AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,35

sur 30 notes
5
3 avis
4
6 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
1 avis
Quand Sae-oh rentre chez elle après une course, c'est pour découvrir sa maison en cendres. Son père se serait suicidé au gaz. Désemparée, la jeune fille trouve un sursaut d'énergie en décidant de se venger. Endetté, son père était harcelé quotidiennement par un agent de recouvrement. Agent que Sae-oh, animée par la haine, décide tout simplement de supprimer.
Ki-jeong, quant à elle, est professeure dans un collège. Peu motivée de nature, elle est complètement à bout quand elle est injustement mise à pied après un conflit avec un élève dont les parents sont riches. Lorsqu'un appel de la police lui apprend le suicide de sa demi-soeur Ha-jeong, elle décide de chercher les raisons de son geste.

Deux femmes confrontées au suicide d'un proche. Deux femmes en quête de réponses mais animées par des motivations différentes.
Sae-oh avance, guidée par son désir de vengeance. Une fois sa proie identifiée, elle suit, guette, établit un plan. Elle se fait embauchée dans une superette proche du domicile de celui qu'elle juge responsable du suicide de son père.
Ki-jeong se reproche de s'être désintéressée de sa jeune soeur. Elle lui répondait à peine au téléphone, ne prenait jamais de nouvelles et parfois, souhaitait sa mort. C'est donc la culpabilité qui l'entraîne dans une enquête sur les causes du suicide de sa cadette.
A travers le parcours de Sae-oh et Ki-jeong, Hye-young Pyun dénonce les dérives consuméristes de la société coréenne. le surendettement, véritable fléau en Corée du sud, est devenu un système économique mis en place par les banques qui accordent crédits sur crédits à des clients asphyxiés par les taux d'intérêt, pour finir par les abandonner entre les mains de sociétés de recouvrement aux méthodes musclées. Harcelés par des agents menaçants, parfois violents, certains trouvent dans le suicide la seule solution à leurs problèmes.
Cette dérèglementation économique révolte l'autrice qui évoque aussi la vente pyramidale qui, en Corée, prend des proportions surréalistes dans l'indifférence des autorités.
Encore un livre qui va à l'encontre de l'image de puissance économique que veut donner la Corée. Certes le pays est en avance sur son temps, à la pointe de la technologie, mais combien sont-ils à rester sur le bord de la route ?
Plus roman noir que polar, La loi des lignes est un roman subtil qui dénonce la violence d'une société tournée vers l'économie au détriment des individus. A découvrir.
Commenter  J’apprécie          340
Sae-oh vient de perdre son père, avec lequel elle habitait; il se serait suicidé au gaz, entraînant l'incendie et la perte de la maison familiale. Ki-jeong, elle, vient d'apprendre le suicide de sa demi-soeur, dont sa mère et elle étaient sans nouvelles depuis un petit moment déjà. Toutes deux vont enquêter, bien qu'animées par des motivations différentes - la vengeance pour l'une, la culpabilité pour l'autre -, à la recherche de réponses : qu'est-ce qui a pu les conduire ainsi au suicide et comment en sont-ils arrivés là ? L'auteure aborde le thème du surendettement dans la société sud-coréenne, où le phénomène est particulièrement présent, et de sa conséquence tragique : le suicide de personnes incapables de se sortir d'une spirale les conduisant de plus en plus vers la pauvreté et le désespoir. Bien traduit et un peu dépaysant, j'ai bien apprécié cette lecture que je recommande.
Commenter  J’apprécie          160
Dans ce roman très sombre, nous allons suivre en parallèle, les chemins de Ki-jeong et de Sae-oh, deux jeunes femmes toutes deux touchées par le décès d'un proche. Dans les deux affaires, la police pense immédiatement au suicide quand elle découvre que les victimes étaient surendettées. Mais pour nos 2 héroïnes cela est juste inconcevable. Aussi, poussées par l'envie de comprendre comment une telle chose a pu se produire, elles décident de mener leur propre enquête, l'une portée par sa culpabilité et l'autre par son désir de vengeance.

Le surendettement est donc le sujet principal de ce roman. C'est un gros problème en Corée du Sud qui a le 2ème taux d'endettement le plus élevé au monde. A travers ce livre l'auteure à certainement voulu dénoncer ce fléau et les pratiques malsaines d'une société qui marche sur la tête. On observe ainsi à travers les personnages les conséquences de ce cercle vicieux qui mène le plus souvent vers une fin tragique.

