AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782702184264
320 pages
Calmann-Lévy (05/01/2022)
3.4/5   43 notes
Résumé :
1983, Cali. Claudia a huit ans et aime follement sa magnifique mère, qui s’appelle aussi Claudia. Cependant, cette dernière ne lui retourne pas son amour. Elle n’aime pas non plus son mari plus âgé, qu’elle a épousé par défaut. Elle rêvait d’une vie glamour et se retrouve avec un propriétaire de supermarché chauve. Quand un beau jour, de retour d’un long voyage en Europe, sa belle-sœur lui présente sa nouvelle conquête, bien plus jeune, Claudia tombe sous son charme... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
3,4

sur 43 notes
5
2 avis
4
7 avis
3
8 avis
2
0 avis
1
1 avis
Nous sommes dans les années quatre-vingts en Colombie, dans la métropole de Cali située au pied de la cordillère occidentale du pays. Claudia, huit ans, grandit entre un père vampirisé par son travail de directeur de supermarché, et une mère dont, malgré tous ses efforts, elle n'obtient guère qu'une attention froide et distraite. Beaucoup plus jeune que son époux, cette jolie femme, issue d'une famille bourgeoise qui lui a refusé des études universitaires au nom de ce seul destin digne d'une jeune fille respectable qu'est le mariage, ne trouve un dérivatif à son ennui de mère au foyer que dans les pages de la presse du coeur. Jusqu'au jour où elle amorce une liaison, vite découverte, avec son jeune beau-frère. Tremblante, Claudia assiste à la colère de son père, puis à la dépression de sa mère, alors que le couple menace d'exploser. Pour sortir son épouse de son apathie, le père l'installe avec sa fille pour un séjour de repos dans une finca, au calme dans la montagne.


A partir d'une histoire extrêmement banale, mais racontée à hauteur d'enfant, Pilar Quintana réussit à nous happer dans une narration pleine de tensions et de menaces, menée par une fillette solitaire qui n'a que sa poupée préférée à qui confier ses peurs, mais aussi à protéger, comme bientôt sa mère, d'un environnement familial qui ne joue plus son rôle de cocon protecteur. Déstabilisée par les morts mystérieuses, accidents ou suicides, qui frappent par deux fois son entourage, l'enfant, témoin du mal-être maternel qu'elle absorbe comme une éponge, ne voit bientôt plus autour d'elle que dangers et motifs d'angoisse. Et tandis qu'avec inquiétude, elle observe sa mère s'étourdir de chimères, se lancer dans des initiatives toutes vouées à l'échec, pour finalement se replier dans l'inaccessible refuge de l'alcool et de la dépression, ses cauchemars semblent prendre de plus en plus forme dans la réalité, quand la colère transforme son père en un inconnu aux allures de monstre, quand leur maison pleine de plantes que l'on croirait toutes incontrôlablement volubiles devient une jungle étouffante, et quand autour de la finca, entre brouillards d'altitude, faune venimeuse et récits peuplés de fantômes, se creusent de vertigineux à-pics aux parapets absents ou défaillants.


C'est ainsi que, sous l'apparente simplicité de faits ordinaires, se dévoilent peu à peu, pour cette petite fille douloureusement et trop tôt arrachée à l'enfance, les sombres gouffres sur lesquels l'existence avance à pas de funambule, dans un fragile équilibre qu'elle réalise prêt à rompre à tout instant. Un récit aussi sobre que subtil, comme seuls savent en produire les auteurs de talent.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          818
Elle est à cet âge où la réalité, l'imagination et le rêve ont encore des frontières floues, aisément franchies. Et pourtant, son sens de l'observation est celui d'un être mature, que les expériences même limitées ont prématurément murie.

Ce qui hante ses cauchemars est cependant construit sur une histoire authentique, celle des deuils qui ont marqués les deux dernières générations de sa famille. Des morts précoces, laissant derrière elles des époux hagards et des orphelins ballotés. Or la mort rode encore autour d'elle, déclinée en suicide ou en accident. Est-ce pour cette raison qu'elle anime d'une vie imaginaire la poupée qu'elle ne quitte pas, autour d'une jungle domestique qui envahit l'espace familial ? Les craintes se focalisent sur ses propres parents et surtout sa mère, dépressive et malheureuse en ménage.

Cette enfant qui ressent en permanence un profond sentiment de solitude, et une fascination pour la mort dans le contexte d'une famille éprouvée par les disparitions, devrait sans aucun doute solliciter les réserves d'empathie de circonstance. Et pourtant, la magie n'opère pas . Est-ce lié à l'écriture qui laisse à distance les sentiments ? Est-ce une conséquence de la traduction ? Dès le départ le style semble maladroit et cela ne contribue bien entendu pas à engendrer la compassion.

