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Critique de Nadael


Ses mots sont doux et délicats, ses phrases n'en finissent pas, les yeux clos on se plaît à imaginer les lieux qu'il décrit, on se laisse emporter par ce flot de paroles, on avance à ses côtés, on parvient à frôler le message, et c'est lui qu'on touche, Proust.
Lire Proust est un voyage. le décor se met en place avec lenteur, révélant chaque détail, chaque nuance ; couleurs, formes, contrastes, matières, il nous offre son regard, pleinement. le cadre posé – l'extérieur – on entre alors dans l'intime, le spirituel. Les deux sont liés, indéfectiblement.
C'est ainsi qu'il nous parle de la lecture au temps de son enfance ; le contenu de l'ouvrage n'est pas l'intérêt principal. Ses souvenirs se portent davantage sur des lieux, des odeurs, des paysages, des sensations. Une chambre, un parc, un instant précis, une lumière particulière, un bruit familier, des effluves étourdissantes. Enfant, le livre est un ami, qui l'accompagne partout. D'ailleurs, il est bien déçu quand à l'âge adulte il relit ce livre qu'il quittait rarement, le capitaine Fracasse de Théophile Gautier.
Lire est un bonheur et un arrachement quand arrive l'ultime page. Mais, le livre ne remplace pas l'échange avec l'autre. Lire est un plaisir solitaire qui favorise l'introspection.
Si Proust fait l'éloge de la lecture, il la met à distance de la vie : «  La lecture est au seuil de la vie spirituelle ; elle peut nous y introduire : elle ne la constitue pas. » Elle permet de mieux comprendre le monde, l'ancien et celui qui est en marche et soi-même mais elle n'est pas la vie.
Un merveilleux petit livre. À savourer.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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