche de lui, n'arrive pas à lui trouver d'excuses quant à son comportement envers Albertine. Il aurait dû partir de Balbec seul, la laisser mener une vie libre et quant à lui partir à Venise comme il en rêvait et s'y faire de nouvelles relations charnelles et éphèméres.

Ce cinquième tome fini nous laisse avec l'image de malles remplies et d'une hirondelle qui vient de s'envoler, laissant le narrateur seul avec sa conscience. Je ne suis d'ailleurs pas mécontente qu'elle l'ait quitté de sa propre initiative avant qu'il n'ait eu le plaisir de lui demander en premier de s'en aller. Bref il récolte le résultat logique de sa jalousie maladive et de sa possessivité.
Et elle, l'aimait-elle un peu ? Qu'attendait-elle de lui ? Des questions restent sans réponses. Voyant son amour sans réciprocité ou la rupture proche, ou les deux, ou un avenir commun avec un semblant de vie conjugale en restant prisonnière de lui et de sa jalousie morbide, tous ces paramètres ont certainement pesé dans la balance pour qu'elle le quitte aussi subitement.
Certainement qu'Albertine ( sans la rendre noire comme du charbon comme le fait le narrateur ) a des choses à se reprocher, et peu importe, on l'apprendra bien assez tôt, mais là le calvaire a assez duré pour elle. Il aurait dû se douter qu'une jeune fille qui était gaie et libre comme l'air iodé de Balbec finirait par devenir triste et par s'étioler comme une fleur en manque d'eau avec pour seul compagnon un jeune homme rigide, soupçonneux et morose flanqué d'une servante qui en plus la déteste, voyant en elle une enjôleuse et une intrigante, ayant prévenu le jeune homme " qu'elle lui ferait du chagrin ". du chagrin qu'il sait se provoquer lui-même. 
Les voilà tout deux libérés du piège mental qui les enfermaient dans une relation malsaine.
La liberté retrouvée pour Albertine qui pourra aller papillonner dans d'autres lieux et son malheureux compagnon qui peut-être s'apercevra de ses erreurs, peut-être même qu'elle lui manquera et qu'il réalisera qu'il l'aimait vraiment, mais trop tard pour lui. Je crains le pire dans le volume suivant vu qu'on va certainement le retrouver en train de faire son Calimero. A suivre donc...
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La prisonnière (1923) est le cinquième tome de la recherche du temps perdu, l'oeuvre majeure de Marcel Proust. Des mensonges d'Albertine et de la jalousie du narrateur. Cet opus est entièrement consacré à Albertine qui est loin d'être le personnage le plus intéressant. Inutile de s'appesantir sur un classique, a fortiori sur un chef-d'oeuvre, mêlant, non sans une pointe d'humour, mélancolie et ironie.
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Où l'on apprend qu'Albertine vit sous le toit du narrateur, prisonnière.
Dès le début – et ce sera un thème assez récurrent dans ce roman – Proust offre cette relation intérieur/ extérieur aussi bien des paysages, de la rue et de ses bruits lorsque que le narrateur se trouve dans sa chambre au matin, il y a le choeur de Paris qui lui parvient. On retrouve cette idée chez les personnages eux-mêmes, que ce soit dans les mensonges d'Albertine ou les réactions de Françoise, la bonne, contrariée.
Dans ce roman, Marcel va analyser, approfondir, ressasser jusqu'à l'épuisement sa jalousie. C'est ainsi qu'il retient Albertine « prisonnière », pour ne pas la soumettre aux tentations de la ville, des dîners et des autres jeunes filles dont Andrée et Mlle Vinteuil seront des leitmotivs. D'autre part, il établit un parallèle entre ses propres amours avec Albertine –avec qui il ne cesse de vouloir rompre – et les relations de Charlus avec Morel, le jeune virtuose qui joue parfaitement la fameuse sonate de Vinteuil.
Tous les thèmes proustiens se retrouvent ici. Il y a la naïveté des primes amours et sentiments changeants et mêlés des jeunes filles « à la figure rose », mélange des désirs sensuels :

"Mais quelques jours après, nous regrettons de nous être tant confiés car la rose jeune fille rencontrée nous tient la seconde fois des propos d'une lubrique Furie."

L'abolition du temps, où passé, présent et avenir se fondent, se retrouve dans ses habitudes de vie avec Albertine où resurgit le souvenir du baiser maternel tandis que l'ascendant qu'il a sur elle ressemble à celui de ses parents sur lui à Combray. Aussi se trouve-t-il des points communs avec sa tante Léonie qui prenait la lecture au sérieux :

"Quand nous avons dépassé un certain âge, l'âme de l'enfant que nous fûmes et l'âme des morts dont nous sommes sortis viennent nous jeter à poignée leurs richesses et leurs mauvais sorts, demandant à coopérer aux nouveaux sentiments que nous éprouvons et dans lesquels, effaçant leur ancienne effigie, nous les refondons en une création originale."

