Mme Bran se joignit au petit groupe. Ses yeux se mouillèrent de larmes lorsqu'elle raconta à M. Roy les exploits de sa fille et des amies de celle-ci.
- Elles ont été admirables, conclut-elle. Lorsqu'elles sont arrivées ici, tout allait mal, et voyez maintenant mon domaine : jamais il n'a été aussi beau, ni mes finances florissantes.
- Je suis fier de toi, Alice, dit M. Roy. Non seulement tu as aidé Mme Barn et Milly à sortir d'une passe difficile mais tu as permis d'arrêter des faux-monnayeurs.
- Et voilà une merveilleuse aventure terminée ! soupira Bess, non sans regret.
- Reconnais qu'elle valait infiniment plus que le prix du parfum ! répliqua Marion en riant.
- On n'oserait pas s'emparer de votre ferme! dit Bess, qui ne s'y connaissait guère en affaires.
- Peuh! Idéaliste, va! grogna Marion. Le monde est plein d'escrocs et de gens sans pitié qui profitent des veuves et des orphelins!
Surtout ne vous laissez pas abattre par la fâcheuse expérience d'aujourd'hui. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas.
- Un peu de volonté, voyons! Prends exemple sur moi.
- Bel exemple en vérité! répliqua Bess. Un manteau, deux robes, trois paires de bas, un agenda en crocodile... C'est cela que tu appelles sans doute te dominer!
- Cairn est à vingt-cinq kilomètres environ. C'est la ville la plus proche, mais c'est trop loin encore! Je meurs de faim.
- Comme je ne veux pas avoir ta mort sur la conscience, dit Alice, guettons la première auberge routière qui nous paraîtra convenable.
Il ne faut jamais se faire du souci à l'avance.
Tu sais, en ce moment, on débauche plutôt que l'on n'embauche.
Tu as fait des choses plus difficiles que cela. Ne te déclare pas battue avant même d'avoir essayé.
Rassure-toi, papa, je n'ai pas l'intention de me transformer en parfumerie ambulante.