Cher M. Richard Gere,
S'il y a bien une personne à qui je ne n'aurais jamais pensé écrire, c'est bien vous. J'ai vu certains de vos films, évidemment, j'ai adoré Pretty Woman en son temps... Je connais aussi votre engagement envers les moines du Tibet, j'ai bien dû lire un ou deux articles sur le sujet, mais je dois dire que ça s'arrête là. Ah si, je sais que vous avez maintenant les cheveux blancs. Pas de quoi faire tout un fromage alors...
Quand j'ai vu que Bartholomew commençait à vous écrire, vous, son confident involontaire, je me suis quand même demandée ce qui n'allait pas chez lui. D'accord, sa mère est décédée d'un cancer du cerveau et pendant ses dernières semaines de vie, elle l'appelait Richard, en référence à vous, Richard Gere, son acteur préféré... D'accord aussi, Bartholomew est un brin étrange, vieux garçon de quarante ans encore chez sa mère et amoureux d'une Filleliothécaire.
Mais quand même... Inutile de vous préciser, sans vouloir vous offenser, que j'étais franchement perplexe à la lecture de ces premières lettres.
Et puis, plus j'avançais dans cette correspondance atypique que vous ne recevrez jamais, plus ce Bartholomew me devenait sympathique, non pas parce qu'il avait un ami imaginaire célèbre (désolée de vous le dire, mais ce n'est pas cela qui a fait trembler mon petit coeur... Et certains de vos conseils sont en plus franchement contestables, il aurait pu choisir mieux comme conscience) mais parce que sa vision du monde est particulière attachante et que finalement ces lettres ne sont qu'un moyen de réfléchir à sa vie et de guider ses pas, un moyen de trouver la force d'agir enfin.
Alors, je les ai lues avec une attention redoublée, j'ai écouté votre voix résonner dans sa tête et le convaincre de dépasser ses propres limites, j'ai savouré cette galerie bigarrée de personnages (le père McNamée est tout bonnement succulent et nous offre des passages hilarants) qui croisent sa route, j'ai moi aussi voulu voir ce Parlement des Chats et je me suis même surprise à verser une larme arrivée à la dernière page.
Je me suis dit que j'aurais aimé rencontrer Bartholomew, même si, et j'en suis navrée, je crois que je n'aurais pas eu l'intelligence de chercher à découvrir qui il est vraiment. Les apparences, toujours ces fichues apparences. J'aurais pourtant eu tort. Bartholomew est finalement bien plus intelligent que la plupart d'entre nous. Il voit les choses telles qu'elles sont vraiment, dans leur essence, il voit les gens dans leur coeur, et cet homme, trop souvent qualifié de simple d'esprit, est capable de changer la vie de ceux qui l'entourent. Et ça, il vous le doit un peu quand même, vous lui avez donné la force d'aligner un pas devant l'autre.
Maintenant, je suis bien embêtée, je ne sais pas comment conclure cette lettre. Un « merci » serait un peu exagéré, vous n'avez rien fait finalement, ce n'est pas vous. Mais je vous dois malgré tout un très bon moment de lecture, avec des sourires et des petites larmes, et il faut bien le dire, c'est beaucoup.
Bien à vous
Le livre-vie
Lien :
http://lelivrevie.blogspot.f..