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EAN : 9782035826442
287 pages
Larousse (07/06/2007)
3.96/5   26 notes
Résumé :
4e de couverture de l'édition Taillandier Texto d'avril 2015 ISBN 9791021010277 :

Paris, 1678. La Cour est sous le choc : messes noires, expériences alchimiques, fausse monnaie, morts mystérieuses… Au premier rang des suspects : Mme de Montespan, la favorite de Louis XIV! Éclate alors le plus grand scandale du règne du Roi-Soleil.

Le 17 juillet 1676, la marquise de Brinvilliers a la tête tranchée en place de grève. Son crime : avoir emp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Même s’il existe une rivalité entre les deux grands serviteurs de l’Etat que sont Colbert et Louvois, comme le Roi, ils sont scandalisés par les affaires de poisons qui agitent son règne. Pour tenter de remédier aux messes noires, expériences alchimiques et morts inexpliquées qui se multiplient dans un Paris sale et dangereux, Colbert crée le poste de lieutenant général de police occupé par Gabriel-Nicolas de la Reynie et nomme François Desgrez à celui de capitaine de la compagnie du guet.

Ceux-ci font arrêter, torturer et exécuter des accusés pour le salut de leur âme qui s’ils avouent leurs crimes échapperont à l’enfer. Ceux qui se retrouvent ainsi soumis aux pires supplices sont issus de tous les milieux, car du plus grand seigneur au plus simple artisan on recourt aux services des « sorcières » et autres scélérats pour régler ses affaires. Le Roi lui-même suit de près ce « nettoyage », conscient que même dans son entourage proche il se trouve des gens pour vouloir intenter à sa vie. Madame de Montespan, sans jamais que cela soit complètement prouvé, en fait partie.

Avec Une ombre sur le Roi-Soleil, Claude Quetel signe une enquête rigoureuse aux développements passionnants. Remarquable historien et conteur, il nous introduit dans une époque troublée où face à l’émergence des affaires des poisons et de son monde interlope le pouvoir a mis en place les bases de la police moderne.

Merci à Babelio et aux Editions Tallandier pour la découverte de cet auteur et de son livre.
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Tous ceux qui s'intéressent à l'affaire dite "des Poisons", qui défraya la chronique sous le règne de Louis XIV, savent combien il est difficile de se procurer un ouvrage moderne de qualité traitant de la question. Il y a bien le livre d'Arlette Lebigre mais, en dépit de ses nombreuses qualités, les cent-soixante-treize pages qu'il compte laissent un peu le lecteur sur sa faim. de plus, "L'Affaire des Poisons" d'Arlette Lebigre est un format poche.

"Une Ombre sur le Roi-Soleil" est de format normal et comporte une centaine de pages de plus. Claude Quétel, son auteur, a eu en outre l'excellente idée de placer en tête un répertoire des principaux protagonistes en les répartissant en trois catégories : les autorités, les accusés et enfin les clients et clientes. Cela permet au lecteur intéressé mais non familier avec l'époque et les événements de s'y retrouver sans trop de peine.

L'affaire des Poisons est importante à plus d'un titre dans notre Histoire. Elle révèle tout d'abord l'inquiétante corruption des moeurs à Paris et dans sa proche région, à une époque où, pourtant, on célèbre pieusement le Carême, où le Roi lui-même se soucie de faire ses Pâques et où les prêches des grands orateurs comme Bourdaloue sont aussi courus que les bals à la cour : certes, la vitrine est belle et même fastueuse, sa beauté culmine à Versailles mais pour peu que l'on fouille ...

Elle révèle également - et c'est ce qui épouvantera Louis XIV - que le Mal se tapit à Versailles même. Si l'on n'a jamais réellement prouvé que Mme de Montespan, alors favorite en titre et mère d'enfant légitimés par le monarque, participa à des messes noires, si l'on est par contre certain que le maréchal de Luxembourg fut accusé à tort, il n'en reste pas moins vrai que nombre de courtisans, et parmi les plus proches du Soleil - la comtesse de Soissons, nièce de feu le cardinal Mazarin, dut s'enfuir pour ne pas être arrêtée - avaient eu recours aux "devineresses" et aux empoisonneuses.

Elle révèle en même temps, dans les coulisses, la silhouette de Louvois, l'"archiministre" si l'on peut dire, si jaloux de son influence sur le Roi. Louvois, dont Saint-Simon nous décrit les réelles qualités d'homme d'Etat sans oublier toutefois d'équilibrer la balance en nous précisant les ombres (elles étaient fort noires) et les petitesses (elles étaient nombreuses) du personnage.

