Auteur se dissimulant derrière le célèbre pseudonyme : Mildred Wirt Benson
Titre original : The Secret In The Old Attic
Traduction : Alice Juba
ISBN 1974 : 2 01 001222 4
Dieu ! que ce post est vieux ! C'est que Nota Bene a mis dix ans à peu près pour prendre son ampleur actuelle et nul ne peut être à la fois au four et au moulin, n'est-ce pas ? Et dites-vous bien, nous l'avouons pour notre part sans aucune honte, que, sans Mildred Wirt Benson,
Paul-Jacques Bonzon et bien entendu l'Incontournable comtesse de Ségur, nous n'eussions peut-être jamais lu
Balzac,
Faulkner ou encore
Barbey d'Aurevilly, voire même
Arthur Machen.
Alors merci, merci à tous ces personnages récurrents de la série "Alice" que je cite ci-après :
1) Alice Roy, bien sûr (Nancy Drew dans la version originale), dix-huit ans, blonde, mignonne, intelligente, fille d'un sollicitor qui lui a légué, semble-t-il, son goût du mystère et de la recherche ;
2)
James Roy, le sollicitor en question, l'un des notables de River City, réputé pour son intégrité professionnel et qui est resté veuf à la mort de sa femme. Il lui arrive de confier des affaires à Alice et, parfois, il est lui-même, comme dans "
Alice au Manoir Hanté", la victime de l'intrigue ;
3) Sarah, la gouvernante qui a élevé Alice. Réputée pour sa gentillesse, sa fermeté, ses talents culinaires et des qualités dont j'ai perdu le nombre, elle est aussi connue pour s'inquiéter si Alice ne rentre pas à l'heure ...
4) Elizabeth (Bess) Taylor, blonde et "belle plante", et sa cousine germaine, Marion Webb, aux cheveux noirs "à la garçonne" et aux allures beaucoup plus sportives, toutes deux amies d'enfance d'Alice qu'elles suivent aveuglément non sans que la première grognonne souvent de la témérité d'Alice et sans que la seconde serve souvent de "planche de salut" ;
5) Edward (Ned) Nickerson, étudiant à l'Université d'Emerson, rencontré par Alice en 1932 (soit deux ans après la création de la sério) dans "
Alice et le Carnet Vert / The Clue in the Diary" et qui devient son boy-friend attitré. Il est joli garçon et pas bête : ça ne gâche rien.
Dans "The Secret In The Old Attic", Alice s'étonne d'ailleurs que Ned ne l'ait pas encore contactée pour l'inviter au bal traditionnel des Etudiants d'Emerson et cela la peine, c'est sûr. Fort heureusement pour la distraire, son père se voit confier la mission de retrouver un plagiaire par un descendant désargenté de vieux Sudistes, Philipp March, ancien militaire qui a fait a Grande guerre et a eu la malchance de perdre son fils unique (l'auteur des chansons) lors du conflit suivant. Or, Il est vital, tant pour Mr March que pour sa petite-fille Moira, qu'il élève, de retrouver ce plagiaire qui s'est introduit chez lui et lui a vo
lé au moins une chanson de son fils, laquelle chanson fait désormais un tabac à la radio. Sinon, il sera obligé de vendre la maison, de placer Moira en institution et d'aller lui-même à l'hospice.
Dans la vieille maison qui date du temps de l'Esclavage, Alice fouille, cherche, éternue et enlève les toiles d'araignées, avec l'aide de Bess qui manque s'évanouir à chaque souris qu'elle voit, et de Marion, qui se contente d'ouvrir la porte pour libérer le pauvre animal. Mais c'est vraiment une drôle de vieille maison : les cordes d'une guitare solitaire y jouent la nuit, Moira disparaît (mais on la retrouve vite), une porte dérobée s'ouvre devant Alice sous la pression de la main d'un squelette bloquée dans le placard, des araignées aussi étranges que nombreuses vont et viennent, un mystérieux clavecin a été caché dans une mansarde secrète (mais pas de rouleaux de musique avec, semble-t-il) et, comme si cela ne suffisait pas, voilà Mr Roy sollicité en même temps pour une affaire très moderne d'espionnage industriel sur la fabrication d'un procédé révolutionnaire de la soie ....
Même quand on connaît les "ficelles"
Caroline Quine, on sourit toujours avec émotion de la façon dont l'affaire est enlevée et résolue ainsi que de l'habileté avec laquelle se mêlent, comme ici, plusieurs affaires en apparence aussi dissemblables que possible. Et on se laisse une fois de plus capturer, fasciner, séduire, hypnotiser par cette atmosphère que nous restituent admirablement (et de façon si reconnaissable pour les initiés) les illustrations d'
Albert Chazelle - un peu vieillottes, certes, mais "
Alice et le Clavecin" date de 1944 et ne sortit en France qu'en 1967.
"
Alice et le Clavecin" constitue l'une des portes les plus attirantes qui nous donne accès à ce pays de sécurité que symbolise toute la série "Nancy Drew." Bon, d'accord, les Méchants manquent un peu de subtilité et les Gentils ne sont pas loin de l'auréole céleste. Oh ! Personne n'est vraiment parfait à 100% mais ce monde-là est si structuré, si net, si apaisant ... On referme le livre et l'on se plonge, pourquoi le nier ? dans un tourbillon de regrets, ceux de cette époque que l'on a traversée il y a maintenant si longtemps, où les éditeurs avaient la courtoisie ne pas "abréger" les textes originaux et où tout était encore permis à nos espoirs et à nos illusions.
Enfin, du moins le croyions-nous ...
Mais chaque fois, le miracle renaît : à nouveau, on croit ... N'est-ce pas merveilleux ? ;o)
Courez voir et à bientôt car nous reparlerons d'Alice Roy / Nancy Drew, vous pouvez y compter. Bonne plongée dans le passé littéraire qui, ne l'oubliez pas, a façonné une part non négligeable de notre - de votre - personnalité de Lecteur ... ;o)