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EAN : 9791039117852
200 pages
Panini France (09/08/2023)
4/5   14 notes
Résumé :
Tandis qu'une vague de chaleur s'abat sur New York, Daredevil tente de retrouver un serial killer. Dans un même temps, Matt Murdock défend une nouvelle cliente. C'est alors qu'il est hanté par le souvenir de son père... Ces différents événements sont-ils liés ? (Contient les épisodes US Daredevil: Father 1-6, publiés précédemment dans la même collection)
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce tome comprend une histoire complète, écrite et dessinée par Joe Quesada, encrée par Danny Miki, et mise en couleurs par Richard Isanove. Elle est initialement parue sous la forme de 6 épisodes, de juin 2004 à février 2007. L'histoire se déroule après que l'identité secrète de Daredevil ait été rendue publique dans les journaux, et qu'il ait démenti bien sûr (voir le scoop de Brian Michael Bendis et Alex Maleev). Cette histoire bénéficie d'une courte introduction (assez creuse) de Damon Linfdelof, producteur et scénariste de la série Lost.

Daredevil se tient sur un toit et repense à une maxime que lui citait souvent son père : aucune bonne action ne reste impunie. Il se remémore 2 souvenirs visuels de son père, ainsi que sa dernière vision avant de devenir aveugle (lorsqu'il a poussé un infirme en dehors du passage d'un poids-lourd). Il effectue ensuite quelques acrobaties au dessus des toits et arrive dans son étude, à l'heure pour son premier rendez-vous de la journée avec Franklin Nelson : Maggie Farrell qui souhaite intenter un procès à la société New Jersey Power and Lights, dont les exactions lui ont provoqué un cancer. Son mari arrive en retard au rendez-vous, et Murdock a la vague impression de l'avoir déjà vu. Plus tard, Murdock regarde la télévision (ou plutôt l'écoute) et les 2 principaux reportages portent sur Nestor Rodriguez (surnommé NeRo), l'incarnation de la réussite à l'américaine (success story), et sur un tueur en série surnommé Johnny Sockets (parce qu'il enlève les yeux de ses victimes). Daredevil va également se retrouver confronté aux Santorians, un nouveau groupe de superhéros pas très favorables à ses méthodes (Eleggua, Ogun, Chango, Oya et Oshun).

Dès la première page, le lecteur a compris que Joe Quesada a souhaité rendre hommage à Frank Miller, et en particulier la partie graphique de The dark knight returns, avec un Daredevil en colosse à la musculature surdéveloppée. Ce parti pris peut déconcerter, mais il est cohérent avec la logique du récit. Daredevil est le maître d'Hell's Kitchen (son quartier), il a pris la place du Caïd (Wilson Fisk). Il est logique qu'il soit représenté comme un être physiquement imposant et massif, dans la mesure où il fait régner sa loi par la force. Si Quesada s'inspire du travail de Miller, il ne le reproduit pas servilement. Par la suite, le lecteur pourra voir que Quesada joue également avec la forme des aplats de noir pour tirer quelques images vers l'abstraction. La silhouette de Murdock qui se découpe en noir sur fond d'immeuble (dernières pages de l'épisode 2) évoque également fortement les compositions de Miller. Il évite toutefois d'abuser de ces citations visuelles : il s'agit vraiment d'un hommage et non d'un plagiat. La façon de dessiner les visages fait également penser à Todd McFarlane.

