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Athènes année 1936, un groupe que le rébékito rassemble se retrouvent pour jouer cette musique populaire grecque qu'on entend dans les cafés d'Athènes. Ils dansent, chantent, fument, boivent, et tout ce qui suit comme la bagarre. Ils sont vivants quoi ! Seulement ils sont sous le régime de Metaxás dirigé par le général Ioánnis Metaxás. À lire en écoutant la musique qui correspond surtout quand on les voit danser. Pas toujours évident de se repérer dans les personnages qui se ressemblent.
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D'habitude, je lis assez peu de romans graphiques, de BD. Mais le titre m'a interpellée, car j'ai lu il y a peu "Le fil des souvenirs" de Victoria Hislop, et après un 2e voyage en Grèce, je lis entre autres ces temps-ci, des livres sur la Grèce et l'histoire grecque. Je ne connais pas tellement cette musique, le rebetiko, mais ce qui en était dit dans "Le fil des souvenirs" m'avait déjà intéressée. J'ai été conquise par ce roman graphique sur un sujet décalé, mais traité avec une grande finesse graphique, et une belle sensibilité.
Un seul regret, que le livre ne soit pas accompagné d'un CD pour écouter en même temps la musique et être encore plus dans l'ambiance.
A découvrir !
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Rebetiko, c'est la musique inventée par les grecs orthodoxes vivant en Turquie et obligés de revenir en Grèce suite à une défaite militaire en 1922. Ces exilés de retour après des générations turques vivent dans des bidonvilles, deviennent pour beaucoup des caïds et des truands, certains font de la prison, mais cette musique aux airs orientales leur permet de garder le cap et de survivre. Jusqu'à l'avènement du dictateur fasciste Metaxas en 1936 et qui décidera que ces musiciens ne sont que de la vermine et qu'il faut les emprisonner, les tuer, les empêcher d'exprimer leur art.

Les dessins sont très beaux, colorés et retranscrivent à merveille l'ensoleillement grec. On entendrait presque les cigales, notamment les scènes devant les bars. Mais souvent vient la nuit et avec elle les descentes policières et là surgissent les couleurs sombres et froides. J'ai regretté toutefois la difficulté à différencier les personnages, puis je me suis laissée porter et tanpis pour l'individualité des personnages.

Une BD qui donne envie de découvrir cette musique entre Orient et Occident.
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Rébétiko est une splendeur. Un rêve de bande-dessinée sensible qui fait le point sur un endroit de l'histoire assez connue, la diaspora Turque dans la Grêce du Général Métaxas. le rébéte est ce Turque chrétien orthodoxe éxilé en Grêce et qui survit dans les milieux urbains interlopes. Pas vraiment brigand mais plutôt trafiquant, vivant de petits coups, et surtout, dans le cas qui nous intéresse et donc dans le livre de Prudhomme, le rébéte est un fantastique musicien. Il chante le blues des Balkans, une musique du quotidien qu'il accompagne de son bouzouki et dont les couplets reflétent les amours et les emmerdes de ces petits magouilleurs, amateurs de raki et de kiff.

Rébétiko raconte ainsi cinq hommes, cinq musiciens doués dont le talent se gorge d'orgies infinies et mémorables. La finesse de Prudhomme consiste à livrer brute la rudesse de ses personnages : ils sont sanguins et bagareurs, coureurs et noceurs, bringueurs et évidemment mauvais-coucheurs, mais Diable ! Ils sont vivants ! Et leur musique ? On jurerait l'entendre à mesure que l'on tourne les pages. Ce livre-là est une splendeur.

