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« Tant de chiens » commence quand le partenaire de Santiago meurt au milieu d'une opération contre les narcos. S'ensuit pour le flic une sale période, faite de rencontres improbables et de révélations sur son ancien collègue. Sans compter qu'il va vouloir mener sa propre enquête sur cette mort qui le touche de près.

Dans un Chili mal mené par la corruption et qui a du mal à sortir des années Pinochet, Boris Quercia nous propose un roman noir sans concession pour les représentants des institutions chiliennes qu'elles soient politiques, judiciaires ou policières.

Le personnage de Santiago est particulièrement bien campé. L'auteur réussi à le rendre profondément humain malgré ses failles.


J'ai eu un gros coup de coeur pour ce livre, j'y ai retrouvé tout ce que j'aime dans un polar, la qualité d'écriture, l'intrigue bien menée avec un suspens savamment distillée, l'impression d'étouffer dans une atmosphère lourde et glauque, des personnages paumés et attachants.





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Voilà un roman policier fort surprenant par l'écriture. Il se dégage le sentiment diffus d'une blessure profonde liée à l'enfance autour de l'absence d'un père et je n'ai pu m'empêcher de penser que l'auteur n'évoquait par celui du personnage central mais bien le sien, sans doute parce qu'il utilisait le mot "papa" quand il parlait du père, ça donnait une touche infantile et intime aux pensée de l'inspecteur. C'est ce qui m'a le plus frappé dans ce polar. L'intrigue est quant à elle bien ficelée. Un policier, Santiago Quiñones, se trouve pris dans un tourbillon dont il cherche à s'extraire, et pour cela il doit reconstituer un puzzle dont les fils semblent bien emmêlés. Alors que son collègue se fait tuer à ses côtés en mission pour arrêter des trafiquants de drogue, il rencontre peu de temps après une jeune fille, qu'il a connu enfant car elle habitait dans le même immeuble que lui. Yesenia va lui demander une aide bien singulière : tuer l'homme qui la violente depuis sa tendre enfance, depuis que sa mère s'est mise en ménage avec ce bourreau. Va-t-il accepter ? Entre temps, il examine le passé de son collègue et comprend qu'il menait une enquête clandestine contre des flics corrompus. Ainsi, entre deux rails de coke, une partie de jambes en l'air avec Angelica l'archiviste du commissariat (leur manière d'honorer la mémoire du défunt collègue) et la recherche du beau-père pédophile, Quiñones découvre un scandale qui pourrait éclabousser de nombreuses huiles de la ville, au péril de sa vie.
J'ai beaucoup apprécié ce roman qui parle de choses graves sans pour autant donner au lecteur la nausée grâce à l'écriture particulière de Boris Quercia, qui manie l'humour et donne aux personnages une petite lueur d'espoir pour continuer à avancer dans ce monde glauque.
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Voila un polar qui se singularise par son côté sombre.
Tant de chiens constitue la seconde enquête de l'inspecteur Santiago Quinones, consécutive aux "Rues de Santiago".
La noirceur du récit, conjuguée au style particulièrement vif de l'auteur, sans aucun temps morts donnent le rythme de ce roman noir sur fond de violence au sein du Chili, gangréné par les narcotrafiquants et les affaires peu claires de son défunt partenaire Jiménez.
Les blessures de l'enquêteur et les retrouvailles fortuites avec la Jeune Yesenia, qu'il a vu grandir dans son ancien quartier vont l'amener à commettre le pire...
S'il parait incontestable que Boris Quercia est doué de talent et s'avère être un auteur à suivre, je n'ai pas - à titre personnel - accroché à ce roman noir. Les codes y sont mais la violence de la société chilienne, le style employé par l'auteur m'ont au final plus dérangé que réellement emballé.
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Valparaiso, Santiago, des lieux évocateurs, le décor de ce polar du Chili, où on voit surtout l'envers du décor…

Un policer tué dans une fusillade. Des funérailles, une liaison avec celle qui fut la maîtresse de son ami. le héros se retrouve sans le vouloir au coeur d'une sombre histoire qu'on découvrira peu à peu.

Un policier séduisant par son esprit de justice, mais moins sympathique par ses moeurs douteuses, des crimes tout à fait horribles dans une société qui parfois ferme les yeux sur les fautes des puissants.

