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Oppressions tome 1 sur 2

Edwige Dupont (Illustrateur)
EAN : 9782955490440
320 pages
Kindle (29/12/2018)
4.39/5   9 notes
Résumé :
Des générations d'hommes et de femmes se sont battues, souvent jusqu'au sacrifice suprême, pour conquérir leur liberté face aux oppressions politiques ou religieuses. Mais au-delà de ces causes supérieures, nos vies quotidiennes, nos histoires personnelles recèlent pléthore d'oppressions auxquelles nous tentons de résister ou d'échapper, mais que nous reproduisons pourtant nous-mêmes inlassablement, génération après génération : le père, le chef, le sexisme, les cro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Titre : Oppressions
Auteur : Patrice Quélard
Auto-édité
Année : 2019
Résumé : Ce recueil de nouvelles traite de l'oppression sous toutes ses formes. Oppression patriarcale, matrimoniale, sexiste et sexuelle à l'encontre des femmes ; oppressions sociales, celles des riches par rapport aux pauvres, celles des puissants sur les faibles ; oppressions communautaires, quand il est de bon ton de trouver un bouc émissaire, une tête de turc qu'on accuse de tous les maux de la société ; oppression du deuil, de la caste, toutes les facettes de celle-ci sont évoquées dans ce recueil auto-édité.
Mon humble avis : Ceux qui suivent régulièrement les chroniques de francksbooks savent à quel point Patrice Quélard tient une place particulière dans mon coeur de passionné. En effet, Catharsis Disputatio et surtout Fratricide, les précédents romans historiques de l'auteur breton, ont été pour moi de véritables révélations avec la découverte d'un écrivain talentueux, brillant et injustement mésestimé. A la suite de ces lectures inspirantes, j'ai eu le privilège d'échanger régulièrement avec Patrice et j'ai alors découvert un homme charmant, un homme de conviction et je n'ai donc pas été étonné par le thème de son nouveau recueil de nouvelles. Je ne suis pas très amateur de textes courts en général, mais je ne pouvais décemment passer à côté d'un nouveau bouquin de Patrice Quélard, alors je me lançais dans la lecture de ce recueil avec gourmandise et curiosité. Dès les premières lignes, je retrouvais l'écriture élégante de Patrice et son érudition. D'après l'auteur, les nouvelles n'ont pas été écrites dans le but d'en faire un recueil, pourtant les dix textes sont extrêmement cohérents et se lisent avec un plaisir certain. Mordantes, émouvantes, brillantes, les nouvelles de Quélard sont classées par ordre chronologiques et, à la lumière de ces mots, force est de constater que si l'oppression recule à petits pas, elle est toujours omniprésente dans nos sociétés occidentales. Les premières nouvelles ayant pour époque le moyen-âge sont, à mon avis, les plus abouties, Quélard y excelle par un sens du détail et une érudition sans faille. Petites gens, victimes de l'histoire, sont décrits avec humanité et douleur parfois. C'est beau, simple et brillant, c'est du Patrice Quélard.
J'achète ? : Je vais me répéter. Quélard est un excellent auteur et si tu as la chance de ne pas encore avoir découvert Fratricide ou Catharsis, Oppressions est une occasion parfaite pour découvrir les écrits de cet auteur passionnant.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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En préambule à son recueil de nouvelles, Patrice Quélard nous explique que « ce n'est pas le thème qui a précédé l'écriture, mais bien l'écriture qui a appelé le thème, et il me semble que c'est sans doute plus puissant comme cela, car peut-être moins calculé, moins calibré, moins lisse, moins convenu. Plus rageur. »
Je peux confirmer à l'auteur que son pressenti était le bon. Les dix nouvelles d'Oppressions proposent néanmoins une homogénéité assez remarquable, qui fait que l'on a vraiment l'impression de dérouler un fil rouge, chaque texte nous faisant remonter le temps, depuis le 18ème siècle, jusqu'à un futur très (trop) proche, et nous exposant des personnages tour à tour oppresseurs ou oppressés, voire les deux. Quant à la rage, elle est là, de toute évidence, et ce n'est pas surprenant de voir l'article 2 de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen ouvrir le recueil.
Le thème en lui-même est fort, renforcé par la couverture sublime et dérangeante d'Edwige Dupond, et autant vous prévenir que si pour vous, la lecture est un loisir inoffensif destiné à vous reposer le week end après une dure semaine de travail, vous devriez passer votre tour. Patrice Quélard ne ménage pas le lecteur, mais jamais la violence qui émane des ces nouvelles n'est gratuite ou fortuite. Je ne détaillerai pas chacun des textes (l'auteur les présente en début de recueil), certains m'ont plus convaincus que d'autres, surtout ceux qui se passent dans le passé (« La doléance » ouvre les hostilités avec brio), où l'auteur se montre particulièrement à l'aise et inspiré, ce qui n'étonnera pas ses habitués. Si on devait choisir un texte, ce serait l'inoubliable « Mémoires d'un plicaturé », tant il condense toutes les qualités et obsessions de l'auteur.
Ceux qui le connaissent ne seront pas étonnés non plus de voir qu'il n'hésite pas à se questionner sur ses propres valeurs, en un jeu de miroirs renversant et troublant (« Pas de mauvais peuple »). Malgré la noirceur de l'ensemble, le texte final, « Do it yourself », est un véritable manifeste à ne pas baisser les bras et à lutter pour la liberté, contre les oppressions, et nous rappelle que la lumière suit toujours les ténèbres. Même si c'est une lumière fragile, pâle, qui ne retrouvera jamais l'éclat passé ni n'effacera les traumatismes (« Emi »).
Patrice Quélard fait partie de ces auteurs qui n'ont encore pas eu la chance de trouver un éditeur digne de ce nom pour défendre et diffuser leurs oeuvres, ce que je déplore profondément, et qui constitue une injustice hallucinante. Mais le bonhomme est un battant et il n'a pas hésité à tenter l'aventure de l'auto-édition. Grand bien lui en a pris, car son ouvrage est parfaitement maîtrisé tant sur le fond que la forme, et la mise en page n'a rien à envier à une publication professionnelle. Il faut dire qu'il a été anthologiste et qu'il n'a pas créé ce recueil tout seul dans son coin, sans expérience, comme c'est trop souvent le cas pour les auteurs qui s'auto-éditent.
En conclusion, on retrouve la qualité de plume, l'exigence et l'érudition de l'auteur de Fratricide, autant de qualités qui font d'Oppressions Volume 1 une vraie réussite.
Le volume 2 vient de sortir, et il est évident que je vais me le procurer sur le champ !

