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Critique de mh17


J'ai bien aimé ce recueil de vingt-quatre nouvelles se déroulant de 1949 à 2008 , Cité de la Poussière Rouge, un quartier de Shanghai où l'auteur a grandi. Les maisons traditionnelles qui datent de la concession française regroupent plusieurs familles avec une cuisine commune et une cour où les résidents se retrouvent le soir pour manger, jouer aux échecs et se raconter des histoires. Comme Vieille Racine le faisait sur le tableau noir à l'entrée de la Cité, chaque nouvelle débute par le bulletin d'informations officielles du Parti communiste. Il est suivi par le récit du destin d'un habitant de la cité.

Le recueil est très instructif sur l'histoire de la Chine depuis 1949. Les préambules permettent de se remémorer les périodes politiques depuis la prise de pouvoir de Mao jusqu'à la période actuelle. Mais il s'agit surtout de montrer les conséquences de ces programmes étatiques sur les petites gens ordinaires. Certaines nouvelles sont cocasses, d'autres sont de véritables drames. le destin de Bai, partie comme infirmière volontaire à la guerre en Corée est très émouvant. Passée pour morte, sa famille est hissée au rang de famille de martyrs de la Révolution. Une fleur en papier rouge est accrochée à leur porte. Et puis Bai revient. Consternation. Son retour inexpliqué du camp de prisonniers américains est réputé peu fiable par le Comité de quartier. La fleur disparaît, son sourire aussi. de méchantes rumeurs parcourent la cité...Les histoires se déroulant pendant la révolution culturelle sont marquantes également. Vieux Fang le Bossu vient hurler dans son mégaphone des insultes devant les maisons visées par le Comité. On stigmatise alors les gens instruits appartenant à l'ancienne classe dominante, les anciens petits commerçants ou les étudiants récalcitrants aux travaux agricoles... On ne choisit plus non plus son métier. On trouve alors des talents artistiques chez d'humbles ouvriers. Ainsi Bao qui aurait voulu être cuisinier compose un poème sur le tofu qui fait de lui une star. La révolution culturelle passera, sa poésie sera oubliée, son usine d'état périclitera avec sa retraite mais Bao, qui a de la ressource saura rebondir. Certains Chinois s'adaptent aux différents changements de cap, d'autres non. le vieux Kang est resté fidèle à son idéal malgré toutes les horreurs qu'il a vécues. Il ne comprend pas que son fils s'enrichisse sur le dos des ouvriers en devenant un de ces Messieurs Gros-sous qu'il honnit. Quand il apprend que son fils a racheté son usine, il s'effondre littéralement...
Je lirai avec intérêt la suite ( Des nouvelles de la Poussière Rouge).
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