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EAN : 9782226442994
352 pages
Albin Michel (02/10/2019)
3.99/5   848 notes
Résumé :
Une fleur que tout le monde recherche pourrait être la clef du mystère qui s’est emparé du petit village de P. durant la canicule de l’été 1961.
Insolite et surprenante, cette enquête littéraire jubilatoire de Romain Puertolas déjoue tous les codes.

Durant la canicule de 1961, un officier de police est envoyé en mission dans un petit village reculé. Il doit enquêter sur la mort de Joël, 16 ans dont le corps a été retrouvé découpé en morceaux d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (256) Voir plus Ajouter une critique
3,99

sur 848 notes
Le roman commence en 1961, le mardi 18 juillet 1961 plus précisément avec la transcription d'une lettre envoyée depuis l'hôtel Au bon repos, village de P., à Madame la Procureur de la République de M., suivie de plusieurs annexes et signée : l'officier de police.

On apprend que celui-ci vient d'arriver au village de P. où a été perpétré un horrible meurtre, d'une violence inouïe. La veille a été découvert le cadavre de Joël, né le 18 mai 1945, cadavre découpé et emballé dans huit grands sacs des Galeries Lafayette. Joël vivait chez Félicien Nazarian, 72 ans.
C'est le garde-champêtre chef, Jean-Charles Provincio qui est venu accueillir l'officier de police à la gare et qui va le véhiculer dans sa vieille Renault 4CV durant son enquête. Pour celle-ci, il va aussi rendre visite au maire Basile Boniteau. Celui-ci, du jour au lendemain avait vendu ses vaches et acheté du matériel et des fruits aux exploitants locaux et avait créé une usine de confiture, ayant pressenti le développement des supermarchés. Les sacs contenant les restes de Joël avaient été retrouvés dans une cuve de cuisson de l'usine.
Durant son enquête, l'officier de police fait connaissance également avec Martine Moinard, voisine de Félicien, et avec Elvire Puget, la fleuriste. Mais la conclusion est que "Dans cette affaire, la liste des suspects est illimitée... Et pourtant une seule personne l'a fait..."
Le coupable va-t-il être démasqué ? Les lignes téléphoniques ayant été sérieusement endommagées par un fort orage, c'est au travers de la correspondance entre l'officier de police et la procureur de la République à laquelle s'ajouteront des courriers du garde-champêtre que nous serons tenus au courant de l'évolution de l'enquête : une manière surprenante et tout à fait originale.
Revenir dans les années 1960, c'est délicieux et la manière dont les gens de la ville appréhendent les gens de la campagne et inversement est vraiment succulente et jouissive. J'ai été sensible au fait que la nature soit omniprésente dans ce roman, notamment par le biais de cette fameuse gaillardia clemens, belle fleur, certes, mais pas si rare qu'il est dit dans le livre puisque j'en ai dans mon jardin ! Intéressante aussi est la référence faite à quelques auteurs comme Jean Teulé, Agatha Christie ou John Steinbeck.
Bien que prévenue dans le prologue que cette histoire qui s'est déroulée en 1961, ne pourrait plus se passer aujourd'hui, je ne m'attendais pas aux révélations des dernières pages. C'est toute la saveur de la police des fleurs, des arbres et des forêts. C'est un roman simple, bien écrit, facile à lire, drôle, captivant avec un coup de théâtre final époustouflant.


