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EAN : 9782842638467
353 pages
Le Dilettante (30/09/2015)
3.39/5   249 notes
Résumé :
La folle histoire d'une lutte sans mort de Napoléon Bonaparte, revenu aux affaires pour sauver le monde contre les djihadistes : l'imagination au pouvoir. De nos jours, un chalutier norvégien de Findus repêche, dans ses filets, Napoléon Bonaparte et son cheval Le Vizir, maintenus en parfait état de conservation grâce aux eaux glaciales de la mer du Nord. Le retour du premier Empereur de France coïncide avec la vague d'attentats djihadistes qui assaille le pays depui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (67) Voir plus Ajouter une critique
3,39

sur 249 notes
(Sur l'air de Marlbrough…)
Romain s'en va en guerre,
Marrons-nous, marrons-nous, mais sans haine…

Armé de son imagination et de sa verve légendaire, le voilà qui ressuscite Napoléon et l'envoie se frotter à Daech.

On savait l'auteur capable de nous narrer des histoires improbables. Un fakir dans une armoire Ikea, une femme qui apprend à voler pour aller voir sa fille. Des récits décalés, si drôles ; poésie de l'absurde. On ne l'imaginait sans doute pas s'attaquer à un tel sujet d'actualité au travers de sa plume déjantée.

Il fallait oser. Oser parler d'un sujet grave et d'une actualité brûlante. Oser tourner en dérision le célèbre (petit) grand homme, son entourage, nos « grands » hommes actuels et notre société contemporaine, sans tomber dans le ridicule. Osez Joséphine, disait l'autre.

L'histoire est folle, délirante, jouissive… et instructive.

Imaginez Napoléon qui trouve un bon appart dans un Formule 1 pour préparer son plan de guerre, entouré d'une armée à sa taille et à celle de son attribut disparu (ce n'est pas moi qui l'affirme). Oh, et puis n'imaginez rien, et laissez vous emporter par cette vague continue de bons mots et de situations ubuesques.

Romain Puértolas a une idée par phrase. Son humour a le débit d'une Kalachnikov, mais fait éminemment mois de dégâts. On se gausse, on s'esclaffe devant son talent unique et irrésistible, à brocarder, ridiculiser et parodier notre monde.

Mais pour que Re-vive l'empereur, accumuler juste des blagues au kilomètre ne pouvait pas tenir la distance tout au long d'un roman de 350 pages. L'auteur ne pouvait décemment pas faire n'importe quoi, même s'il se permet tout. le récit est donc très documenté : j'en ai bien plus appris sur le Napo en quelques heures, qu'en plusieurs années d'école. Bref, il n'y a pas meilleur que l'école du rire. Et mine de rien, entre les blagues, certains passages sont d'une touchante profondeur.

La première pointe de son bicorne littéraire, Romain Puértolas l'avait ciselée de sa plume dans le cadre du recueil de nouvelles Nous sommes Charlie, où dans son histoire nos humoristes partaient en guerre, armés de leurs crayons de couleur. La seconde pointe est donc cet irrésistible roman, d'une réussite tout aussi improbable que son sujet.

Oui, je tire mon chapeau (phrygien) à l'auteur pour avoir réussi haut la (les) main(s) à me faire rire, sourire, pouffer sans jamais perdre le rythme soutenu qu'il impose à ses blagues. Il n'est pas là pour tenter de trouver une solution au grave problème actuel (l'aboutissement de la bataille de Napoléon contre les terroristes étant pour le moins… particulière). Non, il nous rappelle que l'humour est un blindage contre l'horreur, et une défense qui ne doit jamais tomber. Il défend la notion de tolérance aussi, c'est juste une évidence.

J'ai rarement jubilé à ce point au travers de la fantaisie d'un auteur, tout en me sentant connecté au monde. Je décerne donc la cocarde humoristique à Romain Puértolas.

Tiens, pour la peine, je vais aller relire un passage au hasard, juste pour me mettre de bonne humeur pour la journée.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Un bon moment que cette lecture avec le dernier livre de Romain Puertolas ou Napoléon se retrouve dans d'autres époques ce qui donnent pas mal de descriptions savoureuses car les temps on tout de même bien changé depuis la mort de l'empereur. Tout ceci est mêlé avec des situations achat d'une ferrari, d'un avion, l'empereur avec un tee shirt de chat qui rat. Avec un fond d'histoire plus conséquent avec la guerre que souhaite mener Napoléon contre les jihadistes.

