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sur 140 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ils rivalisent d'imagination, ces contes, avec un arrière-plan toujours
macabre, mais sans être gore. La funeste réalité est nimbée d'un voile de mots qui la rendent lisibles même pour des âmes sensibles.

Plongez-vous avec des frissons dans cet univers où l'on côtoie un amateur de cocktail agrumes-hémoglobine, un évêque qui éprouve chaque matin des difficultés pour savoir où son âme est allée se nicher, un jeune homme au tympan hypersensible à ce qui peut se dire de lui, ou des collectionneurs de marées noires.

Si les miroirs révèlent des secrets d'alcôves, la musique envahit des territoires qui ne lui sont pas normalement dévolus, au gré de l'imagination d'un créateur d'instrument démoniaque. Avez-vous déjà imaginé l'odeur de chaque note et ainsi quel fumet peut se dégager d'une oeuvre musicale complexe? A moins que la Tour Eiffel ne sache chanter!
Et d'autres surprises sonores vous attendent.

Puis arrivent les histoires de contrats, pour le moins originaux : dirigés contre le commanditaire lui-même, ou visant un enfant diabolique, ils peuvent avoir des effets collatéraux non prévus à la manière d'un battement d'aile de papillon.

Les récits font apparaître un personnage récurrent, Pierre Gould, original qui s'intéresse aux écrivains méconnus , puis se livre dans de très courtes histoires révélant sa personnalité extravagante

Après d'autres nouvelles très inventives, le recueil est clos par un récit botanique qui n'est pas le plus innocent

Le rythme de narration est soutenu, il n'est donc pas possible de s'ennuyer en parcourant l'ouvrage, et l'on passe un bon moment dans des sphères où la fiction et la réalité se mêlent adroitement pour mieux égarer le lecteur en brouillant les repères

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« Contes Carnivores » est un livre de petites histoires originales. Il y a dans le livre quelque chose de macabre, où soit les histoires, soit les personnages ont toujours des caractéristiques inusuelles, dans lesquelles, néanmoins, le lecteur se reconnait ! le personnage que j'aime plus qu'autres est Pierre Gould : un homme sarcastique et ingénieux, un peu comme son auteur Bernard Quiriny, qui fait face à la vie avec ironie. Les livres de Quiriny sont très intéressants car il utilise un style recherché et des détails vaguement surréalistes. Une vraie rareté littéraire pleine de fantaisie !
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Contes Carnivores de Bernard Quiriny : "si ces faits stupéfiants sont réels, je vais devenir fou. S'ils sont imaginaires, je le suis déjà, p17."


Cette phrase affichée en prologue, est une sorte d'avertissement au lecteur, ainsi bien alerté, celui-ci va pouvoir en toute innocence déguster l'apéritif de la 1ère nouvelle, fait de jus d'orange rehaussé d'un peu de sang,.

Pour ce banquet 5ème république, 12 plats et un dessert, il lui fallait trouver les meilleurs chefs, pour mourir de plaisir à chaque recette.

Or, Bernard Quériny s'ennuie dans son job à Chronic'Art, pour donner un peu de tranchant à ses nouvelles, il eu l'idée de susciter des vocations artistiques d'assassins, des vocations estimables « d'esthètes » en meurtres, donc des gens utiles travaillant à l'ombre de la poésie et des bons sentiments.
Les souvenirs d'un tueur à gages illustrent la beauté formelle de certains crimes, "de ce chef d'oeuvre, autoportrait, je ne pouvais leur révéler que j'en étais, le co-auteur".


Les assassins se succèdent, mais pas seulement, Bernard Quériny nous joue des intermèdes musicaux étranges, à se laisser berner par des légendes joyeuses et improbables, comme les recherches sur les parfums que dégagent certaines musiques, le quatuor à corde de Debussy en sol mineur imprégné, par exemple des odeurs de chêne et de mousse.

