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3,99

sur 698 notes
Raymond Queneau est un auteur que j'apprécie vraiment beaucoup. Et ce roman est incontestablement mon livre préféré de cet écrivain. L'écriture est merveilleuse, pétillante, inventive... Raymond Queneau était un génie. Ce livre m'a beaucoup divertie et j'ai ri de bon coeur. Un texte lu et relu, que je conseille au plus grand nombre. Ce roman est devenu un classique. C'est un chef-d'oeuvre. Un coup de coeur.
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Je viens de découvrir Raymond Queneau - grâce à un certain étudiant fort sympathique en première année de lettres.
- Lis ça, tu vas adorer, dit-il.
- Ca a l'air bien, vu ta tête, dit l'époux.
- Oh oui, c'est génial, dis-je.
- Bê, bê, dit Phélise.

Seule Phélise est un personnage de ce roman, le reste reste véridique - mais vous voyez déjà où je veux en venir. On est en plein récit surréaliste, un grand n'importe quoi, mais pourtant simple, marrant, dépaysant et agréable à lire.
La langue de Queneau est, pour ainsi dire, extrêmement "bazardeuse", il nous serve des "archaïsmes néologisants" et des "néologismes archaïsants"; tel son alchimiste Timoleo Timolei il "passe d'une couleur à l'autre" , il fait "les solides devenir liquides et les liquides devenir solides, les palpables devenir impalpables"...et vice versa. C'est un régal !

Cidrolin (!) vit sur une péniche, près de Paris. Il a trois filles. Il aime bien aller faire un tour au "campigne des campeurs", lézarder dans sa chaise longue et repeindre sa clôture, laquelle un mystérieux "graffitomane" macule régulièrement par des insultes. Et il rêve qu'il est....

....Joachim, duc d'Auge. Qui se rend souvent à la "ville capitale". Qui a trois filles Qui se déplace dans l'histoire, 175 ans à chaque pas. Et qui rêve qu'il est...

Vous pouvez faire tourner la boucle presque à l'infini, si vous voulez. Pourquoi "presque" ? A chaque pas, inévitablement, le duc s'approche de Cidrolin, jusqu'à moment où les deux verres d'essence de fenouil (jusque là consommée sans modération, mais, hélas, séparément) se retrouvent posés sur la même table sur la terrasse de la péniche.
Et on va enfin mettre la main sur le mystérieux "graffitomane" ! (Il paraît que Queneau avait très envie d'insérer à son récit un petit élément policier...)
Et vous comprendrez sans doute aussi pourquoi le duc est un grand amateur de "préadamites" et pourquoi il aime tant s'adonner à la peinture rupestre chez son copain Altaviva y Altamira.
Il est temps, d'ailleurs, car c'est la fin. le duc part avec la péniche de Cidrolin vers les fleurs bleues (ce sont les myosotis; et les myosotis, dans la langue de Shakespeare....!) - tandis que Cidrolin et sa fiancée Lalix sautent in extremis dans un canot de sauvetage.

Ca fait longtemps que j'ai vu "Zazie dans le métro" et je ne me souviens pas bien...Mais "Les fleurs bleues" me font penser à un autre film que j'aime - "Dead Man" de Jarmusch. Pour l'atmosphère, un peu, mais surtout pour la "boucle", pas vraiment explicite, mais pourtant évidente. Et là, vous vous dites : PAS MAL !
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Un roman historique ?
Un conte philosophique ?
Une expérience psychanalytique ?
Une étude sur les effets psychotropes de l'essence de fenouil ?
Les fleurs bleues, c'est tout ça, et bien d'autres choses encore.
Vous aimez les mots-valises ? Il y en a.
Vous aimez les canons et les bombardes ? Il y en a.
Vous aimez les chevaux ? Il y en a (et ils parlent).
Vous aimez le camping ? Il y en a.
Vous aimez les graffitis ? Il y en a.
Vous aimez l'andouillette ? Il y en a aussi.
Vous aimez l'Oulipo ? Vous êtes en plein dedans.
Merci beaucoup à Bobby_The_Rasta_Lama de m'avoir fait découvrir cette pépite !