On ne s'ennuie pas dans cette lecture après il faut aimer le genre et la surprise est moindre quand on a déjà lu un autre livre de cet auteur. Il ne me reste plus qu'à sortir de ma Pal le fakir également.
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« Drôle, très drôle » dixit L Express.
Je ne suis pas tout à fait de son avis. Je n'ai pas dit pas du tout, car il y a quelques passages "amusants".
J'ai le même ressenti que pour "L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa".
Ici, il n'est pas question de clandestins mais de djihadistes et le récit détaillé de leurs exactions ne m'a pas fait rire du tout. Par exemple, l'attentat au journal "Charlie Hebdo" rebaptisé "L'Hebdo des Charlots". Et bien d'autres encore.
Les mésaventures de Napoléon décongelé, c'est de la gnognote, à côté.
Bien sûr, l'auteur ridiculise les terroristes, mais ce n'est pas suffisant pour m'amuser.
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Je me suis amusé à lire cette comédie volontairement non réaliste, mais pas surréaliste non plus, ni fantastique. On est en plein dans le loufoque, qui joue à fond la carte anachronisme. Ça marche plutôt bien, même si le délire s'épuise, car le rebrousse-poil fatigue un peu à la longue (50 pages de moins, ça aurait été bien). Il n'empêche qu'on en tire de jolis moments de délire total. Donc, en résumé, une fois l'empereur Napoléon décongelé (et émasculé, ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant), il s'attaque, vêtu d'un jean's moulant et d'un tee-shirt Shakira, à l'illustre grand maître de l'État Islamique (la base, quoi). Son armée non violente est composée d'un grand black, d'un gay et de danseuses du moulin rouge option "french cancan". Je vous passe les voyages en Ferrari, en jet privé, la visite chez un éminent généalogiste, ou bien la case asile psychiatrique. C'est distrayant et amusant, voilà tout. Dans le thème Napoléon, j'avais adoré "Napoléon 7" de Javier Toméo, qui va très loin dans le décalage intime où le type parle à ses orteils. Sinon le ton m'a un peu rappelé Pierre Dac, mais avec les jeux de mots en moins. Je me pose toujours la question de la nécessité de prendre un personnage célèbre pour en faire l'inverse ou toute autre chose... Stratégie commerciale ? Frilosité quant à sa capacité de créer son propre personnage délirant ? Je n'ai pas de réponse et de toute façon, ce n'est pas là, vu que le livre fonctionne et c'est bien le principal. Vive les lectures éclectiques !
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Il faut se laisser prendre par ce roman apparemment complètement loufoque, le quatrième livre de Romain Puértolas qui nous avait fait rire avec "L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea", tout en posant le problème du traitement infligé aux migrants.
"Re-Vive l'Empereur" s'empare du mythe napoléonien pour faire revenir Bonaparte et c'est désopilant tout en atteignant un niveau nettement plus élevé de réflexion à propos des djihadistes qu'il va tenter de vaincre ou plutôt de convaincre.
Bien sûr, notre homme est très surpris par tout ce qu'il découvre. Il devient accro au Coca light qu'il nomme « le Champagne noir » mais n'apprécie pas du tout l'invasion de l'anglais : « Se pouvait-il que la France fût devenue une annexe de l'Angleterre ? »
C'est un Corse, le professeur Bartoli, membre de la CGT, la Confédération des grognards tristes, qui l'accueille pour le ramener sur son île mais, à l'aéroport : « Les pièces de métal semblaient avoir été remplacées par des cartes rectangulaires qu'il suffisait d'introduire dans la fente de petits boîtiers. »
Notre pays est troublé après les assassinats à L'Hebdo des Charlots. Il se souvient qu'il faisait arrêter les caricaturistes et fermait les journaux… « L'abeille impériale avait le bourdon » et décide de « partir en guerre contre les djihadistes et de sauver la France. »
Bonaparte découvre les crèmes corporelles, le T-shirt et en passe un à l'effigie de Shakira. Il se rend aux Invalides où il apprécie sa statue et récupère son bicorne puis se rend à l'Elysée car il lui manque le plus important, son armée.
« La dernière fois qu'il avait vu le palais de l'Élysée, c'était le 25 juin 1915 » et c'était « sa maison » La rencontre avec François Hollande est cocasse. Il le trouve « Ahuri mais sympathique. » Serge Lama est convoqué ainsi que Nicolas Sarkozy : « il avait enfin trouvé plus petit que lui », et plusieurs historiens.
N'obtenant rien de concret du côté officiel, il décide de se débrouiller tout seul, recrutant des danseuses du Moulin Rouge, un balayeur et l'imam de la Grande mosquée de Paris. Il apprécie de voir l'Arc de Triomphe terminé et va loger dans un Formule 1. Il recherche des descendants et, au passage, il règle son compte au FN : « le mot immigré ne veut rien dire, la chose la plus importante est de se sentir Français » et précise : « Je ne voterai jamais FN. – Pourquoi ? – Parce que je n'ai pas envie de revenir à mon époque. »
Finalement, il apprécie la France d'aujourd'hui : « Plurielle mais unie, Multiculturelle, colorée, elle s'était enrichie du mélange au long de toutes ces années. »
Sa Nouvelle Grande Armée est ainsi et elle part en expédition dans le repaire de l'ours de Mossoul. Là-bas, l'aventure rocambolesque offre des pages importantes sur le rôle des religions et leurs chimères : « Il était vrai que toutes les religions avaient une conception anthropomorphique de leur dieu. »
Quand on rappelle au grand chef djihadiste toutes les atrocités commises au nom d'Allah, la question mérite d'être posée : « Qui es-tu pour défaire ce qu'Allah a fait ? », constatant plus loin : « Les caricaturistes de L'Hebdo des Charlots avaient raison, c'est dur d'être aimé par des cons. »
Finalement, sous une apparence loufoque, "Re-Vive l'Empereur" pose les bonnes questions et apporte une solution que nous aimerions tant voir se réaliser, même sans Napoléon !
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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critiques presse (2)
Bibliobs
27 octobre 2015
L’inventivité de Puértolas, même lestée d’un humour un peu lourd et d’une candeur parfois niaise, se déploie avec autant d’efficacité que l’armée napoléonienne à Austerlitz.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Lexpress
14 octobre 2015
Re-vive l'Empereur! confirme la capacité de Romain Puértolas d'enchaîner les péripéties délirantes et potaches. Une fantaisie foutraque.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Le peuple continuait de se plaindre, comme de son temps. Les gens pensaient toujours qu'ils étaient nés à la mauvaise époque et que leurs problèmes s'arrangeraient avec les années. Mais ce n'était qu'un leurre. Si l'on était malheureux à une époque, il y avait de fortes chances qu'on le soit à une autre. Quelqu'un d'heureux l'était tout temps. Si l'on était pas heureux avec tout ce que l'on avait, on le serait pas avec ce qu'il nousmanquaiit. C'était une évidence. Mais quand même, aujourd'hui, les gens se plaignaient pour se plaindre. Ils avaient de la chance. Ils avaient tout pour eux. Tout était si facile. Il y avait même des machines qui lavaient le linge pour vous, c'est dire !
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Cependant, ce fut le chanteur Serge Lama qui confirma de manière tranchante que l'homme au pantalon moulant était bien l'Empereur des Français. Le président actuel n'en revenait pas. Nicolas Sarkozy non plus, mais pour d'autres raisons : il avait enfin trouvé plus petit que lui. Car si les deux hommes mesuraient 1,68 m, ses talonnettes lui donnaient l'avantage de quelques centimètres. Et rien au monde ne pouvait lui donner plus grande satisfaction. Plus grand que le plus grand des chefs d’État qu'avait connus la France. Il ne pourrait jamais attendre de rentrer à la maison ce soir pour l'annoncer à Carla. Il fallait qu'il lui envoie un texto. Tout de suite. Maintenant. Alors que l'ex-président pianotait sur son portable pour prévenir sa top model chanteuse de berceuses, les historiens visiblement émus, s'attroupaient devant l'Empereur décongelé.
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Il pensa un instant lui laisser une petite note écrite de sa main, un de ces billets qui l'avaient rendu célèbre parmi la gente féminine.

