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EAN : 9782811218003
384 pages
Milady Littérature (23/09/2016)
4.04/5   36 notes
Résumé :
« Je n’aime pas Lilly. Non, je ne l’aime pas. Je n’ai même pas d’affection pour elle. Je déteste jusqu’à son nom, et je n’ai aucune envie de passer du temps avec elle. Je m’en veux terriblement de dire des choses pareilles, et même de les penser, mais c’est la stricte vérité. » Et dire que ça aurait dû être un « heureux événement ».
Ceux à qui Jess a annoncé la bonne nouvelle n’ont que ce mot à la bouche. À commencer par sa mère, qui lui assure que, dès le pr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Il y a certains romans qui vous parlent plus que d'autres. Ils ont un impact direct sur votre vie et vous perdez toute objectivité pour établir une critique. Tous les livres traitant la dépression chez les femmes, je deviens impliquée personnellement. Je suis en mode empathique et je me plonge corps et âme dans l'histoire. Ici, le sujet traité la dépression postnatal encore peu connu à ce jour. En tout je n'en savais pas grand chose. On parle de Baby blues mais que signifie t'il exactement? Amanda Prowse délie les langues et décrit de la manière la plus brutale cette maladie.
Nous sommes dans le présent et Jessica est internée. Elle a commis un crime. Elle est jugée et pointée du doigt. Elle a commis le plus grand crime. Mais Jessica avant d'être cette femme emprisonnée, était une femme heureuse, pétillante, drôle, joueuse, téméraire. Elle avait la vie parfaite. Comment a t'elle plongé en enfer?
Avec le portrait de Jessica, Amanda Prowse déclare haut et fort, le cas de Jessica peut arriver à toutes femmes. Cette dépression touche 15% des femmes.... Une vraie maladie, non un état de fatigue. La femme sombre et dans L'histoire d'une mère, Amanda Prowse démontre que l'instinct maternel n'est pas inné.
Franchement j'ai été épatée de la manière que l'auteur présente cette maladie avec un accouchement catastrophique qui perturbe, un corps de femme qui change, une adaptation difficile.... Et nous avons Matthew, le mari que certaines lectrices pourraient juger.
Mais dans le roman d'Amanda Prowse elle brosse un portrait du mari avec beaucoup d'humanité, un héros à sa manière....
Un roman qui se dévore pour connaître le fin mot de cette histoire tragique. Un roman qui ouvre les yeux sur cette maladie encore peu connue. Un roman qui offre le portrait d'un vie de famille qui commence sur les chapeaux de roues.
Mais si je reste objective, je reste déçue par la fin du roman, la partie où Jessica du passé retrouve le présent. On se retrouve avec un chapitre bizarre où la narration se mélange. J'ai du relire ce chapitre pour en comprendre la subtilité. Il me manquait une Jessica du présent mais j'avoue que l'épilogue a chaviré mon coeur.

