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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Publié en 2008, "Cité de la Poussière Rouge" est un recueil d'anecdotes, de petites histoires indépendantes les unes des autres, qui ont un point commun: le lieu où elles se déroulent, la Cité de la poussière rouge, quartier de Shangaï.
Ces chapîtres relatent la vie des gens de ce quartier tout en les replaçant dans le contexte historique de l'année évoquée. Nous voyons évoluer la Chine de 1949 à 2005.
Les personnages changent d'un chapître à l'autre. Personnellement, j'ai préféré ceux qui concernent les années les plus récentes. Pour les plus anciennes, certains chapîtres me semblaient tourner un peu court.
J'ai été plus intéressée par l'étude sociologique et humaine que politique. J'ai notamment été charmée par leurs proverbes: cf. Ma citation: l'équivalent de "chat échaudé craint l'eau froide":http://www.babelio.com/auteur/Xiaolong-Qiu/6876/citations/886945.
Quand le toit fuit, il faut qu'il pleuve toute la nuit: version chinoise de "un malheur n'arrive jamais seul".
C'est ce que j'aime chez les Chinois: leur vocabulaire très imagé.

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Qiu Xiaolong, né à Shanghai en 1953, est un auteur chinois de romans policiers et poète. Son père, professeur, est victime des Gardes rouges pendant la Révolution culturelle vers 1966 et lui-même est interdit d'études plusieurs années. En 1988, il rejoint l'Université Washington de Saint-Louis dans le Missouri pour y poursuivre ses études mais alors qu'il devait rester une seule année aux Etats-Unis, il décide de s'y installer après les manifestations de la place Tiananmen en 1989. C'est là qu'il vit désormais et enseigne à l'université de Saint-Louis.
Cité de la Poussière Rouge, paru en 2008, est un recueil de vingt-quatre nouvelles, un des rares ouvrages de relevant pas du genre policier cher à l'écrivain.
J'ai immédiatement été séduit par l'entame de ce livre. Dans le premier récit qui sert d'introduction, le narrateur s'adresse à un interlocuteur nouveau venu (le lecteur en fait) et lui présente son quartier, la cité de la Poussière Rouge, un faubourg populaire de Shanghai. Ici tout le monde se connait, on vit les uns sur les autres dans une aimable promiscuité et le soir on aime discuter entre voisins sur le pas des portes. Si les petites histoires de chacun font le gros des conversations, on ne néglige pas la grande Histoire, celle de la Chine, pour cela notre narrateur a inventé l'idée du tableau noir où chaque jour il inscrit quelques faits marquants, économiques ou politiques, pour les porter à la connaissance de tous ; chaque fois ces informations débutent ainsi « Ceci est le dernier Bulletin d'information de la Poussière Rouge pour l'année… »
Chaque récit/nouvelle est structurée à l'identique, ça commence par ce bulletin puis on embraye avec le récit proprement dit. du général au particulier, de l'Histoire aux histoires. Tous les textes s'articulent astucieusement les uns avec les autres, et le bouquin s'ouvre sur l'année 1949 (quand le président Mao a proclamé la fondation de la République populaire) pour s'achever en 2008 (avec les Jeux olympiques de Pékin).
Cinquante ans durant lesquels les Chinois en ont vu de toutes les couleurs au point d'en perdre leur latin (heu ?) parfois. Et c'est là l'un des points forts de ce livre, de ce demi-siècle d'horreurs contées ailleurs sur un ton dramatique à raison, Qiu Xiaolong trouve le moyen de restituer la vie quotidienne de ces petites gens faite de peurs, de soumission, d'épreuves en tout genre, sur un ton léger et même très drôle parfois avec une ironie dévastatrice pour les puissants d'alors (« les gens d'ici aiment bien qu'on puisse sourire dans les bons et les mauvais jours »).
Ici c'est un vendeur de tofu qui se voit bombarder poète pour avoir écrit trois vers de mirliton mais qui sonnent justes pour qui met la lutte des classes à toutes les sauces ; là, c'est la visite du président Nixon (1972) qui affole le quartier, d'abord parce que tous pensaient que l'impérialisme était un diable à éviter, ensuite parce que l'Américain aurait louché sur la jolie serveuse du restaurant où il a déjeuné ; à moins que l'écrivain ne se moque du discours officiel dans cet autre exemple : un homme est libéré après vingt de prison faits à tort mais ça prouve la grande mansuétude du Parti, « Quand nous reconnaissons une erreur, nous la corrigeons. Sinon, vous auriez pu rester toute votre vie en cellule obscure » alors n'allez pas vous plaindre, en déduisons-nous ! D'autres textes peuvent aussi être très émouvants comme celui qui voit revenir de la Guerre de Corée, deux personnages dont les destinées seront très différentes.
Un bouquin finement écrit, riche en enseignements sur la vie de ces Chinois ordinaires, leur mode de vie (avec Qiu Xiaolong l'alimentaire est un sujet jamais négligé), leur manière de raisonner et finalement leur capacité d'adaptation, un pragmatisme ou l'art de retourner sa veste (selon votre façon de voir les choses) qui leur a permis d'endurer le Maoïsme, la Révolution Culturelle puis de passer à une sorte de libéralisme économique. Un monde qui change à grande vitesse et en décoiffe quelques uns….
Une lecture chaudement recommandée.
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De 1945 à 2005, la vie des habitants d'un quartier populaire de Shangai.
Les résidents de la Cité de la Poussière Rouge aimant à se réunir le soir pour se raconter des histoires, des expériences vécues par chacun d'entre eux.
Tous ces récits sont liés à l'histoire de la Chine : de l'avènement du communisme en passant par la Révolution Culturelle jusqu'au socialisme à la chinoise aujourd'hui.
Chaque nouvelle commence par un bulletin d'informations qui relate les principaux évènements de l'année qui vient de s'écouler.
Ainsi, nous pouvons suivre l'évolution du régime communiste et surtout son impact sur le petit peuple de Chine.
Les deux sont indissociables - et le nom de la Cité révélateur. Tout semble recouvert de cette poussière rouge.
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Contrairement aux autres livres de cet auteur, ce n'est pas un roman policier mais de petites nouvelles relatant la vie de plusieurs individus de 1949 à 2005 demeurant dans La Cité de la Poussière Rouge.

