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Citations sur Le village évanoui (18)

La plupart des gens n'ont au fond aucune raison d'être malheureux, pensait-il; ils ne le sont que parce qu'ils regardent au loin, apprenant ce qu'ils ne devraient pas savoir. Une cause du malaise contemporain était le ressentiment et l'envie qu'inspirait aux humbles le spectacle télévisé de la richesse et du luxe.
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"J'étais un boulimique d'informations, et l'absence d'accès à Internet ou à la télévision m'a terriblement frustré. Je me morfondais chez moi en pensant à ce qui s'était passé dans le monde, et que nous ignorions.
Peut-être le Président était-il mort dans un attentat ? Peut-être les banques avaient-elles fait faillite ? Un film remplissait les salles de cinéma que nous ne verrions pas, un livre inconnu de nous faisait polémique...
Il m'a fallu des mois pour me sevrer.
A présent, je ne ressens plus le manque, mais je songe parfois à tout ce dont nous sommes privés.
A la vie qui continue sans nous, à l'Histoire dont nous sommes sortis."
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tel est l'animal humain : le monde se renverse sous ses yeux et, après un moment de stupeur, il reprend le cours de sa vie comme si de rien n'était. La surface des eaux se referme toujours.
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Puis j'ai réfléchi. Nous ne pouvons plus exfiltrer nos épaves mais, inversement, aucune marchandise ne rentre ; donc, nous ne produirons d'ordures qu'à partir de ce que nous possédons. Ensuite, ne pouvant plus se procurer d'objets neufs, les Châtillonnais vont acquérir des habitudes de recyclage, et cesser de tout jeter sans faire attention. Dans le contexte où nous sommes, la moindre vieille friteuse, le moindre baril de lessive vide prend une valeur d'usage immense. On abandonnera moins, on réparera plus.
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Qu'était devenu le monde, de l'autre côté de ce mur? Un trou noir. A moins que la vie là-bas ne continuât (..) Comment savoir? Il sourit, et songea : "Le temps du monde infini recommence".
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Enfin, l'agriculture absorbera quantité de déchets biodégradables, en vue de fertiliser la terre.
Bref, j'en ai conclu qu'une gestion intelligente, doublée d'une bonne campagne d'éducation, nous éviterait de mourir dans une poubelle.
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L’oisiveté, si contraire aux habitudes, devint une passion. On voyait sur les seuils des maisons leurs habitants immobiles, pétrifiés, incapables de la moindre activité. S’il faisait trop froid, ils rentraient, se réchauffaient en brûlant leur bois de lit et s’avachissaient dans un fauteuil en attendant que le feu s’éteignît. (…) C’était une compétition à qui capitulerait le mieux. Tel ivrogne puant qui ne se rasait plus et errait dans les rues, au lieu qu’on l’assimile à un déchet, il imposait désormais le respect, comme les fakirs et les ermites, et on se demandait s’il fallait l’imiter. La barrière de respectabilité qui dans toute société empêche qu’on ne sombre était en train de céder (…). Certains s’en émouvaient. Comment perdre à ce point sa dignité ? Mais les intéressés, enfermés dans leur spirale, n’entendaient pas ces reproches. Ils ne croyaient plus à rien, n’avaient plus envie de rien ; le phénomène avait vaincu. Châtillon serait leur tombe.
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L’épidémie fit des ravages toute la matinée. La rumeur se répandit : un mal mystérieux frappait les voitures. Dès qu’ils étaient prévenus, les Châtillonnais fonçaient vérifier si la leur démarrait, et se trouvaient soulagés de voir que oui. Ils n’avaient pas compris que les problèmes ne se déclenchaient qu’à certains endroits précis, dans une zone maudite qui faisait le tour du village. Outre les moteurs, il y avait la question du téléphone. On se rendit compte que les appels locaux passaient normalement, mais que les appels nationaux n’aboutissaient pas. Le problème touchait les fixes, les portables, et tous les opérateurs. Ainsi les gendarmes et le maire Sylvestre Agnelet échouèrent-ils à joindre la préfecture, malgré de nombreuses tentatives.
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Je connais bien les villages. Mais je ne me suis pas particulièrement inspiré de ceux que je fréquente. J’avais surtout envie d’écrire une comédie burlesque et rurale, à la Marcel Aymé ou à la Gabriel Chevallier, l’auteur de Clochemerle. Et l’intrigue ne pouvait marcher que sur un territoire réduit, aux frontières connues, qui puisse être séparé de ce qui l’entoure.
D’un point de vue idéologique, dit-il, ce roman, c’est un coup pour rien. Je n’ai rien à dire, débrouillez-vous avec ce qui est écrit.
Je pose des questions auxquelles il est important que je ne réponde pas. On peut me supposer les idées qu’on veut. Certains lecteurs m’ont félicité pour cette satire féroce de la relocalisation, d’autres se sont réjouis de me voir m’insurger contre les dérives de la mondialisation. Rien ne pouvait me faire plus plaisir.
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Les plus expéditifs invoquèrent la loi du talion : la petite Marion ayant été violée puis étranglée, il fallait infliger le même traitement au meurtrier. Jugée trop brutale, cette proposition fut repoussée, d'autant que personne ne se serait dévoué pour le viol.
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