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EAN : 9782070789047
84 pages
Joëlle Losfeld (31/12/2003)
3.82/5   51 notes
Résumé :
Et si, vers juin 40, Chimène se réincarnait, métamorphosée, en Luz, jeune réfugiée de la guerre d'Espagne, au milieu des ruines de la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon ? Et si Max, jeune fils de juge, devenait chaque soir son Rodrigue fou d'amour ? Et si, un de ces soirs, un ténébreux nommé Gérard remplaçait Max dans le rôle de Rodrigue et le cœur de Luz ? Et s'il promettait de revenir jouer Le Cid en Avignon, quand il serait devenu comédien ? Et si c'était Gérar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Un roman bien difficile à résumer, disons que Michel Quint se sert de son autre passion le théatre pour faire le terreau de ce roman. Luz, une jeune réfugiée espagnole se rève en Chimène et Max, le jeune fils du
juge lui en Rodrigue pour la belle. Nous sommes en Avignon, et la jeune femme va percevoir une forme de mirage dans lequel se trouve Gérard Philippe. L'acteur lui fait la promesse de revenir jouer un jour la fameuse pièce dans ce même lieu. Au grand dam de Max, follement épris de la jeune femme.
Le sujet peu paraitre ardu, ou mièvre suivant son humeur mais Michel Quint évite les écueils avec un le talent intimiste et vrai qu'on lui connait.
C'est un texte pour dire aussi l'amour du théatre, (que Quint enseigne) avec un hommage à l'une des figures mythiques du vingtième siècle : Gérard Philippe et à la non moins fameuse pièce "Le Cid". Un texte court mais délicieux comme le dit si bien le titre. Laissez-vous mener dans la cité des papes, le voyage vaut le détour.
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Un petit livret d'une soixantaine de pages.
Un synopsis du Cid révisé, modernisé, sans unité de temps d'espace et d'action, où l'histoire d'amour est revisitée et transcendée.
Un décor fabuleux, romantique à souhait, celui de la Chartreuse du Val de Bénédiction construite par le pape Innocent VI, ruiné dans les années 1940, dans lequel vit une cour des miracles : des gitans, qu'on appelle boumians en Provence.
Une Chimène qui ressemble comme une soeurette à la Carmencita, qui en a toute l'arrogance, la fière beauté et la séduction.
Un Rodrigue qui aura d'abord les traits de cet adolescent juif, Max Klein, dont le père Président de la Cour d'Assise condamna le père de sa dulcinée double meurtrier, puis celui d'un jeune comédien qui incarnera, plus tard, avec tant de grâce et de fougue un Rodrigue dont toute la gent féminine tombera amoureuse , et qui interprétera, effectivement, ce fier Rodrigue dans la Cour d'honneur du Palais des papes en 1951,et puis, comme nous sommes au théâtre, et qu'il faut encore plus d'intrigues et de péripéties, il y a ce un faux Rodrigue, un jeune homme réfugié , sosie de ce Gérard cannois , en transit à Villeneuve, et venant de la zone occupée par les Allemands.
Une écriture à contre sens du style en vigueur à la Comédie française, qui m'a gênée dans un premier temps, et puis happée par le récit, j'ai été subjuguée, emportée par cette histoire d'amour et de mort et l'originalité de cette adaptation.

Magnifique !


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Pro-di-gieux !!! Très court récit de 83 pages qui sont parfaites. Littéralement parfaites. C'est une histoire d'amour par procuration, une histoire durant une guerre qui est finalement secondaire, une histoire de confusion, de folie, de fuite, une histoire de sentiments qui surpassent toute condition. Une histoire de perte puis de perdition où nous lecteurs sommes perdus également, troublés, enchantés, amoureux de ces personnages décrits avec une grande émotion. On rit, on pleure, on vit... On meurt aussi. L'histoire de cette amoureuse du Cid, l'histoire de cet homme amoureux de cette amoureuse littéraire. L'histoire de cet amour à trois qui n'existe finalement pas. On est leurrés, tous comme ces héros d'un temps révolu. Michel Quint devient ce jour mon auteur français préféré.

L'écriture est magnifique, Quint s'est surpassé, on passe d'une poésie argotique à une poésie plus universelle. Les dialogues sont rares mais ciselés, précis. Les descriptions sont soignées mais pas trop présentes. La perfection.
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Max Klein, adolescent romantique comme Rodrigue, épris de beauté et de splendeur, rêvant d'un amour pur et éternel, donne chaque soir la réplique à une Chimène pleurant son amour impossible. Chimène fantasque, originale, bouillonnante, incarnée par Luz - gitane d'origine espagnole - réfugiée de la guerre d'Espagne ayant fui Barcelone. Elle ne connaissait que cette pièce de Pierre Corneille et ne voulait jouer que le Cid, à sa façon.

