« Je remplis le verre d’un bon tiers, laissai la mousse retomber, écoutai les crépitements délicats provoqués par le rencontre du gaz carbonique avec l’air, observai, amoureux, la couleur noirâtre du nectar, l’humai, le portai à mes lèvres et en avalai deux gorgées. »
« Je voulais des graisses, des lipides, des sauces, des calories.
Crever de lipoabsorption.
M’empoisonner dans la béatitude.
Périr dans l’euphorie.
Rendre l’âme dans la jouissance.
Mon anéantissement serait festif ou ne serait point ! »
Il n'en pouvait plus de vivre, il voulait se noyer dans la bière trappiste et en crever...
« Avant que le mot « fin » ne s’écrive en toute lettre sur le roman de mon itinéraire, ne manquait que l’épilogue que je rédigeais aujourd’hui, trempant ma plume dans la bière trappiste. »
Il était rageant de ne pouvoir se venger sur le responsable d'un tel gâchis, de ne pouvoir frapper, mordre, s'acharner, brutaliser, cogner pour arriver enfin à respirer.
Elle régressait. J'assistais à la lente descente de mon Ange vers l'autisme, elle se refermait sur son ego comme une huître devant le danger.
La porte était fermée à clef, je n'avais donc pas reçu de visite. C'était donc moi le responsable de ce carnage.
La nuit, une autre personnalité agissait à mon insu dans cet univers. Contre qui m'étais-je battu ? Mon corps était investi d'un autre esprit qui agissait étrangement, il saccageait, démolissait, abîmait, détruisait le peu de choses qui m'appartenaient encore.
Je n'aimais pas cet autre moi-même.
Ce fou qui sommeillait en moi.
Je ne demandais rien.
Si, juste une chose.
Le droit de boire jusqu'à en mourir.
Je me devais de maîtriser la situation.
Que l'on me respecte et que ma démarche soit respectée.
Après tout, ils allaient assister à ma mort en direct !