Ainsi de marées noires (via l' association des amoureux des pâtissons et des bulles de mazouts), en quiproquopolis parlé par les Yapous, ce voyage extraordinaire où le dévoué Pierre Gould nous accompagne , on finit le périple par ces plantes gloutonnes, joyaux de terreurs, les préférées parait-il de Bernard Quériny.
Bernard Quériny a choisi comme titre, à son carnet de voyage, « Contes carnivores », en hommage à Latourelle immense botaniste qui le premier à identifié et mis en valeur ces plantes carnivores capables de dévorer insectes ou petits animaux, broyés et digérés à l'ombre de leurs pétales meurtrières.


Ce festin meurtrier en 14 tableaux se termine par la disparition brutale du chercheur point d'orgue à tous les mystères encore non élucidés, comme en échos aux travaux de Enrique Vila-Matas sur L Histoire générale du vide (auteur de la préface).

Petit opuscule à emporter en voyage, au cas où vous trouviez un oeuf peint par Armand, ou une plante farouche ou une étrange musique au parfum indélicat...
Ce petit cadeau revigorant devrait vous faire des nombreux amis(es).


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Ils rivalisent d'imagination, ces contes, avec un arrière-plan toujours
macabre, mais sans être gore. La funeste réalité est nimbée d'un voile de mots qui la rendent lisibles même pour des âmes sensibles.

Plongez-vous avec des frissons dans cet univers où l'on côtoie un amateur de cocktail agrumes-hémoglobine, un évêque qui éprouve chaque matin des difficultés pour savoir où son âme est allée se nicher, un jeune homme au tympan hypersensible à ce qui peut se dire de lui, ou des collectionneurs de marées noires.

Si les miroirs révèlent des secrets d'alcôves, la musique envahit des territoires qui ne lui sont pas normalement dévolus, au gré de l'imagination d'un créateur d'instrument démoniaque. Avez-vous déjà imaginé l'odeur de chaque note et ainsi quel fumet peut se dégager d'une oeuvre musicale complexe? A moins que la Tour Eiffel ne sache chanter!
Et d'autres surprises sonores vous attendent.

Puis arrivent les histoires de contrats, pour le moins originaux : dirigés contre le commanditaire lui-même, ou visant un enfant diabolique, ils peuvent avoir des effets collatéraux non prévus à la manière d'un battement d'aile de papillon.

Les récits font apparaître un personnage récurrent, Pierre Gould, original qui s'intéresse aux écrivains méconnus , puis se livre dans de très courtes histoires révélant sa personnalité extravagante

Après d'autres nouvelles très inventives, le recueil est clos par un récit botanique qui n'est pas le plus innocent

Le rythme de narration est soutenu, il n'est donc pas possible de s'ennuyer en parcourant l'ouvrage, et l'on passe un bon moment dans des sphères où la fiction et la réalité se mêlent adroitement pour mieux égarer le lecteur en brouillant les repères

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Très belle découverte avec ce court livre de nouvelles assez unique en son genre.
Prenez un peu de l'imagination de Marcel Aymé. Poussez sur l'absurde. Assaisonnez le tout avec un peu de cynisme et de provocation, n'oubliez bas un brin de poésie et une pincée de folie et vous obtiendrez un Conte carnivore.

A lire les critiques publiés sur cet ouvrage, il semble qu'il faille une certaine forme d'esprit pour gouter à cette littérature. Vous n'aimez pas? Moi j'adore!

Sans tout dévoiler, je ne prendrais qu'un exemple. La tribu des Yapous prénomme les enfants par des pronoms personnels, du type Tu ou Toi. Evidemment ça rend la compréhension plus compliquée. Si cette idée vous enchante, vous êtes mûrs pour lire Quiriny!
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Un peu de tout, dans ce recueil de 14 nouvelles. du très très très bon... et du à peine passable, en ce qui me concerne. J'ai eu l'impression à plusieurs reprises que Bernard Quiriny rendait hommage à ses prédécesseurs plutôt qu'il n'écrivait des nouvelles, tant les références sont nombreuses, les emprunts ou les clins d'oeil fréquents. Si on est parfois tenté de penser à Thomas Owen, ou à Sheridan le Fanu, c'est en fin de compte vers les surréalistes et Borges que l'on doit regarder.

