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Ce très court roman ( 60 pages) raconte les déboires d'un librairie chinois, Monsieur Ma, qui va être condamné à 30 ans d'emprisonnement à cause d'un roman russe.
Ce récit est surtout un prétexte pour nous parler des conditions de vie en Chine dans les années 60, de la politique en vigueur à l'époque, de la révolution culturelle, des rapports entre la Chine et les autres pays, que ce soit la Russie ou l'occident, et des injustices auxquelles étaient soumis les habitants, des gens simples, qui bien souvent, ne savaient même pas pourquoi ils étaient emprisonnés.
J'ai lu toute la série policière de cet auteur et je dois avouer que ce roman semble bien léger à côté des cette série qui se passe elle aussi à Shanghai et dont les thèmes similaires sont largement plus développés.
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J'avais beaucoup aimé "Cité de la Poussière Rouge" du même auteur Qiu Xiaolong.
Quel plaisir que de replonger dans les rues de la Poussière rouge avec ses personnages attachants et ses histoires aussi passionnantes qu'insensées.

Cette fois Qiu Xiaolong nous présente monsieur Ma, un petit libraire et sa femme, passionnés par leur métier et leur petite boutique. Monsieur et Madame Ma vivotent de leur commerce dans ce quartier modeste et dans un pays où les livres peuvent être vus comme dangereux. Mao n'a-t-il pas dit " C'est une invention bien connue de conspirer contre le Parti avec des romans".
D'ailleurs un jour, la police vint arrêter monsieur Ma.
Pourquoi?
Nul ne le sait et nul ne le saura (peut-être) jamais. Monsieur Ma a eu des "activités contre-révolutionnaires", point final, circulez braves gens...

Trop s'intéresser au cas d'un banni peut vous entraîner dans sa chute au pays de Mao. Mais Monsieur Ma n'est pas n'importe qui. Il paraissait si inoffensif et il a toujours laissé lire tout le monde dans sa librairie pendant des heures, sans rien demander en échange et en offrant même un verre de thé. le brave homme est condamné à 30 ans de prison...le temps de la rédemption.
Dans le quartier, discrètement l'enquête commence et la solidarité avec madame Ma s'organise.
Mais au pays de Mao, une vague suit une autre vague et Monsieur Ma finit par être libéré longtemps après et il revient...

Ce petit opus est savoureux, tendre, avec un style toujours aussi agréable. Et comme dans le précédent livre que j'avais lu de Qiu Xiaolong, on retrouve cette trame historique et cet esprit qui régnait sans doute pendant la révolution culturelle et après. L'absurdité parfois d'un régime qui se cherche et veut tout changer, où chacun se méfie de son voisin et où chacun veut garder sa place et ses petits privilèges. Et surtout un pays où tout peut basculer d'une minute à l'autre.

J'attends avec impatience de commencer la lecture de la suite "Cité de la Poussière Rouge" pour retrouver les personnages du quartier et passer un bon moment de lecture.
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Faut-il lire les auteurs exilés ou les auteurs habitant encore le pays pour bien comprendre la vie dans les régimes autoritaires ? Lire un auteur chinois exilé nous permet de nous assurer d'avoir un propos exempt d'auto-censure (quoique) mais nous ne pouvons nous empêcher de nous dire que le regard de ces expatriés est aussi faussé par la distance avec le quotidien qui s'installe après leur départ. Liberté ou authenticité, est-ce vraiment un choix ?

Petite introduction thématique pour ce très très court roman (60 pages)... disons donc une nouvelle. Qiu Xialong, dont la famille était ciblée par le régime, a pu profiter d'études aux États-Unis en 1988... pour y rester suite aux évènements de Tian an Men. Il continue à écrire sur son pays depuis les années 2000, via une série de romans avec un angle policier, mais aussi quelques nouvelles, le tout publié en France par Llana Levi, une éditrice que j'apprends à aimer depuis que je l'ai rencontré à la Comédie du Livre de cette année, par l'entremise de mon attirance pour les livres de Kim Thuy.

Ce livre contourne la difficulté précédemment évoquée puisque l'histoire se déroule en deux temps (1962 et 1982), avec pour point de départ l'arrestation d'un libraire sans histoire. En peu de pages, l'auteur parvient à nous faire ressentir toute l'injustice ressentie par un quartier, toute la crainte et les compromissions que suppose un régime tel que la Chine de Mao. La puissance de la littérature et toute la crainte qu'elle amène dans ce genre de système politique est également particulièrement bien retranscrite, avec une économie de moyens rendue possible par ce destin en deux époques dont je ne révèlerais pas ici le secret. L'introduction des deux époques par un bulletin sommaire d'informations du moment permet de plonger très facilement dans le contexte sans avoir besoin d'être un spécialiste en histoire chinoise contemporaine.

