Quelle bonne surprise pour moi , la semaine dernière , de découvrir , parmi les invités du premier salon polars de la Ferté Saint Aubin , un auteur qui m'avait vraiment enthousiasmé par son roman précédent , "
Place aux immortels ". Garçon charmant ,
Patrice Quélard est un homme de convictions qui a fait de l'écriture sa "bulle de respiration " par rapport à son enthousiasmante mais exigeante profession , une bulle dans laquelle je veux bien , comme beaucoup de lecteurs , le suivre .
Bon , tout ça pour dire que j'ai aujourd'hui en ma possession son dernier né , "
Les incorrigibles " , assorti d'une magnifique dédicace . Oui , je l'ai , parceque , pour ce qui est de la lecture du roman , c'est fait !!!
Alors ? Dommage que l'on ne puisse pas attribuer un gros "6" quant à la note .
C'est un roman incroyable dans lequel on va retrouver , pour notre plus grand plaisir , un ancien officier de gendarmerie dont on a déjà pu apprécier le caractère entier et intègre .
Prêts à prendre sa trace ? Bon , alors en route .Premier évènement majeur , le trafic autour du matérel de guerre abandonné ( contre rétribution , of course ) par l'armée américaine sur le sol français .Et là , bingo , voici un pan d'histoire bien méconnu , mis au grand jour grâce au talent d'un auteur naturellement brillant , travailleur et original dans ses choix . le problème résolu , c'est Cayenne qui vous tend les bras et où Coignard va vous emmener ...Mais pourquoi Cayenne , en 1920 ? Ben parce que là bas , il y a le bagne et que Coignard veut retrouver un forçat qu'il a obligé , en l'arrêtant , à y séjourner . Pourquoi ?" J'voudrais bien vous le dire , mais j'peux point ".
La seule chose que je puisse vous dire , c'est " bienvenue en enfer ".Vous avez lu "
Papillon ?" d'
Henri Charrière ? Vu le film avec Steeve Mac Queen et Dustin Hoffman ? Et bien , c'est le même thème , mêlant habilement documentaire et fiction .On pourrait intituler ça " la vie quotidienne des bagnards à Cayenne". Tout y est fidèlement rapporté , les renseignements figurant en fin d'ouvrage nous en apportant une preuve indéniable .
Alors , oui , c'est dur .Tout le monde est contre tout le monde , aucun "gentil" ou si peu .On a honte de savoir que l'état français ait pu se comporter d'une telle façon envers des êtres humains dont les fautes pouvaient être trés graves ou , souvent assez " légères " .Dura lex , sed lex .
Ce qui est extraordinaire , c'est que ce livre est passionnant ( je pèse mes mots ) malgré une intrigue qui ne constitue pas l'essentiel .Pourtant , je vous l'assure , c'est un roman que je n'ai pas pu lâcher , un ouvrage dans lequel j'ai vraiment cotoyé les forçats dans leur combat pour survivre aux agressions , aux humiliations , aux injustices ( Oui , je sais , en même temps c'est plus facile depuis son canapé ).J'ai encore adoré retrouver Coignard dont le caractère s'affine encore , dont le charisme va " crescendo ".
C'est un de mes coups de coeur de cette année et , si j'en crois la fin " ouverte " on devrait retrouver Léon....Tant mieux . Quant à moi , si l'occasion m'en est à nouveau donnée , ce sera un grand plaisir de passer remercier
Patrice Quélard pour le grand moment qu'il m'a donné .
PS : s'il me lit , je tiens à associer à mon commentaire mon libraire qui , comme moi , a beaucoup , beaucoup apprécié et , comme moi a trouvé cet opus encore meilleur que le premier .
Enthousiaste , moi ?Ah oui , alors et j'assume !
Merci monsieur Quélard .