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EAN : 978B001BP7SNU
A. Lemerre (30/11/-1)
3.25/5   4 notes
Résumé :
Le poète Sully Prudhomme fut le premier à recevoir le Prix Nobel de littérature, le 10 décembre 1901. Il consacra l'essentiel de la somme octroyé pour le prix à la création d'un prix de poésie décerné par la Société des Gens de Lettre.

Son recueil de poèmes Les vaines tendresses est publié en 1875.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Comment peut-on être le premier à gagner un prix aussi prestigieux que le prix Nobel de littérature et rester un quasi-inconnu dans son propre pays ?

En effet, qui peut se targuer d'avoir lu ne serait-ce qu'un quatrain de Sully Prudhomme durant son parcours scolaire ? Sans doute que le voisinage trop proche d'une étoile gigantesque et vorace en renommée de notre littérature comme le fut Victor Hugo a fait pâlir sa propre luminescence.

Si mes mots vous semblent un peu pompeux, c'est sans doute que la musicalité des textes lus aura contaminé ma propre plume. Car, tout comme chez Hugo, les mots chantent chez Sully une musique douce à l'oreille et qui parvient à un sens profond par une phrase tellement bien travaillée. Certains textes sont des vrais bijoux (Au bord de l'eau, En voyage, L'obstacle, le vase et l'oiseau). J'ai eu plus de mal avec ses sonnets, il semble trop engoncé dans une forme trop usée. Ailleurs, sa modernité se fait jour et il tire avantage d'avoir été, contrairement à Hugo, mais seulement pour quelques années, un poète du XXème siècle. C'est d'ailleurs ce qui lui a permis d'obtenir ce Nobel, qu'Hugo n'aurait jamais pu décrocher. En effet, il n'est jamais décerné à titre posthume et le fut pour la première fois en 1901. C'est donc la course contre le temps qu'il aura gagné contre l'illustre barbu.
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Il s'agit d'un recueil de poèmes, genre que je déteste et que je n'ai pas lu depuis le bac, je me souviens d'être tombée sur un texte de Rimbaud. J'avais détesté Rimbaud à l'époque et je n'ai guère plus apprécié ces poèmes de Prudhomme. Donc pourquoi lire des textes que l'on n'aime pas ? le premier janvier est un jour idéal pour relever un défi, me semble-t'il et mon défi pour cette année 2020 est de retrouver une diversité dans mes lectures, de sortir de ma zone de confort, raison pour laquelle je me suis inscrite au challenge Nobel de Meps. Je vais essayer d'en lire un par mois.

Je n'aime pas du tout la poésie comme je viens de le dire et je suis donc très mal placée pour juger de ce recueil. Je me demande bien comment l'auteur a bien pu décrocher ce premier prix Nobel en 1901 alors qu'Emile Zola était toujours vivant, tout comme de nombreux autres auteurs bien plus intéressants. Ces textes me semblent avoir bien mal vieilli. Ils nous parlent de l'amour, de la Femme, de l'éternel féminin (sujet à la mode à l'époque) en termes grandiloquents et alambiqués, avec des constructions de phrases bien tordues. La plupart des poèmes parlent de l'amour impossible, ce qui ne surprend guère avec ce style de textes, quelques uns traitent de la nature. Pour moi il s'agit d'une lecture sans aucun intérêt, un déluge de mots dont l'accumulation a vite noyé mon attention.

Enfin sans aucun intérêt, c'est vite dit. Avant de consulter la liste des Nobel, je n'avais jamais entendu parler de Sully Prudhomme, j'ai donc comblé une lacune à ma culture littéraire, découvert sans surprise un texte qui ne me plaît pas et commencé de belle manière l'année en relevant un défi, c'est déjà pas si mal, je suis donc contente de ma journée. Mes Nobel préférés sont sans aucun doute Albert Camus et Patrick Modiano, et ce n'est pas Prudhomme qui m'a fait changé d'avis.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Juin

Pendant avril et mai, qui sont les plus doux mois,
Les couples, enchantés par l’éther frais et rose,
Ont ressenti l’amour comme une apothéose ;
Ils cherchent maintenant l’ombre et la paix des bois.

Ils rêvent, étendus sans mouvement, sans voix ;
Les cœurs désaltérés font ensemble une pause,
Se rappelant l’aveu dont un lilas fut cause
Et le bonheur tremblant qu’on ne sent pas deux fois.

Lors le soleil riait sous une fine écharpe,
Et, comme un papillon dans les fils d’une harpe,
Dans ses rayons encore un peu de neige errait.

Mais aujourd’hui ses feux tombent déjà torrides,
Un orageux silence emplit le ciel sans rides,
Et l’amour exaucé couve un premier regret.
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DOUCEUR D’AVRIL
À Albert Mérat


J’ai peur d’avril, peur de l’émoi
Qu’éveille sa douceur touchante ;
Vous qu’elle a troublés comme moi,
C’est pour vous seuls que je la chante.

En décembre, quand l’air est froid,
Le temps brumeux, le jour livide,
Le cœur, moins tendre et plus étroit,
Semble mieux supporter son vide.

Rien de joyeux dans la saison
Ne lui fait sentir qu’il est triste ;
Rien en haut, rien à l’horizon
Ne révèle qu’un ciel existe.

Mais, dès que l’azur se fait voir,
Le cœur s’élargit et se creuse,
Et s’ouvre pour le recevoir
Dans sa profondeur douloureuse ;

Et ce bleu qui lui rit de loin,
L’attirant sans jamais descendre,
Lui donne l’infini besoin
D’un essor impossible à prendre.

Le bonheur candide et serein
Qui s’exhale de toutes choses,
L’oppresse, et son premier chagrin
Rajeunit à l’odeur des roses.

Il sent, dans un réveil confus,
Les anciennes ardeurs revivre,
Et les mêmes anciens refus
Le repousser dès qu’il s’y livre.

J’ai peur d’avril, peur de l’émoi
Qu’éveille sa douceur touchante ;
Vous qu’elle a troublés comme moi,
C’est pour vous seuls que je la chante.
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Au bord de l'eau

S'asseoir tous deux au bord d'un flot qui passe, 
Le voir passer ; 
Tous deux, s'il glisse un nuage en l'espace, 
Le voir glisser ; 
À l'horizon, s'il fume un toit de chaume, 
Le voir fumer ; 
Aux alentours, si quelque fleur embaume, 
S'en embaumer ; 
Si quelque fruit, où les abeilles goûtent, 
Tente, y goûter ; 
Si quelque oiseau, dans les bois qui l'écoutent, 
Chante, écouter... 
Entendre au pied du saule où l'eau murmure 
L'eau murmurer ; 
Ne pas sentir, tant que ce rêve dure, 
Le temps durer ; 
Mais n'apportant de passion profonde 
Qu'à s'adorer ; 
Sans nul souci des querelles du monde, 
Les ignorer ; 
Et seuls, heureux devant tout ce qui lasse, 
Sans se lasser, 
Sentir l'amour, devant tout ce qui passe, 
Ne point passer !
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Et nous la méritons, cette ivresse suprême,
Car si l'humanité tolère encore nos chants,
C'est que notre élégie est son propre poëme,
Et que seuls nous savons sur des rythmes touchants,
En lui parlant de nous lui parler d'elle-même.
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Vidéo de Sully Prudhomme
L’émission « Poètes oubliés, amis inconnus », par Philippe Soupault, diffusée le 31 janvier 1960 sur Paris Inter.
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