L'affaire des Poisons annonce enfin la création de l'ancêtre de la Police avec, à sa tête, Gabriel-Nicolas de la Reynie, nommé lieutenant général de police par Colbert, et François Desgrez, d'abord exempt, puis capitaine de la compagnie du guet. (Ce dernier service peut être tenu pour l' ancêtre direct des services de police judiciaire.) Cette création s'accompagne, il faut le noter, d'un effort réel pour rendre les rues plus agréables et plus saines sur le plan de l'hygiène.

C'est tout cela, et un peu plus, que Claude Quétel développe dans "Une Ombre sur le Roi-Soleil", un document passionnant et de haute tenue sur une affaire criminelle qui fut aussi une affaire d'Etat, et sur laquelle les siècles à venir n'ont pas fini de fantasmer autant que ceux qui les ont précédés. A lire absolument. ;o)
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DEUX TENEBREUSES AFFAIRES
Place tout d'abord à la marquise de Brinvilliers (1630-1676)....
Marie-Madeleine Anne d'Aubray, violée à 7 ans, entretenant des relations incestueuse avec ses frères, richement dotée, mariée à un joueur coureur de jupons, amante passionnée de Godin de Sainte Croix, alchimiste, menant à l'excès une vie de luxe, mangeant sa fortune, soupçonnée d'avoir empoisonné son père, ses deux frères et sa soeur...
Un quadruple assassinat perpétré à l'aide d'un poison dont elle a appris à connaître les effets, à contrôler l'activité à administrer sans que son action puisse être mise en évidence à l'ouverture du corps...comme en témoigne le contenu du coffret-lettres et fioles compromettantes-, assurance vie et moyen de chantage de l"'excellent" Sainte-Croix, toujours soucieux de préserver sa vie et ses intérêts.
Marie-Madeleine avoue, retrouve la foi et meurt sereinement, en quasi odeur de sainteté, sous l'épée du bourreau..Le corps et la tête sont alors brûlés au bûcher (on n'y allait pas de main morte à cette époque !).

Telle Saint Denis, la marquise sort de scène...Entre maintenant La Voisin...
Catherine Deshayes (1640-1680), chiromancienne, empoisonneuse, "faiseuse d'anges", pratiquante à sa façon-les messes noires dites par l'abbé Guibourg et auxquelles elle aurait participé s'accompagnaient de mise à mort d'enfants-...
La Voisin, figure emblématique d'un réseau de "devineresses", avorteuses, empoisonneuses, alchimistes, adoratrices de Satan, réseau mis à jour par le lieutenant général de Police La Reynie (1625-1709) aidé de l'exempt Desgrez-véritable prototype du flic enquêteur façon PJ-,extraordinaire réseau de malfaiteurs, affaire criminelle hors normes qui tourne rapidement au scandale d'Etat.
L'affaire des Poisons prend alors son envol (1679-1682).
Elle entremêle crédulité (prédiction de l'avenir, retour d'affection, passion amoureuse, gains au jeu, martingales, rendus de décisions de justice, mort (s) à venir...tout ce qui fait le décor d'une vie se déplaçant sur l'estrade*), drames liés aux grossesses non désirés (La Voisin déclarera avoir mis au four ou enterré plus de 2500 foetus-Wiki), meurtres (maris imposés, dangereux, fous, trop vieux, rivales détestées, besoins d'argent, réglements de comptes lors des successions....), pratiques en rapport avec la sorcellerie donc avec l'adoration du Malin.
On y trouve donc des marginaux citadins jeteurs de sorts, assassins, pervers défroqués qui fournissent les services en fonction de telle ou telle demande formulée par des personne- majoritairement des femmes- issues de toutes les couches de la société, y compris la Cour.
Une Chambre Ardente, tribunal criminel exceptionnel, est créée.
Au fur et à mesure des aveux, des noms apparaissent-Madame de Vivonne, Madame des Oeillets, Madame de Dreux, le Maréchal de Luxembourg....
Toute personnne suspectée peut faire l'objet d'une lettre de cachet, d'une prise de corps, d'un embastillement. Rien n'arrête la Justice du Roi...surtout qu'à travers celle-ci se dessine une lutte politique entre Louvois et Colbert.
Survient alors l'inimaginable, l'improbable, l'impossible...Madame de Montespan (1640-1707), maîtresse en titre du Roi Soleil, à la faveur déclinante aurait eu recours aux messes noires pour empêcher (jusqu'où ?) Louis XIV de la quitter. Certaines informations deviennent confidentielles, uniquement connues de la Reynie, Louvois, et du Roi.
Les châtiments seront terribles : 36 condamnations à morts ; mise au secret sans jugement (la Chambre est dissoute) de toutes les autres accusatrices et accusateurs de la Favorite-donc du Roi-dans des forteresses inexpugnables et dans des conditions épouvantables d'incarcération.
Le 22 février 1680, la Voisin est brûlée vive.
Fin et sortie de la Locuste** parisienne.
Cette terrible épopée criminelle, mélange baroque d'atrocités épouvantables sur fond de misère humaine et d'obscurantisme intellectuel, est remarquablement racontée par Claude Quétel.
L'historien montre comment le poison sert de révélateur à la souffrance individuelle et collective, aux appétits inhumains, met fin à l'âge des sorciers, fait entrer la Société dans le monde de la police et de la sanction criminelle, reflète l'évolution de la pratique du pouvoir royal, dessine une nouvelle image du roi soleil dont la devise "nec pluribus impar" exige la perfection.
il sait aussi raconter les détails, les passions, les intérêts, les ascensions et les chutes....
Enfin son ton, sa façon d'articuler les épisodes ont un goût de polar particulièrement agréable...
Un tour de force pour une aussi terrible histoire !