Le recours à des mécanismes "l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours" est fréquent dans les romans gothiques aussi, c'est pour cela que j'ai parfois pensé à Henri James, Le Fanu, Ray... mais Quiriny prend tout de suite la tangente vers le non-sense et l'abscons. Parfois, mal maîtrisé car trop proche de ses références, de ses sources.

Commençons par la préface, lue voici longtemps et qui m'a longtemps fait penser à un pastiche de Vila-Matas par Quiriny... c'est dire.
- Sanguine lorgne vers la nouvelle gothique, très bel hommage, plein de spleen.
- L'épiscopat d'Argentine, où l'évêque possède deux corps, est plein de mystère et de fantômes, d'ombres et de doux frissons, j'ai adoré (mais moins que Sanguine).
- Qui habet aures, où le personnage central entend ce que l'on dit de lui à de grandes distances, est amusante, pose la question du rapport à autrui et de son propre comportement... et conclut en un pied-de-nez assez attendu.
- Quelques écrivains, tous morts, m'a ennuyé... (désolé)
- Quiproquopolis, sur une tribu amazonienne dont le langage est incompréhensible, m'a très vite gêné pour ses invraisemblances mal couvertes par un vernis scientifique.
- Marées noires où des tordus aiment les épanchements pétroliers qui suivent les naufrages, aurait pu être très forte, mais la langue trop travaillée manque de la spontanéité requise (même si le thème est intéressant).
- Mélanges amoureux est un délicieux moment de surréalisme adultérin... je n'en dis pas davantage.
- Chroniques musicales est un compendium de textes courts dont certains sont plutôt bons, mais c'est très inégal.
- Souvenirs d'un tueur à gages aussi, et également peu original.
- le carnet, où un écrivain en herbe vole le carnet de notes d'un auteur aguerri, est magnifique de cynisme et de second degré, belle refléxion sur la création.
- Extraordinaire Pierre Gould comme les Chroniques et les Souvenirs...
- L'oiseau rare est inquiétant, de nouveau lorgnant entre gothique et surréalisme, à la Cronenberg... un très bon texte.
- Une beuverie pour toujours présente les caractéristique que je n'aime pas de "récit dans le récit", où quelqu'un raconte ce qui lui a été raconté, façon "récit dans le récit"... cela alourdit le récit et n'ajoute rien à l'histoire, qui est -par ailleurs- originale.
- Contes carnivores, idem... sur une bonne histoire (pas spécialement originale, mais qui tient la route), Quiriny alourdit le récit en travaillant inutilement la forme...

