AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782809802177
260 pages
L'Archipel (30/09/2009)
3.46/5   25 notes
Résumé :

« Je m'appelle Yann Queffélec et je suis né le 4 septembre 1949, à Paris XVe. Sous X. Père et mère inconnus. Inexact ? En effet. Toujours cette fichue tendance à broder, à romancer...

Je m'appelle Yann Queffélec. J'ai appris à mentir très jeune, encouragé par mon père, homme droit qui plaçait le mensonge au rang de vice, le plus noir de tous. Il avait les yeux bleus, d'un bleu vertigineux, comme l'horizon marin. Il me regardait et je n'av... >Voir plus
Que lire après Le piano de ma mèreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Le piano de ma mère/Yann Queffélec
Yann Queffélec conte son enfance bretonne, et parisienne, son adoration pour sa mère, cette mère dont il dira au terme de son récit :
« Peut-on se contenter du bonheur de donner, lorsqu'on donne tant ? »
« Ma mère chantait, jouait du piano, veillait au bonheur de chacun. Elle avait échangé ses talents personnels contre ceux des quatre enfants et du mari qui l'entouraient. J'étais moi-même un cancre persévérant ami des poètes maudits. »
Sa relation avec son père, un père « normalien, écrivain avec ses manies d'homme de lettres intouchable, son bureau planqué » (Henri Queffélec) , autoritaire et dirigiste, est par contre ambiguë. Respect bien sûr, question d'éducation :
« Tu n'as aucun tort papa ! Tu es mon père ! »
Mais une relation houleuse avec un homme qu'il a toujours aimé, admiré, craint et qui voulait faire plier son fils sous sa loi.
Le frère aîné, Hervé prépare l'agrégation de mathématiques : il a dix neuf ans.
Sa soeur Anne deviendra et est toujours une pianiste surdouée mondialement célèbre. Elle remporte tous les prix dès son plus jeune âge.
Toutes ces réminiscences évoquées dans un style imagé, coloré, sobre et simple et toujours poétique :
« On rentre à la maison manger du crabe, une époque où les juillets naissaient d'une éternité spontanée bretonnes jusqu'aux premières étoiles de minuit par - delà les îles du chenal de la Helle… »
« Au réveil, ce fut la plénitude, cette nudité, ce clair silence épars, cette première fois qui ressemblait au baptême amoureux d'un premier regard sur un corps longtemps désiré. »
Certains passage m'on rappelé mes propres vacances bretonnes à la même époque, Y.Q. ayant à peu près mon âge :
« Si je m'en souviens du voyage à Belle-Île – en mer, au sud, avec maman ! À l'aller, sur le poussif et blanc Guedel qui pistonnait à trois noeuds maximum ! »
Je me souviens également du Guedel qui faisait le voyage dans les années 50 au détour de la bouée sonore qu'on appelait la vache de la mère Turpot et qui hantait nos nuits de grands vents lors des marées d'équinoxe de septembre dans la petite maison de ma tante à deux pas du bord de mer à Quiberon.
Un très beau récit autobiographique au long du quel on tourne des pages riches d'images aux tons sépia. Nostalgie.
Commenter  J’apprécie          10
Dans la famille Quéffelec, il y a la mère, pianiste, qui aime et prend soin de tout le monde. Il y a des enfants brillants, surtout Anne, la petite soeur, virtuose du piano qui décroche avec humilité tous les prix du conservatoire. Il y a le père, écrivain reconnu, talentueux, qui dirige la famille avec une autorité certaine. Et il y a Jean, un cancre, rêveur, un côté poète maudit qui admire son père autant qu'il le craint, et qui chérit sa mère. Une mère qui pourtant mourra jeune, d'une maladie qu'elle a cherché à cacher, à minimiser.

