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Critique de umezzu


J'ai emprunté ce roman policier chinois totalement par hasard, sans connaître ni l'auteur, ni cette série autour de l'inspecteur principal Chen. Il s'agit du onzième livre de la série, et un lien fort existe entre ce roman et l'épisode nommé Les courants fourbes du lac Tai. Qiu réutilise certains personnages, et il évoque de-ci, de-là, les épisodes précédents. Cela ne gêne en rien la compréhension de l'intrigue, ces citations et emprunts au passé de l'enquêteur étant parfaitement clairs.

Chen est convoqué par les dirigeants de la police de Shanghai pour tenter de comprendre une série de quatre meurtres, commis en plein jour quatre semaines consécutivement. L'assassin a frappé ses victimes avec un marteau : une aide soignante dans un hôpital, un présentateur météo, une agent immobilier, une journaliste. La dernière victime était l'épouse d'un Gros-sous, un de ces riches hommes d'affaires, lié au parti communiste local. La Sécurité intérieure pense qu'il y a un lien avec cette personnalité.
A peine commence t-il à s'intéresser à ces crimes en série que Chen doit répondre à une demande de Zhao, un des hauts dirigeants du parti, venu à Shanghai tenter de comprendre ce que trame un groupe écologiste qui veut alerter l'opinion sur la pollution de l'air.
Chen va devoir jongler entre ces deux enquêtes, avec l'aide précieuse de son adjoint l'inspecteur Yu.

Ce polar est une excellente surprise. La Chine d'aujourd'hui est remarquablement décrite : le poids des directives changeantes du parti, le contrôle des médias et d'internet, l'obsession de la croissance, tacitement acceptée par tous pendant des années, qui se heurte à la pollution et la détérioration de l'air… le sujet est d'actualité : Pékin ne respire plus que quelques jours par an et lorsque le smog recouvre Pudong, le haut des gratte-ciel disparaît.
Le personnage de Chen est attachant : déterminé à faire avancer la vérité (ce qui lui a valu des problèmes, dans un pays où c'est le parti qui décide quelle est la vérité), féru de littérature, gourmet... Il permet à Qiu d'introduire des pans de la culture chinoise dans son ouvrage.
L'écriture de Qiu est émaillée de citations, de rappels de traditions orales, avec même quelques lignes de poésie. Cet ensemble pourrait être disparâtre, mais bien équilibré et bien construit, il amène au contraire plus de densité à la lecture.
Après cette excellente lecture, je ne devrais pas tarder à recroiser un Qiu Xiaolong.
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