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EAN : 9782253039358
511 pages
Le Livre de Poche (01/06/1986)
3.82/5   55 notes
Résumé :
Juillet 1950. Michael Corleone, à la veille de son retour en Amérique après son exil sicilien, se voit confier par le Parrain une importante mission : retrouver Salvatore Guiliano, le plus grand bandit de Sicile, et organiser sa fuite. Et c'est l'histoire fabuleuse de ce héros que Mario Puzo nous conte ici ; ce Robin des Bois des temps modernes qui, en rébellion contre les conditions de dénuement total dans lesquelles se trouve son pays à la Libération, dévalise les... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Publié en France en 1985, le sicilien est un roman de Mario Puzo qui ressemble à ce qu'il a déjà écrit, tout en s'écartant de ses schémas habituels.

Nous retrouvons ici Michaël en 1950, alors qu'il s'apprête à quitter la Sicile pour retourner à New York. Il s'agit donc d'une fenêtre ouverte sur le roman le Parrain, qui ravira les adeptes. Hélas cela suppose aussi un certain nombre de révélations sur une partie de l'intrigue.

Les fans seront toutefois rapidement déçus car le rôle de ce personnage bien connu sera assez limité. Il arrive en Sicile, prend contact avec d'autres personnages afin de faciliter la fuite d'un certain Salvatore « Turi » Giuliano., se retrouve dans un guêpier et devra gérer une évasion de l'île. Même si les choses ne se déroulent pas comme prévu, son rôle restera assez limité, bien qu'il soit ensuite rejoint par une autre tête bien connue.

Comme dans le Parrain, Mario Puzo utilise la mécanique de la mise en abîme pour raconter l'histoire de Turi. Nous nous retrouvons avec un jeune homme prometteur qui va devoir vivre dans la clandestinité, devenir un chef de bande qui tient plus de Robin des bois que de Donc Corleone. Nous voici partis pour une sorte de biographie romancée qui est très complaisante avec son sujet.

Le lecteur ne peut que suivre avec plaisir cette nouvelle grande histoire et compatir avec les aventures de ce héros malgré lui. La présentation à charge qui est faite des autorités ne pousse guère à la sympathie. Et voici que progressivement les pages filent à une vitesse et nous voici pris dans une intrigue agréable, même si l'auteur nous a déjà habitués à mieux.

L'histoire va d'abord faire un bond en arrière, revenir sur le présent, repartir en arrière pour finalement proposer un dénouement aux deux intrigues. Celui-ci n'étonnera pas vraiment pour qui connaît l'auteur, puisqu'il utilise une mécanique bien connue, ici appliquée à un personnage qui a eu son moment de gloire. Ici et là certains passages portent clairement la marque de l'auteur.

Ni tout à fait un roman sur la mafia (bien que l'organisation joue ici un rôle central), ni une biographie, cet ouvrage se situe dans un autre deux. Il s'agit d'une lecture des plus agréables et surtout intemporelle.
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dans la droite ligne du parrain, Mario puzo nous conte l, histoire de Salvatore Giuliano, qui va prendre le maquis après avoir tué un policier. il va devenir un chef de bande,qui va entrer en rébellion contre les conditions de dénuement total dans lesquelles se trouve son pays. il va défendre les droits des paysans. en faisant cela il va se faire un ennemi sans merci. don croce le chef de la mafia sicilienne.
une histoire qui tient en haleine.👍
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Puzo Mario (1920-1999) – "Le Sicilien" – Robert Laffont, 1985 (ISBN 978-2221009840) (trad. de l'original "The sicilian" pubié en 1984)

J'avoue qu'à l'époque de la publication de ce roman policier, je n'y avais prêté aucune attention : après le battage publicitaire organisé autour du précédent roman de cet auteur, intitulé "Le Parrain" (original publié en 1969, trad. française publiée en 1970), puis autour du film tiré de ce même roman, il y avait de quoi renoncer, tant ceci apparaissait comme un pur produit de l'industrie romanesque kilométrique états-unisienne et hollywoodienne. Il aura fallu que je me retrouve fort imprudemment loin de mon antre et démuni du moindre livre pour me résoudre à lire ce volume.

