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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un polar d'atmosphère, avec une veuve pas noire du tout.

Elle est rousse et pas du tout maléfique, c'est plutôt une jeune veuve de guerre délurée, journaliste artistique à la fin de la Première Guerre mondiale. Une femme qui abandonne le corset, raccourcit ses jupes et ses cheveux, une passionnée qui peut aimer sans être amoureuse.

C'est une période trouble propice aux arnaques, aux disparitions et aux usurpations d'identité, au trafic d'oeuvres d'art et aux magouilles d'agences matrimoniales.

C'est l'effervescence du quartier Montparnasse où on peut côtoyer Modigliani, Soutine et Picasso, rencontrer Cocteau ou André Breton.

C'est une aussi un cadre politique, l'attentat contre Clémenceau, la conférence internationale pour la paix, la timide reprise démocratique, la journée des huit heures, mais aussi la misère encore du manque de ravitaillement en nourriture et en combustible.

Un écheveau d'intrigue à démêler, mais surtout une ambiance d'époque à apprécier.
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Quint nous présente un Paris au lendemain de la première guerre mondiale. Bien que séduite par cette ambiance, je l'ai moins été par l'histoire. Nous suivons Léonie, veuve de guerre, qui fait la rencontre d'un marchand d'art... Marchand, grand mot, il mise plutôt sur des toiles mises en gage et dont il espère que le prix augmentera. Mais un jour, il disparaît... Léonie commencera alors une enquête pour tenter de comprendre ce qu'il est advenu de lui. Comme mentionné, j'ai apprécié le décor et l'ambiance.. le Montparnasse visité par des Modigliani, Cendras, et bien d'autres encore. Je suis restée plutôt neutre face à Léonie, personnage qui porte ce récit... Dommage. Une lecture en demi-teinte, mais que je suis bien contente d'avoir faite, tout de même.
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Michel Quint, comme beaucoup de Français, éprouve une certaine fascination, attirance-répulsion, pour les deux guerres mondiales qui ont meurtri son pays. Son best-seller Effroyables Jardins, dont j'ai vu l'adaptation ciné, évoquait certains retentissements de la Seconde Guerre Mondiale. J'ai lu pour ma part Un hiver avec le Diable qui parle de la France en reconstruction dans l'immédiate après-guerre.

C'est à l'immédiat après premier conflit mondial que nous convie ici l'auteur. Ces périodes du "juste avant" ou "juste après" sont toujours riches d'enseignement dans L Histoire... et propices à la création littéraire. D'abord parce que les historiens préfèrent souvent nous instruire du "pendant" et que le terrain est donc défriché pour la fiction. Ensuite parce que, plutôt que de faits historiques concrets, ces périodes nécessitent de rendre une atmosphère, un climat particulier, tâche à laquelle les auteurs ne rechignent pas à s'atteler.

Par rapport aux deux autres histoires, Quint s'attache ici beaucoup plus à évoquer les personnalités de l'époque, peintres (Soutine, Modigliani) auteurs (Cocteau, Breton, Gertrude Stein), politiques (Clémenceau, Blum). Il le fait par le prisme des "petites gens", qui sont toujours les héros de ses histoires. Mais ces "stars" sont malgré tout des personnages essentiels qui viennent interagir avec l'intrigue policière qui reste la colonne vertébrale de l'histoire. J'aime plutôt l'exercice qui consiste à faire intervenir des personnages historiques dans une fiction. On passera sur la petite invraisemblance que les héros côtoient facilement toutes ces célébrités, rendu plus crédible par les professions de journaliste et de reporter photo des deux protagonistes. On sera moins indulgent quand Léonie et Norbert se posent en devins de ce qui risque de se produire dans l'avenir, bénéficiant bien trop facilement de la connaissance de ce futur de l'auteur pour briller à moindre frais.

