Quand rien ne va, rien ne va. Je vais peut-être me montrer amère mais je commence à en avoir marre des romans publiés par des « stars » de plateformes d'écritures. Non pas que l'on trouve des talents sur ces plateformes, ce qui me dérange en réalité est qu'on favorise la publication de livres qui véhiculent les clichés, qui sont moyennement intéressants et dont l'écriture est discutable. C'est ce qui s'est passé dans ce cas.
D'accord, l'auteure avait 16 ans au moment de la publication de l'ouvrage, ce qui est assez courageux de publier un livre à cet âge, mais clairement dans ce cas ça ne passe pas vraiment.
Trop d'incohérences…
Tout d'abord, l'histoire est clairement incohérente. Pour moi le scénario ressemble à quelque chose comme ça : « Alors on prend ça, ça, ça et ça et hop on mélange le tout et puis voilà… ».
Dans les détails :
Blue une adolescente mystérieuse aux cheveux bleus, elle arrive dans un nouveau lycée et très vite elle se fait remarquer. Alors qu'elle ne souhaitait pas se faire remarquer. Blue, dont le prénom est en Anglais alors que le roman se déroule en France, à Toulouse =>Première incohérence.
Elle a les cheveux bleus et ne veut pas se faire remarquer =>Seconde incohérence. Les cheveux bleus ce n'est discret non, non.
La jeune fille a un passé difficile et prétend vouloir s'éloigner des Bad Boy, pourtant le premier Bad Boy qui l'aborde Nathan, elle va tomber dans ses filets directement. Malgré les mises en garde de ses nouveaux amis qui ont de bons arguments (soit dit en passant). Donc, tout au long du roman Blue retombe sans cesse dans son ancien schéma de fonctionnement. Elle veut changer, cependant entre le début de l'histoire et la fin, elle ne fait rien pour changer. Elle n'a rien appris de son expérience passée. => Troisième incohérence. A un moment, la raison aurait du l'emporter.
Il faut dire que Nathan a le chic pour apparaître de partout et de nul part. A croire qu'il se cache dans tous les coins de la ville pour observer Blue. Personnellement, je trouve qu'il a un comportement de stalker. => Quatrième incohérence. Les personnages ne se téléportent pas comme par magie.
Et je vais m'arrêter là -car ça risque d'être long sinon-.
On a perdu le soldat Blue…
Passons aux personnages… Blue n'est pas attachante, elle est agaçante, comme la plupart des personnages. Leurs personnalités sont trop clichés et la psychologie des personnages est plus que discutable. Devons-nous parler de Nathan qui deale de la drogue et qui s'adonne aux combats clandestins alors qu'il est encore lycée. Personne ne s'inquiète de ses absences? de ses blessures? => cinquième incohérence.
Les prénoms et noms des personnages ne correspondent pas à un roman qui se déroule en France mais plutôt à un roman Anglophone (Blue Stevens, Nathan Rey, Minho, Cameron).
La famille de Blue, elle, fait des apparitions, on sait que la jeune fille fait partie du programme de protection des témoins qui n'existe pas en France sous cette forme => sixième incohérence : « Actuellement, le système de protection des témoins français se limite à préserver l'adresse exacte du témoin dans les affaires dans lesquelles le risque de pression est modéré, et son identité dans les affaires graves où des menaces précises sont identifiées.
Il manque cependant à ce système un troisième niveau consistant en la possibilité pour le témoin de bénéficier, en échange de son témoignage, d'un changement d'identité voir de sa réinstallation dans un autre lieu. » (voici la Source).
Et on mélange tous les ingrédients dans la marmite…
Les thématiques de l'histoire sont clairement survolées. Et l'ensemble du récit est poussif, à trop vouloir intégrer trop de thèmes on se perd et on perd en crédibilité. A certains moments, les personnages se perdent dans la narration, parce que le récit manque de structure. On sent que le récit est bâclé dans certains chapitres. Je n'ai décidément pas du tout accroché à l'histoire, au récit, pourtant j'ai continué jusqu'au bout. Je voulais découvrir ce que cette histoire qui partait dans tous les sens allait donner. J'ai eu beaucoup beaucoup de mal et j'ai du survoler complètement certains passages pour terminer.
Je veux bien que ce roman soit une fiction, qu'on ne cherche pas forcément à restituer la réalité, qu'on peut inclure n'importe quoi, à condition que le récit soit structuré.
Il n'y a pas eu assez de développement, de retouches, qui auraient été nécessaires au roman. le roman est basé sur des situations presque improbables dans la réalité, le bémol est qu'elles sont en nombre. On passe de répétitions en répétitions, ce qui donne un récit pauvre.
La romance est aussi rapide qu'une étoile filante. Quand on décortique les évènements, on se dit « c'est pas possible! ». L'ensemble sonne comme : clichés, clichés et clichés. Vous reprendrez bien une couche de clichés? Même l'auteure semble en avoir eu marre et a expédiée sa propre histoire.
Du coup, parlons enfin du discours final qui est fortement discutable : ce n'est pas « grave » d'avoir un bébé à 16 ans du moment que l'on s'aime, la drogue n'est pas un problème du moment que ça ne touche pas votre vie privée. Voilà, je pose ça là.
Une lueur d'espoir?
Malgré toutes mes critiques, je ne suis pas là pour démolir la plume de l'auteure. Il y a sans conteste une passion pour l'écriture derrière ce roman. J'ai apprécié les intentions de
Camille Pujol : vouloir créer une histoire avec des rebondissements, développer le passé des personnages, leur histoire, aborder la romance entre ados. Dommage que ce premier roman ne soit pas à la hauteur des intentions. Ou peut-être que je me fais trop vieille et trop exigeante pour ce genre de lecture. A méditer.
Les points positifs :
– Les intentions de l'auteur
– Une plume intéressante
Les points négatifs :
– Trop nombreux
Bilan: Un premier roman écrit par une auteure de 16 ans. Pourquoi pas? Si j'avais 10 ans de moins peut être que j'aurais apprécié. Ou pas. Les personnages sont caricaturaux, pour des adolescents ce ne sont pas des lumières. J'ai connu des ados plus matures que ça. L'histoire est invraisemblable, comme un Feux de l'amour version ados. Trop de rebondissements pas crédibles, trop de thématiques. Les noms anglophones alors que le roman se déroulé à Toulouse, ça ne passe pas. le niveau d'écriture est assez bas car il y a trop de répétitions (« arrogant », « dangereux »), le style est trop haché, il manque des transitions, une organisation. L'ensemble des événements trainent en longueur. le roman aurait pu largement être réduit de moitié. Néanmoins, j'ai ressentie un potentiel chez l'auteur.
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