Un huis clos oppressant au coeur de la Corée pour Ogui, un homme qui vit sa convalescence suite à un gravissime accident de la route. Défiguré et paralysé, il vit un parcours initiatique terrible, sous la coupe de sa belle-mère, le parcours de sa vie avec sa femme, morte dans l'accident.
"Pourquoi sa femme avait-elle été soupçonneuse de sa relation avec J ? Pourquoi avait-elle cru voir des signes ? Peut-être elle aussi avait eu l'impression que son coeur était percé d'un grand trou. Avait-elle pris conscience que la vie à laquelle elle s'était consacrée ne valait rien ? Était-ce pour combler ce trou et ce vide qui la tourmentaient et lui donnaient le sentiment que rien n'était vrai qu'elle s'était mise à s'occuper du jardin et écrivait sans cesse, enfermée dans son bureau, sans jamais aller jusqu'au bout mais continuant malgré tout, vainement ?"
La froideur est omniprésente dans les rapports d'Ogui avec ses proches, une froideur inconsciente, une paralysie prémonitoire. L'épouse défunte traîne dzns le regard de son mari une aphasie émotionnelle dans un parcours de vie dont les centre d'intérêt sont extrêmement éclectiques. Cette froideur marque très vite la vieille femme, en deuil de sa chère fille, générant dès lors une pression sur le lecteur. le vide s'invite malgré les personnages et les bonnes intentions y sombrent, un puits sans fond qui prend la forme d'un trou que la belle-mère commence à creuser dans
le jardin, sous la fenêtre d'un homme à la merci des autres.
Un roman au rythme alangui, un condensé sous une forme angoissante, mais malgré tout qui ne me laissera pas une marque impérissable.