Heureusement, la petite musique de Quint fonctionne malgré tout cela de façon assez efficace. La relation tumultueuse entre les deux personnages d'enquêteur permet de retrouver la patte de l'auteur, assez difficile à définir mais bien reconnaissable. On a affaire à du polar roman, à l'image d'un Simenon avec ses maigrets, où l'enquête, même si elle sert de pivot, n'est pas forcément ce qui nous touche le plus. D'ailleurs l'auteur brouille tellement les pistes en mélangeant les noms des suspects et en nous empêchant de relier identités et personnalités, qu'on en vient à abandonner l'espoir de résoudre l'intrigue et qu'on se contente de se laisser porter par le style de Michel Quint, un petit cours d'eau agréable qui nous mène malgré tout à bon port, dans la résolution forcément étonnante du mystère installé.
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"11 novembre 1818. Alors que tout Paris fête la victoire, Léonie Rivière, jeune journaliste et veuve de guerre, tombe amoureuse d'Edgar Prouville, ancien combattant qui entend s'établir comme marchand d'art." Une 4e de couverture qui donne envie de rentrer dans le monde ambigu de cette bascule historique entre barbarie et modernité. "Veuve noire" a la prétention, selon l'éditeur (L'Archipel, 2013) de faire revivre avec une vérité rarement égalée le Paris des années folles dont Picasso, Breton, Modigliani et Cocteau sont les figures de proue... Prétention affichée, pas complètement aboutie à mes yeux. Il y a un peu trop de tout dans ce roman. le voyeurisme des mondains de l'époque qui se gargarisent de mots et de jugements péremptoires sur l'art, la liberté des moeurs qui explose, la politique de combat et surtout d'arrière combat. Il y a aussi le mouvement d'émancipation de la femme qui heurte mais se met en place, même dans la machisme persévérant. Il y a la course au scoop journalistique, l'avènement d'une police technologique, la lourdeur de la bureaucratie bien incapable de donner crédit aux histoires, versions et trahisons rapportées par les poilus qui s'en sont sortis.

Le livre est donc un peu vide-poche, vide-coeur, fourre-tout brouillon d'une époque qui ne l'était pas moins, ne sachant trop où elle allait et comment elle y irait. Les seules certitudes sont la pauvreté et la précarité des petites gens, l'ambiguïté des relations amoureuses de l'époque et la certitude que chacun doit se reconstruire un avenir sans trop savoir comment, tout en pensant que c'est par le négoce, les combines et l'argent-roi que la garantie du futur existera!

Un livre de Michel QUINT qui se lit facilement, mais dont l'écriture et la profondeur des thèmes abordés ne valent pas le trésor qu'est "Effroyables jardins" sorti en 2000, petit chef d'oeuvre du même auteur.
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Un prologue dont je me dis qu'il doit servir le livre. Une mise en place ou en bouche, en quelque sorte.
L'Armistice est là en ce novembre 1918. Il y a ceux qui fêtent la fin de la guerre et ceux, le plus souvent celles qui pleurent un mari, un fils, un fiancé un père mort. « En cet après-midi du 11 novembre 1918, Paris est un lendemain de fête qui a mal tourné. »
Léonie Rivière, trente ans, journaliste est veuve. « Quand elle se regarde dans le miroir, elle voit un petit tas de larmes séchées, l'illusion d'une femme dont la chair n'est que chagrin. » Son modèle : Colette et son amie Missy. Un vent de fronde, une envie de liberté lui font abandonner le corset qui lui enserre la taille. « Avant de passer son petit tailleur de drap anglais marine rayé de gris, longue jupe portefeuille à pattes, elle ôte son corset, reste ainsi seulement en camisole et dentelles, sous la veste croisée. A s'y sentir nue. En voilà bien des audaces d'homme qu'elle n'aurait pas osées il y a encore peu. »
Elle sent dans ses entrailles le manque et lorsqu'un bel homme, un peu peuple, un peu canaille se présente… Elle fond, surtout après deux verres de Cognac. Ah ! le vertige du plaisir retrouvé dans les bras d'Edgar !
Léonie n'en oublie pas pour autant son métier de journaliste. Elle force sa chance, surtout depuis qu'elle a fait la connaissance de Rameau, reporter photographe, ancien combattant gazé.
Un beau jour, le bel Edgar disparait non sans lui avoir laissé en garde quelques tableaux de peintres, qu'elle connait, Modigliani, Soutine… Léonie part à la recherche d'Edgar, enquête, avec Rameau, sur ces oeuvres qu'elle pense fausses.
Trame simple mais ne vous y fiez pas, Michel Quint sait ferrer son lecteur. Derrière l'intrigue, il y a le décor de Paris, plus en guerre mais toujours sous-alimenté. La grippe espagnole fait des ravages, les réunions préliminaires au traité de paix signent la défaite de l'Allemagne, le Montparnasse des artistes Cocteau, Breton, Gertrude Stein, Picasso, Modigliani est en ébullition…. Léonie symbolise ces femmes qui veulent s'émanciper, s'affranchir, se libérerent, surtout après avoir été les veuves noires, celles qui remplaçaient les hommes au travail. Une très belle peinture de cette époque
Un petit bémol, la fin un peu conventionnelle, mais ce n'est rien en regard de la plongée dans la fébrilité de cette époque que Michel Quint rend si vivante.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Le jour même de l'Armistice le 11 novembre 1918, Léonie Rivière, jeune veuve ayant perdu son Antoine de mari, mort au champ d'honneur sur le chemin des dames, erre dans les rues de Paris, tentant de capter les scènes d'allégresse afin d'écrire son article.