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Ce recueil ne présente qu'un défaut, qui n'est même pas en relation directe avec l'écriture proprement dite : il est mille fois trop court ! On en redemande sitôt terminé !
Je ne vais pas m'amuser à vous présenter chaque nouvelle, l'auteur le fait lui-même très bien au tout début de l'ouvrage.
Je me contente donc de préciser que les nouvelles avancent par ordre chronologique, se rapprochant de plus en plus de nous, dans une ambiance de plus en plus étouffante. D'ailleurs, rien que l'illustration de couverture, magnifique, donne le ton.
Je ne vais pas mentir, les nouvelles ne sont pas toutes au même niveau de qualité, mais, considérant qu'elles se situent toutes dans la fourchette allant de très bon à excellent, Patrice Quélard n'a pas à rougir de son livre.
Chaque récit est mis en place avec une grâce littéraire qui entraîne une identification immédiate avec les personnages. J'ai retrouvé la plume exigeante et intelligente de Fratricide et Catharsis. Rien n'est laissé au hasard, chaque mot compte et trouve sa place dans un ballet dans lequel on se plaît à se perdre. Quand une nouvelle se termine, elle laisse une marque certaine, qui oblige à penser, à s'interroger, à se remettre en cause. J'ai eu la sensation que Quélard cherchait, consciemment ou non, à forcer ses lecteurs à se poser des questions sur leur rapport à l'Histoire, au passé et à établir des ponts avec le présent.
Et moi, j'aime ça, qu'on m'oblige à ne pas me contenter de végéter dans une paresse intellectuelle confortable.
Plus les nouvelles avancent, et plus l'atmosphère épaissit, puisqu'on parle de choses qui nous sont proches et sur lesquelles nous avons un pouvoir direct (à ce titre, les deux dernières nouvelles sont des vraies torgnoles en pleine figure, je n'ose imaginer ce qu'il nous prépare pour le deuxième recueil !). Que ce soit dans le fantastique ou dans un réalisme cru, Patrice Quélard nous manipule et nous emmène là où il désire que nous allions : face à notre miroir. Regardons-nous en face une bonne fois pour toutes. Méritons-nous le titre d'êtres humains ? Faisons-nous preuve de l'empathie et de la solidarité que notre capacité de penser pourrait exiger de nous ? Avons-nous le droit de nous croire meilleurs ou supérieurs ?
Comme dans Fratricide, je ressors de ma lecture avec le sentiment d'avoir affaire à quelqu'un qui ne sait plus comment obliger ses congénères à tirer des leçons du passé et qui crève de ne savoir comment leur dire « Aimez-vous, bordel, au lieu de vous entre-tuer dans vos conflits mesquins ! »
Mes deux nouvelles préférées (parce qu'il y en a quand même qui m'ont plus touchée, c'est purement subjectif) : La doléance, pour le personnage de Marie et son acharnement naïf, et Mémoires d'un plicaturé, pour l'humoir noir acide qui parsème ses pages.
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Mon retour sur Oppressions, de Patrice Queutard.

