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Jean Nittman (Traducteur)
EAN : 9782905158284
477 pages
L’Atalante (19/06/1998)
3.86/5   21 notes
Résumé :
En ce XIe siècle avant notre ère, l’erpatrès Cham-Semmerer-Amen Ramsès reçoit en héritage la promesse du trône de Haute et Basse-Égypte.
Lourde charge pour ce jeune et fougueux chef de guerre que l’avenir d’un empire en déclin, menacé sur ses frontières, et qui secrète ses propres venins dans les coulisses du pouvoir.
Nous voici entraînés dans l’aventure de celui qui fait désormais figure de réformateur et qui déjà s’oppose à l’emprise tentaculaire du... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Dans cette uchronie de l'Egypte du XIe siècle avant notre ère, le prince héritier, bouillant jeune homme et brillant chef de guerre, découvre les réalités de son pays : pendant que le clergé richissime et tout-puissant gouverne et thésaurise, le pharaon et sa cour mènent grand train à crédit, au détriment d'un peuple écrasé de travail et d'impôts, au bord de la révolte. Devenu le Pharaon Ramsès XIII, le fougueux souverain tente une réforme : parviendra-t-il à s'imposer face à tous ses ennemis ?


Représentative du quotidien, de la religion et de la culture de l'Egypte ancienne, cette vaste fresque invente deux pharaons : le père dévot qui a abandonné tout pouvoir à la caste des prêtres, et le fils ambitieux qui brûle de rétablir l'autorité royale et la grandeur perdue de l'empire. En mettant en scène la lutte entre les pouvoirs économiques, religieux et militaires, qui instrumentalise le peuple et qui achève de mettre en péril l'équilibre d'un état au bord de la ruine, de plus en plus menacé par les puissances étrangères voisines, Boleslaw Prus reflète dans son roman la situation de son pays à la fin du XIXe siècle, et signe ce qui est devenu un classique de la littérature polonaise, adapté en péplum en 1965 par Jerzy Kawalerowicz.


Tout en tenant le lecteur en haleine par ses multiples rebondissements et ses aventures colorées, le récit devient ainsi une réflexion sur le pouvoir politique et les impitoyables luttes dont il est l'enjeu, incarnée par des personnages décrits dans toutes leurs complexités et leurs ambivalences : tous, certains corrompus, d'autres sincères et pleins de bonnes intentions, ont leurs points faibles et leurs inconstances, et se laissent aveugler par leur orgueil, leurs obsessions ou leurs intérêts personnels, dans un combat à l'issue toujours incertaine et précaire où l'on fait feu de tout bois.


Plaisante et sans temps mort, cette uchronie se prête au final à plusieurs niveaux de lecture : crédible reconstitution historique qui nous immerge dans d'épiques aventures en terre d'Ancienne Egypte, c'est aussi un roman à clef, satire de la situation polonaise à la fin du XIXe siècle, et une réflexion sur le pouvoir et la politique dont certains éléments n'ont pas perdu toute leur actualité.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Lors de la lecture des dix premières pages, j'ai eu du mal à m'attacher au jeune prince égyptien. Il nous est dépeint comme un homme combatif, généreux avec ses soldats et d'un autre côté, nous découvrons son caractère volage qui est induit par son titre d'altesse royale.

Ce qui m'a le plus passionné c'est son désir de vouloir reprendre les pleins pouvoirs, d'être le seul à gouverner l'Egypte, faire en sorte que le pays redevienne une grande puissance.
Après avoir reçu les enseignements des prêtres, il leur donnera le change pendant un temps puis entrera en conflit direct contre eux et d'une certaine manière, contre les dieux.

Je me suis pris à soutenir le futur souverain d'Egypte dans son désir de reprendre les rênes de son pays, de craindre pour sa personne lors de rassemblements, de me poser mille questions sur la politique menée par les protagonistes et leurs répercussions sur les pays voisins.