Découverte de cette autrice colombienne qui est l'auteur de huit livres dont deux, y compris le présent ont été traduits en français.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          680
Tout le talent de Pilar Quintana apparaît dans sa façon de raconter une histoire, sans pathos, mais de manière tellement précise que j'ai eu envie de tourner les pages de Nos abîmes pour en savoir plus, pour comprendre ce qui se jouait entre les personnages. Envie de tourner les pages d'un roman plutôt contemplatif, curieux, non ?
Claudia raconte l'histoire de sa famille, de ce qu'elle en a compris alors qu'elle avait huit ans : son papa qui travaillait beaucoup au supermarché dont il était le propriétaire, sa jolie maman, plus jeune que papa, qui fait du mieux qu'elle peut (pas vraiment beaucoup) pour s'occuper de sa fille, entre son jardin de plantes et ses magazines. Sa maman retrouve le sourire quand elle rencontre Gonzalo, mais son entourage réalise vite ce qui arrive et intervient, elle passe désormais son temps au lit à feuilleter ses magazines.
La deuxième partie voit Claudia grandir trop vite, la famille est entourée d'abîmes, au sens propre comme au figuré. L'angoisse monte pour le lecteur qui pressent un drame.
La troisième partie montre le retour à la normale, ou plutôt au statu quo.
J'ai aimé que l'intrigue ne se concentre que sur un seul thème de l'histoire, au point de le faire sentir et ressentir.
Merci à NetGalley et aux éditions Calmann-Lévy pour cette lecture.

Lien : https://dequoilire.com/nos-a..
Commenter  J’apprécie          460
La couverture colorée, particulièrement attirante m'a fait choisir ce roman comme première lecture de l'année.

J'ai fait la connaissance de Claudia, fillette intelligent et éveillée qui vit en Colombie avec ses parents dans une maison très moderne, entourée de fleurs et plantes envahissantes, le transformant en véritable jungle.
Claudia vit avec sa mère qui porte le même prénom qu'elle. La fillette n'a de cesse d'attirer son attention, en vain. Uniquement préoccupé de sa précieuse personne, elle passe ses journées à feuilleter des magazines et à s'occuper de ses plantes.
Le père, directeur de supermarché est rarement à la maison et ne semble pas concerné par les problèmes domestiques bien qu'il adore sa fille.
Claudia s'ennuie, alors elle observe, elle écoute, elle se fait son opinion sur des sujets qui ne sont pas de son âge.
A 8 ans, elle a des idées précises sur la mort et les destins tragiques qu'elle découvre sur le papier glacé des magazines people qui accrochent son regard. La mort de la princesse de Monaco et de Nathalie Wood lui cause une peine infinie.
Lorsque maman Claudia s'enfonce dans la dépression après le départ soudain de son amant, la fillette se retrouve encore plus seule.
Paulina, sa poupée, est témoin de ses observations, de ses questionnements, de ses peurs. Elle lui raconte tout comme à la meilleure amie qu'elle aurait aimé avoir.

Bon, j'arrête, je ne voudrais pas vous faire pleurer sur cette histoire qui n'est pas vraiment triste.
Nous observons une fillette adorable, courageuse, curieuse, intelligente.
J'ai aimé la suivre dans ses promenades
L'auteure donne une grande place à mille petites choses qui mises bout à bout font le quotidien de l'enfant et meublent sa solitude.

« J'observais les fourmis qui rampaient sur les troncs et les oiseaux qui se perchaient sur les branches. Je cherchais des nids. Je poursuivais les sauterelles et les papillons. Je chassais les grenouilles qui vivaient sur mes plantes, sous les feuilles, je les gardais un moment prisonnières puis je les relâchais. »

J'ai aimé cette histoire douce-amère, servie par une écriture poétique et précise.
L'auteure donne une foultitude de détails sur les lieux, les maisons, les paysages, les conditions météo.
Ces personnages sont minutieusement décrits
Ce livre ravira les amateurs de lectures contemplatives.

J'ai passé un excellent moment avec Claudia, même si la fin m'a semblé un peu trop abrupte.

Merci à NetGalley et aux Editions Calman-Levy
#Nosabîmes #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          350
Cap sur Cali, en Colombie, en 1983, où nous faisons la connaissance d'un couple, plutôt mal assorti et de leur fille de huit ans Claudia.

Ils ont presque vingt ans d'écart et leur mariage relevait plus de la raison que de l'amour, en tout cas lui était bien plus amoureux qu'elle. Il est propriétaire d'un supermarché, gagne bien sa vie, alors qu'elle s'ennuie : les heures s'écoulent au rythme de la lecture des magazines people. Claudia qui, entre parenthèses, se rend bien compte qu'elle n'a que peu d'importance pour sa mère, qui lui a dit qu'elle ne voulait pas d'enfant !

Elle trouve un peu de tendresse auprès de sa tante, la soeur de son père qui décide de faire un voyage mystérieux en Europe et les informe au retour qu'elle a épousé Gonzalo, bellâtre tout en muscles, bien plus jeune qu'elle.