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Probablement ma lecture la plus réjouissante depuis longtemps, le sourire tout du long, j'ai retrouvé la campagne de mon enfance.
Il s'agit d'un "polar", bucolique qui plus est, mais tellement différent en tout des standards habituels qu'il est de fait réellement à part, le résumé en dit juste ce qu'il faut, surtout pas trop et tant mieux.
Ce qui m'a rendu cette lecture passionnante tient en plusieurs points, le contexte du début des années 60, le choc culturel ensuite, l'inspecteur de la ville qui "débarque" à la campagne.
Il y a aussi le parti pris narratif qui est essentiellement épistolaire (vous en connaîtrez la raison très tôt), il y a une enquête sur un meurtre horrible qui se révèlera très vite assez atypique.
Il y a de l'humour, des situations "cocasses" mais crédibles, des quiproquos savoureux, des rebondissements, bref, il ne manque rien.
Ajoutons que c'est très bien écrit, que le rythme est idéal, sans temps mort, que les personnages sont très bien dessinés sans tomber dans la caricature, à ce stade en ce qui me concerne, cela suffirait déjà à garantir un bon moment de lecture.
Il y a surtout un scénario très habile, l'auteur joue avec son lecteur en permanence avec malice, brio et humour, c'est léger et pourtant sérieux, tout un art, j'ai adoré les nombreux clins d'oeil cinématographiques et littéraires.
Mais il y a surtout une fin réussie, sublime, car je suis de ceux qui n'auront rien vu venir avant les toutes dernières pages, un vrai bonheur de s'être fait balader de la sorte.
Pour conclure je donnerai le même conseil que se donnaient ceux qui étaient allés voir le film "Sixième sens" au cinéma, surtout ne rien dire et pour ceux qui viennent, évitez de vous faire "spoiler" !
PS : Un grand merci à Magali pour son billet qui m'a incité à lire ce livre.
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Un titre et une couvertures intriguantes , il n'en faut pas plus pour se lancer , non ? Alors , après l'avoir lu , une seule réflexion , " c'est intelligemment écrit " ,et je me dis qu'il faut , sans plus tarder , le conseiller aux copains , tout au moins à ceux qui ne l'ont pas encore découvert....Bon , on est en 1961 ....ou là, y'a longtemps...Certes, mais moi , en 1961 , j'avais 8 ans donc , s'il vous plaît , vos sarcasmes , gardez - les , sinon........Imaginez . Un village comme il n'en n'existe plus , hélas , aujourd'hui . . La découverte d'un cadavre découpé en morceaux ( beurrrk !!!! ) trouvé dans une usine de confitures , si , si , dans les bacs .....En clair , un cadavre qui va se retrouver en pot à votre petit déjeuner ( re- beurrkk!! ) ...Ben , oui , hein , ça rigole moins les copains ...Demain matin , la " confiote " elle pourrait avoir un goût différent.....Comme l'entreprise appartient au maire, l'enjeu est ...énorme . L'inspecteur vient de la ville. Et oui , à l'époque, on ouvre de grands yeux sur tout ce qui arrive de la ville !!!! ( En ces temps préhistoriques , on ne se doute pas qu'aujourd'hui la plupart des gens voudraient faire le chemin inverse....sans chant du coq , sans odeur de purin , avec internet ou la 5G ...) . Et le garde champêtre est là pour l'épauler, et lui , franchement , s'il figurait sur le guide vert , il aurait 3 étoiles, " vaut le voyage " . Et c'est parti .Une enquéte rurale avec des personnages hauts en couleurs , des compte - rendus épistolaires ( ben , oui , 1961 .....) , les balbutiements d'appareils enregistreurs....les premiers téléphones ( fixes , oh , faut pas trop demander ...). Et ça bouge , et ça vit , et ça cogite , et ça avance ...De courrier en courrier , de l'un à l'autre , de l'autre à l'un , la vérité va vous " sauter à la figure " ...Bon Dieu , mais c'est bien sûr....Un conseil ,les amis , si vous ne voulez pas , comme moi , passer pour le plus grand des ânes ( image très négative et sûrement excessive , j'en suis d'autant plus persuadé au moment où je vous parle..) , lisez attentivement . Tel le Petit Poucet , Romain , l'auteur a tout semé en route et ...ne manque pas de se moquer de nous ( enfin , vous , je sais pas , mais moi ...j'ai tout gobé...) , il est très fort , l'animal , et il a écrit un bouquin " vachement " bien , facile à lire , bien construit , un livre " populaire " qui m'a apporté un bain de fraîcheur. Un roman que je vous recommande dans cette période bien sombre , un de ces romans où se côtoient, pour peu qu'on veuille bien les voir , drame , humour voire dérision, amitié , amour , cynisme et joie de vivre .Un bon , très bon livre quoi .Enfin , hein , c'est mon avis ...et rien que mon avis ...
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Pendant l'été 1961, un jeune et prometteur officier de police est appelé dans le village de P., afin d'y élucider une affaire qui bouleverse la communauté. L'indice principal dont il dispose pour son enquête s'avère une mystérieuse fleur rouge aux pétales ourlés de jaune…