Une histoire dépaysante, dynamique, pleine de complots pour un seul souhait : un règne béni par les dieux.
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Ce livre polonais, écrit au XIXème siècle, pourrait être ce qu'on appelle un précurseur des romans historiques égyptiens.
Il raconte le destin de Ramsès, un des fils du pharaon, désigné comme le futur héritier du trône d'Egypte. Ramsès est impatient de montrer ses preuves mais hélas, son pouvoir est fortement limité : il ne reçoit qu'un petit régiment ; ses finances ne lui permettent pas de mener un train de vie raisonnable donc il est obligé de s'endetter auprès des phéniciens ; et surtout il doit composer avec le clan des prêtres qui a la main mise sur le pouvoir royal. Ramsès, trop orgueilleux, veut écraser l'influence de cette caste et exercer seul le pouvoir.
Mais ce personnage principal ne m'a pas paru attachant : au contraire, il m'a maintes fois agacé pour son impatience, ses sautes humeurs et son instabilité. Il change d'avis, s'emporte, se met à dos des gens qui deviendront des ennemis dangereux. Au lieu d'utiliser la ruse, il se montre direct, balourd et impulsif au point de dévoiler ses cartes au mauvais moment.
Le livre se subdivise en deux parties mais je trouve que les évènements mettent du temps à se mettre en place. La première partie raconte les évènements avant son couronnement : on assistera à ses escarmouches avec les prêtres, ses tentatives de rébellion qui seront vite réprimées. C'est la partie la plus longue et la plus fastidieuse aussi. La seconde partie, plus courte, est plus riche en évènements. Ramsès XIII tente un coup de force mais il sous-estime la puissance de ses ennemis et le poids social de la religion dans son pays.
Le style d'écriture est riche, lourd et assez monotone. Honnêtement j'ai eu du mal à accrocher que ce soit les personnages, le ton ou l'ambiance globale du livre. Il y a beaucoup de longueurs qui viennent couper le rythme.
Pour conclure, c'est un roman historique que je ne recommande pas trop.
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
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Ce livre a été consacré best-seller à sa sortie. Quand à moi, je l'ai trouvé mortellement ennuyeux.
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critiques presse (1)
Elbakin.net
28 avril 2017
Un rythme soutenu où à chaque chapitre tout peut basculer, un écheveau d’intrigues et de rebondissements feuilletonesques.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Depuis trente mille ans, le clergé fait prospérer l’Égypte et le pays est devenu pour le monde un objet d’étonnement et d’admiration. Comment, crois-tu, a-t-il réussi à obtenir ce résultat ? Parce qu’il porte le flambeau de la sagesse, et même si ce flambeau est sale et malodorant, il n’en maintient pas moins la flamme sacrée sans laquelle la barbarie submergerait l’univers ! Tu parles de lutter contre ces prêtres, seigneur ; mais quelles seront les conséquences de ce combat ! Si tu es vaincu, tu seras malheureux, car tu n’auras pas réussi à améliorer le sort de ton peuple ; si tu es vainqueur… alors, je préfère ne jamais voir ce jour-là… Car si tu piétines le flambeau sacré, qui sait si tu n’annihileras pas en même temps toute cette sagesse, toute cette science et toute cette civilisation dont, depuis des siècles, l’Égypte s’est fait la championne ? Voilà, seigneur, pourquoi je ne veux pas me mêler à cette lutte contre les prêtres ; je sens qu’elle est proche, et j’en souffre, d’autant plus que je suis impuissant à l’empêcher. Mais m’y mêler, non, jamais ! Car ou bien je devrais te trahir, ou bien je devrais renier Dieu qui est source de toute sagesse…
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– Je t’ai nommé président d’une commission chargée d’enquêter sur les raisons des récentes agitations populaires ; je veux que l’on punisse les coupables, mais aussi que l’on fasse justice aux malheureux.
– Sois béni, seigneur !… murmura le prêtre. Je ferai ce que tu ordonnes. Quant aux causes de cette agitation, je les connais sans devoir procéder à une enquête…
– Dis-les-moi !
– Souvent, je t’ai répété que le peuple avait faim, qu’il était écrasé d’impôts et de travail. Aujourd’hui, le paysan égyptien n’a même plus le temps de rendre visite à la tombe de ses parents, car son champ l’accapare du matin au soir ! Voilà la raison principale des révoltes.
– Mais dis-moi ce que je dois faire pour améliorer le sort des paysans ? demanda Ramsès.
– Tu veux, seigneur, que je te dise, moi, ce que tu dois faire ?
– Oui, je te l’ordonne !… Enfin, je t’en prie… Parle !
– Tu es sage et bon, seigneur, commença Pentuer. Voici ce qu’il faut faire : d’abord, ordonne que les travaux publics ne s’effectuent plus gratuitement, mais que les ouvriers soient payés…
– C’est entendu.
– Ensuite, commande que le travail ne commence qu’au lever du soleil et se termine à son coucher. De plus, fais que le peuple se repose un jour sur sept, et non un jour sur dix, comme maintenant. Enfin, ordonne que les propriétaires ne puissent plus donner leurs paysans en gage ; en dernier lieu, enfin, donne en propriété aux paysans ne fût-ce qu’un lopin de terre, et tu verras que du sable jailliront des jardins !
