Que diable allais-je faire dans cette galère ? Je me permets aujourd'hui d'emprunter les mots de
Molière pour illustrer mon sentiment après la lecture de l'intégrale 2 de la chronique des Bridgerton, de
Julia Quinn. Les amateurs de romance vont encore me crucifier sur place avec leur légitime question : “Mais enfin pourquoi tu t'acharnes à en lire si tu n'aimes pas cela ?“ Pour la même raison que je n'abandonne que très rarement une lecture commencée : parce qu'on ne sait jamais !
On m'a déjà opposé des dizaines d'arguments, ne vous fatiguez pas à chercher. Il n'empêche qu'une romance, quand elle est historique, par exemple, et qu'elle s'intéresse à autre chose que les mamours nombrilistes et passionnés de ses deux héros, peut me plaire. Si, si, ça s'est déjà vu ! En l'occurrence, c'est complètement raté, mais il faut croire que, quand il s'agit de lecture, je suis d'un naturel optimiste. En outre, c'est aussi et surtout portée par la série de la brillante
Shonda Rhimes que j'ai commencé la saga, avouons-le.
Bref, on retrouve dans cette seconde intégrale deux autres des enfants Bridgerton, à savoir Benedict et Colin, dans leur quête du grand amour. J'ai été très déçue par l'une et l'autre histoire. La première n'est qu'une pâle copie du conte de Cendrillon. Très sincèrement, je n'ai pas vu l'intérêt, car je ne parle pas d'une revisite avec un quelconque apport, non, je parle d'une copie quasi conforme, avec la marâtre qui traite sa belle-fille comme une boniche, le gant à la place du soulier de vair, etc. … À quoi bon ? Dans la série, Benedict bénéficie au moins d'une ambiguïté qui lui donne de l'intérêt. Ici, rien.
Quant à Colin… Il n'a jamais fait montre du moindre intérêt pour Pénélope, mais voilà qu'elle a perdu dix kilos alors forcément, elle devient tout de suite beaucoup plus intéressante ! On s'aperçoit qu'elle a de magnifiques reflets dans les cheveux, des paillettes dans les yeux et j'en passe et des meilleures... En outre,
Julia Quinn a fait de lui un personnage puant de condescendance et de paternalisme. Au secours ! J'avais beau essayer de me dire qu'à cette époque, les femmes étaient considérées comme de petites choses fragiles, et bla bla bla, et bla bla bla, j'avais juste envie de lui taper dessus.
Mais que diable allais-je donc faire dans cette galère ? La première intégrale (Daphnée & Anthony) ne m'avait déjà pas emballée plus que cela, mais là, c'est la dégringolade. Cela se lit très vite heureusement, mais je crois que ce sera ma dernière excursion livresque du côté des Bridgerton et de
Julia Quinn. Quand je ne m'agaçais pas, je m'ennuyais ferme, et lorsque je regarde ma pile à lire, je me dis que j'ai bien mieux à faire.
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