Le roman comporte deux récits enchâssés : celui qui sert d'introduction et vous met l'eau à la bouche, vous avertissant que la suite n'aura pour intention que de se jouer de vous et de vous surprendre, mais qu'elle vous délivrera tous les indices qui, si vous savez les voir, vous éviteront de vous laisser berner comme ce policier de 1961 ; puis le déroulement de l'enquête elle-même, au travers des rapports et des enregistrements de l'inspecteur, jusqu'à la chute tant bel et bien inattendue que vous vous sentirez pour de bon roulé dans la farine.


Vous l'aurez compris, l'intérêt de ce livre n'est pas tant l'enquête elle-même, qu'une amusante et troublante démonstration : notre référentiel social et culturel biaise nos modes de pensée et nous fait accepter des évidences, de fait toutes relatives. Au-delà du risible quiproquo présent dans cette histoire, l'on perçoit les limites et les erreurs de raisonnement que peuvent engendrer nos habitudes et nos conditionnements, mais aussi les incompréhensions qui peuvent sourdre à leur insu entre personnes et populations de cultures différentes.


Ce divertissement plein de malice se lit d'une traite avec le sourire, pour vous administrer une leçon inattendue, amusante et mémorable. Et vous, savez-vous remettre en cause votre référentiel et vos modes de pensée lorsque vous changez d'environnement ? Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Ce livre est un vrai régal ! Habilement mené du début à la fin, écrit de manière très originale, La police des fleurs, des arbres et des forêts confirme tout le talent de Romain Puértolas que j'avais déjà pu apprécier avec sa fameuse histoire contant L'extraordinaire voyage du Fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa.
Ici, il m'a emmené en 1961, dans le village de P. isolé du monde après de violents orages et un téléphone mystérieusement coupé. À la demande expresse du maire, Basile Boniteau, qui est, en plus, le patron d'une usine fabricant de la confiture, la procureur de la ville de M. envoie son meilleur officier de police… car on ne doit plus dire inspecteur depuis 1954…
Arrivé sur place, Michel – on apprend son prénom à la fin – hérite d'une adjoint efficace, Jean-Charles Provincio, le garde-champêtre, le fameux policier des fleurs, des arbres et des forêts.
Le pauvre Joël a été égorgé, découpé en morceaux, mis dans des sacs de Galeries Lafayette et jeté dans une cuve de l'usine de confitures ! Cette découverte macabre a énormément choqué tout le village mais le docteur qui est aussi vétérinaire n'a pas attendu la police pour faire une autopsie et, lorsque l'officier de police arrive, le corps est déjà enterré. Si le policier est en colère contre ces procédés bien expéditifs, on le rassure en lui montrant les débuts de travaux afin d'installer une statue de Joël sur la place du village…
Joël, né de parents inconnus, avait été adopté par Félicien qui le faisait travailler. En face de chez ce tuteur, habite une certaine Martine qui fait des révélations révoltantes et n'aime pas du tout le garde-champêtre.
Comme il ne peut pas téléphoner, le policier écrit très régulièrement à la procureur et enregistre tout sur son magnétophone, retranscrivant ensuite scrupuleusement ses auditions. Cela donne un roman très original avec une succession de lettres pleines d'humour, distillant les informations, les révélations, les surprises et les rebondissements les plus inattendus, les plus incroyables.
C'est très vivant avec des drames, des révélations intimes aussi jusqu'au coup de théâtre final absolument savoureux.
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
12 novembre 2019
Un roman sympathique comme tout qui ne manquera pas d’ajouter un peu d’éclat aux grises journées de novembre.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (86) Voir plus Ajouter une citation
Il existe une expérience sociologique assez intrigante et riche en enseignements dite « théorème de la banane », qui consiste à enfermer cinq chimpanzés dans une pièce au centre de laquelle est suspendue une banane qu’ils peuvent atteindre par le moyen d’une échelle.