Je dois reconnaître que ça se lit bien, avec une intrigue à la "Robin des bois" habilement menée et pleine de rebondissements. L'auteur sut mobiliser les bonnes vieilles ficelles du roman de cape et d'épée (évocation à plusieurs reprises de la légende de Charlemagne et Roland) pour mettre en scène ce bandit redistribuant aux pauvres ce qu'il prend aux riches, tout en défiant les autorités légales corrompues (genre Zorro). Jusque là, rien de bien neuf.

L'originalité provient de l'insertion, dans un telle trame, d'une façon de présenter l'histoire de la Sicile et de la Mafia dans la période qui couvre l'ère mussolinienne, passe par Libération par les troupes états-unisiennes en 1943 et va jusqu'à la reconstruction d'un État dit démocratique (les titres des chapitres arborent d'ailleurs des dates précises : 1950 ou 1943).

Dans les pages 114 à 119, l'auteur nous livre une interprétation de l'histoire de la Sicile et de la Mafia dans ces années-là, quelque peu simplifiée (si ce n'est simpliste) mais qui ne doit pourtant pas être bien loin de la vérité si l'on en juge par la situation actuelle : la Mafia est toujours là, elle a survécu à toutes les opérations "mani pulite" et continue d'assassiner en toute quiétude et impunité les juges un peu trop curieux (seuls les lampistes trinquent, ils sont là pour jouer leur rôle d'humbles fusibles). Tout juste soupçonnera-t-on que la mafia sicilienne est suffisamment affaiblie pour laisser une certaine place aux autres groupes mafieux d'autres régions italiennes.

La thèse de Puzo tient en quelques points (voir citations) :
dans un premier temps, le régime fasciste de Mussolini tenta d'éradiquer la mafia sicilienne car elle constituait un État rival intolérable dans un État fasciste ;
avec les revers consécutifs à la Deuxième Guerre Mondiale, le régime se vit obligé de concentrer son attention et ses forces sur d'autres fronts ;
la mafia en profita immédiatement pour relever la tête ;
au débarquement des troupes états-unisiennes, la Mafia était prête, et s'arrangea pour substituer aux représentants de l'appareil d'état mussolinien des maires et édiles tout droit sortis des rangs mafieux ;
largement incarné par des citoyens italo-américains, le commandement états-unisien ferma les yeux sur ce retour au pouvoir de la Mafia, et l'encouragea même.

Plus profondément, l'auteur montre combien une démocratie, empêtrée dans sa volonté de défendre les droits et libertés de tous ses citoyens, ne sait pas se défendre face à un groupe mafieux.

Ces thèses plutôt catégoriques seraient certes à nuancer, mais il suffit de voir aujourd'hui comment ces interminables procès relatifs à de gigantesques fraudes (fiscales, environnementales, etc) ou à d'autres agissements délictueux s'enlisent ou aboutissent à des non-lieux (le juge qui ne voit absolument rien à reprocher à Strauss-Kahn et son copain Dodo-la-Saumure) pour penser que vraiment rien n'a changé, bien pire, que cela aurait même tendance à empirer avec ces élites se gargarisant de mondialisation ?

Aucun doute : les mafias adorent la démocratie... les groupes terroristes aussi...
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Si vous avez adoré le Parrain de Mario Puzo ou la saga cinématographique de Coppola, ce roman est fait pour vous. C'est ce qu'on appellerait un « spin-off » qui se situe à la fin de l'exil sicilien de Michael Corleone. Malgré un grand nombre de personnages fictifs, le livre prend des allures de roman historique en racontant avec passion l'histoire de Salvatore Giuliano, célèbre bandit des années 1945-1950. Et au-delà de Giuliano et sa bande, la Sicile devient le vrai fil conducteur de Mario Puzo : les siècles d'invasion étrangère, la misère paysanne, l'émergence de la société mafieuse, les années sous Mussolini, la libération et l'opportunisme de la Cosa Nostra, le rôle obscur de l'Église et la corruption à tous les niveaux. Certains faits sont peut-être discutables sur le plan historique, mais ça n'en reste pas moins un livre passionnant.
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Lu en anglais.