La procrastination de sa jalousie et de son travail d'écrivain apparaît quand Marcel remet les explications qu'il pourrait demander à Albertine. La jalousie est une suite de souffrances plus au moins acceptées qui reviennent et se nourrissent du souvenir ou du regard de l'autre, une forme de masochisme.
De même les bruits de la rue, la ronde des marchands offre au narrateur l'aspect d'un opéra, citant tour à tour, Boris Goudonov ou le Pelléas et Mélisande de Debussy où se mêle un sentiment religieux et grégorien.
Il est à noter une évolution très nette des personnages : Charlus devient le Pygmalion de Morel, Charlus le charismatique perd, avec l'âge et à l'instigation des Verdurin, ses entrées dans le monde et tombe en pleine disgrâce. Au contraire, Madame Verdurin devient, pour le narrateur, un véritable mécène des arts et dans son salon se succèdent personnes et évènements puisés dans le réel de l'époque et notamment les ballets russes, Stravinski et Richard Strauss. On y apprend les morts de Bergotte l'écrivain et de Swann, rupture profonde avec l'enfance et l'adolescence du narrateur.
L'art –musique, peinture – reste ce qui donne un sens plus pur aux sensations de l'amour, un sens plus vaste, une diversité de sensations. L'exécution de la sonate de Vinteuil provoque chez Marcel une profonde rêverie à laquelle il mêle Albertine et opère un syncrétisme des arts, rapprochant la musique de la lumière et des couleurs, donc Vinteuil d'Elstir, ce qui lui suggère des propos sur l'art en général :

"Si l'art n'était vraiment qu'un prolongement de la vie, valait-il de lui rien sacrifier, n'était-il pas aussi irréel qu'elle-même."

Tout comme l'art de la vie, Proust se plaît à rendre floue la frontière entre le narrateur et l'auteur où il est fait pour la première fois mention de son prénom :

"Elle retrouvait la parole, elle disait : « Mon » ou « mon chéri », suivis l'un ou l'autre de mon nom de baptême, ce qui en donnant au narrateur le même prénom qu'à l'auteur de ce livre, eût fait : « mon Marcel », « mon chéri Marcel »."

Finalement, à travers ce roman, Proust inverse en quelque sorte les valeurs en faisant des dominateurs des dominés puisque, une fois de plus comme Charlus qui se retrouve seul et avec qui Morel vient rompre, Marcel qui ne cesse de mettre en scène sa rupture avec Albertine finit par la vivre sans qu'il ait pu agir.
La prisonnière est un roman où foisonnent les phrases magnifiques, de véritables joyaux littéraires mais dans lequel il faut s'accrocher pour ne pas se perdre ou se lasser dans le labyrinthe des pensées jalouses de Marcel.


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A mon rythme (c'est à dire finalement assez lent) je continue d'explorer la Recherche, et me voilà à avoir terminer le cinquième tome, à savoir La Prisonnière.

Il n'est pas facile de passer après le quatrième, Sodome et Gomorrhe, qui m'avait beaucoup plu. Ici, nous retrouvons évidemment le narrateur, qui, d'après deux mentions dans le texte, s'appelle Marcel, ah, quel hasard, qui accueille désormais chez lui Albertine, sa compagne, son amoureuse, mais également la source de bien des tourments.

En effet, La Prisonnière est le tome de l'amour, du couple, du désir, mais aussi celui de pulsions plus néfastes, la jalousie, la possession, la paranoïa, le désir de contrôle sur l'autre… que de joyeuseté n'est-ce pas.

Le couple Marcel - Albertine n'est pas le seul à être étudié par le narrateur / auteur puisque le couple formé par le baron de Charlus et le jeune Morel est également analysé sous différentes coutures.

N'étant pas un grand fan du couple Marcel / Albertine, je redoutais un peu la lecture de ce tome. Et il est vrai que cela n'a pas été le coup de coeur totale car ces deux là m'ont parfois bien agacé.

Mais il reste la plume fantastique de Proust, ses personnages à la fois si lointain et si proches de nous, et le souhait que j'ai d'arriver jusqu'à la fin de cette incroyable oeuvre qu'est À la recherche du temps perdu.
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La prisonnière, c'est Albertine avec qui le narrateur revient à Paris et accueille chez lui, sa mère étant absente.

La musique de Wagner passionne le narrateur.

Il apprend également la mort de Bergotte.

Le narrateur montre comment la jalousie redouble l'amour. Mais il ne m'a pas convaincu.

Où M de Charlus tombe en disgrâce en plein salon Verdurin, accusé d'homosexualité.

Le narrateur doute de plus en plus d'Albertine, ne se décide pas à rompre. Ce sera elle qui partira.

Il imagine même une relation entre Albertine et Gilberte…..

Quelques pages sur l'oeuvre de Dostoievski, ainsi que sur les écrivains bons maris qui ont écrit les oeuvres les plus perverses (Choderlos de Laclos) et d'autres qui écrivirent des contes moraux et furent de vrais tyrans (la duchesse d'Orleans).

Quelques citations :

« En réalité, en quittant Balbec, j'avais cru quitter Gomorrhe, en arracher Albertine ; hélas ! Gomorrhe était dispersé aux quatre coins du monde. »

« Cela aide à connaître l'âme, mais on se laisse tromper par les individus. Ma jalousie naissait par des images, pour une souffrance, non d'après une probabilité. »

« La vieillesse fatiguée aimait le repos. Or dans le monde il n'y a que les conversations. Elle y est stupide. »

« Si nous lisons le chef-d'oeuvre nouveau d'un homme de génie, nous y retrouvons avec plaisir toutes celles de nos réflexions que nous avons méprisées, des gaietés, des tristesses que nous avions contenues, tout un monde de sentiments dédaignés par nous et dont le livre où nous les reconnaissons nous apprend subitement la valeur. »

« Les grands littérateurs n'ont jamais fait qu'une seule oeuvre, ou plutôt n'ont jamais que réfracté à travers des milieux divers une même beauté qu'ils apportent au monde. »

« Mais ma chambre ne contenait-elle pas une oeuvre d'art plus précieuse que toutes celles-là ? C'était Albertine. »

« L'amour c'est l'espace et le temps rendus sensibles au coeur. ».
Lien : http://alexmotamots.fr/?p=2414
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