L'aspect visuel du récit force le respect du lecteur. Quesada a un style très marqué, légèrement influencé par les mangas pour le rendu des visages (un peu simplifié, un peu exagéré, des coupes de cheveux déconcertantes même s'ils ne sont pas dressés en épi sur la tête). Il rend chaque scène visuellement intéressante, y compris les discussions, par des mises en scène variées et des angles de vue changeant. Il utilise les pleines pages à bon escient pour des visions des personnages pleines de puissance, très impressionnantes. Il y a bien quelques pages où Quesada se désintéresse des décors, et Isanove n'arrive pas vraiment à donner le change, mais il s'agit d'un défaut mineur. Pour le reste l'habilité de Quesada lui permet même de faire passer des images qui auraient été soit ridicules, soit refusées si elles avaient été exécutées par quelqu'un de moins talentueux. Il y a par exemple cette femme s'en remettant aux mains de celui qu'elle pense être son amant d'une nuit, qui a les mains liées et le visage exprimant l'anticipation de la jouissance du plaisir à venir. Il semble également qu'Oya (l'une des superhéroïnes) soit torse nu à chacune de ses apparitions. Quesada joue sur la tension sexuelle, sans pour autant tomber dans le racolage ou même dégrader l'image de la femme. Il utilise également des leitmotivs visuels : 3 cases répétées quelques fois. Chaque case n'est pas un tableau saisissant, mais chaque séquence est vivante et innovante et la conception graphique est largement au dessus du niveau de la production de masse (même si elle n'atteint le niveau de Frank Miller). Il n'y a que la double page où Matt sauve l'infirme de l'accident de la route dont la composition déroute : on a plus l'impression que l'infirme lui tombe dessus, plutôt que Matt ne l'écarte de la trajectoire du camion.

Cette narration visuelle vive et pleine de caractère porte une histoire dont le thème principal est l'impact durable du comportement du père sur son enfant. Quesada annonce ce thème avec le titre, mais aussi en dédiant cette histoire à la mémoire de son défunt père. Malgré tout, ce thème n'écrase pas l'intrigue. Quesada développe son récit sur un axe polar avec le tueur en série. En fonction des séquences, les meurtres sont plus ou moins atroces, par contre ils restent le fait d'un individu mystérieux aux motivations inconnues jusqu'à la révélation de son identité. de la même manière, le groupe de superhéros ressemble un peu à une pièce rapportée avec pour seul objectif de fournir de l'action (et encore une séquence visuelle à couper le souffle avec Daredevil à moto). Or finalement ces 2 fils narratifs (tueur en série + superhéros) sont secondaires et peu intéressants. Quesada joue à mener le lecteur par le bout du nez quant à l'identité du tueur en série (un fois tel personnage, une fois tel autre), mais avec un jeu d'acteurs exagéré qui finit par provoquer un désintéressement quant à l'identité réelle ; on est plus dans un registre thriller pour le frisson, que dans un polar psychologique. le cas de l'équipe de superhéros est encore plus déroutant dans la mesure où les pages bonus montrent que Quesada a fait un véritable effort de conception de ces superhéros, mais qu'il ne s'en sert pas. Il reste l'idée intéressante que le nettoyage réalisé par Daredevil dans Hell's Kitchen a surtout déplacé les problèmes vers d'autres quartiers, ce qui n'a aucun rapport avec l'intrigue principal.

Le thème des défauts des parents ayant des conséquences sur le développement des enfants est assez classique et renvoie dans le contexte des comics américain à l'expression biblique "sins of the father" (Exode 20-5). D'un point de vue psychologique, il s'agit de constater que l'imperfection humaine des parents induit des manques et des frustrations qui participeront au développement psychologique de l'enfant, en bien comme en mal. Or ce thème principal du récit se réduit à peu de choses. Les 2 autres relations père / enfant sont réduites à une caractéristique trop grosse pour être intéressante ; celle de Matt et de son père est plus complexe. Quesada se montre habile au début en mettant en évidence que le nombre de souvenirs visuels de son père est réduit pour Matt du fait de sa cécité à un jeune âge. Il joue avec l'image du père de Matt en train de tabasser un commerçant, quand il était un homme de main pour la pègre. Il s'agit d'un passage et d'un leitmotiv puissant et pertinent. Pour le reste du portrait psychologique de Jack Murdock, le trait est un peu gros.