Si j'ai trouvé ce livre très intéressant car il montre pour une fois, une image moins idyllique que celle que l'on veut nous montrer dans les dramas à la mode, je ne peux pas pour autant dire que j'ai adoré. En effet, c'est très noir, sûrement trop pour moi. J'ai été très touchée par les destins brisés de toutes ces personnes, j'ai cherché une note d'espoir... en vain. Je pense que je n'étais pas dans le bon état d'esprit au moment de ma lecture, j'ai pourtant apprécié le style et je dois bien dire qu'il se lit rapidement. Je veillerai donc la prochaine fois que je lirai cette auteure à le faire dans de meilleures dispositions.
Commenter  J’apprécie          90
"Un thriller existentiel captivant "selon le wall street journal . Nommé meilleur roman noir de l année par CreamReads. Vite Larousse vient à mon secours , peut être qu'en post confinement les mots thriller et roman noir auraient changés de sens , non 2 definitions plus loins je suis rassuré, ce livre n'est donc ni l'un ni l'autre . C'est juste un roman et malgré une écriture soignée, 222 pages sur le système pyramidal et le surendettement , ce qui à l'air d'être le sport national en Corée, je déconseille ce livre
Commenter  J’apprécie          61
Voici un nouveau roman très réussi de Pyun Hye-young, mais lui aussi très sombre. L'auteure nous dépeint le calvaire vécu par les personnes empruntant de l'argent et pris dans l'engrenage de l'endettement. Nous y voyons également l'embrigadement et les fausses promesses entraînant de jeunes gens dans un puits sans fond.
J'ai été très touchée par le destin tragique des personnages, par leur tristesse et leur désillusion. Ils ne sont ni tout blanc ni tout noir, nous prouvant que nous sommes tous fait de gris, avec nos faiblesses et nos défauts, avec nos fragilités et nos espoirs fous de vie meilleure.
J'ai aimé o'alternance entre l'histoire qui s'entrecroise des deux personnages.
Commenter  J’apprécie          60
Il s'agit du deuxième roman que je lis de cette auteure coréenne. Son style est séduisant dans les détails. Elle s'engouffre dans l'intimité de ses personnages surtout féminin avec délectation et la précision d'un chirurgien cardiaque. Elle dénonce ainsi la société coréenne qui étouffe l'individu au détriment de la collectivité. Comment trouver du sens dans une société qui nie l'émancipation de l'individu ? Comment alors pouvoir haïr et punir ceux qui nous blessent ?
Deux jeunes femmes blessées explorent leurs pensées, leur culpabilité. Il y a Sae-oh, orpheline de mère et qui perd son père. Il s'est suicidé dans l'incendie de sa maison, criblé de dettes. Sae-oh était sortie faire une course pour son père. Elle sortait rarement depuis qu'elle avait fui un logement collectif où elle était retenue « captive », embrigadée dans une sorte de société de démarchage. Il y a Ki-jeong, enseignante désabusée. Elle est mise à pied pour avoir exprimé son indignation concernant le comportement d'un élève friqué. Elle apprend que sa jeune demi-soeur est morte noyée. Elle aussi, endettée. Une demi-soeur qu'elle n'a pas appris à connaître lorsqu'elles vivaient ensemble. Les deux jeunes femmes veulent comprendre. Sae-oh recherche celui qui harcelait son père. Il s'appelle Yi Su-oh et travaille pour la société de recouvrement David. Elle décroche un emploi dans une supérette et peut ainsi surveiller Yi Su-oh. de son côté, Ki-jeong se livre à ses propres investigations.
C'est un roman polymorphe. L'auteure dévoile les insuffisances des gouvernants qui abandonnent les masses laborieuses à la pauvreté et au désespoir.
Sae-oh et Ki-jeong parviennent à se libérer de ce carcan. Elles sont fortes.
Commenter  J’apprécie          50
La jeune Sae-ho descend du métro dans son trench-coat violet incongru. Elle remonte le quai, en laissant obstinément ses yeux fixés au sol, de légères gouttes de sueur à la base de ses cheveux.
Quand elle arrive enfin dans la ruelle, près de sa vieille maison délabrée, les pompiers sont déjà là. Malgré tout, le feu a déjà tout ravagé. Son père aurait volontairement déclenché l'incendie...pourquoi ? À cause de qui ?

Saeho se lance alors dans une quête de celui qui serait la cause de ce drame. Elle n'a plus rien à quoi se rattacher mis à part sa vengeance et sa haine qui la tient en vie.

"La loi des lignes", est certe décrit comme un thriller mais je l'ai davantage ressenti comme un roman sociale, depictant la vie de personnes qui ont tout perdu, jusqu'à leur humanité pour certains. Pyun Hye-young réussit un très beau portrait de l'embrigadement, de l'enfer de l'endettement, et du désespoir au travers de personnages extrêmement touchants comme extrêmement violents dans les barrières qu'ils ont érigées pour se protéger des autres et par là de la société dans son ensemble.

Il est décidément parfois plus facile de laisser la noirceur tout envahir que de laisser s'exprimer ses sentiments et par là d'accentuer une souffrance déjà bien installée.

Sae-ho est un personnage particulièrement touchant du fait de son passé qui se dévoile petit à petit sous la plume claire et sans fioriture de l'autrice.

