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Mony Elkaïm (Éditeur scientifique)
EAN : 9782264001979
277 pages
10-18 (07/01/1994)
3.79/5   68 notes
Résumé :
Oxford, vers la fin des années trente. Deux idylles " inconvenantes " - l'une entre un séduisant professeur quinquagénaire et sa jeune étudiante, l'autre entre le nouveau vicaire de la paroisse et une demoiselle de compagnie - vont, le temps d'une saison, troubler la sérénité des five o'clock d'une société tout entière axée sur le " bon ton ".
Barbara Pym (1913-1980) " brode" dans ses romans de moeurs d'une trompeuse sagesse, et, à l'aide d'un humour aux demi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Alors que Miss Doggett s'apprête à héberger le nouveau vicaire, Mr Latimer, sa petite nièce, Anthea Cleveland, se laisse embrasser par Simon Beddoes, qui habite un quartier aristocratique de Londres, excellent parti en perspective. Sa mère n'y trouve rien à redire, et son père, professeur de littérature, est fort occupé à flirter avec une de ses élèves, Barbara Bird…Et quand Mr Latimer arrive en avance et est accueilli par la dame de compagnie, Jessie Morrow, il ne voit aucun inconvénient à plaisanter avec elle dans sa chambre à coucher et à partager un verre de brandy…Voilà de quoi nourrir les conversations de ce petit quartier d'Oxford Nord pendant quelques semaines…Et alimenter quelques drames domestiques.

On y retrouve nos vieilles filles, nos hommes d'église, quelques professeurs perdus dans des poésies d'un autre âge, un bibliothécaire qui vit avec sa vieille mère, des jeunes interchangeables, et ces fameux salons de thé où l'on surprend les idylles entre deux pâtisseries. On y tolère un couple d'homosexuels, quelques flirts extraconjugaux, un petit écart dans le quotidien, pourvu que rien d'essentiel ne soit bouleversé, que chacun reste à sa place, que les vieilles filles continuent à organiser des kermesses et des goûters pour les jeunes gens et à tricoter des chaussettes aux pasteurs, que ces derniers continuent à prêcher dans les églises humides et les jeunes filles chercher des maris à choyer…Un humour féroce pour ce roman particulièrement réussi de Barbara Pym !
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Voila quelques temps que j'avais envie de découvrir un roman de Barbara Pym et je suis vraiment conquise par Crampton Hodnet.

L'auteure nous plonge dans l'Angleterre des années 30, ou les idylles naissent entre plusieurs personnages : le prof et l'étudiante, le vicaire et la dame de compagnie ou encore une jeune fille qui espère qu'un beau partie va lui demander sa main.

"Le lendemain de la visite au British Museum, Barbara s'était réveillée en se disant qu'elle avait fait toute une histoire pour pas grand-chose. Après tout, il n'était pas si rare que des gens intelligents tombent amoureux l'un de l'autre , même si l'un d'entre eux était marié. L'histoire et la littérature en offraient quantité d'exemples ; à la vérité, il semblait presque essentiel à un Grand Amour que l'un des deux amants fût marié. Il n'était pas nécessaire d'adopter une attitude mélodramatique et de ne plus revoir Francis. Il n'était même pas nécessaire que leur belle amitié se transformât en une sordide intrigue, puisqu'en amour , les idéaux de Barbara étaient très nobles et qu'elle n'avait connut jusque-la que des passions totalement abstraites. Ses idées concernant ses relations avec Francis, maintenant qu'ils se trouvaient dans la position de deux nobles coeurs qui se sont avoué leur amour, restaient dans un flou fort commode. Elle savait seulement qu'elle était prête à recevoir tout ce que le destin pouvait lui réserver. "
Bref, les commérages vont bon train et l'on passe un excellent moment en découvrant ces couples qui se forment et se déforment au fil des pages.

Je dois dire aussi que je suis conquise par le style de l'auteure. A la lecture du résumé, on s'attend a une romance au scénario banal et en fait, le style est recherché, le ton plein d'humour et il faut dire que les dames ne sont pas tendres entre elles et s'envoient constamment des petites piques pour notre plus grand plaisir.