J'ai toujours un peu de mal avec les autobiographies. J'ai bien aimé l'angle de celle-ci: l'auteur y revient sur la mort de sa mère. Une mort qui l'a frappé de plein fouet par sa brutalité, paradoxal puisque sa mère était malade depuis longtemps, mais le lui a caché. le point de départ est là: il va à la rencontre de celle qui a veillé sur ses jeunes jours, pleine de rêve et d'amour. Il retrace les lieux où ils ont vécu, leurs aspirations, leurs désirs, leurs bonheurs, leurs conflits aussi. A partir de cette perte, l'auteur retrace sa relation discrète et naturelle avec sa mère et surtout celle, qui l'est beaucoup moins, avec son père, l'écrivain admiré. Parce que l'enfant écrit, lui aussi, mais comment oser écrire quand l'imposante figure paternelle sert de référence? D'ailleurs, l'autre fils, brillant, reçoit tous les égards. Compliquée, pudique, mais profondément touchante, cette histoire de famille.
Mais ce qui ma surtout plu, c'est de suivre le feuilleton de la famille elle-même. Les rêves de la mère, par exemple. Là où la famille rêve de skier sur les pentes alpines, elle se contentera des ballons vosgiens. Là où la mère rêve d'un bateau pour tutoyer les flots bleus, ils n'achèteront finalement qu'un petit canot gonflable. Mais qu'à cela ne tienne, elle ne lâche pas. Et ce piano, qui va les brouiller avec tout leur voisinage, qui va leur attirer des plaintes et les pousser à déménager, car ils sont agaçants cette famille à travailler à la maison (oui, il est écrivain et alors?), à multiplier les bêtises dans la cage d'escalier ou à faire sonner l'instrument pendant des heures et des heures (quel conservatoire?).
La plume de Queffélec, que j'avais découverte il y a cinq ans dans Les Noces Barbares qui lui avaient valu un Goncourt, ne m'avait à l'époque pas du tout plu. Aujourd'hui, je la découvre alerte, pleine d'humour et de tendresse, souriante et touchante. Les chapitres courts, intercalés avec les lettres incendiaires de la copropriétés, les poèmes que l'enfant écrit ou les courriers de la mère pleine de vie, créent un rythme dynamique et une lecture très fluide. Cela colle beaucoup mieux à l'image que je me fais de la personne qui m'a dédicacé ce livre lors d'une lecture-concert où il accompagnait sa soeur pianiste: j'ai réellement eu l'impression de lire une écriture de soi d'une très grande justesse.
Lien : http://mabouquinerie.canalbl..
Commenter  J’apprécie          20
Il y a des personnes qui vont chez le psy pour parler de leurs douleurs d'enfance, de leurs souffrances, de leurs fragilité dans le duo père-fils, à travers les rapports compliqués du jeune loup devenant jeune homme.
Il y a l'écrivain qui vous livre tout cela dans un livre, oui c'est vous qui payez ses séances de psy, avec au passage des révélations, des libérations par petites touches sur la relation mère-fils, sur ce lien si beau et fort, sur le tiret fédérateur entre eux que représente le piano de sa mère.

C'est bien écrit, parfois c'est aussi chiant que la brutalité de son père, égoïste intransigeant, parfois c'est touchant même si la chronologie a pris le vent des bords de mer, mélangeant fortement les émotions, les retours en arrière puis les bonds en avant. Bref c'est agréable mais Yann QUEFFELEC a écrit de plus belles histoires.
Commenter  J’apprécie          20
Je n'ai jamais lu cet auteur .Ma Fille m'a offert un de ces livres .Très bon auteur , écriture fluide, intéressante .Ce bouquin ou il parle de sa Mère disparut trop tôt est une autobiographie "écrit avec le coeur " Nous ressentons dans ce texte tout l'amour que l'auteur porte à sa mère .Excellent .
Commenter  J’apprécie          00
Un livre d'une très grande sensibilité et d'une grande finesse.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Ayant failli mourir, je vois mes jours différemment, présents ou passés. Le passé redevient présent, les choses d’hier me semblent vivre aujourd’hui, mon enfance à L’Aber, mes sorties en canot avec l’abbé Suchard qui me récompensait d’un chou que j’allais cueillir dans son potager, les cafés au lait à la cuisine avec les filles de la campagne, les promenades à la rivière avec l’une ou l’autre, cette quête aussitôt née de l’odeur des filles autour de moi, inséparable de l’instinct vital.
Commenter  J’apprécie          30
L’écriture, c’est beaucoup plus concret. Tes cinq sens font le travail à ta place. En écrivant ce qu’ils te disent et rien d’autre, tu es sûr d’avoir du style, car la personnalité se fond dans une parole sincère. Tu dois dire simplement : ce que tu vois, ce que tu entends, ce que tu sens, ce que tu touches, ce que tu manges.
Commenter  J’apprécie          40
Rien de tel qu’une sœur éblouissante au piano pour coucher le monde à vos pieds. Le monde, le délectable monde, l’éternel féminin. En 1965, je fais les beaux soirs du Conservatoire de musique, rue de Madrid, avec l’aisance du marlou frimant dans les bars de Pigalle.
Commenter  J’apprécie          30
La parole écrite avance vers le futur, elle ne revient pas en boitillant sur les pas de géants moulés dans la glaise des sentiers battus. Une langue neuve, moderne, inusitée avant lui, un cri jamais crié, c’est l’honneur de l’écrivain, ce crieur de silence.
Commenter  J’apprécie          30
On est beau soi-même quand elle sourit. Encore plus beau quand elle rit, du côté des dieux. Son rire embellit l’être humain sur son passage et, si j’avais à dessiner son âme, c’est son rire que je dessinerais au centre d’une feuille blanche.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Yann Queffélec (39) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yann Queffélec
En partenariat avec l'Opéra National de Bordeaux, Yann Queffélec vous présente son ouvrage "La mer et au-delà : Florence Arthaud" aux éditions Calmann Levy. Entretien avec Sylvie Hazebroucq.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2409827/yann-queffelec-la-mer-et-au-dela-florence-arthaud-recit
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (86) Voir plus



Quiz Voir plus

Les noces barbares

Le héros de ce livre se prénomme:

Hugo
Ludo
Martin
Micho

20 questions
62 lecteurs ont répondu
Thème : Les noces barbares de Yann QueffélecCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..