Malgré le feu et la violence verbale de leurs échanges théâtraux, Max était intimement persuadé que Chimène l'aimait. Il le sentait. Il le savait. le baiser fatidique était là, présent aux bords des lèvres, prêt à changer leur vie, à la métamorphoser. Ce baiser tant attendu, tant espéré par les deux amants improbables, jeunes, fougueux, intrépides et si sages. Mais l'histoire de France va se mélanger à la romance du Cid.
Lien : http://dunlivrelautredenanne..
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Malgré un début laborieux (les 30 premières pages, environ) qui a failli m'en faire abandonner la lecture, ce petit livre m'a finalement séduit. Il raconte une étrange histoire d'amour à trois qui commence en juin 40 dans les ruines de la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon : Max, un jeune homme, fils d'un juge, Luz, une jeune réfugiée espagnole au passé tourmenté et Gérard, un apprenti comédien qui passait par là. Qui sera le Rodrigue de cette Chimène ? Ce livre nous ménage quelques surprises.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Oui, j'écris ton histoire. Et celle des tiens. Des miens désormais. Parce que tu m'as dit sans rancoeurs ni haines le terrible des petites vies de rien, et de leurs théâtres intimes, que les mots sont de la chair, qu'il suffit de les écouter battre, bien au ras des émotions simples, et qu'ainsi tu m'as fait comprendre le métier d'écrire. Parce que avec du vif, sincère, sans fard, sans frime, ta vie dans tes paumes ouvertes, tu m'as dit aussi l'humanité nue. Pas l'idéale, celle des religions et des philosophies, ni la créature politique, mais celle qui a mal aux dents, qui essaie d'aimer à grande douleur et immenses espoir, malgré son gros nez, malgré la maladie, les préjugés, malgré les gloires savoureues et les bravos, la ballotée d'histoire, l'oubliée des guerres et des destinées jolies, la minuscule, celle qui trahit et tue, et celle qui a peur, l'innocente et l'héroïque ordinaire, celle qui veut enfermer l'univers dans son poing fermé et ne peut y tenir un papillon. Tu n'es plus, Max, tu as rejoint Luz et Amparo, et Gérard Philipe, quelque part dans le grand néant. mais je sais désormais le mal délicieux de Chimène des bas fonds, de Rodrigue des beaux quartiers, et que l'histoire de nous autres, hommes de peu, n'est que le malentendu d'un baiser attendu et jamais réclamé.
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Pourtant, je vous jure, monsieur, chaque soir, Max Klein, le fils du Président de la cour d'assises, et Luz, la gamine de chiffonniers, se faisaient face à deux pas d'ici, au milieu des décombres du monastère, grimpés sur les gravats de l'ancien réfectoire pontifical d'Innocent VI, effondré à ciel ouvert ...
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Et Luz se métamorphosait, mille ans d'Espagne corsetée dans sa voix, plein d'honneur offensé à fleur de peau, et du frisson, et des envies du nudité et les reins déjà cambrés ... Ensemble, ils ont raconté la vieille Espagne. [...] ... Et de ce jour, jamais plus Luz n'a repris avec moi ses représentations bricolées ... Relâche, monsieur, relâche, en l'absence du jeune premier ... ! J'étais devenu indigne de seulement donner la réplique !
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Bien sûr j'ai triché, je savais que vous étiez écrivain, je vous ai vu sortir de votre cellule... EN cueillant le jasmin, vous m'avez offert mon entrée, inespérée... Sinon j'aurais improvisé... Est-ce que j'ai été bon comédien pour une fois...? Est-ce que Luz aurait été contente de moi...? Ca n'a plus aucune importance. Maintenant que je vous ai conné ma petite représentation en entier, que vous m'avez accompagné dnas mon pauvre paradis dévasté, oui j'ai vécu, et eux aussi... Maintenant... Et nous vous en remercions...
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Attention, monsieur, aujourd'hui vous ne pouvez pas vous figurer, ais, à ces époques de juste avant-guerre, la Chartreuse était le fantôme du monument que vous visite cette après-midi, tout restauré, avec des odeurs de culture pour intellectuels et théâtre chic ...
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Vidéo de Michel Quint
Michel Quint vous présente son ouvrage "La Printanière" aux éditions Serge Safran éditeur.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2648663/michel-quint-la-printaniere
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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