"- Miss Morrow, dit-elle, j'espère que vous ne vous faites pas d'idées à propos de Mr. Latimer. Mrs. Wardell a cru vous voir vous abriter ensemble dans la remise à outils.
- […] Je crois avoir passé l'âge où je pourrais me faire des idées, répondit-elle d'un air modeste.
- Justement, rétorqua Miss Doggett sur un ton de remontrance. Ce sont les femmes sans attraits et plus toutes jeunes qui risquent le plus de perdre la tête."

Je ne pense pas attendre très longtemps avant de sortir un autre roman de Barbara Pym de ma PAL.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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« Désuet » voilà comment je résumerais ce roman de Barbara Pym.
L'histoire se déroule dans une charmante petite ville universitaire anglaise, dans les années 30, on y prend le thé le dimanche après-midi chez une vieille dame austère, on y dîne régulièrement avec le pasteur et son épouse, on assiste un peu contraint et forcé à des ventes de charité, on cancane les uns sur les autres, on épie le moindre changement, que ce soit la robe neuve d'une dame de compagnie bien terne ou l'arrivée du nouveau vicaire.
En réalité on s'y ennuie énormément, la vie y est lente, morne et répétitive, aussi le moindre petit événement y est décortiqué avec passion.
Des intrigues se nouent mais au fond, il n'y a rien là de réellement scandaleux, tout est caché, suggéré, tout se passe dans le feutré.
J'ai apprécié cette lecture calme et reposante, pleine d'ironie, mais ça ne vaut pas un Jane Austen ou un Elizabeth Gaskell, car c'est un peu plat, comme la campagne anglaise.

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+++ Lu en VO +++

Crampton Hodnet est le premier roman écrit par Barbara Pym, il a eu un destin un peu particulier puisqu'elle l'a terminé pendant la dernière guerre en 1940, elle a ensuite eu de multiple occupations. Puis la guerre finie, le monde avait changé et l'air du temps avait changé ce qui explique peut-être que le manuscrit soit resté dans un tiroir. Plus tard Barbara Pym a-t-elle peut-être considéré que cette première oeuvre n'était pas assez aboutie ce qui explique sa parution tardive en 1985 après la mort de l'autrice.

Mais dans ce premier roman figurait déjà tout le microcosme de Barbara Pym : une petite bourgeoisie provinciale distinguée qui a connu des jours meilleurs et qui conserve un sentiment de supériorité inoxydable, des vieilles filles effacées et rêveuses ou alors ayant les pieds bien ancrés dans la réalité, et toujours des hommes d'église de confession anglicane, pasteurs ou vicaires par conviction ou par opportunisme. C'est un petit monde où souvent les rumeurs et les bavardages vont bon train et où tout scandale est le bienvenu car c'est une forme de distraction.

Crampton Hodnet dont le récit se situe à Oxford, n'y échappe pas, nous y trouvons la vieille fille en la personne de Miss Morrow, la dame de compagnie de Miss Doggett. Miss Morrow est effacée et résignée à son sort, c'est probablement elle qui a l'esprit le plus lucide et le plus pénétrant. Quand à Miss Doggett, un paragon moralisateur de ‘bien-pensance', elle s'imagine être un personnage important d'Oxford en invitant chez elle de jeunes étudiants prometteurs pour le thé tous les dimanches. Son neveu Francis Cleveland, professeur de littérature à l'université est marié à une femme un peu indifférente et s'imagine vivre une passion, pourquoi pas charnelle, avec une de ses étudiantes. Puis arrive l'homme d'église, Mr Latimer, plutôt bien de sa personne qui attire les attentions prévenantes de toutes ses paroissiennes. Il prendra pension chez Miss Doggett et ne sera pas indifférent au charme discret de Miss Morrow. Un petit monde qui a l'air bien tranquille, mais qui cependant ne tourne pas rond du tout, où l'on frôle le drame, où les passions couvent et où les chagrins passent comme tout le reste.

Un très bon moment de lecture, avec toujours ce regard à la fois acéré et doux-amer de Barbara Pym sur ses personnages. Un humour qu'elle dispense au goutte à goutte et qui réside souvent dans l'écart qu'il y a entre ce qu'ils s'imaginent être et ce qu'ils sont vraiment. C'est fin, c'est acidulé, et on se laisse vraiment prendre à leurs minuscules préoccupations et tribulations.
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Et voilà mon préféré parmi les romans de B Pym
Nous avons vu Barbara Pym lorgner vers la religion, nous attendrir avec des femmes solitaires, ici elle se lâche totalement, c'est enlevé, méchant, drôle, subtil, un plaidoyer pour l' hypocrisie, bref un excellent roman et un moment de lecture jouissif.