*Éteins-toi, éteins-toi, court flambeau : la vie n'est qu'une ombre qui marche ; elle ressemble à un comédien qui se pavane et s'agite sur le théâtre une heure ; après quoi il n'en est plus question ; c'est un conte raconté par un idiot avec beaucoup de bruit et de chaleur, et qui ne signifie rien (Macbeth-Acte V, scène V).
**Empoisonneuse de la Rome antique, au premier siècle ap. J.-C.
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J'ai reçu ce livre grâce à l'opération Masse Critique : comme je travaille à Versailles, ce sujet m'intéressait au plus haut point !
Et je n'ai pas été déçue… j'avais toujours eu du mal, auparavant, à comprendre cette affaire. Après les 313 pages de ce livre, plus aucun problème ! La genèse est présentée, la complexification de l'affaire est bien décomplexifiée, les accusés principaux sont décrits avec précision… un plaisir donc !
Tout commence avec la Brinvilliers, qui empoisonne son père, son mari (ou presque), pour les beaux yeux d'un amant peu sérieux. Après son arrestation, de nombreux empoisonneurs vont apparaître : tout un réseau même. Des paysannes, des bourgeois, des serviteurs… et même certains nobles vont être impliqués !
Au départ, une liste de personnages permet de repréciser qui est qui. Très bonne idée : on s'y perd un peu au niveau des accusés, mais la présentation des hommes officiels chargés de réprimer ce réseau est utile. Autre chose que j'ai beaucoup aimé : le livre ne fait pas que décrire les sous-affaires et les accusations de tous les protagonistes. Il prend aussi le temps de parler des coutumes de l'époque, notamment en ce qui concerne la question (comprenez la torture), ou le peuple de Paris au 17è siècle. Très bien renseigné donc, et cela permet d'aérer un peu la succession des accusés. Enfin, il y a de nombreux extraits de lettres de Mme Sévigné… passionnant !
Seules deux choses manquent selon mois :
- Quelques annexes comportant des reproductions de documents d'archives auraient les bienvenus pour les amateurs de vieux papiers comme moi
- Très peu de choses sur la Montespan, hélas… L'auteur prend le soin de préciser à la fin qu'en effet il a choisi de ne pas le faire à cause du mystère qui entoure son implication, mais quand même, cela déçoit un peu. Il faut alors faire confiance à Claude Quétel lorsqu'il dit que cette affaire est pleine de zones d'ombre !!
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Commençons par l'extérieur: une couverture qui ne fait pas très envie au premier abord, un rapport avec les poisons (ou la Cour) plutôt obscure, et qui est beaucoup moins appréciable que les anciennes et autres éditions. Cependant cette couverture représente un dessin de la Brinvilliers, par Charles le Brun.
Critique supplémentaire, car même le titre se retrouve modifié (la mention "Une ombre sur le Roi-Soleil" disparait pour un sous titre "crime, sorcellerie et scandale sous le règne de Louis XIV"). Un choix qui peut peut-être s'expliquer pour un ouvrage qui se veut plus sérieux qu'un jeu de mots?
Cependant, petit 'geste' très appréciable de la part des éditions Tallandier, un marque page offert faisant la promotion d'une autre oeuvre concernant Louis XIV dans la collection Texto.