Un roman très sombre, très bien écrit et qui restera avec vous un long moment après.
Dans un monde qui ne laisse aucun répit au plus petite gens, il est difficile de rester dans la lumière et c'est dans la survie que les humains laissent couler leur dualité. Pyun Hye-young le phrase excellemment bien !
Commenter  J’apprécie          50
Itinéraires parallèles de deux femmes hantées par une dette impayable, par cette consciente dissolution de soi au coeur de ce roman tendu par une sourde inquiétude. Dans son exploration de la malveillance, La loi des lignes se révèle dans toute sa profondeur sociale. Hye-Young Pyun parvient à suggérer la folie de nos vies, leur pauvreté et leur fatalité.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          40
Une couverture en clair-obscur, comme les personnages qui oscillent entre ombre et lumière. Après son titre « le jardin », un roman remarquable et atypique, j'attendais de l'auteur qu'elle se renouvelle et me fasse découvrir une autre facette de son talent. C'est réussi.

Ici, les hommes et les femmes présentés sont des gens ordinaires, qui se sont trouvés, par un concours de circonstances mal maîtrisé, dans une situation délicate. Ils sont seuls pour faire face et se doivent de réagir ou de se laisser couler. le lecteur suit surtout le quotidien de deux protagonistes fait de moments de révolte, ou de lâcheté, voire de désintérêt quand tout semble se liguer contre eux.

Sae-oh vivait avec son père. Agoraphobe (on découvrira pourquoi au fil des chapitres), elle ne sortait pratiquement pas sauf en cas de nécessité. Ce jour-là, au retour des courses, elle découvre la maison brûlée. En réfléchissant, elle pense qu'un collecteur de dettes a suffisamment déstabilisé son père pour que ce dernier choisisse de se suicider. Une fois le choc encaissé, la colère grandit en elle et elle décide de se venger de cet homme qui a détruit sa vie.

D'un autre côté, Ki-jeong, une enseignante, est en mauvaise posture. Dans l'établissement où elle enseigne, un élève a abusé de sa candeur pour la déstabiliser, la discréditer. Se voyant prise au piège, la colère gronde en elle. En outre, elle apprend le décès de sa demi-soeur et veut mener une enquête pour comprendre ce qu'il s'est passé.

Ces deux femmes ont leur rage et leur désir d'éclaircir le passé comme points communs. Elles sont tributaires des autres, de leurs réponses, de leurs relations. Leur vie n'existe plus qu'à travers leurs recherches, leur besoin de savoir. Hye-Young Pyun nous démontre que la frontière entre le bien et le mal est bien mince, que l'on ne maîtrise pas tout et qu'un grain de sable peut enrayer le plus beau des mécanismes. Chacun doit alors puiser en soi pour rebondir, avoir de la ressource et essayer d'avancer coûte que coûte.

« A partir de quel moment l'intention malveillante devient-elle le mal ? Est-ce au moment où elle naît ou bien au moment où on la met à exécution ? Et au cas où l'on n'y parvient pas, le mal est-il absent ? »

Sae-oh et Ki-jeong ont été blessées par la vie, défaites. Pas aidées, ni soutenues, elles n'ont presque plus rien mais mues par une surprenante volonté, elles restent vivantes, droites. Quelle forme de vie quand tout semble se liguer contre vous ? Où aller chercher la force de croire encore en quelque chose ?

Dans ce recueil, les deux femmes évoquées nourrissent leur colère en se penchant sur ce qui a mal fonctionné dans leur passé, les pièges qui se sont refermés sur elles et qu'elles n'ont pas vu venir. Nourrir leur colère est ce qui les rend plus fortes. Malgré tout, elles restent terriblement solitaires, ne se fiant à personne, ne voulant pas montrer leurs failles. Elles observent, se taisent, réfléchissent, pèsent chaque décision.

L'écriture est détachée, pointilleuse, analysant chaque détail. le rythme peut donner des apparences de lenteur mais il n'en est rien, tout est décortiqué pour que chaque fait soit replacé dans son contexte en lien avec les autres. L'évolution des différents individus est traitée avec finesse, c'est intéressant de voir comment des gens effacés peuvent devenir des lions sans avoir l'air.

Vraiment un écrivain à suivre de près !



Lien : https://wcassiopee.blogspot...
Commenter  J’apprécie          20
Tout roman est en quelque sorte une enquête policière et donc on trouvera qu'un roman est bon à la manière dont l'auteur mène cette enquête, tisse les lignes de l'intrigue, les différents arcs narratifs, ménage le suspense et la surprise. Et c'est ce que fait magistralement Hye-young Pyun.
Au départ, il y a deux personnages qui ne se connaissent pas. L'une, Ki-Jeong est une enseignante consciencieuse et mise en difficulté par un élève quelque peu récalcitrant et irritant. L'autre, Sae-oh est une jeune femme complexée, qui n'a pas quitté sa maison depuis des années. le point commun entre ces deux femmes aux antipodes : chacune perd un proche, l'une son père, l'autre sa demi-soeur, qui semblent s'être suicidés. Chacune va mener son enquête qui les conduit à un mystérieux prêteur sur gage.
L'intrigue est donc menée avec précision mais ce n'est pas la seule qualité de ce roman social qui offre un miroir implacable à la cruauté de la société. Une société qui broie sans pitié les individus, où les victimes deviennent bourreaux pour essayer, en vain, d'échapper à leur destin...
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (74) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2864 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}