Un roman efficace pour parler d'une maladie qui souffre de préjugés. Je n'étais pas loin du coup de coeur.
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Dans les premières pages j'ai songé au roman de Celine de Rosa : Elle(s) qui aborde le mal être d'une femme dans sa famille et qui sombre au point d'être internée. Il en est de même ici et tout comme dans le roman de Celine, on en ignore les raisons, que l'auteure nous fera découvrir de chapitres en chapitres avec un mode narratif particulier.
Dans un premier temps c'est à travers le journal intime de Jess que le lecteur fait la connaissance de la jeune femme et il suspecte que l'héroïne, au vu des réflexions désagréables de certains soignants, l'est pour comportement grave. A-t-elle nuit à la vie de son enfant, à Matthew son mari ? D'emblée Amanda Prowse instille le doute.
Nous passons en alternance du quotidien de Jess à son passé, avec une vie "de rêve" pour cette jeune femme dont est tombée amoureux Matthew. L'histoire n'est pas racontée par Jess, ni par Matt. Elle est à la troisième personne et donne un aperçu de tous les protagonistes. Nous découvrons une personne pétillante, pleine de vie, malgré un deuil passé, avec la perte de son frère. le thème de la perte d'un enfant est particulièrement bien traitée par l'auteure quand Jess nous fait partager son passé et les réactions de ses parents, sa peine et son combat pour avancer et cette disparition prématurée qui reste douloureuse malgré les années pour tout parent.
Amanda Prowse brosse donc le portrait d'un adorable couple amoureux l'un de l'autre, entouré de parents aimants et d'amis fidèles. Une belle image d'Épinal,et l'arrivée d'un enfant, pas vraiment programmé ne vient pas entacher ce bonheur sans nuages, bien au contraire. Tout va bien dans le meilleur des mondes jusqu'à ce que un rouage ne se grippe et que tout bascule quand les hormones se mettent de la partie et que l'accouchement se complique. Facteur déclenchant dans ce syndrome post-partum, pour Jess qui s'est trouvée coupée de sa fille, sa fille qui ne porte même le prénom que la jeune femme avait choisi pour elle?
Connait-on aujourd'hui les raisons qui font que certaines femmes souffrent de cette dépression post-partum ? Pourquoi certaines et pas d'autres et ce à divers degré de gravité ?
Avoir choisi de traiter ce thème est particulièrement intéressant, j'aurais aimé en connaitre les raisons. Et l'auteure maîtrise son sujet décrivant de manière particulièrement touchante cette souffrance psychologique, cette lutte de Jess pour se comporter comme il se doit, et cacher à tous son incapacité à aimer la petite Lilly qui séduit tout le monde.
Le style d' Amanda Prowse est plaisant et la lecture addictive, bien que le sujet soit douloureux, le lecteur n'aspire qu'à découvrir l'issue de ce drame familial, l'auteur affublant notre héroïne d'une des forme de dépression des plus sévères, transformant un conte de fée en cauchemar.
Le lecteur assiste, impuissant, à la noyade de la jeune femme, s'étonne et s'insurge parfois ne sachant que penser de ce drame au rebondissements inattendus.
C'est une histoire réaliste. On se sait plus si la fatigue est un signe de dépression, ou s'ajoute a celle-ci. On ne comprend pas toujours les réactions des divers protagonistes et l'on se demande quels sont leur degré de responsabilité dans cette histoire. Matthiew a-t-il minimisé les signes, pourquoi Jess se refuse-t-elle à appeler au secours, se rapprocher de sa mère ? Pourquoi Paz n'a-t-il pas insisté davantage ? Est-ce que quelqu'un aurait pu faire quelque chose afin d'éviter ce drame ?
Le journal de Jessica court sur plusieurs années de l'accident à nos jours. J'ai été un peu déçue par ce volet du récit, je l'ai trouvé bien trop peu approfondi, j'aurais aimé en avoir plus .
Malgré le fait que cette histoire soit émouvante et bouleversante, je sors toutefois avec un avis mitigé de ma lecture à cause de l'épilogue. Et ce pour plusieurs raisons que je vais avoir du mal à expliquer sans spolier. D'abord je ne sais que penser de ce drame et de la part de responsabilité de tout un chacun dans l'issue finale et je sors un peu déroutée par le comportement de Jess qui refuse l'aide de tous, mais surtout par l'histoire de Lilly. Est-ce plausible ? Ne sert-elle pas juste pour instiller cette note d'espoir avec laquelle l'auteure conclut son roman ?
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Cette histoire commence de manière idyllique, façon téléfilm à l'eau de rose de chez M6: un couple fou amoureux, qui a tout pour être heureux, et qui pourtant va peu à peu partir à la dérive.
Matt et Jess viennent de se marier, ils vivent dans une belle maison, et ils ont déjà planifié leur vie future. Mais voilà que cette belle mécanique vient à se gripper quand Jess apprend qu'elle est enceinte. La grossesse se passe relativement bien, Jess est folle de joie malgré quelques doutes, mais tout bascule le jour de l'accouchement: un malaise et une césarienne plus tard, Jess se retrouve maman, sauf qu'elle ne ressent rien.
Pourtant, on lui avait "promis" une vague d'amour débordant le jour où elle verrait son bébé, alors qu'est-ce qui ne va pas? Est-elle normale? Pourquoi ne ressent-elle rien?

