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3,88

sur 242 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une femme marche sur la falaise ou dans la lande du côté de Dinard ou de Saint-Lunaire, elle se cache sous les porches gris à la nuit tombée lorsque Simon baisse le store de sa pharmacie. Lui qui la regarde depuis la côte marcher sur les rochers. Ils se connaissent depuis l'enfance ; mais Simon est marié avec une autre.
Marcher par tous les temps une bonne partie de la journée pour contenir la douleur d'un amour impossible. Sur les falaises granitiques, dans les criques, elle marche sous la pluie, les orages ou les tempêtes avec pour seule compagnie quelques mouettes, goélands ou cormorans.
Quelquefois, on la voit sourire, d'autres fois, on la voit pleurer. Elle fait un peu peur, certains la pensent folle.
Qui est vraiment Claire ? Son frère, Paul, ne le sait pas au fond mais entre eux, sans pour autant se parler, règne une certaine harmonie, une connivence, une solidarité mystérieuse.
Lorsqu'elle ne marche pas et qu'elle reste immobile sur la falaise, c'est certainement qu'elle regarde Simon, son amoureux en contrebas.
Sa fille Juliette ne la connaît pas davantage, pas plus que madame Ladon, son ancienne professeure de piano, ou Jean, le curé.
Claire est-elle capable d'aimer quelqu'un d'autre que Simon ? Sa manière de vivre est-elle un repli sur soi contraint par cet amour impossible ou l'expression de sa liberté, le refus d'une vie conventionnelle.

Une ode à la Bretagne, une atmosphère particulière produite par l'alchimie des évènements, du décor et de l'écriture poétique de Pascal Quignard.

Challenge Multi-Défis 2023.
Challenge ABC 2022-2023.
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j'ai acheté ce livre juste avant les vacances sans en connaître le sujet. J'aime Pascal Quignard aussi "les solidarités mystérieuses" est tombé dans mon sac à dos. Breton de naissance, y habitant, je me suis retrouvé, dés les premières pages, en plein Dinard et autres petits bourgs avoisinants (dont un fictif), assis sur le sable à 3000 kms de là. Un signe?! allons y! retour express dans les côtes d'Armor!!
Si l'écriture peut choquer un peu dans les débuts, Pascal Quignard nous raconte une très belle histoire de famille mais aussi d'amour impossible. Mais le personnage principal n'est pas Claire, Ni Paul ou Simon, mais bien les côtes bretonnes, la mer, la lande qu'il décrit merveilleusement bien, le port de la Clarté (munissez vous d'une carte...où laissez vous entraîner). L'auteur doit aimer la région pour en parler aussi bien.
les "Solidarités mystérieuses" m'ont laissé sur la falaise battues par les vents, le coeur à la dérive, face à cette nature brute, sauvage, mais si belle...Comme les sentiments.
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Claire à l'occasion du mariage de sa nièce revient sur les lieux de son enfance , en Bretagne . Dès son arrivée , elle rencontre par hasard son ancien professeur de piano , qu'elle reconnaît par sa voix , alors qui celle-ci fait son marché de légumes bio. Petit à petit , nous revivons l'enfance douloureuse De Claire ( elle a perdu ses parents accidentellement quand elle était petite ) . Elle décide se s'installer en Bretagne , elle est ainsi proche de Simon , son premier amour , pharmacien et maire d'un minuscule village , qu'elle n'a jamais oublié .
Elle se rapproche aussi de Mme Ladon , vieillissante , qui la considère comme sa fille ? Par petites touches pleines de poésie , nous entendons le frère ( Paul ) , son amant ... nous raconter leur version , tout cela dans une Bretagne magnifiquement magique . Claire est -elle folle ou simplement un peu excentrique ? Très beau roman , plein de nostalgie que j'ai préféré à ' Villa Amalia ' .
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C'est un roman qui se savoure comme de petites gorgées de bon thé pour en apprécier la profondeur.
Il est doux, lent, très littéraire, fait du bien...
J'ai particulièrement apprécié les relations entre Claire et Madame Ladon. Quant à cette dernière, quelle belle leçon du bien vieillir elle nous offre : de la volonté, le souci de relations vraies, une envie d'authenticité, pas de langue de bois ni de faux semblants pour faire bonne figure devant les autres. Elle me plait bien cette Madame Ladon !
Et la Bretagne, quel bel hommage à cette belle région. Claire en apprécie tous ses charmes, quelle que soit la météo. Elle a bien raison.
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Un livre au style déroutant.
Des phrases ultra courtes, pour appréhender l'histoire, les sentiments des uns et des autres … pour ressentir ce qui se passe.

