Cette BD à la couverture bleue s'annonce étonnante. le dessein de
David Prudhomme et
Pascal Rabaté est de collecter, comme autant de cartes postales, diverses scènes de vacances à la mer. Pas vraiment d'histoire particulière dans cet album, plutôt une avalanche de mini sketches, dans lesquels des personnages très divers se relâchent, ou pas. Drôle et caustique, l'album vaut le coup d'oeil !
Avant d'arriver sur la plage, un père de famille jauge la grosse voiture de celui qui le précède. Et quelques planches plus loin, il retrouvera le conducteur sur la plage. Un vieil homme à la bedaine imposante se promène avec son chien. Des corps bronzent au soleil, tandis que d'autres choisissent des cartes postales… Ces scènes habituelles de vacances sont captées dans l'album à l'aide de bribes de conversations qui apparaissent ici et là.
On a l'impression de traverser les rues d'une station balnéaire, avec les habituelles échoppes de souvenirs et autres babioles, en entendant les répliques des passants. Ainsi, on passe d'une scène à l'autre, avec des liens complètement aléatoires. On s'amuse à débusquer un détail parmi une multitude, un peu comme dans les albums de Charlie. Ici ce peut être le détail d'un vêtement, un objet, un paysage. Les auteurs ont dû se creuser la tête pour imaginer tous ces gags visuels, comme celui qui montre que ce qui semblait être les tâches de rousseur d'un enfant sont en fait des yeux de bigorneau !
Cette BD peut se déguster lentement, par petits bouts. Si j'ai parfois pensé à Tati en tournant les pages, la BD m'a surtout évoqué un film de Rabaté qui se déroule d'ailleurs à la plage : « Ni à vendre, ni à louer ». J'ai retrouvé l'esprit du film qui suit des personnages dont les destinées vont se croiser. Autant j'avais adoré le long métrage, plein de trouvailles humoristiques, autant je suis un peu déçue par cette BD. Contrairement au film dont les intrigues séparées finissaient par se recouper, ici ce n'est pas le cas. Les planches se suivent sans autre but que celui de rebondir à chaque fois, suscitant souvent la surprise, mais le procédé lasse un peu finalement. Si la BD est plaisante à regarder, il y a quelques temps morts, comme le passage obligé au camping. J'ai été déçue de ne pas trouver de liens réels entre les personnages. Déçue aussi de retrouver des gens ordinaires, avec leurs petitesses à fleur de peau. La marée aurait pu être belle, mais
David Prudhomme et
Pascal Rabaté ont préféré s'en moquer, un peu trop facilement à mon goût. Dommage : l'exercice reste intéressant mais ils auraient pu mieux faire. Je conseille donc aux curieux de lire la BD puis de voir le film, histoire de se baigner dans deux eaux différentes…
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