Le démon de midi, voilà un thème de vaudeville, Francis Cleveland porte beau, quinqua très séduisant il est heureux de plaire à la jeunesse, et de la jeunesse que voulez vous il en a, là, à portée de main car c'est un universitaire apprécié de ses élèves et particulièrement de ses jolies étudiantes qui se pressent à ses cours.
Ces jeunes filles ont l'âge de sa fille Anthéa qui elle est amoureuse de Simon Beddoes un jeune homme plein d'avenir et d'une si bonne famille !
Mais le démon de la luxure ne s'est pas penché uniquement sur Francis Cleveland, non les paroissiennes font littéralement le siège de Stephen Latimer un pasteur trop jeune et trop beau pour son propre bien, alors pour être à l'abri, celui-ci décide de jeter son dévolu sur Miss Morrow la vieille fille de service et dame de compagnie de Mrs Dogget, ma préférée, la langue de vipère locale, celle qui dénonce pour le bien de tous et qui va venir se mêler des amours de Francis Cleveland.
C'est vraiment mon roman préféré par l'humour ravageur qu'il contient.
De kermesse en thé du dimanche on vit au rythme de Barbara Pym et on y prend un plaisir pervers.
Le critique qui présente le livre termine ainsi sa présentation « Une fois le livre refermé, on n'a qu'une envie : se précipiter sur le premier ferry. »
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Le lendemain de la visite au British Museum, Barbara s'était réveillée en se disant qu'elle avait fait toute une histoire pour pas grand-chose. Après tout, il n'était pas si rare que des gens intelligents tombent amoureux l'un de l'autre , même si l'un d'entre eux était marié. L'histoire et la littérature en offraient quantité d’exemples ; à la vérité, il semblait presque essentiel à un Grand Amour que l'un des deux amants fût marié. Il n'était pas nécessaire d'adopter une attitude mélodramatique et de ne plus revoir Francis. Il n'était même pas nécessaire que leur belle amitié se transformât en une sordide intrigue, puisqu'en amour , les idéaux de Barbara étaient très nobles et qu'elle n'avait connut jusque-la que des passions totalement abstraites. Ses idées concernant ses relations avec Francis, maintenant qu'ils se trouvaient dans la position de deux nobles cœurs qui se sont avoué leur amour, restaient dans un flou fort commode. Elle savait seulement qu'elle était prête à recevoir tout ce que le destin pouvait lui réserver.
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- Miss Morrow, dit-elle, j’espère que vous ne vous faites pas d’idées à propos de Mr. Latimer. Mrs. Wardell a cru vous voir vous abriter ensemble dans la remise à outils.

- (…) Je crois avoir passé l’âge où je pourrais me faire des idées, répondit-elle d’un air modeste.

- Justement, rétorqua Miss Doggett sur un ton de remontrance. Ce sont les femmes sans attraits et plus toutes jeunes qui risquent le plus de perdre la tête.
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Miss Morrow garda un instant le silence, un silence plein d'admiration pour la façon dont Miss Doggett savait déformer les faits jusqu'à leur ôter tout rapport avec la réalité.
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Margaret Cleveland, à une époque, avait aidé et encouragé son mari dans son entreprise. Mais elle n'y participait plus à présent, de peur qu'avec son soutien il ne parvînt assez facilement à en venir à bout avant que l'un d'eux ne meure - et Dieu sait ce qui se passerait alors ! Francis était comme un enfant difficile et turbulent s'il n'avait de quoi s'occuper. Son livre impliquait qu'il passât de longues heures dans son bureau à "'travailler". Il n'aurait pas été du tout commode pour Mrs. Cleveland de l'avoir avec elle au salon, à attendre qu'on l'amuse. Après trente ans de mariage elle en était arrivée à considérer cet homme élégant et distingué qu'elle avait jadis aimé passionnément comme un élément du décor quotidien. A la vérité, elle le trouvait plutôt ennuyeux par moments.
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Dans les films ou les romans, elle se délectait des scènes palpitantes, mais dans la vie réelle, elle les trouvait a la fois embarrassantes et déprimantes. Elle savait qu'en définitive, la réalité n'avait jamais l'intensité de la fiction et elle était heureuse qu'il en fut ainsi.
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