Jess se pose tout un tas de questions, ce que je peux comprendre: on n'arrête pas de nous vanter l'amour inconditionnel d'une mère pour son enfant, on nous répète à l'envi que la maternité est une chose oh combien merveilleuse, que l'on est forcément épanouie pendant la grossesse et que l'on sera une wondermum une fois notre bébé né.

Sauf que parfois, les choses ne se passent pas comme prévu, et la vérité devient alors tout autre. Pour avoir vécu un peu la même chose que Jessica (à savoir une césarienne en urgence, mais fort heureusement sans toutes les complications que notre héroïne se voit forcée de subir), je comprends son ressenti, cette impression que l'on nous a volé la naissance de notre bébé, que l'on est passée à côté de ce côté un peu magique qu'est la rencontre entre bébé et maman, cet instant fragile où on nous pose bébé sur le ventre et où on se dit que wouah, finalement ça en valait la peine.

Sauf que chez Jess, tout cela va prendre une ampleur insoupçonnée. Car si au début elle semblait particulièrement heureuse à l'aidée de devenir mère, très vite ce sentiment est remplacé par autre chose: peur de ne pas savoir comment faire, de ne pas savoir comment gérer les pleurs, de ne pas savoir comment s'occuper de sa fille, de ne pas savoir comment la tenir ou la nourrir...

Jessica m'a fait de la peine, j'ai vraiment eu mal pour elle, à la voir si démunie et si seule face à la joie des autres. Son mari est béat, fou d'amour pour sa fille, et même sa meilleure amie, pourtant anti-bébé, en est totalement gaga. Tous ne comprennent pas pourquoi Jess reste si amorphe alors qu'elle a la chance d'avoir un bébé qui mange et dort bien et qui semble avoir un caractère facile.
Jessica se sent seule et incomprise, elle s'enfonce dans ses idées noires et sa peur panique à l'idée d'être seule avec son bébé.
Bref, Jess sombre, et la chute est d'autant plus dure quand on repense à son bonheur au début du livre.

Nous assistons à cette chute, lente et pourtant inévitable, nous ne sommes que de simples spectateurs et pourtant que j'aurais aimé pouvoir aider cette pauvre maman en détresse, qui bien qu'elle soit entourée reste irrémédiablement seule face au cauchemar qu'est devenu sa vie.
Car personne ne voit rien: du moins, si ses proches trouvent Jessica amorphe, personne ne semble comprendre ce qu'il se passe, personne ne voit le drame bouillonnant sous la surface, pas même le mari bien-aimé qui finit par perdre patience devant sa femme qui passe ses journées sous la couette au point de tout délaisser chez elle.

Jessica s'enfonce dans son malaise, tout lui paraît insurmontable, elle fond en larmes à la moindre occasion, et culpabilise de plus en plus de ne pas réussir à s'occuper de son enfant.
Cependant, rien ne doit transparaître, Jess veut absolument cacher cette incapacité à aimer son enfant qui lui fait si honte, elle veut continuer à faire comme si tout allait bien, en espérant qu'enfin cette spirale infernale s'arrête et qu'enfin elle réussisse à aimer et à accepter sa fille.

Et puis enfin arrivent des amis qui comprennent ce que Jessica s'évertue à cacher, le mal-être éclate au grand jour et vient le temps de la délivrance.
Du moins en apparence, car s'il y a des périodes où Jessica semble aller mieux, l'équilibre reste fragile, entre éclaircies et rechutes, jusqu'au jour où l'irréparable se produit...

J'ai adoré ce texte, qui a le mérite de parler d'un sujet on ne peut plus tabou: la dépression post-natale. Peu de femmes sont informées, et même si le nombre de cas reste minoritaire, je trouve important d'en parler.
On nous parle sans cesse de la maternité rayonnante, de la mère toute-puissante, celle qui donne la vie et aime ses enfants d'un amour inconditionnel, mais on oublie toutes celles pour qui ce n'est pas évident, toutes celles qui, bien qu'elles aient en apparence tout pour être heureuses, se retrouvent finalement dans la situation de Jessica alors même que le bébé était on ne peut plus désiré.