Hmm. How do I feel about this book? It was not a disappointment, that's for sure. The further I got in the book, the more I liked it. Although I didn't especially like any of the characters except for the little man, Hector Adonis. There is a lot of fascinating information in this novel, on the real-life Salvatore Guiliano, on the mafia, on Sicilians and Sicily, and on the Italian government post WW2. I will definitely share this book and recommend it to a few people. So how many stars? At the beginning, I would have given it three stars. Now that I'm done reading it, I would give it five stars because I was really gripped by it, but tiny little things still irk me (see quotes below) even though I know the book was written by a man and published in 1984.

“And then, because the little girl was so pretty and he couldn't bear to think of her being punished, he gave her a note for her parents.” (Me: So, if you're a little girl, it's best to be pretty.)

“When she got out of the car Michael could see she was pregnant; though she wore the modest loose dress of the Sicilian woman it was not black, rather a hideous floral rose and white. But her face was so pretty the dress didn't matter.” (Me: So, if you're a pregnant woman, it's best to be pretty.)

“So Caesero Ferra could anticipate his daughter's answer; that was no surprise. But the way she received the news was a shock. She smiled wickedly at her father as if she had planned the seduction, as if she had known she could vanquish Guiliano.” (Me: So, if you're a seductive 16-year-old girl, you might get blamed by your own father for a hero's downfall or, like Eve with Adam, for the downfall of humanity.)
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
"Don Croce savait qu'en fin de compte son seul espoir était une victoire des Alliés et qu'il devait déployer tous ses efforts dans ce but. Il prit contact avec les groupes de résistants et donna l'ordre à ses hommes d'aider les pilotes alliés qui avaient survécu après la destruction de leur appareil. Quand arriva l'heure décisive, Don Croce était prêt.
Lorsque l'armée américaine débarqua en Sicile en juillet 1943, Don Croce tendit une main secourable. N'y avait-il pas dans cette armée d'envahisseurs un bon nombre de Siciliens, des descendants d'émigrants? Les Siciliens devaient-ils se battre entre eux au profit des Allemands ? Les hommes de Don Croce persuadèrent plusieurs milliers de soldats italiens de déserter et de se retirer dans une cachette que la mafia leur avait préparée. Don Croce se chargea personnellement de prendre contact avec les agents secrets de l'armée américaine et guida leurs troupes par des passages de montagne, ce qui leur permit de déborder l'artillerie lourde allemande solidement retranchée. Tandis que la force d'invasion britannique essuyait de lourdes pertes de l'autre côté de l'île, l'armée américaine accomplit sa mission beaucoup plus rapidement que prévu avec des pertes très réduites. Don Croce quant à lui, bien qu'âgé de près de soixante-cinq ans et devenu très corpulent, pénétra en personne à la tête d'un groupe de partisans mafiosi dans la ville de Palerme [...]
Le personnel du quartier général de l'AMGOT était composé de vingt officiers et de cinquante hommes de troupe. Un grand nombre d'entre eux étaient d'origine italienne. Don Croce les serra tous contre son sein avec l'amour sincère d'un frère de sang et en leur donnant toutes les marques de l'affection et du respect les plus profonds. (pp. 115-116)
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"Après quelques années de pouvoir, Mussolini manifesta un intérêt funeste pour la Sicile et la mafia. Il comprit qu'il ne s'agissait pas d'une association hétéroclite de criminels mais d'un véritable État dans l'État qui contrôlait une partie de son empire. Il remarqua aussi que depuis son origine la mafia avait conspiré contre le gouvernement de Rome, quel qu'il fût. Depuis un millier d'années, les dirigeants de la Sicile avaient essayé en vain de se débarrasser d'elle, mais le dictateur fit vœu de l'anéantir définitivement. Les fascistes ne croyaient pas en la démocratie, l'autorité légitime de la société. Ils faisaient ce que bon leur semblait pour ce qu'ils considéraient comme le bien de l'État. Bref, ils employaient les méthodes de Don Croce Malo.
[...] Don Croce, qui tenait passionnément aux règles de la démocratie, fut outré par les actes des fascistes. Ses amis et collègues étaient incarcérés à la suite d'accusations forgées de toutes pièces, car ils étaient beaucoup trop malins pour laisser des indices de leur culpabilité. Un certain nombre étaient emprisonnés sur la foi de dépositions secrètes de scélérats qu'on ne pouvait ni retrouver ni ramener à la raison, car ils n'étaient pas tenus de comparaître devant le tribunal pour témoigner. Qu'était devenue l'indépendance de la justice? (p. 114)"
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Don Croce considéra longuement le ministre. Il n'était impressionné ni par le profil aristocratique, ni par ses traits lourds, ni par l'énergie qui émanait de lui. Et il avait du mépris pour la barbe du ministre, signe d'affectation à ses yeux. Cet homme pouvait peut-être impressionner les gens à Rome mais jamais en Sicile. Mais c'était de lui que dépendait la consolidation de la puissance de la mafia sur l'île. Cela aurait été une erreur de traiter Rome par le mépris ; le résultat avait été Mussolini et le fascisme. Don Croce ne se faisait aucune illusion. Un gouvernement de gauche risquait d'entreprendre des réformes importantes et de décider de mettre fin au pouvoir occulte des Amis des Amis. Seule la démocratie-chrétienne accepterait de perpétuer les méthodes qui rendaient Don Croce légalement invulnérable. C'est pourquoi il avait accepté de venir à Rome avec la satisfaction d'un guérisseur mystique rendant visite à une horde de malades souffrant pour la plupart d'hystérie. Il savait qu'il avait les moyens de les guérir.
- Je peux vous garantir les voix de la Sicile aux prochaines élections, dit-il. Mais nous avons besoin d'hommes armés. Vous devez m'assurer que vous ne tenterez rien contre Guiliano.