Prudhomme a réellement soigné son desin, ses couleurs et son découpage. Il n'hésite pas à faire durer la danse de l'ivrogne solidaire, montre les relations amour-amitié qui relient tous ces hommes. La musique est là, dans l'image. Et les émotions se submerger le lecteur lorsque l'image s'anime brutalement au détour d'un plongeon d'une barque ou au macabre scintillement de la lame d'un couteau. le kiffe, l'alcool, la musique, les hommes... Quel beau livre.
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Automne 1936, Markos Vamvakaris sort de la prison de Singrou après six mois passés à l'ombre; on le prévient qu'à l'extérieur, la vie a bien changé. Depuis le 4 Août, le premier ministre et général Métaxas a instauré la loi martiale et se promet de nettoyer le pays de toute forme de décadence. Outre les communistes, parmi les boucs-émissaires se trouvent en bonne place les Rebétes, ces marginaux asociaux proche du Milieu, libertaires avant l'heure et insoumis, qui depuis la fin du XIXe siècle passent leur temps à tirer sur le narghilé dans les Tékes (fumeries clandestines) tout en improvisant des chants sur des airs de violon et de oud. En 1922, les Rebétes sont rejoints par de nombreux Grecs d'Asie Mineure, contraints de quitter la Turquie où ils résidaient depuis plusieurs générations. Installés dans les bidonvilles aux abords des grandes villes, ils viennent grossir le sous-prolétariat déjà existant et vivant d'expédients condamnables. Ces mangkes apportent avec eux leur orientalité et introduisent le bouzouki (sorte de mandoline), le baglama (version miniature facilement dissimulable en prison), la guitare. Les chansons sont souvent des chroniques de la vie du Téke, elles vantent la camaraderie et les frasques des uns et des autres, l'îvresse du haschich ou de l'alcool qui font oublier les amours déçues, la mort, la misère des bas-fonds ou la liberté confisquée, et bien sûr l'exil.

Nulle surprise donc à ce que les Rebétes deviennent la bête noire de Métaxas qui tente alors de tourner le pays vers l'Occident. Les instruments de musiques traditionnels sont brisés (d'où aussi le baglama qui se dissimule sous la veste facilement), la possession de narghilés est interdite, la consommation de haschich fortement réprimée et les Tékes sont fermés. La censure aidant, le Rebétiko est épuré de toute sa composante subversive.

David Prudhomme retrace l'apogée du Rebétiko, chant des prisons et des fumeries, devenu cette composante culturelle grecque incontournable. On la retrouvera plus tard, bien dénaturée hélas, dans les tavernes touristiques d'Athènes.

Quoi qu'il en soit, moi qui ne lis jamais de BD, j'ai adoré celle-ci. On y retrouve les grands noms du Rebétiko qui ont inspiré l'auteur. Il s'en échappe toute une ambiance rebelle et insouciante, presqu'adolescente, qui rend ces mauvais garçons très sympathiques... le graphisme à prédominance couleur tabac restitue bien l'aspect sombre et clandestin des Tékes, mais on ne rechigne pas aux quelques échappées ensoleillées à l'ombre des figuiers. le style est plutôt réaliste et m'a rappelé le film Rebétiko de Kostas Ferris dont voici un extrait. J'ai choisi cette séquence pour la très belle chanson, au rythme lanscinant et envôutant, interprétée par la femme " Καίγομαι, καίγομαι "qui vous parlera peut-être peu mais touchera sans doute celles et ceux qui connaissent la Grèce. C'est aussi une façon de ne pas oublier les Rebétisses, ces femmes d'avant garde qui tentaient d'assumer une liberté des plus difficiles à conquérir dans cette société machiste et très religieuse. Une des plus célèbres fut Roza Eskenazy.

Lien : http://moustafette.canalblog..
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Les Rébètes firent parler d'eux dans les années 20 et 30 en Grèce. Marginaux venus de Turquie ou des Îles Grecques, ils étaient des musiciens libertaires, épicuriens, amateur d'alcool et de haschich, de nuits enfumées à jouer et rejouer des morceaux de rébétiko. Mais aussi à échapper à leurs ennemis, trafiquants de drogue créancier ou policiers chargés d'appliquer l'interdiction de leur musique.
Rébétiko est un album qui rend hommage à un courant musical peu connu en Europe mais dont les figures populaires ne manquèrent pas de provoquer des scandales en diffusant leur musique déviante. Ils étaient des poètes, des âmes sombres. Et le rébétiko sonne comme un fado oriental.
A voir l'album de prime abord, les traits sombres et les cases aux figures un peu statiques m'ont laissée sceptique. Et puis très vite, les pages tournées ont révélé une histoire inconnue de moi, une ambiance particulière et m'ont appris l'existence de ce mouvement à travers des personnages forts, tragiques, malmenés, ennivrés. Beaucoup d'hommes, et cette femme à demi énigmatique, personnage secondaire mais grand symbole de liberté.
Un remarquable travail de documentation que l'on devine en lisant ce que l'on prendrait pour une pure fiction méditerrannéenne.

Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Sous une dictature des années 30, cinq ou six misiciens et musicienne, se retrouvent dans des bars improbables pour jouer cette musique de derviches.
Ils vivent...de quoi ?...on ne le sait pas trop. Ils "carburent" principalement au haschich, à l'alcool mais surtout au plaisir de jouer ensemble. Leur vie commence à la lumière des troquets qui les accueille pour se terminer sur une terrasse ensoleillée. Des rues du Pirée où ils se croisent, se cherchent à un sirtaki solitaire avec les cariatides du Parténon on les suit, jusque sous la nuit étoilée d'une fuite en barque. Que les pandores de la dictature les poursuivent, ils n'en ont cure ! Leur amitié est tissée de notes et du plaisir d'être écouté, de se noyer avec leurs auditeurs dans ces chants qui racontent leur vie commune. Des losers aux doigts d'or .

Grande qualité du graphisme tant pour restituer cette Grèce inondée de soleil et l'ombre des tonnelles et celle des bouis-bouis. J'ai surtout apprècié la personnification non seulement par les traits des visages mais aussi par le mouvement des corps, et cette adresse pour nous faire entendre cette musique.

Et puis, cette Grèce là est, elle aussi, éternelle. Et cette musique fait aussi partie de leur merveilleux patrimoine, plus difficile à mercantiliser !

Rébétiko ? Je n'en avais jamais entendu ...Merci M. Prudhomme, maintenant, grâce à vous je vais l'écouter !
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Je ne suis pas lectrice de BD, il faut que l'album soit un chef d'oeuvre pour que je m'y arrête.
J'écoute le rébetiko, l'histoire grecque m'intéresse; j'aime les ambiances de café et j'adore y dessiner; l'album me semblait pour moi. Au début j'ai apprécié le graphisme mais je me suis lassée des histoires de fumeries qui traînent.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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La musique est un miracle : ancrée au plus profond de nos âmes et du coeur des gens elle dit chaque peuple et parle toutes les langues, elle dit les jours et les nuits de chacun et parle à tout le monde, elle dit les exclus, les petits, les sans-grade et son empire sans frontières se moque des barrières.
En 1922 la Grèce perd tout espoir de s'étendre encore vers l'Orient. Elle gagne 1,5 million de réfugiés orthodoxes. Leurs airs mélancoliques se mêlent à ceux des musiciens du Pirée. le Rébétiko est né.
1936 : la Grèce d'un général ressenble déjà à celle des colonels. À tous ses maux, elle désigne un bouc-émissaire : l'Orient et tout ce qui en vient, comme le Rébétiko et ses musiciens. Justement une petite phalange d'entre eux se retrouve et réunit pour fêter la sortie de prison d'un des leurs. L'album dessiné nous plonge dans ces 24 heures, du soleil qui brille aux portes de la prison à celui qui assèche, le matin sur la plage, les rêves d'une nuit passée à refaire le monde et jouer. Jouer cette musique hypnotique que cet album bien que muet nous donne à goûter comme jamais : le texte, sel de la vie de tous les jours et ferment de ce jour particulier, les paroles de ces "blues grecs" qui relient l'Orient et l'Occident, la marge et le rêve. le dessin, les lignes et la palette de couleurs, comme un rythme, une mélodie qui court et les harmonies, qui vont et viennent, fortes, sensibles.
Avec le scénario d'un polar tourné dans les bas-fonds new-yorkais ou près d'un bar à Cuba - l'album est sous-titré "La Mauvaise Herbe" - Rébétiko agit comme un voyage captivant à Athènes, une virée enivrante qui saisit tous nos sens. Et parle des racines, de la vie, de l'amour et de l'amitié. de la musique quoi !
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Je n'ai guère aimé Rébétiko. Non pas que je n'aime pas les danseurs grecs des années 30 : loin de là ! C'est plutôt le rythme de l'histoire qui est très lent et qui s'inscrit dans une certaine ambiance méditerranéenne d'époque trouble.

Au fil des pages, mon intérêt s'est décru jusqu'à éprouver un sentiment de pénibilité quand je tournais une page. Après, je me connais : cela devient un calvaire.

Et pourtant, je me dis qu'il ne faut quelques fois pas grand chose pour me satisfaire. Ici, le scénario confère à l'ennui. C'est beau de voir des gens danser dans des bars où il y a une franche rigolade après des séances de fumette.

Cette bd qui se consacre corps et âme à un courant musical pourra plaire bien entendu à des mélomanes qui imagineront sans doute des figures hypnotiques. Pour ma part, je me suis endormi...
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