Fort heureusement, la fin, très belle et touchante, apporte un peu de lumière à ce livre somme toute très triste et sombre. Il permet de clore joliment ce livre sur une note d'espoir, qui montre que rien n'est jamais perdu. Il n'empêche que je vous conseille fortement de lire ce livre et de vous informer, car malheureusement cela n'arrive pas qu'aux autres, même quand le bébé est plus qu'attendu et désiré...
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J'ai commencé ce roman en me disant que j'avais l'impression d'assister à un téléfilm sentimental. Je savais que l'auteure le faisait exprès, justement pour insister sur le couple heureux avant grossesse. Mais tout de même, c'était très fleur bleue. Un homme et une jeune femme plus heureux que jamais dans tous les domaines, au travail, en amour, au lit… Deux personnes qui se marient et qui achètent une magnifique demeure (l'homme est avocat et a beaucoup d'argent, tout comme ses parents). Un couple plus heureux que jamais. Bloup, bloup, on nage dans un bonheur sans faille. Vous voyez ?

Et puis Jessica tombe enceinte, une heureuse surprise, une grossesse so exciting. Jusque là, rien de bien extraordinaire donc. J'avais hâte d'en arriver au moment intéressant de l'histoire, celui où tout fout le camp. Non pas que je surfe sur une tendance machiavélique, mais le tout beau tout rose finit par m'ennuyer et surtout il ne reflète pas la vérité de ce que vivent beaucoup de personnes ici bas. Et c'est justement le sujet abordé dans le résumé qui m'a réellement attirée dans ce roman. La difficulté d'être mère. La dépression postnatale. Un thème important pas assez abordé selon moi en règle générale.

Il y a donc 20% du roman qui pose le décor du couple idyllique et qui fait en sorte de nous convaincre que cette maladie peut toucher les personnes tout à fait heureuses et impatientes d'accueillir leur nouveau-né. Puis la naissance chaotique de cette petite fille arrive et à partir de ce moment-là, le couple ne réagit plus de la même façon. La symbiose se brise pour ne faire briller que l'éclat de joie et de plénitude de Matthew, a contrario de la platitude de Jessica envers son bébé. Elle ne ressent rien, pas l'amour maternel immédiat dont sa mère lui a parlé. Jessica ne comprend pas pourquoi elle ne réagit pas « normalement ». Elle n'aime pas son enfant, pas immédiatement et pas non plus après. Elle sombre. Elle se sent seule et incomprise de son entourage. Et pendant que son mari se démène pour tout gérer tout en babillant avec son nouveau trésor, elle éprouve tous les sentiments qu'elle ne devrait pas à ce moment-là : la jalousie, la colère, l'indifférence… Pourquoi ?

Comment peut-on passer du bonheur absolu à cette infinie tristesse ?

« Elle avait beau essayer de se rassurer, ou de se répéter à voix haute que tout ce qu'elle avait à faire était de rester à la maison, dans leur magnifique demeure, et de s'occuper de leur bébé en bonne santé, cela ne changeait rien. Cela n'apaisait pas le moins du monde le désespoir qui l'emplissait comme de la glu noire. »

Le roman prend alors toute sa consistance. Les sentiments de ses personnages sont étoffés, crédibles, réalistes. Certains passages nous effarent tandis que d'autres nous émeuvent. L'auteure ne lésine pas pour nous faire ressentir le désespoir de cette femme qui est mère uniquement par le titre. Sa descente aux enfers est ici parfaitement bien épluchée mais sans trop en faire. Les pages se tournent toutes seules, nous avalons les chapitres pour connaître le dénouement de toute cette histoire.

