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Citations sur Une ombre, sans doute (8)

Les survivants d'Hiroshima, les hibakushas, ont eu des enfants et des petits-enfants qui portent aujourd'hui sur leur corps et au fond de leurs yeux les stigmates d'une explosion, avant leur naissance, qui a fait d'eux des monstres. Nous sommes tous des monstres issus de cataclysmes anciens. Moi, autant qui quiconque, je le sais désormais.
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Toinette a clos la question, le nez tout froncé d'envie de péter encore de rire, fait des clins d’œil à Rob qui se sent abandonné pire que chez lui, pas vraiment dépaysé. Évidemment manquent le mobilier Chippendale et le rituel des repas, mais ces gens-là sont définitif plein de préjugés d'une classe à laquelle ils n'appartiennent pas. Des montés-en -graine froussards et conservateurs de ce qu'ils ne possèdent pas, des petits bourgeois de vaudeville. Est-ce qu'ils s'aiment seulement ? Leur mariage est cimenté par leur portefeuille.
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Et je me force à commencer mon inventaire par mes propres trésors d'enfance... Vérifier mes promesses de l'aube, surtout celles que j'ai trahies... Tout le sanctifié par ma mère, des chaussons de bébé tricotés main aux bulletins trimestriels du lycée, mes vinyles, mes bouquins, savoir même si mes poèmes à la fille du garde-barrière ne traînent pas au fond d'un tiroir. Je grimpe à ma chambre et je n'examine pas, malgré la tentation, je bazarde les vieux shorts, les chemises petite taille, les cahiers de primaire, les 33 tours des Beatles, les Bibliothèque Verte, le Club des Cinq au diable, tout dans des sacs-poubelles. Surtout ne rien relire, ne rien respirer, ne pas laisser filer la mémoire anecdotique, remonter aux heures bleues, pas de nostalgie, pas de regrets, rien que du terrain préparé pour l'oubli. Ce qui était, à l'évidence aujourd'hui, me surestimer.
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Si j'écoute bien, au fond, dans le bureau à verrière où ma mère avait transporté son fourbi de couture, machine Singer et compagnie, après la fermeture de l'imprimerie, j'entends aussi l'aiguille piquer nerveusement les tissus, le tac-tac du moteur bidouillé par mon père sur l'engin à pédalier. Un jour, maman m'a dit qu'on faisait le même métier, que j'étais couturier en bâtiments, que je dessinais des robes de brique et de pierre. A l'époque, le compliment m'a paru braire, aujourd'hui il me touche, de ce qu'elle a pu me transmettre.
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Je laisse voleter et s'ordonner des mots lointains et proches, je m'écoute venir du fond du temps. J'ai cinquante-neuf ans depuis peu et je ne sais plus qui je suis. Sinon le roman d'inconnus en quête d'auteur. peut-être la littérature n'est rien d'autre que cela, un destin lu à rebours, corrigé, cette invention de soi qui devient la seule réalité. J'ai tiré une chaise vide à mon côté, vous n'avez qu'à vous installer.
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M'associer avec un espion ou un terroriste je ne pourrais pas....
Mais avec un écrivain,c'est différent...
Et elle souligne du doigt"Henri Beyle"
Même si je n'aime pas trop les romans de Stendhal.....
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Dire qu'elles se sentaient seulement vivre un sale époque serait mentir.Bien sur ,lOccupation,les filles et ma mère ne supportaient pas,les prisonniers envoyés dans les camps,le STO,les Boches à manger la laine sur le dos de l'occupé,la Gestapo,les hommes fusillés pour un oui pour un non,les Juifs déportés et gazés,brulés, et Heil Hitler,Heil Hitler.Mais on travaillait,on gagnait sa vie,on était amoureux,on chantait du Charles Trenet,on dansait,on riait,parce qu'on avait vingt ans et que c'était une façon de ne pas mourir.
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Pendant ces quelques jours du début d'été à Crécy, Augusta m'a fait le récit d'un épisode vécu vers la fin de la Seconde Guerre. Vécu, revisité par ses soins ? Peu importe, puisque ses mots ont suscité des choses. Elle s'est mis l'âme au net par ce qu'elle livrait d'elle, a ôté les housses des vieux meubles, écouté monter la rumeur des mondes anciens... Tout tenait en deux noms : Robs Wilson, l'Anglais, et Rainer Goetz, officier allemand, et un lieu, l'atelier de couture avec ses ouvrières, maman, papa... Les héros et les exploits de l'épopée familière, contée sans cesse par ma mère pendant mon enfance... Saut qu'Augusta n'a pas donné la même version..
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