Les critères qu'il faut prendre en considération, pour éclairer l'opposition qui
existe entre les évangiles canoniques et les
évangiles apocryphes, sont très nombreux.
Un de ces critères, très intéressant, est celui de la provenance apostolique.
Saint Matthieu fut un apôtre comme Saint Jean,
Saint Luc fut le collaborateur
de Saint Paul et Saint Marc fut très proche
De Saint Pierre et rapporta toutes les expériences de ce dernier.
A ceci et sans aucun doute, certains pourraient objecter que même Thomas, Philippe, Pierre et Marie de Magdala étaient très proches de Jésus.
Il faut pourtant examiner la source du message du Christ au travers de deux perspectives très différentes :
1. Tous ces fidèles du Seigneur, avaient une chose en commun : ils étaient tous hébreux et ils avaient, dès lors, leur propre façon de vivre et de s'exprimer. Quand on examine, les évangiles canoniques, bien qu'ils soient écrits en grec, l'on s'aperçoit qu'ils gardent toutefois, dans leur style d'écriture, des traits sémitiques. En effet, en grec, certaines phrases des évangiles canoniques, sont structurées de façon inhabituelle, car elles ont été écrites par des hébreux.
Dans ces textes grecs, certains mots demeurent carrément sans traduction dans leur langue sémitique, araméenne : « alleluia » (louez Dieu), « Messia » (consacré), « Abbà » (Papà), « Rabbuni » (Maître), « Talita qumi » (Fille, lève-toi), « Eloi, Eloi, Lamma Sabactani » (Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi tu m'as abandonné), etc.…
Etrangement, les textes des
évangiles apocryphes ont un tout autre aspect: ils sont écrits en copte, sans aucun trait sémitique.
Pourquoi donc l'on attribue à Saint Thomas, qui était hébreu, un évangile écrit en copte et qui ne présente aucune structure ou mot sémitique ?
Au contraire, Saint Jean écrit en grec en utilisant son propre style d'écriture et il parsème carrément le texte avec des mots en hébreu.
Cela veut dire que l'évangile de Saint Thomas comme celui de Saint Philippe et tous les autres
évangiles apocryphes n'ont pas été écrits par des hébreux, comme, au contraire, l'ont été ceux de Saint Jean, Saint Matthieu, Saint Marc et
Saint Luc.
2. le message évangélique apostolique dans les évangiles canoniques est stable et sans contradictions. Non seulement, dans les
évangiles apocryphes il y a des contradictions entre l'un et l'autre évangile, mais en plus, dans certains d'entre eux, les gnostiques, les contradictions sont inhérentes au même texte. Les évangiles canoniques invitent d'un commun accord, dans tout le Nouveau Testament, à se diriger vers le bien en renonçant au mal. Certains
évangiles apocryphes, au contraire, trahissent ce message en invitant carrément à se diriger vers le mal pour pouvoir atteindre le bien. Et quand l'on parle du mal on ne se limite pas à la pensée ou aux méchants mots, mais l'on pousse à l'extrême, jusqu'à l'homicide, comme dans l'évangile de Judas où Jésus demande d'être tué pour être délivré de son corps.
Non seulement les textes apocryphes sont moins anciens que les canoniques mais même l'enseignement reflète des philosophies gnostiques en dehors du contexte hébreu du premier siècle (ex : les discours sur le corps comme source des péchés, la dépréciation de la femme, les émanations métaphysiques, etc.…).
Donc, si la doctrine des
évangiles apocryphes est, non seulement, en désaccord entre l'un et l'autre texte, mais même avec la tradition des premiers pères, ces évangiles doivent être considérés faux et non valables.
Nous pouvons confirmer tout ce qui a été dit en examinant les citations des quatre évangiles canoniques qui ont été utilisées par les premiers pères.
Ces citations sont environ 20.000 et parmi celles-ci il y en a presque sept mille (7.000) qui ont été écrites dans les 190 ans qui ont suivi la résurrection de Jésus Christ:
Vingt mille citations (en excluant des auteurs importants comme :
Saint Cyprien, Saint Ignace d'Antioche, etc.) sont beaucoup, surtout si on les compare aux citations inexistantes (zéro) des
évangiles apocryphes.
En concluant, nous pouvons affirmer que les
évangiles apocryphes, peuvent être utilisés comme des petites fables ou servir comme des idées de base pour écrire des fables.