« – Je déteste être mère. Je déteste ! Je ne sais pas le faire, et je n'y comprends rien. Je suis complètement nulle. Je ne sais même pas tenir la tête du bébé comme il faut ! Je regrette de ne pas avoir su ce que j'éprouverais, parce que franchement, j'aurais fait plus attention à ne pas tomber enceinte. Je hais chaque minute de mon existence désormais, et je veux retrouver ma vie d'avant ! »

« – Je déteste son putain de prénom et je déteste sa chambre dans ma maison. Je déteste voir ses affaires dans ma cuisine, et je ne veux pas passer de temps avec elle, pas une minute ! Et je me déteste de dire une chose pareille, de la penser même, mais c'est la vérité. »

Chaque fin de chapitre est ponctuée des écrits de Jessica dans son journal intime sur plusieurs années, ce qui rythme merveilleusement bien le récit et apporte du suspens.

J'ai été transportée, je me suis demandée comment tout cela allait finir, comment on pouvait en arriver là. J'ai été plongée dans cette maladie un peu trop tabou et je suis heureuse que l'auteure nous en ai si bien parlé. Nous passons par toutes sortes de sentiments à la lecture de ce roman et j'adore ça. le rythme est parfait et l'écriture fluide nous permet de rentrer complètement dans l'histoire.

« Je me demande, si j'avais su combien c'est commun, est-ce que ça m'aurait aidée ? Je pense que oui. Je pense que j'aurais trouvé les choses plus faciles, sachant que je faisais partie d'un club de plusieurs milliers de personnes, et non d'un club dont j'aurais été l'unique membre. le plus terrifiant, ça a toujours été la façon dont la souffrance m'a assaillie en rampant, jetant sur ma tête sa cape sombre, si bien que je ne me rendais pas compte de ce qui se passait. »

Je vous le conseille chaudement et je remercie mille fois Babelio et les éditions Milady pour m'avoir permis de le découvrir dans le cadre de la Masse critique générale.
Lien : https://ducalmelucette.wordp..
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Le roman est assez épais je me suis demandée assez vite si vu le thème sombre ça n'allait pas être la croix et la bannière pour le lire. Mais une fois le livre ouvert, les premières pages défilent à une allure impressionnante. J'ai dû lire 100 pages en deux jours ce qui est loin de ma moyenne actuelle.

Pourquoi ? Sans doute un super traitement de l'histoire par l'auteur. Elle aborde un thème intime, un thème grave et douloureux, je dirais même honteux dans notre société la dépression post-partum. Pas un petit baby blues, une vraie dépression massive, profonde, quelque chose qui vient saisir le personnage et le transformer du tout au tout.

Mais pour mieux nous faire comprendre ça, elle nous présente son récit avec des flash-back qui font découvrir Jess une femme attachante, un peu doux dingue dans laquelle il est très facile de s'identifier ou de voir une amie. On apprécie tout de suite le personnage, mais – peut-être parce que je connais le thème ? – j'ai aussi senti dans cette femme bouillonnante, un peu folle, très très amoureuse, une grande fragilité. On la sent dès le départ folle amoureuse et raccrochée à son mari à un point qui m'a vite fait me questionner sur elle. Un peu comme quelque chose de beau, mais de tragique (je pense à la relation de ROMEO ET JULIETTE, c'est beau, romantique ? Ou vraiment tragique ? Surtout qu'on parle pour le coup d'une femme adulte, plus mature que les personnages de Shakespeare.)

Cette espèce de faille même dans le début du roman qui est totalement lumineux, tendre, qui vous embarque dans l'histoire en un tour de main m'a sciée. C'est très bien amené. L'histoire commence d'ailleurs sur la description de cet amour fou, du mariage, d'une vie maritale parfaite… qui fait rêver. Et empire d'autant la chute quand le personnage s'enfonce dans les difficultés, dans sa dépression. Mais on évite de voir le début de l'histoire, le couple est déjà établis et enlève tout doute : on ne va pas nous raconter une belle romance, l'histoire se situe ailleurs.