On y fait la connaissance de
Claire … plutôt énigmatique … il faut aller jusqu'au bout du livre pour comprendre ce qu'il y a à comprendre,
Paul … toujours de passage avant de se poser et se retrouver,
Madame Ladon … celle qui a découvert la solitude pour son plus grand plaisir après le décès de son époux,
Simon … celui qui n'a pas su attendre, celui qui n'a pas voulu partir, celui qui a préféré continuer jusqu'au bout, l'histoire nous apprendra jusqu'où il ira,
Jean … celui qui a choisi Dieu mais pas que … l'amour est une valeur à partager, il suffit de trouver le bon partenaire,
Juliette … celle qui a essayé de comprendre sa mère, qui a cherché à la côtoyer, à partager quelque chose avec elle,
Les autres … ceux qui ont croisé ces personnages sans vraiment les comprendre.

Le style évolue, les descriptions s'étoffent et nous dévoilent les lieux avec une précision chirurgicale non dénuée de sentiments.
Un livre qui trainait dans un gîte, l'occasion de découvrir un auteur inconnu.
Et pourtant tout se passe sur l'estuaire de la Rance entre Dinard et Saint Malo … des lieux que j'ai fréquenté toute ma vie, ma famille étant originaire de ce coin là … mais … mes ballades ne se situe pas du même côté de la rivière … de mon temps il fallait prendre la vedette pour relier Dinard et Saint Malo … deux mondes différents avec comme frontière la Rance majestueuse … aller à Dinard relevait de l'exception et de l'excursion dans un autre monde.
Après cette lecture j'irais me perdre dans ces lieux pour essayer de retrouver la magie que développe ce texte.
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Le paysage âpre des landes bretonnes, une femme amoureuse et sauvage consacrée à un homme et vouée à un lieu, la communion avec la nature, la folie qui guette, la solidarité mystérieuse avec le cadet, une confiance dénuée de tout jugement... de beaux personnages (l'héroïne Claire, son cadet Paul ou encore Jean, l'amant de ce dernier) unis par des liens forts. On retrouve des motifs récurrents de l'oeuvre de Pascal Quignard : la fusion avec le paysage, la maison abandonnée qui renaît (comme dans Villa Amalia, auquel ce roman fait écho), la frugalité - l'ascétisme même - le goût pour les marches infinies, etc. Seule la dernière partie (hormis les toutes premières pages, très fortes, sur le frère et la soeur) m'a moins convaincue, semblant sacrifier à ce tic contemporain des regards croisés sur un personnage. En bonne bretonne, je préfère le mystère des brumes sur la mer...
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Nous avions déjà suivi Pascal Quignard dans son très beau roman Villa Amalia, nous le retrouvons ici avec ce non moins beau livre, Les Solidarités mystérieuses, un roman très fort, le roman de la quête, quête d'apaisement, de racines, d'identité, d'amour. Chacune des parties porte le nom d'un protagoniste, on découvre peu à peu les personnages, vus les uns par les autres, liés les uns aux autres par les liens du sang et de la mer ; et le portrait de l'un dévoile l'autre en filigrane.

Claire, jeune linguiste d'une quarantaine d'année, revient dans le village de son enfance pour un mariage. Ce petit village de Bretagne, non loin de Saint-Malo, elle y a grandi avec son frère Paul, élevés par un oncle et une tante après le décès accidentel de leurs parents. C'est là qu'elle a rencontré son premier et seul amour, Simon, installé avec son épouse et leur fils, devenu maire et pharmacien.

Claire retrouve avec bonheur ces lieux, la rencontre avec Madame Ladon, son professeur de piano l'incite à rester.

" Sur la falaise, immobile, le corps dans le vent, dans le ciel, elle redevient heureuse."

Claire n'a pas toujours été heureuse en ces lieux, on lit entre les lignes une tension dans la famille de sa tante, on lit cet éloignement avec son frère envoyé en pension et qu'elle semble connaître peu mais, rapidement, la lande s'empare d'elle. Elle marche pendant des heures pour se l'approprier, faire corps avec elle, jusqu'à finir par s'installer dans une petite maison isolée où son frère la rejoindra bientôt.

" Elle aimait ce lieu. Elle aimait cet air si transparent, par lequel tout était plus proche. Elle aimait cet air si vif, où tout s'entendait davantage. Elle éprouvait le besoin de reconnaître tout ce qu'elle avait découvert du monde, ici, jadis. (...) Elle aimait ce pays. Elle aimait cette grève si violemment escarpée, si noire, tellement raide, tellement à l'aplomb du ciel. Elle aimait cette mer. "

Au milieu d'une nature très présente, Claire se rapproche de Simon. Ils se sont aimés. Ils s'aiment encore.