Je me réveille plein de toi.
Ton portrait et le souvenir de l'enivrante soirée d'hier
n'ont point laissé de repos à mes sens. Douce Charlotte,
quel effet bizarre faites-vous sur mon cœur...
Je serai heureux de retrouver ton petit cul, ce soir.

Et après, on osait le traiter de goujat !
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Un peu partout dans le monde, l'armée dépensait des millions de dollars, chaque jour, pour inventer de nouvelles formes de camouflage, de nouveaux uniformes caméléons pour se fondre dans la nature, alors que pour quelques euros, on pouvait s'acheter une burqua à Carrefour Bardès. Une burqua qui vous rendait en quelques secondes totalement invisible, comme la cape d'Harry Potter, l'anneau de Bilbo, tout autant dans le XVIIIe arrondissement de Paris qu'en pleine Syrie occupée.
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Pour comprendre ce qu'est Daesh, l'entendit-il dire, il faut comprendre ce que signifient les mots salafiste et djihadiste. Pour comprendre le mot salafiste, il faut connaître le sens de islam. Et pour comprendre djihadiste, il suffit de comprendre le mot violence [...]. Ainsi, Daesh est une organisation armée salafiste, donc revendiquant le retour à un islam s'appuyant sur des interprétations du Coran qui gouverneraient la pensée et les actes il y a plus de 10 siècles, et djihadiste, donc imposant les objectifs islamistes par l'usage de la violence.
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