Il arrive ce qui devait arriver : Gonzalo et Claudia-mère deviennent amants et finissent par se faire prendre en flagrant délit. Exit Gonzalo, mais où est-il parti, Claudia parfois imagine que son père est responsable de la disparition. La mère sombre dans la dépression…

Cette famille avait tout pour me plaire : la grand-mère paternelle de Claudia est morte en couches, faisant d'emblée du bébé un criminel aux yeux du père qui va les abandonner aux grands-parents, et lorsqu'il les « récupèrent » il va se montre cruel avec le père de Claudia. On est donc dans le registre de l'abandon, et du côté de Claudia-mère, ce n'est guère plus chaleureux…

L'histoire est racontée, au jour le jour, ou presque par la petite fille, âgée de huit ans, avec une inversion des rôles, puisque c'est elle qui veille sur sa mère, essaie de capter un peu d'attention, en vain, dépression ou auto-centrisme, on ne sait plus très bien. Toujours est-il que les morts, les suicides et les abîmes de chacun vont prendre une place importante dans le récit. le tout sur fond de Grace Kelly, Natalie Wood et d'autres personnes au destin tragique.

Encore une fois, je suis restée sur ma faim, car l'auteure a trop tutoyé la romance avec ce récit qui aurait gagné à plus de profondeur. Seule, la petite fille a réussi à me convaincre, mais les adultes sont vraiment trop défaillants et ne tirent jamais de leçon de ce qui leur arrive. Les déceptions s'enchaînent décidément. La fin est étrange et laisse un goût d'inachevé.

Je voulais découvrir l'écriture de Pilar Quintana dont on a beaucoup parlé du roman précédent « La chienne » que je lirai peut-être un jour pour ne pas avoir de regrets.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Calmann-Levy qui m'ont permis de découvrir ce roman et la plume de son auteure.

#Nosabîmes #NetGalleyFrance !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          350


critiques presse (1)
LeMonde
15 janvier 2022
Une histoire d’adultère, vue par une fillette, bascule du côté du cauchemar. Subtil roman de l’écrivaine colombienne.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Cette nuit-là, le sommeil ne m’a pas emportée et je n’ai pas non plus réussi à sombrer dans les profondeurs, là où tout est doux et où l’on se coupe du monde, mais je suis restée dans les limbes, ce qui s’apparente à dormir éveillée, piégée dans le minuscule espace entre mes paupières fermées et mes yeux.
Commenter  J’apprécie          286
Quand je rentrais de l’école, je la trouvais au lit avec un magazine. Je déjeunais et elle feuilletait les pages. Je faisais mes devoirs et elle feuilletait les pages. Je regardais Sésame Street et elle feuilletait les pages. 
Commenter  J’apprécie          130
Tous mes morts, ai-je pensé. Si ceux de mon père se trouvaient dans ses silences et ceux de ma mère s’incarnaient dans les plantes de la jungle, alors, les miens étaient dans les feuilles sur le point de tomber.
Commenter  J’apprécie          90
Dans l’appartement, tant de plantes coexistaient qu’on le surnommait “la jungle”.
Le bâtiment semblait extrait d’un vieux film de science-fiction. Des formes plates, des surplombs, beaucoup de gris, de grands espaces ouverts, de larges fenêtres. 
Commenter  J’apprécie          60
Je suis un peu ennuyée pour rédiger quelques mots pour ce roman.
J'ai beaucoup mieux aimé les deux premières parties où la tristesse est moins présente et ou je me suis plue à faire connaissance avec notre héroine qui découvre la vie avec ses joies et ses tristesses.
Ce roman est très sombre à l'image du monde de la dépression nerveuse .
Le décor aussi est très austère que de falaises que d'abîmes.
Quelques citations sur la vie que j'aurai du relevées
Le positif la jungle les plantes qui font le bonheur de quelques unes et qui omme tous êtres vivants peuvent se sentir dépérir.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Pilar Quintana (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pilar Quintana
Présentation du roman "Nos abîmes" de Pilar Quintana
Les montagnes d'Orient sont le théâtre de mille et une histoires. Il y a ceux qui veulent en dompter les sommets, ceux qui tentent d'y survivre, ou ceux qui cherchent à les fuir. Dans la peau d'une alpiniste, d'une panthère, d'un berger ou d'un caravanier, Louis Meunier nous conduit des monts irakiens aux confins de l'Afghanistan, des lignes de crêtes du Pamir aux versants de l'Himalaya.
Saisie par une plume poétique, la beauté sauvage des montagnes, sublimes et impitoyables, répond à la brutalité des existences.
Un extrait à lire sur : https://calmann-levy.fr/livre/nos-abimes-9782702184264
+ Lire la suite
autres livres classés : littérature colombienneVoir plus
Notre sélection Littérature étrangère Voir plus

Autres livres de Pilar Quintana (1) Voir plus



Quiz Voir plus

Les classiques de la littérature sud-américaine

Quel est l'écrivain colombien associé au "réalisme magique"

Gabriel Garcia Marquez
Luis Sepulveda
Alvaro Mutis
Santiago Gamboa

10 questions
348 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature sud-américaine , latino-américain , amérique du sudCréer un quiz sur ce livre
$$$$
¤¤¤¤¤