Elle l'observe de loin, partout, tout le temps.

" le plus souvent, elle croyait qu'il l'y rejoignait. Et il suffisait qu'elle crût qu'il la rejoignait pour se mettre à lui parler, dans son coeur, sans finir, comme s'il était là, et lui raconter tous les événements du jour. "

Elle l'aime encore et cela tourne à l'obsession.

" Elle pensait tellement à lui qu'elle n'était jamais seule. " voilà comment Paul, le petit frère De Claire analyse cette passion. Il viendra rejoindre sa soeur, veiller sur elle et faire lui-même sa vie dans cette lande balayée par les vents. Là, il va observer la passion, et vivre la sienne avec le jeune curé. Là, il va nouer avec sa soeur des liens extrêmement forts, ces solidarités mystérieuses qui font la beauté de ce livre.

" Ce n'était pas de l'amour, le sentiment qui régnait entre eux deux. Ce n'était pas non plus une espèce de pardon automatique. C'était une solidarité mystérieuse. C'était un lien sans origine dans la mesure où aucun prétexte, aucun événement, à aucun moment ne l'avait décidé ainsi. "

Porté par la nature et la musique, ce très beau roman nous entraîne au plus intime des liens que l'on tisse. L'écriture est sobre, en totale harmonie avec le décor.
Lien : http://parisiannemusarde.ove..
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C'est un beau roman tout en poésie. Poésie des mots, des images qu'ils font naître et poésie du lieu, la Bretagne. C'est l'histoire d'une vie, celle De Claire, orpheline avec son frère Paul. C'est l'histoire d'un amour impossible d'un amour rêvé dont la mort approfondi la présence. Cet amour s'intègre progressivement à l'environnement jusqu'au moment où Claire fait partie intégrante de cette nature. de ce cheminement Paul est le témoin qui accepte sans condition sa soeur et ses états d'âme, sa soeur et ses errances. Une solidarité entre ces deux êtres qui devient le pilier de ces deux vies. En arrière fond toujours la présence de la mer, du ciel et de la nature entière. Il y a une certaine lenteur dans le rythme mais le roman s'avale à toutes vitesse car on veut savoir , comprendre, connaître ce cheminement, cette vie De Claire et un peu celle de Paul.
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Venue à Saint-Lunaire pour le mariage d'une petite cousine, Claire, une traductrice quarantenaire, redécouvre les lieux de son enfance. le granit, la lande, les genêts, un monde baigné par la mer et le ciel. Elle rencontre son ancienne professeure de piano Mme Ladon qui lui propose de l'héberger. Son appartement cossu de Versailles vendu, elle rompt les ponts avec son ancienne vie. Libre, elle arpente toute la journée les chemins de la terre sauvage quand elle ne guette pas Simon, son amour de jeunesse. Paul, son frère la rejoint. Claire et et Paul, la soeur et le frère élevés séparément se retrouvent.

Ce livre magnétique à l'écriture elliptique rend grâce aux paysages de la baie de la Rance et aux relations où l'on se comprend par un regard ou à demi-mots. Solidarités mystérieuses quand une soeur et un frère qui se connaissent si peu, se complètent et s'épaulent. Ou plutôt lorsque Paul vient aider Claire toujours amoureuse de Simon désormais marié. La femme de ce dernier, jalouse, met le feu à l'ancienne ferme que madame Ladon prête à Claire. Et Paul arrive au secours de cette soeur, au chevet De Claire avec qui il ne partage que peu de souvenirs.

La suite sur :
http://fibromaman.blogspot.com/2011/11/pascal-quignard-les-solidarites.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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Livre découvert dans le cadre de mon Challenge ABC 2018/19.
Claire revient en Bretagne, pays de son enfance, pour le mariage de la fille d'un de ses cousins. Elle replonge alors dans ses souvenirs et surtout, elle se retrouve aspirée par ce coin de France qui la marqué au plus profond de son être. Elle rencontre Mme Landon, sa prof de piano s'installe avec elle, renoue une forte relation et revoit son amour de toujours, Simon, aujourd'hui marié et père mais pour qui cette passion aussi se ravive.... On croise un tableau de personnages émouvants et surtout, on parcourt la lande bretonne, son littoral avec Claire qui ne cesse de marcher dans ce paysage, ou errer, ou aimer, ou s'imprégner, on ne sait...
J'ai aimé la poésie qui se dégage de ce livre et les relations décrites par l'auteur entre chaque personnage. C'est fort, émouvant, avec un décor magnifiquement décrit et rendu vivant par Pascal Quignard.
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