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Critique de andman


« Pour les bretons, la légende veut que les goules ou les fées aient été des femmes malheureuses. Les fées sont les roches qui pleurent dans les vagues les morts qu'elles démantibulent, qu'elles déchirent. Dès qu'une roche pleure dans sa vague, il faut que l'humain qui a la chance d'être encore de ce monde, s'arrête sur le sentier maritime. Il faut qu'il regarde attentivement la roche qui crie, qu'il la salue, qu'il lui demande son nom. Cela calme peu à peu son cri, ou plutôt sa douleur.
Alors le bruit du ressac se fait moins fort. »

Ce passage bouleversant, tiré du roman de Pascal Quignard " Les solidarités mystérieuses", n'est pas sans rappeler "Les amants de pierre" du barde finistérien Manu Lann Huel.
Cette chanson figure sur le CD « île-elle », un magnifique album sorti en 1998, où l'artiste, accompagné de ses musiciens, exalte la beauté de la Bretagne océane et souligne le côté impénétrable de bon nombre de ses îles (Batz, Groix, Molène, Ouessant, Sein).

Voici les paroles de cette chanson " Les amants de pierre" :

« Porte des chagrins de mer
Je sais des coeurs arrêtés
Entre le rouge et le vert
Jean et Jeanne sont de pierre

Dort l'amour millénaire

Leur chevelure est de roc
Comme j'ai douce colère
Corde de vent poing de terre
Jean et Jeanne sont de pierre

Dort l'amour millénaire

Leurs yeux sont de vagues bleues
Une île bouge au milieu
Comme un adieu de travers
Jean et Jeanne sont de pierre

Dort l'amour millénaire

L'amour une main qui trace
Des noeuds avec l'autre main
Efface le temps qui passe
Jean et Jeanne sont demain »

Alors que cette ébauche de critique dérive avec bonheur sur des vagues porteuses, la voici soudain entraînée dans un puissant tourbillon aquatique puis aspirée avec force vers les profondeurs océanes.
Pauvre critique embryonnaire à jamais disparue dans les grands fonds marins, loin, très loin de son port d'attache Babelio !

Le stade des citations semble parfois indépassable et c'est particulièrement vrai pour « Les solidarités mystérieuses ». Commentaires et critiques alors s'effacent devant la beauté ineffable d'un livre que l'on referme à regret.
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