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Critique de sandrine57


C'est à Wuxi, au bord du lac Tai, que l'inspecteur principal Chen Cao est convié à venir se reposer dans le centre de villégiature réservé aux cadres du Parti. Son rang ne lui donne pas accès à ce privilège, mais son protecteur à Pékin, le secrétaire général du Comité de discipline du Parti à la retraite Zhao, pris par ses obligations, lui a cédé sa réservation. Officiellement en vacances, le policier en profite pour explorer la ville et les abords du lac qu'il fréquentait, enfant, avec ses parents. L'endroit a perdu de son charme, essentiellement à cause des nombreuses usines qui se sont installés sur ses rives. Entraînant une pollution des eaux, comme le lui explique la belle Shanshan, ingénieur à l'usine de produits chimiques Numéro Un et militante écologiste, rencontrée par hasard à la terrasse d'une gargotte. Sous le charme de la jeune activiste, Chen lui cache sa véritable profession, passant pour un professeur de lettres prompt à déclamer des vers. Mais, même en vacances, l'inspecteur ne peut échapper au crime. Quand sa belle est accusée du meurtre de Liu, directeur de l'usine où elle travaille, Chen vole à son secours, se mêlant discrètement de l'enquête par l'intermédiaire de Huang, un policier local qui lui voue un véritable culte.

Petite parenthèse romantique pour le camarade Chen Cao qu'on savait poète mais qui, sous le charme de la belle Shanshan, se lâche carrément, abreuvant sa conquête des plus beaux vers de la poésie chinoise augmentée de ses propres productions. Inspiré par la jeune fille et sa lutte, il flirte et couche ses émois sur le papier. Mais son destin est bel et bien d'être policier. Quand un meurtre est commis, il ne peut s'empêcher de s'en mêler, d'autant que Shanshan est suspectée...
Xiaolong Qiu s'intéresse ici à la croissance économique chinoise qui se fait aux dépends de la protection de l'environnement. Économie contre écologie, profits et rentabilité contre préservation de la nature. le Parti n'ignore pas les problèmes mais, soucieux de ne surtout pas freiner l'élan économique du pays, préfère fermer les yeux et les quelques mesures décidées à Pékin, ne sont pas respectées par les industriels. Et tant pis pour la qualité de l'air et de l'eau. Bien sûr des voix s'élèvent mais il n'est jamais bon de protester dans la Chine communiste.
Chen reste spectateur de tout cela même si la ferveur de Shanshan ne le laisse pas indifférent. Pragmatique, il sait que l'essor économique de son pays et la légitimité du Parti ne peuvent s'embarrasser d'un idéal écologique. Or, Chen est en pleine ascension...Alors il compatit, il se désole, mais il peut difficilement agir sans compromettre sa position.
Le lac Tai lentement se détériore, ses eaux polluées nuisent à la santé de ses riverains, la Chine poursuit sa course effrénée sur la route du capitalisme...
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