Depuis son veuvage, Léonie, qui doit bien gagner sa vie, se pique d'écrire. La jeune femme rêve de percer dans le journalisme et aux lendemains de la guerre, tous les espoirs sont permis.

Les veuves noires comme on les surnomme sont légion et leur avenir, bien sombre car les hommes revenus du front, vont reprendre leur place dans les usines, les bureaux… et la plupart d'entre elles, sans le sou, se mettent en quête d'un mari.

Le commerce des agences matrimoniales est donc florissant en cette période troublée mais Léonie, elle, n'en a cure. Elle rêve d'indépendance et de liberté. Elle va lâcher son corset, couper ses cheveux à la garçonne et prendre un amant en la personne d'Edgar Prouville, un ancien combattant et ex-garçon chez Boulier qui veut devenir marchand d'art.

Quand ce dernier disparaît, elle part à sa recherche, aidée de Rameau, un photographe de presse qui l'a fait embaucher dans son journal. Lui aussi est un ancien combattant et il arrondit ses fins de mois en faisant des portraits pour les agences matrimoniales.

En enquêtant sur le boom de ces agences, Léonie et Rameau vont faire bien des découvertes, notamment sur Edgar Prouville qui ne semble pas être celui que l'on croit.

Michel Quint, que je découvre ici, signe avec Veuve noire bien plus qu'un roman policier historique. Ce titre, s'il a une trame policière bien ficelée d'ailleurs, est davantage pour moi un roman d'ambiance qui nous promène dans le Paris de l'après-guerre et où l'héroïne, bourgeoise désargentée, fréquente la fine fleur de l'art de cette époque : Picasso, Modigliani, Breton, Foujita, Kiki de Montparnasse, Cocteau, Apollinaire, Gertrude Stein

Le roman est très bien documenté, franchement on s'y croirait.

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Lien : https://deslivresdeslivres.w..
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( 11/04/2015 )

La couverture est magnifique! Mais pour moi, l'histoire n'a pas tenu ces promesses et c'est avec regret... Avec les commémorations de la Grande Guerre, pas un éditeur n'a manqué le rendez - vous. Chacun publiant, les ouvrages à sa disposition sur le sujet ou ayant pour contexte l'après Grande Guerre.

C'est le cas de " Veuve noire " de Michel Quint, qui situe son intrigue dans le Paris des années folles. Dans ce tourbillon de joie qui signe la fin de la guerre, Léonie Rivière entend bien garder sa place en tant que femme active. Hors de question de revenir, pour les convenances, au statut de femme au foyer... Il est vrai que son défunt mari ne peut être considérer comme un obstacle, mais de là à dire que les hommes voient d'un bon oeil une femme exerçant un métier, il ne faut pas pousser!

L'atout de Léonie: Fréquenter le monde artistique de Paris et le Montparnasse des artistes! Une porte qui lui permet de se battre pour devenir journaliste. Imaginez ce monde au lendemain de la guerre, entre joie et crise économique, où se cautoient des artistes comme Picasso, Modigliani, Cocteau et des écrivains comme André Breton, Philippe Claudel...et bien d'autres. Un monde où les premiers "lieux de rencontres" se créent pour permettre à des âmes esseulées de trouver de bons partis en tout bien tout honneur... C'est ce monde que Michel Quint réussi à décrire avec brio...

Quant à son intrigue, elle ne m'a guère emballée... C'est dommage parce que l'idée de départ, à savoir un massacre dans une ferme au temps de la Grande Guerre, était un bon point de départ. Mais la suite de l'intrigue s'est perdue dans le dédale d'un style où les phrases ont perdus leurs points de ponctuation et où les phrases atteignaient des dimensions impressionnantes!

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Veuve Noire

Le roman à suspense n'est pas ma lecture habituelle.
Ce que j'ai aimé dans ce livre c'est l'atmosphère de l'après-14-18.
Les veuves de guerres nombreuses, trop nombreuses qui cherchent un nouveau compagnon, aimeraient garder une autonomie qu'elles ont acquise durement pendant la guerre.
Les hommes, ces soldats rescapés de l'horreur, voudraient eux aussi retrouver une vie dite normale.
Et comme toujours lors de conflits il y a les profiteurs, les opportunistes, ceux qui s'accommodent de la situation et peuvent faire fortune aux dépens des naïfs, des gens honnêtes.
J'ai aussi beaucoup aimé vivre dans le milieu artistique de cette époque y croiser toutes ces célébrités.
J'ai donc passé un bon moment de lecture.
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