Bon, pas de surprise, l'ami est aussi bon en tant que novelliste que romancier. Les nouvelles de ce recueil sont classées par ordre chronologique, du haut moyen-âge à nos jours. Je te le dis le talent de l'auteur s'exprime surtout lorsqu'il s'empare de l'Histoire, car c'est dans ces contextes bien documentés qu'il communique le mieux sa passion. J'ai (beaucoup) moins aimé quand il s'aventure sur les terres stériles du thriller photocopié, même si je ne doute pas qu'il cartonnerait auprès des mémères à chats s'il lui prenait l'envie d'aller titiller les grands noms du genre. Heureusement, il n'y a qu'une nouvelle sur les dix à être en dessous des autres. L'excellente "Mémoires d'un plicaturé" rattrape largement cette errance passagère.

J'ai désormais très envie de voir ce que vaut Patrice dans la science-fiction avec sa saga Terramorphos.
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Comme son titre l'indique, le recueil compile des textes autour du thème de l'oppression, et les diverses formes sous lesquelles elle a pu s'exprimer à travers les âges, ainsi que le précise son sous-titre. Au fil d'une logique chronologique qui nous fait parcourir le temps, ses récits nous emmènent de la fin du XVIIIe siècle à un futur proche, avec pour toiles de fonds certains des grands remous de notre Histoire, tels que la Révolution ou les deux guerres mondiales.

Ses héros et héroïnes sont des femmes victimes de la domination patriarcale et de la violence masculine, des miséreux acculés à la famine, des soldats ravalés au rang de chair à canon dont on renie l'humanité, des migrants fuyant une existence vouée à la servitude, et qui retrouve dans leurs pays "d'accueil" une autre forme d'oppression... ou des individus soumis à un asservissement plus personnel, lié à la perte d'un être cher, à une avidité obsessionnelle...

Chaque récit est rendu singulier et original par son contexte, mais aussi par son ton, l'auteur s'essayant, souvent avec talent, à plusieurs genres, alternant réalisme et surnaturel, flirtant avec l'horreur (dans le glaçant "Mémoires d'un plicaturé") ou l'anticipation. Mais le tout forme un ensemble cohérent, chaque texte se présentant comme un instantané représentatif de la violence, qu'elle soit sociale, culturelle ou conjoncturelle, de son époque. La plupart des nouvelles allient en effet avec habileté la dimension individuelle liée aux mésaventures ou aux tragédies que subissent les protagonistes, à l'évocation de thématiques plus générales mais très concrètes, démontrant que si l'oppression prend des formes diverses au gré de l'Histoire, son existence même est une constante... comme l'est celle des luttes qu'engagent les individus pour la combattre.

J'ai particulièrement aimé les premiers textes, dans lesquels l'auteur pose en quelques lignes une ambiance prégnante, qui tout de suite nous immerge dans la réalité de ses personnages et de leurs époques, et si j'ai adhéré de manière inégale au reste du recueil, je dois avouer que l'auteur a presque toujours réussi à me surprendre.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Video de Patrice Quélard (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patrice Quélard
Après avoir délibéré il y a quelques semaines, le jury du ✨"Prix du roman de la Gendarmerie Nationale​"✨ composé de gendarmes​, de personnalités du monde culturel et des Editions PLON, a récompensé Patrice Quélard pour son œuvre romanesque "Place aux immortels". Vidéo mise en ligne sur la chaîne YouTube de la Gendarmerie nationale.
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