La trame historique intéressante et bien documentée.

Ici, le mot « Cité » ne désigne pas une ville mais un micro-quartier constitué d'allées desservant des rangés de maison. La maison type est le shikumen (portique de pierre ou entré principale) qui se caractérise par un ensemble de bâtiments ayant une cour centrale et où habitent plusieurs familles (15 familles ou plus). Il y a des espaces publiques (cuisine) et des espaces privées. La cours centrale est publique et permet les échanges entre les différentes personnes habitant le shikumen.

Les situations décrites ne sont pas des plus captivantes. Cependant, elles démontrent bien les conditions de vie, dans cette partie de la ville de Shanghai, et certains aspects de la mentalité du peuple chinois.
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Chroniques de la vie à Shanghai de 1949 à 2005. La vie des gens de cette cité de la poussière rouge évolue au fil des évènements et des revirements politiques du pouvoir en place. Ce sont des gens de peu, limite misérables, dont l'existence pèse peu face à la toute puissance du rouleau compresseur de la propagande, manipulation de masse, contradictions permanentes dont le microcosme décrit ici subit de plein fouet les affres du discours officiel. La vingtaine de chroniques décrit le destin de quelques-uns des habitants de ce quartier de locataires. le plus exotique, si je puis dire, réside dans la violence extrême des rapports sociaux, alliée naturelle d'une résilience hors du commun. L'évangile selon saint Mao tient lieu de bréviaire pendant plusieurs décennies, les mêmes précepteurs de ses maximes se transformant quelques années plus tard en pourfendeurs des errements du passé: la Chine est un pays qui reconnaît ses erreurs, telle est sa grandeur. le nationalisme concentré dans cette communauté s'applique à tout le pays et justifie la politique du parti, contradiction flagrante de l'expression "communisme de marché", oxymore économique broyant tout sur son passage.
L'auteur a vécu dans ce quartier et vit aujourd'hui aux USA.
Le fatalisme reste le trait dominant, vu d'ici, mais le respect d'un certain ordre social, l'obéissance à la hiérarchie, héritée de Confucius se sont fondues dans une idéologie communautaire propre à l'histoire de la Chine.
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L'auteur fait débuter en 1949 ce recueil de récits et d'anecdotes tirées du quotidien des habitants de la Poussière rouge, ce quartier de Shangai où l'auteur vit depuis 20 ans. Les petites histoires croisent la Grande, celle de Mao Zedong, de l'instauration de la République populaire de Chine, de la révolution culturelle, de la montée en puissance et des conflits sanglants entre Gardes rouges...
Chaque chapitre débute par ces mots :
Ceci est le dernier bulletin d'information de la poussière rouge pour l'année...
Lien : http://ocommecolomb.blogspot..
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