"Father" est un récit à la narration visuelle impressionnante où Quesada est capable de citer ses références sans les plagier. le scénario comporte plusieurs moments intéressants qui ont du mal à s'amalgamer pour aboutir à un tout unifié et perspicace ou pénétrant.
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Une très bonne histoire de Daredevil raconté et dessiné par un Joe Quesada en grande forme. L'intrigue policière est bien ficelé et les fausses pistes sont bien exploités, cerise sur le gâteau le tout est bien imbriqué dans les origines du personnage. Les dessins sont splendides, aussi bien la partie Matt Murdock que Daredevil (bien que les changements de gabarie du héros peuvent être un peu dérangeant). Un album complet à lire que l'on ne connaisse ni Daredevil ni Joe Quesada ou que l'on soit fan de l'un ou de l'autre.
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Ayant déjà dessiné les deux premiers tomes de Daredevil dans la collection 100% Marvel avant de devenir rédacteur en chef de Marvel, Joe Quesada nous livre une minisérie de 6 épisodes, explorant le thème de la paternité, comme le titre laisse présager.

On retrouve un quartier de Hell's Kitchen frappé par une vague de chaleur, un mystérieux meurtrier en série surnommé « Johnny Sockets » qui sème la terreur auprès des habitants, une jeune femme qui s'offre les services de Matt Murdock afin d'attaquer en justice une compagnie responsable de son cancer des ovaires et un Daredevil rattrapé par ses souvenirs d'enfance et qui va lentement se faire happer par tous ces évènements.

Au niveau scénario Joe Quesada nous offre premièrement une histoire riche en sentiments, tournant autour de la paternité. Tout en développant la paternité de Matt Murdock, celle de sa nouvelle cliente, Maggie Farrell, ainsi que la relation père-fils entre Nestor et Hector Rodriguez, Joe Quesada va également parvenir à rendre hommage à son propre père : la grande classe !

Afin d'éviter de tomber dans l'exagération sentimentale, Joe Quesada intègre également une histoire de ‘serial killer' prenante à son récit et afin de ravir les amateurs d'action entre superhéros, il crée une nouvelle équipe de superhéros : Les Santerians ! Si ces derniers ne contribuent aucunement à l'histoire principale, ils nous livrent cependant quelques belles scènes d'action, en parfait équilibre avec le reste du récit … et qui sait, peut-être que les Santerians seront un jour repris dans des récits ultérieurs.

Au niveau graphisme, Joe Quesada nous propose également un travail remarquable, qualitativement bien au-dessus de son précédent travail sur Daredevil. Il y a d'abord ces flashbacks aux tons sépia/jaunâtres qui nous plongent dans le passé de Matt Murdock, son enfance et l'origine de sa cécité. Des retours en arrière remplis de nostalgie, qui combinés à une narration à la première personne nous propulsent au plus profond des sentiments de Matt, et qui s'avèrent finalement d'une importance fondamentale au niveau du scénario.

Ensuite, il y a un découpage et une approche cinématographique dans un style plus sombre qu'à son habitude et qui dégage une influence de Frank Miller. D'un autre côté on retrouve aussi quelques défauts typiques pour Joe Quesada, comme des visages déformés et un Daredevil ‘Hulkien', dont la musculature et les proportions ne correspondent pas vraiment à son identité civile.

On remarquera d'ailleurs que Daredevil semble moins efficace qu'à son habitude, car le Daredevil de Bendis aurait probablement résolu cette affaire beaucoup plus rapidement. Certains s'amuseront sûrement à faire le rapprochement, confirmant ainsi la règle que l'augmentation de la masse musculaire se fait souvent au détriment de la masse cérébrale.

Bref, une histoire qui échappe à la continuité des histoires de Bendis, qui ne contient pas vraiment d'éléments nouveaux pour les fans de Daredevil (excepté les Santerians), mais qui saura ravir tout le monde grâce à un scénario prenant et un graphisme réussi.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Ayant déjà dessiné les deux premiers tomes de Daredevil dans la collection 100% Marvel avant de devenir rédacteur en chef de Marvel, Joe Quesada nous livre une minisérie de 6 épisodes, explorant le thème de la paternité, comme le titre laisse présager.