Chapitre 18, P244.
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"Le premier problème qui se posa fut celui de la nomination de nouveaux maires dans toutes les bourgades de Sicile. Les anciens magistrats municipaux, des fascistes, bien entendu, avaient été jetés dans les prisons américaines.
Don Croce recommanda des chefs de la mafia qui avaient été incarcérés. Comme leurs dossiers montraient clairement qu'ils avaient été torturés et emprisonnés par le gouvernement fasciste pour s'être opposés aux objectifs et au bien de l'État, on supposa que les accusations avaient été truquées. Devant un savoureux poisson et des spaghetti préparés par sa femme, Don Croce racontait de merveilleuses histoires sur ses amis, tous assassins et voleurs, qui avaient refusé de renoncer à leur croyance aux principes démocratiques de justice et de liberté. Le colonel était ravi de trouver si rapidement les hommes idoines pour administrer les populations civiles sous sa direction. En un mois, la plupart des agglomérations de la Sicile occidentale eurent à leur tête une collection de mafiosi endurcis fraîchement sortis des prisons fascistes." (p. 117)
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Don Croce prit du poids et sur son visage osseux se formèrent des bajoues semblables à de grandes plaques d'acajou tandis que son nez en bec d'aigle s'allongeait encore, telle une antenne pour flairer le pouvoir. Son ventre gonfla majestueusement et la chair qui poussait comme une mousse épaisse sur tout son visage commença de retomber sur ses yeux. Son pouvoir s'accroissait à chaque kilogramme qu'il prenait jusqu'à ce qu'il donne l'impression d'être devenu un impénétrable obélisque. C'était un homme qui ne semblait avoir aucune faiblesse ; jamais il ne montrait ni colère ni avidité. Il était affectueux à sa manière assez froide mais ne manifestait jamais son affection. Il avait conscience d'avoir de lourdes responsabilités mais ne formulait jamais la moindre crainte en présence de sa femme. Il était le vrai roi de Sicile. Mais son fils, son héritier présomptif, fut frappé par une étrange maladie : sous l'influence de la religion, il s'avisa de vouloir réformer la société et émigra au Brésil afin d'éduquer et d'élever l'âme des Indiens d'Amazonie. Le Don en eut tellement honte qu'il ne prononça plus jamais le nom de son fils.

Chapitre 7, p113.
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