Il y a des extraits du journal tenue par Jess et les extraits du passé, le tout devient vite très prenant, presque étouffant. On sent une montée en tension que j'ai trouvé assez impressionnante sur un tel sujet. Je ne m'y attendais pas du tout. Il y a un fond de malaise, d'angoisse qui se transmet au lecteur et rien que pour ça je trouve que c'est assez énorme. Il faut le saluer et j'ai beaucoup admiré ça dans la construction du rythme, dans la narration et la manière dont elle gère le récit de cette histoire.

Le livre est bluffant, dans le suspense distillé (pourtant on sait dès le départ vers quoi on va) dans la psychologie des personnages, leurs liens… ils sont faciles à imaginer et ils sonnent juste. Ce qui aide à comprendre et à entrer en empathie sur un sujet si difficile. Il est plutôt tabou de parler d'une femme rejetant à ce point son enfant, sa maternité, engluée dans la dépression comme l'est Jess. Même avec tout ce qui se passe, qu'on arrive ou pas totalement à la comprendre on comprend et partage son désarroi.

En bref j'ai trouvé ce livre courageux, et surtout intelligent. Il aborde avec justesse et finesse un sujet qui nécessitait vraiment ce genre d'approche. Amanda Prowse livre un roman fort qu'on devrait diffuser, pour déculpabiliser certaines mères isolées, montrées du doigt quand elles vivent déjà l'enfer. Ça dérangera sûrement bien des femmes/mères/futures mères, mais voilà le genre de livres où on ne se demande pas une seconde pourquoi il a été écrit. Un voyage qui ne vous laissera pas indemne, en tout cas il m'a marqué.
Lien : http://thereadinglistofninie..
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Nous sommes des parents avant tout, alors qu’autrefois, nous étions des amants. Je sais que certains couples parviennent à conjuguer ces deux aspects, mais nous non.
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Je ne sais pas comment l'écrire, mais voilà. Troisièmement, si je pense à la chose horrible que j'ai faite et si quelqu'un me donnait une chance de remonter le temps, est-ce que je m'arrêterais au bon moment et agirais autrement, est-ce que je changerais le dénouement de cette histoire ? Et la réponse est "non", je ne crois pas que je le ferais, ni que je le pourrais, et ça m'effraie plus que je ne saurais le dire.
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— Je vais être maman ! chuchota-t-elle.
Elle ressentait un merveilleux mélange de bonheur, de plaisir, et de quelque chose d’autre… Elle était satisfaite, comblée de savoir où allait son existence. Le test dans la main, elle caressa du doigt la fenêtre de résultat, comme un aperçu de l’avenir. Elle était folle d’impatience que tout cela arrive.
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Le geste qu’elles ont commis souille tout ce qu’elles touchent. La nourriture qu’elles portent à ma bouche se change en cendres, les fleurs perdent leur fragrance naturelle et prennent celle de la salle de bains ce jour-là, et toute peau que j’effleure se rétracte, comme brûlée.
Tout cela, je le mérite, et plus encore, parce que j’ai commis le pire acte que puisse commettre une femme.
Le pire.
Est-ce que je l’ai fait à dessein ? Oui, oui, je ne peux le nier.
Je me demande si je suis une mauvaise personne, ou si je mérite les paroles gentilles et les sourires que je reçois parfois dans la salle de jeux ou sur le terrain de sport.
Pour être honnête, je suis incapable de le dire.
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Il était beau ; le soleil qui le baignait d’une lumière dorée soulignait sa silhouette. Elle prit conscience que son bonheur reposait dans les mains de cet homme. C’était comme une petite chose fragile qui, si l’on n’y prenait garde, risquait de s’envoler. Cette pensée, l’idée d’éteindre l’amour qui se déversait de lui, suffisait à la rendre malade. Son amour était comme une addiction, une drogue. Il était tellement mieux qu’elle. Plus intelligent, mieux éduqué, plus beau. Meilleur, tout simplement. Elle se rendit compte qu’elle était vulnérable, le bonheur qu’elle avait trouvé pouvant lui être retiré par un simple changement de sentiments. Cette perspective la terrifia.
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