On retrouve un quartier de Hell's Kitchen frappé par une vague de chaleur, un mystérieux meurtrier en série surnommé « Johnny Sockets » qui sème la terreur auprès des habitants, une jeune femme qui s'offre les services de Matt Murdock afin d'attaquer en justice une compagnie responsable de son cancer des ovaires et un Daredevil rattrapé par ses souvenirs d'enfance et qui va lentement se faire happer par tous ces évènements.

Au niveau scénario Joe Quesada nous offre premièrement une histoire riche en sentiments, tournant autour de la paternité. Tout en développant la paternité de Matt Murdock, celle de sa nouvelle cliente, Maggie Farrell, ainsi que la relation père-fils entre Nestor et Hector Rodriguez, Joe Quesada va également parvenir à rendre hommage à son propre père : la grande classe !

Afin d'éviter de tomber dans l'exagération sentimentale, Joe Quesada intègre également une histoire de ‘serial killer' prenante à son récit et afin de ravir les amateurs d'action entre superhéros, il crée une nouvelle équipe de superhéros : Les Santerians ! Si ces derniers ne contribuent aucunement à l'histoire principale, ils nous livrent cependant quelques belles scènes d'action, en parfait équilibre avec le reste du récit … et qui sait, peut-être que les Santerians seront un jour repris dans des récits ultérieurs.

Au niveau graphisme, Joe Quesada nous propose également un travail remarquable, qualitativement bien au-dessus de son précédent travail sur Daredevil. Il y a d'abord ces flashbacks aux tons sépia/jaunâtres qui nous plongent dans le passé de Matt Murdock, son enfance et l'origine de sa cécité. Des retours en arrière remplis de nostalgie, qui combinés à une narration à la première personne nous propulsent au plus profond des sentiments de Matt, et qui s'avèrent finalement d'une importance fondamentale au niveau du scénario.

Ensuite, il y a un découpage et une approche cinématographique dans un style plus sombre qu'à son habitude et qui dégage une influence de Frank Miller. D'un autre côté on retrouve aussi quelques défauts typiques pour Joe Quesada, comme des visages déformés et un Daredevil ‘Hulkien', dont la musculature et les proportions ne correspondent pas vraiment à son identité civile.

On remarquera d'ailleurs que Daredevil semble moins efficace qu'à son habitude, car le Daredevil de Bendis aurait probablement résolu cette affaire beaucoup plus rapidement. Certains s'amuseront sûrement à faire le rapprochement, confirmant ainsi la règle que l'augmentation de la masse musculaire se fait souvent au détriment de la masse cérébrale.

Bref, une histoire qui échappe à la continuité des histoires de Bendis, qui ne contient pas vraiment d'éléments nouveaux pour les fans de Daredevil (excepté les Santerians), mais qui saura ravir tout le monde grâce à un scénario prenant et un graphisme réussi.
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J'ai eu un peu de mal à rentrer dedans, principalement à cause des proportions physiques de Daredevil qui m'ont quand même beaucoup fait rire, désolée. C'est un torse en triangle mdr.

L'enquête est sympa, même si elle est très, très, trop classique et prévisible. Il y a des tas d'indices trop visibiles qui indiquent qui est le meurtrier, et l'annonce finale n'a de ce fait pas beaucoup d'impact.

J'ai trouvé aussi que les personnages n'avaient pas trop de profondeur, on s'ennuie un peu et l'intrigue est plutôt répétitive. Je voulais découvrir Daredevil avec cet album, mais il n'a pas vraiment réussi à me convaincre.
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critiques presse (1)
Sceneario
08 août 2014
Sur le plan scénaristique l'artiste se débrouille assez bien, même si l'intrigue reste quelque peu brouillonne et très répétitive. [...] Au final, rien de bien exceptionnel quand même, si ce n'est un bon thriller orchestré par un Quesada assez à l'aise, qui joue avec nos nerfs.
Lire la critique sur le site : Sceneario

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Comic-Con 2011: Joe Quesada Interview (en anglais)
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