Un petit livret d'une soixantaine de pages.
Un synopsis du Cid révisé, modernisé, sans unité de temps d'espace et d'action, où l'histoire d'amour est revisitée et transcendée.
Un décor fabuleux, romantique à souhait, celui de la Chartreuse du Val de Bénédiction construite par le pape Innocent VI, ruiné dans les années 1940, dans lequel vit une cour des miracles : des gitans, qu'on appelle boumians en Provence.
Une Chimène qui ressemble comme une soeurette à la Carmencita, qui en a toute l'arrogance, la fière beauté et la séduction.
Un Rodrigue qui aura d'abord les traits de cet adolescent juif, Max Klein, dont le père Président de la Cour d'Assise condamna le père de sa dulcinée double meurtrier, puis celui d'un jeune comédien qui incarnera, plus tard, avec tant de grâce et de fougue un Rodrigue dont toute la gent féminine tombera amoureuse , et qui interprétera, effectivement, ce fier Rodrigue dans la Cour d'honneur du Palais des papes en 1951,et puis, comme nous sommes au théâtre, et qu'il faut encore plus d'intrigues et de péripéties, il y a ce un faux Rodrigue, un jeune homme réfugié , sosie de ce Gérard cannois , en transit à Villeneuve, et venant de la zone occupée par les Allemands.
Une écriture à contre sens du style en vigueur à la Comédie française, qui m'a gênée dans un premier temps, et puis happée par le récit, j'ai été subjuguée, emportée par cette histoire d'amour et de mort et l'originalité de cette adaptation.
Magnifique !
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Oui, j'écris ton histoire. Et celle des tiens. Des miens désormais. Parce que tu m'as dit sans rancoeurs ni haines le terrible des petites vies de rien, et de leurs théâtres intimes, que les mots sont de la chair, qu'il suffit de les écouter battre, bien au ras des émotions simples, et qu'ainsi tu m'as fait comprendre le métier d'écrire. Parce que avec du vif, sincère, sans fard, sans frime, ta vie dans tes paumes ouvertes, tu m'as dit aussi l'humanité nue. Pas l'idéale, celle des religions et des philosophies, ni la créature politique, mais celle qui a mal aux dents, qui essaie d'aimer à grande douleur et immenses espoir, malgré son gros nez, malgré la maladie, les préjugés, malgré les gloires savoureues et les bravos, la ballotée d'histoire, l'oubliée des guerres et des destinées jolies, la minuscule, celle qui trahit et tue, et celle qui a peur, l'innocente et l'héroïque ordinaire, celle qui veut enfermer l'univers dans son poing fermé et ne peut y tenir un papillon. Tu n'es plus, Max, tu as rejoint Luz et Amparo, et Gérard Philipe, quelque part dans le grand néant. mais je sais désormais le mal délicieux de Chimène des bas fonds, de Rodrigue des beaux quartiers, et que l'histoire de nous autres, hommes de peu, n'est que le malentendu d'un baiser attendu et jamais réclamé.
Pourtant, je vous jure, monsieur, chaque soir, Max Klein, le fils du Président de la cour d'assises, et Luz, la gamine de chiffonniers, se faisaient face à deux pas d'ici, au milieu des décombres du monastère, grimpés sur les gravats de l'ancien réfectoire pontifical d'Innocent VI, effondré à ciel ouvert ...
Et Luz se métamorphosait, mille ans d'Espagne corsetée dans sa voix, plein d'honneur offensé à fleur de peau, et du frisson, et des envies du nudité et les reins déjà cambrés ... Ensemble, ils ont raconté la vieille Espagne. [...] ... Et de ce jour, jamais plus Luz n'a repris avec moi ses représentations bricolées ... Relâche, monsieur, relâche, en l'absence du jeune premier ... ! J'étais devenu indigne de seulement donner la réplique !
Bien sûr j'ai triché, je savais que vous étiez écrivain, je vous ai vu sortir de votre cellule... EN cueillant le jasmin, vous m'avez offert mon entrée, inespérée... Sinon j'aurais improvisé... Est-ce que j'ai été bon comédien pour une fois...? Est-ce que Luz aurait été contente de moi...? Ca n'a plus aucune importance. Maintenant que je vous ai conné ma petite représentation en entier, que vous m'avez accompagné dnas mon pauvre paradis dévasté, oui j'ai vécu, et eux aussi... Maintenant... Et nous vous en remercions...
Attention, monsieur, aujourd'hui vous ne pouvez pas vous figurer, ais, à ces époques de juste avant-guerre, la Chartreuse était le fantôme du monument que vous visite cette après-midi, tout restauré, avec des odeurs de culture pour intellectuels et théâtre chic ...
Michel Quint vous présente son ouvrage "La Printanière" aux éditions Serge Safran éditeur.
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Note de musique : © mollat
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