Cette lecture est en tout cas une belle introduction à l'oeuvre d'un auteur qui présente l'avantage non négligeable d'une initiale originale (merci la retranscription occidentale de la langue chinoise pour ça !) qui ne pourra que plaire aux adeptes d'un certain challenge ABC !
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« En septembre, le Président Mao a montré que la contradiction entre le prolétariat et la bourgeoisie demeure la contradiction principale de la société chinoise. Il a rappelé que la bourgeoisie continue d'exister dans l'ère socialiste et a mis en garde contre le danger d'une restauration du capitalisme à partir des positions révisionnistes dans le Parti. Il est donc nécessaire de poursuivre la lutte des classes jour après jour, mois après mois, année après année ».

'La bonne fortune de monsieur Ma". Courte nouvelle retraçant l'histoire de monsieur Ma, libraire à Shanghai, Cité de la Poussière Rouge.

Un soir d'hiver 1962 monsieur Ma est arrêté.
Condamné à trente ans d'emprisonnement pour « activités contre-révolutionnaires » ; il sera plus tard libéré, puis, entamera une nouvelle voie professionnelle, très différente, encore qu'en cherchant bien …

« C'est une invention bien connue de conspirer contre le Parti avec des romans… »

Quelles étaient les raisons de son arrestation ? Et que pourra faire le vieux Ma après tant d'années de prison ?

« Une beauté sort des livres, et un trésor apparaît ».

Une parenthèse de lecture. Subtile !
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Monsieur Ma, modeste libraire d'un petit quartier de Shanghai, n'a jamais fait de mal à une mouche. Parce qu'il possède un livre non traduit en chinois, qui plus est à propos d'un médecin russe contre-révolutionnaire, le docteur Jivago, il est pourtant arrêté un soir de 1962 et condamné à trente ans d'emprisonnement pour subversion. Libéré au bout de vingt ans, il surprend tout le monde en se lançant dans une nouvelle activité…


En soixante pages, tout est dit sur le quotidien de ce petit quartier et de ses modestes habitants, dont la vie peut à tout instant basculer de la manière la plus inattendue et la plus arbitraire. Une simple parole d'apparence anodine, et la répression foudroie l'un d'eux sans qu'on l'ait vue venir, dans l'impuissance coupable des voisins. Soulagés d'y avoir encore échappé pour cette fois, tous se cramponnent à leurs efforts d'invisibilité, qui leur permettront, peut-être, de ne pas être les prochains sur la liste.


L'ironie n'est pas absente de cette narration qui fait écho aux persécutions subies par l'auteur et son père dans la Chine maoïste des années soixante. A malin, malin et demi. Même si les romans sont interdits pendant la Révolution culturelle, c'est bien un livre qui aura ici le dernier mot, l'ignorance et la bêtise des uns ne pouvant l'emporter définitivement sur l'appétit de connaissances des autres. A cette histoire, une morale : « Il n'est pas facile d'être ignorant » et « Lire des livres est toujours profitable ».

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Qu'y a-t-il à dire sur un texte aussi court ? L'intégralité de l'histoire de « La bonne fortune de Monsieur Ma » est parfaitement résumée sur la quatrième de couverture. Tout l'intérêt du texte tient donc dans la plume de Qiu Xiaolong, plus connu chez nous pour ses polars.

Je dois vous avouer un truc : je n'y connais rien, mais alors RIEN de l'histoire chinoise « récente ». Et il aurait sans doute mieux valu pour moi aller flâner sur Wikipédia avant d'entamer ma lecture, histoire d'avoir au moins un peu de contexte. Ceci dit, à l'heure où certaines voix crient à la dictature ici, et même s'il faut avouer que les signes inquiétants sont bel et bien là, l'histoire d'un homme emprisonné pour la possession d'un livre, un seul, jugé contraire aux opinions politiques du pays, a de quoi apporter un peu de recul. Quoi qu'il en soit, les bulletins d'information qui débutent chacun des deux chapitres permettent de comprendre facilement la situation du pays.

Pour le reste, on nous brosse rapidement le portrait d'une petite galerie de personnages, entre ce libraire qui n'hésite pas à laisser lire gratuitement les plus fauchés, la rencontre avec sa femme, leur amour de la lecture, Huang qui s'improvise détective, le côté vie de quartier. Ça a beau être du très résumé, c'est très vivant.