Challenge ABC
Challenge Globe-trotter (France)
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He bien ! Je suis agréablement surprise par l'écriture de Monsieur Queneau ! «Les fleurs bleues» est le premier roman que je lis de cet auteur et cela ne sera certainement pas le dernier, merci à jeeves_wilt pour sa recommandation.
Je ne m'attendais pas du tout à cet humour et surtout à ces jeux de langage ; c'est rafraichissant et j'ai souri plus d'une fois !
Bon, l'histoire semble un peu tirée par les cheveux, avec nos deux protagonistes très bourrus mais bien sympathiques quand même, le duc d'Auge et Cidrolin, qui rêvent étrangement l'un de l'autre. Je ne suis pas sûre d'avoir saisi le sens profond de cette histoire, mais y en a-t-il vraiment un et est-ce si important ? Pas pour moi en tout cas dans ce petit roman si particulier où je me suis fait plaisir à me laisser porter par le rythme du texte, des mots et calembours de Sieur Raymond.
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On a un gars qui vit sur une péniche, Cidrolin, qui rêve ? du duc d'Auge, qui possède un cheval qui parle, Démosthène...
Est-ce réellement un rêve? qui rêve de qui ?

En tout cas je me suis régalée de la plume unique de Raymond Queneau, que je connaissais pour Zazie bien sûr et ses exercices de styles.

J'ai éclaté de rire plusieurs fois, c'est un bouquin anti morosité !

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Visiblement, Raymond Queneau et moi, nous ne sommes vraiment pas fait pour nous entendre ! J'avais mis exprès ce livre dans ma liste du challenge ABC 2013 de Nanet histoire d'être certaine de le sortir un jour de ma PAL. Bon, bah, c'est chose faite, mais je n'ai vraiment pas apprécié cette lecture.

En fait, le truc qui me dérange chez Raymond Queneau - et particulièrement dans ce titre - c'est qu'il est trop prise de tête. J'apprécie la lecture pour la détente et le plaisir qu'elle me procure et avec lui c'est tout le contraire : il me fait me triturer l'esprit au moment où j'apprécierais justement de ne pas le faire ! D'autant plus que, du coup, je ne perçois plus son humour ou ne l'apprécie plus ce qui rend cette lecture plutôt ennuyeuse.
L'autre point qui m'a chagrinée, c'est qu'il n'y a pas vraiment d'histoire à ce roman. Tout est prétexte pour un exercice de style et du coup : la forme est là, mais pas le fond, ce que je trouve assez dommage.

Pourtant, Raymond Queneau à une écriture assez agréable et fluide : étonnamment son texte est aussi simple que compliqué. Il me semble qu'il a fait attention à faire des phrases simples quand il s'amusait avec les mots et à utiliser des mots simples quand il s'amusait avec les tournures de phrases...
J'imagine que ce texte doit être très intéressant à approfondir et à relire, mais personnellement, je n'y tiens pas vraiment pour le moment. Mais bon, ce serait visiblement un mal nécessaire : la petite soeur qui l'a étudié en français pour le bac, l'a beaucoup apprécié !
Un texte intéressant mais à découvrir à tête reposée ;)
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
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Loufoque, entrainant, rafraichissant, humoristique, curieux, irréaliste, aérien, décalé…. Que de qualificatifs pour définir ce roman !


Cidrolin vit sur une péniche. Ses passions sont simples. Il aime faire un tour au "campigne" pour observer, tel un zoo, ses habitants. Il admire l'évolution constructive du "hachélème" de l'autre côté de la route. Il repeint sa cloture après le passage d'un inconnu qui y tague des insultes. Mais surtout la passion de Cidrolin est de dormir. Parce que lorsqu'il dort, Cidrolin rêve. Mais ce ne sont pas de simples rêves. Non, Cidrolin rêve du duc d'Auge, un personnage haut en couleurs qui vit sous le règne de Saint Louis. le duc d'Auge a une très longue vie rempli d'aventures qui lui font traverser les siècles. Mais sa principale occupation est de dormir. Parce que lorsqu'il dort, il rêve. Il rêve d'un drôle de monde. Un monde rempli de "houatures", de "tévé". Mais le duc d'Auge rêve surtout de Cidrolin, un veuf qui vit avec sa dernière fille sur une péniche, dans un temps lointain et à qui il arrive pleins d'aventures…


