LES ANNÉES ONT PASSÉ…
Les années ont passé,
Il restait tant à connaître
Et d’abord l’insupportable tendresse
D’ici et maintenant,
Cultiver les morts avec les fleurs du jardin,
Regarder divaguer la fumée d’un feu d’herbes,
Battre des mains avec un enfant
Au son de l’Angélus.
Je flottais sur des eaux mortes,
Adolescent dans le flou des reflets,
Indolent, ourlé de nuits blanches,
Insolent dans le flou des effets,
Quand m'apparut semblable épave,
Cet autre moi, cette dépouille,
Cette copie de fanfaron,
Je frissonnai.
La maison natale m'engloutit.
L'odeur du foin, des choses simples, éclairent l'âme et l'éveillent ou l'endorment...
... oui, s'émiette la vie. Chaque jour davantage. Avec qui évoquer ce qui nous émut ?
... blotti dans une coquille de tiédeur l'enfant dérive au fil de sa rêverie.