Un petit livre sympa, pas très joyeux il est vrai, mais que l'on ne regrettera pas d'avoir lu.
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Un récit court (60 pages) de la Chine au temps de Mao. À mes yeux, cette lecture n'est pas d'un grand intérêt. Une simple description d'une arrestation arbitraire. Un personnage secondaire qui mène une enquête sans la conclure et un happy end surfait. Je suis donc passé à côté de cette nouvelle pourtant bien notée.
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Très (trop!) courte nouvelle qui introduit l'ouvrage plus conséquent La cité de la poussière rouge. « C'est une invention bien connue de conspirer contre le Parti avec des romans » a dit le président Mao. Il n'est donc pas surprenant que monsieur Ma, le libraire, soit emprisonné, accusé d'avoir dans ses rayons un roman étranger qui parle d'un docteur russe. L'auteur a été confronté à la Révolution culturelle, il en témoigne à travers cette nouvelle et son plus gros recueil en racontant les histoires entendues dans son enfance, dans un quartier traditionnel de Shanghai. J'ai beaucoup aimé.
Lien : https://tsllangues.wordpress..
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Monsieur et madame Ma s'adorent. Ils forment un couple qui partage la passion des livres. Ils tiennent une petite librairie, un commerce privé, où certaines personnes désargentées viennent lire des livres sans les payer faute de moyens. Monsieur Ma ferme les yeux et fait semblant de rien.
Un (vilain) jour, ou plutôt un soir de 1962, des membres de la brigade des affaires spéciales débarquent dans la cité de la Poussière Rouge pour perquisitionner la librairie de monsieur Ma. Sans préciser le motif, ils arrêtent le malheureux libraire et l'emmènent menotté. Madame Ma est désespérée.
Le jeune Huang qui fait partie de ces lecteurs qui lisent sur place et n'achètent jamais, estime qu'il a une dette envers monsieur Ma. Il décide d'enquêter comme le ferait son héros fétiche : Sherlock Holmes

Critique :

Voilà un petit recueil qui ne contient qu'une seule nouvelle. Elle nous fait découvrir la Chine de Mao, ce qu'est une « bonne » dictature, un type qui décide seul, tellement il est brillant, de ce qui est bon ou mauvais pour tout son peuple. L'auteur y décrit une arrestation arbitraire dont la victime ne saura sans doute vraiment jamais ce qui lui était reproché. Peu importe, pour que les autres se tiennent à carreau, le GRAND Timonier n'a pas peur de faire arrêter des innocents puisque s'il décide qu'ils sont coupables, il a certainement raison. Voilà un système bien efficace pour que les gens se tiennent à carreau de peur d'être les prochains sur les listes du Parti qui gouverne au nom du peuple mais sans le peuple, c'est plus sûr.

J'attendais beaucoup de cette nouvelle, vu le nombre de cinq étoiles décernées, et j'en sors à peine satisfait. Avec un personnage fan de Sherlock Holmes décidant d'enquêter, on pourrait s'attendre à mieux puisqu'il ne résout rien. Il ne faut rien attendre de plus qu'un témoignage de ce que pouvait être la vie en Chine du temps de Mao. Rien de révolutionnaire ni de nouveau…
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Une pépite les amis ! Je remercie grandement Dame Yaena de m'avoir donné envie de lire cette nouvelle de 64 pages.
1962. Monsieur Ma tient une microscopique librairie dans la cité de la Poussière rouge à Shanghaï. Il y vit paisiblement avec son épouse passionnée de livres comme lui. Un soir d'hiver, monsieur Ma est arrêté et prend trente ans d'emprisonnement pour "activités contre-révolutionnaires".
Dans le voisinage, c'est la consternation. le jeune Huan qui a lu à l'oeil tous les Sherlock Holmes dans la boutique, mène sa petite enquête discrète...
Madame Ma attend son mari. Elle a obtenu le droit de balayer la Cité.
1982. Monsieur Ma est libéré. Reprendra-t-il sa petite librairie ? Non, il choisit de se lancer dans un autre petit commerce vite florissant. Et pourquoi donc ? Je ne vais pas tout vous dire. Mais sachez qu'il y a une chute sympathique à la fin.
J'ai beaucoup aimé cette nouvelle qui associe harmonieusement gravité et légèreté. Sans lourdeur aucune mais avec la pudeur de l'humour et le charme d'une petite enquête policière, l'auteur nous éclaire sur les rouages du système de répression maoïste.
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