Aussitôt que le premier singe, le plus vaillant (ou le plus affamé), grimpe les échelons,un mécanisme l’asperge, lui et les quatre autres, d’eau glacée. Une fois remis de sa surprise, et après quelques secondes de réflexion, un deuxième singe se lance. Il reçoit, lui et ses acolytes, une nouvelle douche froide, qui le dissuade de vouloir se procurer la banane. Un troisième tente à son tour. Mêmes causes, mêmes effets.
On sort alors de la pièce un des primates et on le remplace. Dès que le nouvel arrivé voit la banane qui se balance au-dessus de lui, c’est inévitable, il s’élance vers l’échelle mais il est aussitôt stoppé et battu par les autres, qui ne veulent plus recevoir d’eau glacée. On enlève à nouveau un singe, et on le remplace. Même scénario. À peine entré, celui-ci se jette vers l’échelle. Il est arrêté par les autres (dont celui entré juste avant lui, et qui n’a donc jamais reçu de douche froide !) et battu. Il comprend alors qu’on ne doit pas aller chercher cette jolie et tentatrice banane.
On procède ainsi au remplacement de tous les chimpanzés jusqu’à ce que plus aucun des singes présents dans la pièce ne fasse partie du premier groupe à y avoir été enfermé. Ensuite, comme on a procédé jusque-là, on y enferme un nouveau primate. Tous se ruent sur lui dès qu’il fait mine de vouloir grimper sur l’échelle. C’est assez étonnant, ces singes n’ont jamais reçu d’eau glacée, ils n’ont aucune idée de l’origine de l’interdiction, et pourtant, ils la respectent et agressent systématiquement ceux qui vont contre le règlement qui leur a été transmis (de façon un peu brutale) par les anciens : ne pas grimper à l’échelle. Ce comportement est d’autant plus absurde que le mécanisme qui les asperge d’eau glacée a été désactivé depuis longtemps, sans qu’ils le sachent. Et qu’un singe un peu rebelle et valeureux, s’il s’opposait au groupe, pourrait aisément obtenir le fruit convoité. Après avoir tué tous ses congénères…
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Je connais un peu la mentalité de la campagne, où les enfants commencent à fumer à dix ans, où on leur apprend à conduire à douze, où on les envoie travailler en toute impunité pendant les vendanges, la récolte des pêches ou des poires. Je suis un produit cent pour cent de la ville, mais mon oncle, qui avait une exploitation (le mot veut tout dire) dans le sud de la France, ne se gênait pas, durant les grandes vacances, pour m'envoyer, en dépit de ma jeunesse, cueillir ses tomates pour pas un sou, avec les mêmes horaires que ses ouvriers adultes et salariés.
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- Je n'ai jamais connu mes parents biologiques, et je doute de les connaître un jour.
- T'as pas la curiosité de le savoir ?
- Disons que je considérerais cela comme un manque de respect vis-à-vis de ceux que j'appelle papa et maman, qui m'aiment et qui m'ont toujours tout donné comme ils l'auraient fait pour leur propre fils de sang. Pour l'instant, disons que je suis heureux sans savoir. Je n'éprouve pas le besoin de savoir.
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Mais pour rendre cette conversation un brin plus intéressante, disons que je suis toujours un peu révolté lorsque j'entends quelqu'un s'exclamer " Hitler était inhumain !" alors que ce qu'il a fait, sans l'approuver cela va sans dire, est, au contraire, très humain. Incontestablement humain même ! Vous connaissez beaucoup d'animaux, vous, qui construiraient des camps de concentration pour y exterminer d'autres animaux à cause de leur couleur de peau ou leur religion ?
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Ne vous inquiétez pas, les ouvriers des Postes et Télégraphes (P & T) sont à la tâche et la communication devrait être rétablie en fin de semaine. Mais avouez qu'il y a un certain charme à retrouver le plaisir d'une bonne lecture, d'une conversation entretenue au rythme du courrier et un peu de lenteur dans ce monde au tempo effréné.
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