Un petit polar du sud de l'Amérique pour voyager vers le sud, pour changer des polars nordiques…
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Direction le Chili à la découverte d'un de ses flics : Santiago Quiñones qui se trouve en fâcheuse posture, les balles des narcotrafiquants sifflant au-dessus de sa tête, un rottweiller qui s'en prend à son partenaire, Jiménez…

Quand Quiñones s'en sort sans une égratignures, c'est pour apprendre que son partenaire est mort et qu'il avait les boeufs-carottes des Affaires Internes sur le dos.

Ce petit roman noir est un concentré de noirceur sur la vie au Chili. En peu de mots, de phrases, de réflexions (de Santiago ou d'autres), de pages, l'auteur survole ce qui ne va pas dans son pays et on parle de la corruption, de la misère des gens, de la pédophilie, des trafics de drogues, des gens désabusés, du sort des mapuches, des flics ripoux, des politiciens véreux…

Le style de Boris Quercia ne fait pas dans la dentelle et appelle un chien un chien et ces derniers seront nombreux dans ce court récit, tant les gens ont des vies de chiens.

Les phrases sont courtes, sèches, mordantes comme les canines acérées d'un chien, piquantes comme des épines de cactus.

L'enquête de Santiago Quiñones est courte, rythmée, remplie de chausse-trappes, de pièges, de drogues, de saloperie, le tout distillé à la goutte près, de la came pure, non coupée, en somme.

Quant à notre flic, il est comme je les aime : ténébreux, pas toujours réglo, qui boit sans virer à l'alcoolo, qui ne crache pas sur une ligne de coke à l'occasion ou à se faire tailler une pipe dans des toilettes sales.

Un portrait noir mais pourvu de quelques lumières car s'il n'est pas tout noir, il n'est pas tout blanc non plus, notre flic. En tout cas, Santiago est lucide et le regard qu'il porte sur la société est servi dans sa vérité toute nue.

La ville est aussi un personnage principal avec ses rues, ses habitants, sa pollution, ses salauds, ses pédophiles, ses trafics en tout genre. Une ville qui charrie encore son poison dans ses rues, elle qui a du mal à se remettre de la dictature.

J'ai apprécié aussi que l'histoire ne parte pas dans le sens où je l'avais cru et qu'à un moment donné, tout en gardant ses protagonistes, elle bascule vers autre chose dont nous n'aurons le fin mot que dans les dernières pages, celles qui arrivent trop vite tant on aurait aimé prolonger le voyage.

Un petit roman noir corsé, une enquête qui sert de trame à présenter ce qui ne va pas dans le pays, à nous en brosser un portrait peu flatteur, une enquête rythmée, sans temps mort, avec quelques scènes de sexe pour faire passer tout cela.

Une plume sèche, qui va droit au but et qui nous emporte directement au Chili.

Des personnages haut en couleur, des femmes fatales, des balles qui sifflent, une situation sociale de merde, des flics ripoux, de la violence non gratuite, de la drogue, des pipes, du sexe, des coups de pieds dans la fourmilière, des coups dans la gueule, des embrouilles, des magouilles, de l'horreur abjecte, des vérités vraies, …

C'est du costaud, cette came de 199 pages concentrée et non coupée.

Bref, du hardboiled comme on l'aime : intelligent, brutal, sans fioritures et servi, cette fois-ci, avec une petite sauce chilienne bien piquante. Et on avale tout et on en redemande.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Les prix littéraires valent ce qu'ils valent et sont souvent sujets à caution mais peuvent parfois s'avérer positivement surprenant surtout lorsque le Grand Prix de la Littérature Policière - Etrangère est décerné à Boris Quercia pour son roman, Tant de Chiens qui met en scène, pour la seconde fois, l'inspecteur Santiago Quiñones que l'on avait découvert dans Les Rues de Santiago, récit décoiffant s'il en est, vous arrachant les tripes avec le punch d'un texte mordant. Si le prix consacre l'auteur, il récompense également la maison d'éditions Asphalte qui met régulièrement en avant de véritables joyaux du roman noir, issus de la littérature hispanique.

