Un couple s'enlace sur la couverture de cette bande dessinée et dévisage le lecteur sans animosité, mais sans curiosité non plus. Étrange couple dont l'un des membres est le chauffeur d'un bus brésilien lancé vers une destination inconnue.
Curieux voyage d'ailleurs que cette lecture d'«
Âmes publiques », recueil de petites bandes dessinées qui mettent en avant des tranches de vie de Brésiliens issus des classes populaires, des années 1950 à aujourd'hui : une couturière qui aurait aimé déménager de chez elle, des footballeurs à l'ascension plus ou moins contrariée, un compositeur de samba, ou encore un conducteur de camionnette qui commet un homicide involontaire…
Autant d'instantanés qui racontent le Brésil des basses classes, avec ses obsessions qui le traversent et le façonnent, le foot bien sûr, mais aussi la religion.
Cela aurait pu être intéressant de découvrir un autre pays, avec d'autres coutumes ou manières d'envisager la vie ; cependant, la narration de ces histoires est étrange : certaines n'ont pas de début, comme si elles avaient déjà commencé sans attendre le lecteur, ou alors elles n'ont pas vraiment de fin, voire même d'intrigue. Qu'a voulu raconter
Marcello Quintanilha ? A part faire un tableau éparpillé de ses compatriotes, je n'ai pas réussi à le déterminer, si bien qu'il m'a été assez difficile de m'intéresser à ces historiettes sans fil conducteur. Je n'ai en plus pas été aidée par un dessin que j'ai trouvé assez laid…
Ce trajet brésilien n'aura donc pas été une réussite, à mon grand regret.