Concernant l'oeuvre: Dès les premières pages une heureuse surprise nous attend: un index des différentes personnes impliquées ou mentionnées dans l'oeuvre, avec une brève mention de leur 'rôle'. de même toute la bibliographie exploitée est mentionnée et présente en fin de livre, ainsi que les problématiques soulevées.
Ensuite l'auteur, Claude Quétel, permet la facile mise en situation des évènements par une plume agréable et une remise en contexte, laissant ainsi connaître dans quel climat se déroule tel ou tel fait, avec leurs causes, leur déroulement et leurs conséquences (souvent) funestes.

C'est ainsi que tout débute avec la marquise de Brinvilliers et son amant, en 1663... Faits, procédures et soupçons, procès et sentences, supplices, fuites, anecdotes , et tout ce qui est lié aux affaires des poisons sont ici présentés, afin d'immerger totalement le lecteur dans le Paris crasseux et étroit du XVIIème siècle. Un Paris sans réelle police, sans réel ordre, où immondices pavent les rues et la prostitution est affichée. On apprend ainsi comment un triste empoisonnement peut mener, de manière nullement intentionnelle, à une réforme de la 'police', par Colbert. Et comment les empoisonnements qui frappèrent Paris et la Cour ont été révélés au grand jour.

Un très bel ouvrage, facile à lire, qui ravira les passionnés d'histoire ainsi que les curieux. On peut ainsi découvrir , par exemple, que sous l'Ancien Régime, les condamnation à mort par contumace étaient misent en scène et un tableau représentant la victime était ainsi placé sur l'échafaud et "décapité" (exécution effigie).

Merci Babelio pour cet ouvrage que j'ai reçu dans le cadre d'une Masse Critique.
Lien : http://book-otheque.blogspot..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
[...] ... (en cette chaude fin d'après-midi du 28 septembre 1677, un prêtre de l'église des Jésuites de la rue Saint-Antoine) ... se montre préoccupé. Une inconnue, qui ne s'est pas confessée, lui a glissé un billet alors qu'il s'en allait, disant qu'on le lui avait remis dans la galerie marchande du Palais de Justice et qu'elle ne savait qu'en faire. Puis elle s'est éclipsée aussitôt (...).

Ce billet, qui ne porte ni nom, ni adresse, ni signature, paraît bien mystérieux au prêtre, qui se garde bien de le lire et le remet au père supérieur. Celui-ci en prend connaissance, une fois retiré dans sa chambre : "Vous me faites confidence d'un secret que je voudrais bien ignorer pour mon repos, ou plutôt je voudrais que jamais il ne vous fût entré dans la pensée que pour vous donner autant d'horreur que j'en conçois. Est-il possible que vous ayez l'âme aussi barbare et que, croyant aimer un honnête homme, je ne vois en vous qu'un cruel et téméraire. Vous m'adressez une lettre capable de me perdre puisque vous adressez au papier indiscret ce que la discrétion d'un confesseur ne devrait pas faire. Souvenez-vous de ce prince infortuné que nous vîmes à la Bastille. Cet exemple est encore assez nouveau pour vous faire trembler. Cette poudre blanche que vous voulez mettre sur la serviette de celui que vous savez ne peut-elle pas être reconnue propre à l'effet auquel vous la destinez, et vous même être découvert ? Je vous laisse à juger ce qui en arriverait. [...] je crains extrêmement que nos lettres soient lues et qu'on ne me croie coupable, quoique je sois fort innocente ; car à tous les autres crimes, il faut être complice pour être puni ; mais à celui-ci, il ne faut qu'avoir su. Brûlez cette lettre aussitôt que vous l'aurez lue." ... [...]
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[...] ... Louvois, pas plus que le Roi, ne souhaitent que des crimes aussi scandaleux soient jetés en pâture au public grâce à la publicité des audiences ordinaires, comme ce fut le cas notamment avec le procès de la Brinvilliers. Louvois propose alors au Roi la création d'une cour de justice extraordinaire, à l'exemple de celles qui ont été instituées en 1663 pour le Surintendant Foucquet ou encore en 1674 pour le chevalier de Rohan, accusé de conspiration contre le Roi et exécuté devant la Bastille avec ses complices.