Fusillade et chiens féroces. Les narcotrafiquants sont déchaînés et accueillent la police sous un déluge de feu. Chiens de l'enfer ! Il faut dire qu'il la sentait mal cette descente l'inspecteur Santiago Quiñones et il n'a pas été déçu car son partenaire Jiménez et tombé sous le feu. Chiens fidèles ! Une mort d'autant plus troublante que Santiago découvre que son collègue faisait l'objet d'une enquête auprès des affaires internes suite à la mise à jour d'obscurs réseaux pédophiles. Chiens de misère ! Clairement dépassé, Santiago Quiñones tente de démêler les tenants et aboutissants de cette affaire complexe et croise ainsi le chemin de Yesenia, une amie d'enfance qui a connu la douleur de la séquestration, du viol et de la prostitution forcée. Chiens battus ! Assoiffée de vengeance, la jeune femme demande à Santiago d'abattre son bourreau de beau-père. Chiens de miséricorde !

Pas de préambule avec Boris Quercia. Sur deux pages à peine, Tant de Chiens débute avec une scène de fusillade complètement barrée, dans un concentré de fureur et d'action, marque de fabrique de l'auteur qui ne s'embarrasse pas de longs descriptifs lénifiants pour installer son intrigue. Pourtant on ne saurait résumer ce roman brillant à un simple condensé d'actions et de rage car on perçoit tout au long du récit ce bel équilibre entre l'introspection d'un flic atypique et les actes qui le conduisent parfois, à son corps défendant, sur la voie obscure d'investigations bancales et maladroites. Santiago Quiñones est un flic qui sort complètement des schémas et des clichés. Il n'est ni le preux chevalier sauvant la veuve et l'orphelin, ni l'infâme flic complètement corrompu. Dans le contexte d'un pays gangrené par la corruption et la violence, il ne fait que survivre en tentant de louvoyer entre règlements et débrouillardise lui permettant de mener sa barque, sans se faire remarquer. Pourtant, il relève parfois la tête et s'immisce dans des affaires qui le dépasse rapidement et le conduise sur la voie des excès qu'il ne parvient pas à maîtriser à l'instar de sa consommation de cocaïne et de son penchant pour les femmes.

Ainsi pour résoudre cette sombre affaire de pédophilie, Santiago Quiñones devra s'adjoindre les compétences de son collègue mapuche prénommé Marcelo, qui se révélera être un partenaire salutaire pour le tirer des mauvaises situations dans lesquels il se fourre régulièrement et lui permettre d'avancer de manière significative dans ses investigations. Abandonné dans une caisse de pommes déposée à l'entrée d'un commissariat, Marcelo incarne toute la douleur de ces enfants délaissés et maltraités. Autres incarnations de cette jeunesse brisée, il y a Yesenia, amie d'enfance de Santiago, qui a subi les brimades abjectes d'un beau-père libidineux mais également Romina, toutes deux victimes des réseaux pédophiles que l'auteur évoque en filigrane tout au long d'une intrigue extrêmement âpre, cruelle et poignante.

Avec Tant de Chiens, on assiste également au lent délitement du couple que Santiago Quiñones formait avec Marina, belle infirmière sensuelle que l'on avait découverte dans Les Rues de Santiago. Désemparée, la jeune femme ne peut plus comprendre les tergiversations et les incartades d'un homme qui, constamment en proie au doute, refuse obstinément de s'engager dans une relation durable. Durant ces instants, Boris Quercia diffuse une atmosphère mélancolique qui déteint sur l'ensemble d'un récit qui oscille entre la férocité des scènes d'actions, la sensualité des relations amoureuses et la nostalgie des souvenirs d'enfance. Et puis, il y a également en toile de fond le décor trépident de cette capital chilienne que l'on découvre presque fortuitement par l'entremise de scènes de rues dans lesquelles notre inspecteur tourmenté déambule, en quête d'oubli et de vérité.

Roman fulgurant Tant de Chiens est une alliance amère de noirceur, adoucie par la sensibilité et la pertinence de personnages remarquables que l'auteur plonge dans l'abîme d'une intrigue puissante et nerveuse.



Boris Quercia : Tant de Chiens (Perro Muerto). Editions Asphalte 2015. Traduit de l'espagnol (Chili) par Isabel Siklodi.

