Cette anthologie visait à faire parler des femmes, des poétesses du présent. de la poétesse - mais pas seulement elle - coincée entre les crises, celle des subprimes, celle du COVID.
Comment montrer la beauté du monde ou son horreur, grâce à la beauté de la langue, à son infinité de possibilités, dans toute la pluralité de sa poésie, de ses possibles, de ses inventions, transgressions et réinventons ? le tout ancré dans un monde qui oubli d'être poète, où l'art de la poésie se fait discrètement oublié au détriment de la publicité.
Le projet était ambitieux et pourtant il est très réussi, il déborde. La pluralité, à n'en pas douter, elle est montrée. Proses comme vers, illustrés, jouant sur les typographies, les codes de la poésie et de l'écriture, ou inventant carrément les siens, des propositions de mises en page tout aussi diverses ponctuent l'ouvrage. Ce livre est un foisonnement.
Madame Tout le Monde c'est avoir l'impression de regarder à la loupe un petit carré d'herbe et de terre et de s'apercevoir de la vie bouillante des insectes qu'on ne soupçonnait même pas. Un monde bouillonnant, virevoltant, pluriel, divers, discret mais cacophonique pour qui décide de l'écouter. Bref je pense que l'objectif est atteint, le livre est très réussi, quoi que d'un format un peu encombrant car c'est peut-être un livre que j'aurais aimé trimballer plus aisément pour pouvoir méditer après la lecture de quelques pages sous un arbre, dans un café, dans l'attente, etc.