Toujours dans le cadre du "challenge ABC", je cherchais un "Q". J'ai hésité à choisir Queneau en raison de quelques souvenirs scolaires où le côté surréaliste de l'écrivain m'avait dérouté. Ai-je acquis de l'expérience ? Est-ce l'enseignement qui n'a pas su rendre l'auteur intéressant ? Quoiqu'il en soit, je ne regrette pas mon choix. Et pourtant, si j'essaie d'analyser ce que j'ai apprécié, je suis bien en peine ! Pas d'histoire, au sens romanesque du terme. Les personnages sont décrits sous un aspect négatif. L'orthographe est volontairement faussée. Même le titre n'a aucun rapport. Toutefois, il est impossible de quitter ce roman une fois commencé. Bizarrement, j'ai adoré le passage d'un personnage à un autre, sans aucune transition. C'est tellement naturel ! C'est difficile à expliquer mais ce livre m'a donné un sentiment de légèreté, de liberté. C'est justement le privilège d'un grand auteur d'avoir la capacité de faire rêver son lectorat juste avec des mots. Et puis ce n'est pas tous les jours que mon héros romanesque préféré est un cheval s'appelant Démosthène….
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Un méli-mélo complètement insolite qui mêle à le fois l'histoire de Cidrolin, un homme qui a élu sa résidence sur une péniche et vit dans les années '60 et celle du duc d'Auge, un personnage qui vivant à l'époque médiévale. Cependant, ce dernier semble posséder un étrange don de pouvoir rêver de Cidrolin et vice-versa. le lecteur a intérêt à être bien attentif pour ne pas se perdre dans cet extraordinaire labyrinthe, brillamment conçu par Raymond Queneau et dont le but est d'égarer le lecteur dans les rêveries de l'un ou l'autre des personnages. Une merveille à l'écriture prodigieuse !
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« Les Fleurs bleues » de Raymond Queneau, roman paru en 1965, est un souvenir de fac, et un très bon souvenir.
Celui, d'abord, d'une lecture drolatique, ponctuée de Sarrasins de Corinthe, de houatures, de Châtiau, de « à quoi Nasser ? », de va et vient dans le temps avec leurs lots d'anachronismes jouissifs. Lire Queneau, ça a souvent kekchose d'amusant !
Et si je sentais bien que derrière l'amusement, le premier degré de la loufoquerie des personnages, des calembours ou des jeux d'écriture phonétique, se cachait un aspect de l'oeuvre sans doute plus profond, je ne perçais pas le mystère.
Queneau aimait comparer ses romans à des oignons dont le lecteur doit ôter progressivement les pelures. C'est ce que fit pour nous, avec verve et brio, Mme Mourier-Casile, lors d'un magistral cours magistral. A chaque pelure enlevée, les yeux nous picotaient, à la fois de rire, de plaisir et de jubilation devant la complexité du livre révélée.
Le cofondateur de l'Oulipo réalise un exercice de style éblouissant, savant et érudit, dont les multiples tiroirs s'ouvrent sur un roman philosophique, nourri par les pensées d'Heidegger et Hegel. Réflexion sur l'individu en proie à l'angoisse, à la culpabilité, ce roman met en oeuvre, au sens littéral, les instances de la psyché, incarnées par les trois personnages principaux : Cidrolin, le moi, vivant en 1964 ; le duc d'Auge, qui se promène dans différentes époques et représente le ça et ses pulsions ; enfin Labal, l'envahissant surmoi.
Cidrolin et Auge apparaissent et disparaissent au rythme du sommeil de l'un et de l'autre, interrogeant ainsi les frontières du rêve et de la réalité, l'ambivalence du « rêvé » et du « révélé », l'opposition entre « je pense » et « je rêve ». L'apologue de Tchouang-tseu nous revient en mémoire : qui rêve de qui ? Queneau joue avec la psychanalyse, l'interprétation des rêves, mais grâce à l'humour, au burlesque, garde ses distances.
Le pari est réussi. On suit le fil de l'histoire malgré les bizarreries, on s'intéresse aux personnages, bien qu'ils soient flous, et on s'interroge sur la construction arithmétique d'un récit qui renverse les codes du roman.
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Quand le duc d'Auge s'endort, c'est Cidrolin qui se réveille. le premier est un tumultueux chevalier, l'autre vit sur une péniche dans le Paris du milieu du XXème siècle. Tous les deux ont d'étranges points communs biographiques. le duc d'Auge apparaît à plusieurs reprises, à plusieurs siècles d'intervalle. Tout finit... de manière inattendue.
Que c'est amusant ! J'ai beaucoup ri en lisant ce roman. On ne comprend pas tous les détails de l'histoire qui prend ainsi une coloration surnaturelle. Cela participe probablement au fait que l'on passe un bon moment. Par ailleurs, Raymond Queneau, en plus de décrire des situations cocasses, a glissé dans ce livre d'innombrables jeux de mots. Écoutez plutôt : "Il ne battit point sa femme parce que défunte, mais il battit ses filles au nombre de trois ; il battit des serviteurs, des servantes, des tapis, quelques fers encore chauds, la campagne, monnaie et, en fin de compte, ses flancs". Nous sommes avec cette citation à la page 14 et on devine déjà que cette lecture sera un plaisir. Aussi, je vous recommande vivement de vous y plonger !

Challenge ABC 2023/2024
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