A lire en écoutant : Matador de Los Fabulosos Cadillacs. Album : Obras Cumbres. Sony Music Entertainement (Argentina) SA 1998.
Lien : http://monromannoiretbienser..
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Merci à Babelio et son opération masse Critique ainsi qu'aux Editions Asphalte pour la découverte de ce livre.
Une belle découverte d'ailleurs, avec un auteur chilien qui gagne vraiment à être connu. Déjà publié en France avec les Rues de Santiago ( va d'ailleurs falloir que je le lise celui-là), Boris Quercia récidive en remettant en scène Santiago Quinones, flic qui va vite se retrouver dans une posture fort inconfortable .
Après avoir perdu son partenaire dans une fusillade, il va être contacté par une amie d'enfance pour l'aider à sortir des griffes d'un monstre qui n'est autre que son beau-père.
Les choses ne sont pas aussi simples qu'elles le paraissent et très vite les choses dérapent sans que Quinones comprenne vraiment le pourquoi du comment.
Le style de Quercia est direct, âpre, il ne s'embarrasse pas de fioritures et il appelle un chat un chat ( ou plutôt dans ce livre, un chien un chien ). Il va à l'essentiel et cela donne un livre au rythme soutenu. Ici pas de longue enquête, mais un roman noir, à lire en écoutant la bande-son proposée par Asphalte sur leur site et qui permet une plongée encore plus profonde au coeur du Chili et de cette enquête.
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Un court polar, dont la touche d'exotisme tient au lieu d'enquête, Santiago du Chili. Pour le reste c'est une version classique du polar, des truands, des politiques et des flics et des juges véreux, de la came, des morts, le tout sur fond d'exploitation de très jeunes filles.

Santiago Quinones, flic, voit son partenaire se faire tuer devant lui. Ce partenaire, Jimenez, lègue à Santiago un dossier brûlant qui va entraîner Santiago dans une descente en enfer, cerné par les mafieux, espionné par les flics, lâché par sa femme , la survie de Santiago est en jeu à tout instant...

Une lecture en demi-teinte , pas désagréable mais très oubliable et un peu déçue de trouver le Chili assez absent de ce roman qui pourrait se dérouler n'importe où.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Elle me dit : « J'ai besoin de tuer quelqu'un. ».

Il y a un problème avec les bouquins de Boris Quercia.
Un sacré problème.
Ses bouquins sont plutôt petits, pas très épais.
Dès les premières pages, alors qu'on a déjà surligné de nombreux passages pour citer dans ce blog, l'angoisse monte et on se prend à ne plus regarder les numéros de pages ou le compteur de la liseuse, on sait que le plaisir de la lecture ne durera qu'un temps que d'avance, on sait déjà trop court.
D'un autre côté (on se console comme on peut) on se dit que cette brièveté fait corps avec le style de Quercia, n'est-ce pas ?
Des petites phrases courtes, sèches, shootées à l'humanité, filmées à hauteur d'homme.

[...] Je cherche mes cigarettes et lui en offre une. Il ne fume pas, c'est ce genre-là.

On vendrait ses gosses pour une phrase comme celle-ci.
Des chapitres courts, comme autant de petites nouvelles, avec un sens consommé de la chute, le petit truc anodin, sans rapport avec l'essentiel du récit, le petit truc qui vous grave au burin la scène en mémoire.
Avant que l'intrigue policière ne vienne prendre le dessus, on pense (et il n'est peut-être pas de plus beau compliment ici) on pense souvent à John Fante, un Fante où la noirceur chilienne aurait occulté la luminosité italienne.
C'est en début d'année que l'on avait découvert Les rues de Santiago (sans qu'on sache tout à fait s'il s'agissait de celles de ville ou de celles arpentées par le héros homonyme) et l'on avait voulu attendre avant d'épingler un coup de coeur.
Peine perdue, tous les ingrédients sont encore et toujours là, tous ceux de la recette classique du polar noir, hardboiled comme dit désormais chez nous.
On peut donc reprendre le billet précédent presque mot à mot : embrouilles tordues, balles perdues mais pas pour tout le monde, collègues flics pas très cleans, femme(s) fatale(s) (bon, cette fois on a mis un 's') ...
Boris Quercia met en scène un flic comme on les aime : ténébreux et solitaire, dur et maladroit en amours comme en affaires, Santiago Quiñones, un flic qui boit pas mal (sans surprise) et qui même ne dédaigne pas une ligne de coke de temps à autre.
En suivant les traces de Quiñones dans les rues de Santiago, on s'intéresse plus au personnage et à ceux qu'il va croiser au gré de ses déambulations, qu'au fil de l'intrigue.
Et puis il y a ces femmes fatales : au rayon polar c'est plus souvent pour le pire que pour le meilleur et l'on sait désormais que Santiago ne se donne même pas la peine de faire semblant de résister à leurs charmes.