C'est mon commentaire principale, au-delà d'idées à l'originalité parfois douteuse, mais ce n'est pas spécialement grave, il y a un travail sur la forme qui alourdit inutilement le récit, au lieu de le dynamiser. Cela manque de dynamique, et souvent d'atmosphère. A trop vouloir montrer ses sources et références, on en perd le lien avec le récit, qui est quand même la chose principale... dirais-je en guise de conclusion.
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Voilà un auteur parmi ceux qui me font penser que je ne connais rien du tout à ce qui s'écrit dans les pays limitrophes. Un recueil de nouvelles, pourquoi pas, c'est un genre que j'aime goûter de temps à autres. le premier texte m'a laissée un peu sur ma faim, ou ma soif, vu le sujet… Une femme qui se laisse peler telle une orange, l'image formée n'était pas très ragoûtante. Les nouvelles suivantes m'ont plu davantage, elles aussi sous le signe de l'étrange et du fantastique. Des situations quotidiennes passent en quelques lignes de l'autre côté, dans un ailleurs où le bizarre ne l'est plus tant que ça.
Toutefois, on ne se lasse pas de schémas répétitifs, ou de formes trop semblables, car certains textes se font journal intime, correspondance ou articles de presse, un dénommé Pierre Gould réapparaît ici où là, des incursions en Amérique du Sud ou en Europe centrale apportent un peu de dépaysement.
C'est très fin, plein d'érudition et bien écrit, je me trouve plutôt séduite, donc, et pour une fois, la quatrième de couverture n'exagère pas en évoquant Marcel Aymé, j'ai retrouvé là quelque chose du plaisir rencontré à la lecture du Passe-Muraille et autres nouvelles. Quant à Borges, je suis incapable de comparer, ne l'ayant jamais lu ! Il ne me reste qu'à mettre mon nez dans un roman de Bernard Quiriny pour voir si la magie subsiste.
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Quand on parle de Quiriny, il y a plusieurs noms qui reviennent. Ce sont de bonnes comparaisons ou notes d'influence, et les parallélismes s'expliquent tout à fait. En lisant Contes Carnivores, on pense à Thomas de Quincey pour le renversement des repères traditionnels ; à Marcel Aymé pour l'irréalisme poétique ou encore à Borgès grâce à l'érudition créatrice. En bref, une très agréable lecture, dans une langue soignée (l'ouvrage a d'ailleurs remporté le prix du style 2008).
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Je vais simplement vous raconter une petite anecdote pour vous donner l'envie de dévorer les contes carnivores de Bernard Quiriny. Un recueil exquis d'histoires courtes très déroutantes, bien écrites et faisant montre de l'imagination pantagruélique de l'auteur. J'avais commencé le livre depuis quelques temps et étais prise d'une envie fébrile de le partager mais je n'avais que mon frérot sous la main. Rivé à son ordinateur portable, un smartphone sur le bureau, un iphone á la main, il sauvait une fois de plus le monde depuis son clavier… Je m'aventurai pourtant à interrompre ce superman des temps modernes.

– « Frérot, il faut à tous prix que tu lises ce bouquin, il est super »
– « Un livre ? Tu sais bien que je ne lis pas, je n'ai jamais aimé lire » (oui, l'homme est d'une espèce de cool geek, espèce bien répandue en ce 21ème siècle)
– « Mais vraiment c'est super bien, tu devrais le lire »
– « Pas envie ni le temps de lire un livre, a fortiori un livre qui s'appelle contes carnivores, désolé »
– « Bon, je t'en lis une petite histoire »
– « Purée, j'ai 25 ans, tu ne vas pas me lire un conte quand même ! »
– « Aller… »

Faisant fi de sa mauvaise volonté, je commençai à lire en page 31 l'histoire de l'Evêque de San Julian, une histoire haletante d'évêque à plusieurs corps. Frérot faisait semblant de continuer à pianoter sur son ordinateur mais je cru déceler un ralentissement de la fréquence des cliquetis. Lorsque en plein milieu de l'histoire, l'oeil malicieux, je fis mine d'arrêter de lire en lui disant « je vois que cela ne t'intéresse pas, j'arrête, désolée de t'avoir embêté » ; mon cadet me lança un regard mi-noir mi-désespéré et répliqua : « maintenant que tu as commencé, tu ne vas tout de même pas arrêter !!! »

Depuis, chaque fois que je sors le livre (je fais un peu exprès de le sortir quand il est dans les parages), mon frérot se rapproche, s'installe confortablement, et me dis, l'air de rien : « je ne fais rien là, tu peux lire fort si tu veux, ça m'occupera ». Je souris intérieurement et reprends ma lecture à voix haute.
Lien : https://kalalou.wordpress.co..
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Voilà des nouvelles aussi "extraordinaires" que celles d'Edgar Allan Poe. Fantastiques et souvent absurdes, ces contes n'hésitent pas à détourner les mots et contourner toute logique. Drôles et intelligents, on y retrouve une femme-orange qui se laisse éplucher par son amant, un homme qui entend tout ce que les gens pensent de lui, un homme amoureux d'une plante carnivore... et surtout l'étonnant Pierre Gould, personnage récurrent dont on suit les excentricités au cours du récit. Avec une pointe de cruauté, l'auteur s'amuse à se jouer des mots et de nos certitudes. A déguster lentement.
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