– Tu as raison, dit le pharaon, mais je crains que tes paroles, venant du cœur, ne soient pas applicables à la réalité. Souvent, les projets humains, même les plus nobles, se révèlent irréalisables…
– Ce n’est pas le cas ici, seigneur. J’ai déjà assisté à de plus audacieuses mesures que celles que je te propose. Dans les temples, précisément, on s’est aperçu qu’en nourrissant bien les paysans et en les soignant, on leur donne plus d’ardeur au travail et que leur rendement en devient meilleur. Les prêtres ont compris que des hommes bien portants et rassasiés travaillent mieux que des esclaves malingres. Enfin, on a constaté qu’une terre que le paysan travaille pour son propre compte produit près de deux fois plus qu’un champ dont s’occupent des esclaves. Oui, tout cela, on l’a expérimenté dans nos temples.
Ramsès souriait.
– Mais, comment se fait-il, demanda-t-il, qu’après avoir fait ces découvertes, les prêtres n’appliquent pas ces beaux principes dans leurs domaines ?
Pentuer baissa la tête.
– Parce que, dit-il, tous les prêtres ne sont pas bons ou intelligents.
– Voilà le vrai problème ! s’écria le pharaon.
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Ce vieux dignitaire, prêtre à Memphis, reçut le prince poliment mais avec froideur et, après l’avoir écouté, répondit !
– Je m’étonne que Votre Sainteté veuille importuner notre maître pour de pareilles broutilles…
– Mais ces hommes sont innocents !
– Nous n’en savons rien, seigneur, car de la culpabilité ou de l’innocence décident la loi et les tribunaux. Une chose est certaine : nous ne pouvons admettre que l’on viole la propriété d’autrui et surtout celle de l’héritier du trône.
– Tu as raison, certes, mais où sont les coupables ? demanda le prince.
– S’il n’y a pas de coupables, il faut au moins des condamnés. Ce n’est pas le sentiment de culpabilité qui empêche la récidive ou qui effraie, mais le châtiment.
– Je vois, interrompit le prince, que tu n’appuieras pas ma requête auprès du pharaon !
– Tu ne te trompes pas erpatrès, répondit le dignitaire. Jamais je ne donnerai à mon maître un conseil qui puisse affaiblir son autorité…
Le prince rentra chez lui douloureusement étonné. Il voyait des centaines d’hommes souffrir injustement et il était impuissant à les sauver. « Je suis trop faible face aux forces auxquelles je me heurte », songeait-il. Il sentait qu’une puissance bien supérieure à sa volonté se dressait devant lui : la raison d’État, devant laquelle cédait le pharaon lui-même et à laquelle devait se plier l’héritier du trône.
La nuit était tombée. Le prince ordonna qu’on ne fît entrer personne, et il s’assit sur la terrasse, songeur.
« C’est incroyable », pensait-il. « Là-bas, les régiments invincibles de Nitager se sont écartés devant moi ; ici, un fonctionnaire et un scribe me tiennent tête. Ils ne sont pourtant que les serviteurs de mon père, qui pourrait les envoyer travailler dans les carrières. Pourquoi ne pourrait-il pas gracier des innocents ? Parce que la raison d’État ne le veut pas ! Mais qu’est-ce que l’État ? Ce n’est pas un être qui mange et qui dort, on ne voit pas ses armes, pourquoi le craint-on tant ? »
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Le prince fit arrêter l’interrogatoire. Lorsque le prisonnier fut sorti, il s’adressa au fonctionnaire :
– Ces hommes-là sont parmi les plus suspects ?
– Oui, seigneur !
– Dans ce cas, il faut les libérer tous dès aujourd’hui. On ne peut tenir des gens en prison parce qu’ils ont voulu voir monter le Nil !
– Tu es la sagesse même, erpatrès ! dit le fonctionnaire. Mais on m’a dit de trouver des coupables : j’ai pris ceux que j’ai trouvés. Cependant, il n’est pas en mon pouvoir de les relâcher.
– Pourquoi ?
– Vois, seigneur, cette caisse. Elle est pleine de papyrus relatant l’affaire. Un juge de Memphis reçoit tous les jours des rapports et les retransmet au pharaon. Que deviendra tout le travail des scribes si on libère les détenus ?
– Mais ils sont innocents ! s’écria le prince.
– Il y a eu agression, il y a donc délit. Et là où il y a délit, il y a des coupables. Or, celui qui s’est trouvé entre les mains de la justice ne peut repartir ainsi. Lorsqu’on boit à l’auberge, on paie ; lorsqu’on sème, on récolte. Comment voudrais-tu que, comparaissant devant un juge, un homme reparte sans châtiment ?
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Que tu es belle, aujourd'hui... Il me semble d'ailleurs que chaque jour tu deviens plus belle encore !... - Lâche-moi !... dit-elle en souriant. J'ai parfois peur que tu ne me mordes... - Te mordre, non... Mais je pourrais t'étouffer sous mes baiser... Ah, si tu savais comme tu es belle... - C'est l'impression que je te donne après une journée passée au milieu de tes généraux, plaisanta t'elle. Mais lâche-moi donc !... - Auprès de toi, je voudrais me changer en buisson de roses, et avoir pour te caresser autant de bras que l'arbre a de branches... Autant de mains qu'il a de feuilles, autant de bouches qu'il a de fleurs, afin de pouvoir embrasser en même temps et ta bouche, et tes yeux, et ton corps...
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