Dès le 8 mars 1679, Louvois écrivait à La Reynie [lieutenant-général de Police] : "Monsieur, le Roi ayant résolu de donner des juges aux prisonniers dont vous avez instruit le procès, Sa Majesté a choisi MM. de Boucherat, Breteuil, Voisin, Bezons, Fieubet, Pelletier, Pommereuil et d'Argouges, conseillers d'Etat, et vous, MM. de Fortia, Turgot et d'Ormesson, maîtres des requêtes ; Sa Majesté a aussi nommé M. de Bezons et vous pour rapporteurs, et M. Robert pour procureur général de la commission ..."

Ces juges sont, à peu de choses près, ceux qui ont siégé au procès du chevalier de Rohan, cinq ans plus tôt. Le président en sera Louis Boucherat, dont les mauvaises langues disent qu'il obtint les aveux du chevalier en lui promettant la vie sauve. ... [...]
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[...] ... Le supérieur lit et relit le billet dans les journées qui suivent. Plusieurs fois, il a été tenté de déchirer tout ce galimatias qui n'est pas sans lui rappeler Les Précieuses Ridicules de ce M. Molière qui a rendu son âme à Dieu voilà quelques années. Toutefois, cette poudre blanche sur la serviette de "celui que vous savez", le danger de mort qu'il y aurait à simplement "savoir", l'allusion au supplice, sur la place de la Bastille toute proche, du chevalier de Rohan pour conspiration contre le Roi, qui a rempli le quartier d'émotion et de terreur voici à peine trois ans, sont autant d'éléments qui dissuadent le père supérieur de détruire le billet. A qui le montrer dès lors, sinon à son provincial, le père de La Chaise, qui se trouve être aussi, depuis peu, le confesseur du Roi ? ... [...]
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L'édit de juillet 1682 fait date aussi en cela que les sorciers ou prétendus tels sont désormais requalifiés en faux sorciers, escrocs ou criminels, lesquels sont des justiciables comme les autres. Du jour au lendemain, c'est tout un monde qui de marginal devient délinquant.Les coupables devant Dieu et la morale le sont désormais devant la loi.
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Vidéo de Claude Quétel
Storia Voce - 5 juin 2019 Une histoire incorrecte de la Révolution
Plus qu’un simple objet d’histoire, la Révolution Française est pour certains un mythe, un fantasme, une idole. Un mythe aux contours flous qu’il faut sans cesse réinventer et adapter, un mythe populaire écrit par des intellectuels, un fantasme qui ensorcelle et qui fascine. Mais la Révolution française est aussi une idole, qui semble pourtant chanceler depuis 1789 dans son sanctuaire. Elle est une idole ébréchée mais dont les débris semblent toujours replacés dans le saint des saints du temple de l’histoire. L’historiographie semble le montrer : étudier la Révolution française ne peut-être qu’un pèlerinage ou une guerre sainte. Une chose est sûre, la salle capitulaire ne se désemplit pas même si tout le monde ne semble pas avoir le droit au chapitre. Mari-Gwenn Carichon reçoit au micro de Storiavoce, l’historien Claude Quétel, qui vient de publier aux éditions Tallandier et Perrin, l’ouvrage : Crois ou meurs, une histoire incorrecte de la Révolution française.
L'invité: Claude Quétel est un historien tout d’abord spécialiste du 18ème siècle Directeur de recherche honoraire au CNRS, il est spécialiste de la folie et de la psychiatrie. On lui doit, entre autres une Histoire de la folie, de l’Antiquité à nos jours (624 pages, 12,5 euros) chez Tallandier et une Histoire des murs (320 pages, 9 euros) chez Perrin. Reconnu comme un fin connaisseur de la Seconde Guerre mondiale, il a également été directeur scientifique du mémorial de Caen avec La Seconde Guerre mondiale (Perrin, 480 pages, 24,9 euros), L’Impardonnable Défaite (Tempus, 480 pages, 11 euros). Son Crois ou meurs est le récit historique de la période la plus controversée de l’histoire de France et l’aboutissement d’un travail de plusieurs années. Il a été coédité par Perrin et Tallandier (512 pages, 21,90€).
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