[...] Comme si c'était la chose la plus naturelle du monde, elle me dit : « J'ai besoin de tuer quelqu'un. »

Alors ce sont aussi les polars les plus sexys depuis longtemps où pour une fois, les scènes les plus chaudes ne semblent pas ‘téléphonées' et écrites pour racoler mais bien au contraire, s'intègrent parfaitement à l'ambiance et au(x) personnage(s).

[...] Ce n'était pas une situation facile, j'avais la maîtresse du mort au téléphone et sa veuve assise en face de moi.
[...] Tire-toi », je lui demande. Mais elle, loin de m'obéir, dégrafe sa robe et reste en face de moi, en petite culotte et talons hauts. « C'est gratuit », elle me dit, mais la vie m'a appris que rien n'est gratuit, et ça encore moins.

L'intrigue de ce second épisode est solidement construite autour d'un sujet difficile et pas cool : Quercia n'écrit pas des guides touristiques pour nous vanter les mérites chiliens et nous parle plutôt de ceux qui vivent sur le rebord glissant du broyeur à viande.
Et comme il semble être d'usage chez cet auteur, ça commence très fort avec une fusillade qui coûtera la vie à l'un de ses collègues, trop curieux ou trop ripoux, on ne sait pas encore.
un accident du travail, comme la silicose pour les mineurs de charbon.
Pas obligatoire de lire dans l'ordre, mais ce serait dommage de laisser passer quelques pages (les bouquins sont pas épais, on s'est déjà plaint) et le second est encore plus meilleur que le premier.
Ne manquez pas Boris Quercia, c'est très clairement la révélation polar de cette année 2015.
Pour celles et ceux qui aiment le pisco-sour.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/s..
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Comme Les rues de Santiago, premier roman de Boris Quercia, Tant de chiens s'ouvre sur une fusillade. Et encore comme dans Les rues de Santiago, quelqu'un va rester sur le carreau. C'est Jiménez, le coéquipier de Santiago Quiñones qui y passe cette fois. Et bien vite Quiñones va s'apercevoir que Jiménez était mêlé à de sales affaires. L'apparition par ailleurs de Yesenia, ancienne voisine dans le quartier où le policier a passé son enfance, vient par ailleurs pousser un Santiago dont le couple est à le dérive à s'enfoncer un peu plus dans un boulot qu'il décide de faire autant par opiniâtreté que pour se prouver qu'il est encore quelqu'un de bien et de droit. Quitte à entraîner dans sa descente dans les enfers que recèlent les dessous de la capitale chilienne ceux qui l'aiment ou qui voudraient l'aider.
On a déjà eu l'occasion de dire ici tout le bien que l'on pensait du premier roman de Quercia et du plaisir que l'on avait eu à lire cette variation autour du héros dur à cuire et bourré de failles. L'auteur franchit un nouveau palier avec Tant de chiens, plus âpre, plus violent et nettement moins indolent mais avec toujours, derrière, ces fêlures qui font de Quiñones un personnage qui tient la route et dont les défauts, pour aussi grands qu'ils puissent être, sont compensés par la force de son engagement, par la douleur qu'il charrie et par la cruelle lucidité du regard qu'il porte sur le monde dans lequel il vit et les milieux dans lesquels il fraie, y compris l'institution qu'il est censé servir.
Car l'autre personnage, c'est bien entendu ce marigot qu'est la capitale chilienne. Rongée par la corruption, pas encore complètement libérée des réflexes de la dictature, la ville n'en finit pas de distiller son poison.
Plongé là-dedans jusqu'au cou, Santiago Quiñones n'a d'autre choix que de mettre des coups de pied dans la fourmilière et de voir ce qui en sort. Une bonne méthode pour s'en prendre plein la tête. Ça ne manque pas, bien sûr et c'est avec une certaine sidération que l'on suit le flic de Quercia dans sa quête de vérité teintée de masochisme. L'auteur chilien ne prend pas de gants et fonce dans le tas sans pour autant que la violence à laquelle il expose ses personnages soit gratuite. Tant de chiens n'est pas un de ces romans qui abandonnent tout à l'action et aux rebondissements mais un roman noir pur jus qui n'exprime jamais que la violence des rapports sociaux, bien plus dure que celle, physique, que subissent Quiñones et ceux qui l'entourent. Autant dire que si vous aimez le noir intelligent et turbulent vous avez tout intérêt, si ce n'est déjà fait, à découvrir Boris Quercia.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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