Aimer c'est être joueur, prêt à perdre. Aimer ce n'est pas garder, posséder. Aimer c'est l'autre avant toi.
Si Alba frappait au carreau de la fenêtre et me disait : épouse-moi, j'ouvrirais la fenêtre et la suivrais jusqu'à la maison la plus proche. Grâce au mariage, je pourrais me l'envoyer jour et nuit, la chouchouter dans son bain, la coiffer, lui gratter le dos, lui masser les orteils, les léchouiller.
Je meurs d'envie d'avancer la main, d'avoir le bout de mes doigts en contact avec sa peau, avec ses lèvres, en longeant le bord de son oreille, en suivant la chair de l'orteil entre les doigts. J'aimerais effleurer sa jambes du bout de mon pied nu, lui écarter les jambes et juste l'effleurer du bout du pied.
Que tu étais jolie dans ta courte chemisette indienne, avec tes pieds nus, tes orteils. C'est la première chose de toi que j'ai vue, j'ai failli les embrasser.
La scène se passe au bout de l'Ile Saint louis, sur un escalier qui descend sur la Seine. Ma sœur est assise en bas des marches, en short vert, ses orteils dans l'eau. Elle jette aux cygnes des morceaux de pain.
A trois heures du matin, j'étais à la maison. Au bout du couloir, la lumière était allumée chez Cathy. A dix-sept ans elle dormait dans un petit lit sous une couette brodée de fées, et ses pieds nus dépassaient. Elle avait du veiller tard et le marchand de sable m'avait remplacé à son chevet. J'eus envie de lui mordiller ses jolis orteils, de jouer avec.
Elle pérorait, j'écoutais avachi sur le pouf, un bol de cidre à la main. Jambes écartées, elle massait en parlant ses pieds nus, et je voyais se cabrer d'exquis orteils aux ongles rose bonbon.