AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,85

sur 64 notes
5
8 avis
4
20 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quel moment de lecture ! J'avais déjà lu des recueils de nouvelles de Bernard Quiriny, mais avec ce Portrait du baron d'Handrax, il se surpasse, alliant le roman au style truculent de ses nouvelles hors normes. A la fois jubilatoire, hilarant, surréaliste, déjanté et parfois doux-amer, le portrait dressé par l'auteur d'un personnage fictif plus vrai que nature et si attachant dans toutes ses lubies et ses actions, ce portrait du baron d'Handrax devrait avoir sa place aux côtés de classiques comme Bartleby ou Oblomov. le lecteur ne peut qu'adorer cet individu inclassable, mais si attachant. A la fois imaginative et bien écrite, cette oeuvre mérite un grand bravo à Monsieur Quiriny et un merci pour ce sublime moment de lecture, dont on aurait voulu qu'il dure encore un peu plus longtemps et qui mérite de ce fait amplement qu'on s'y replonge de temps en temps à chaque fois que le spleen nous gagne.
Commenter  J’apprécie          100
C'est par hasard que j'ai rencontré Bernard Quiriny grâce à l'un de ses romans, attirée par le seul titre : "L'affaire Mayerling". Mais point de Marie Vetsera, ni d'Archiduc d'Autriche…Je m'y étais, cependant, plongée et en étais ressortie épatée. Même satisfaction pour ce roman "Portrait du Baron d'Handrax", drôle, fantasque, réjouissant.

Bernard Quiriny se joue de ses lecteurs, ses personnages semblent vrais mais ne le sont pas, ou l'inverse. Donc, voilà, l'auteur connaît bien ce fameux baron d'Handrax, ville située dans l'Allier…ou pas… D'ailleurs, il est fait allusion à plusieurs reprises – enfin, deux si je ne me trompe - à un certain Bernard… Ce fameux baron est une sorte de châtelain, grand et barbu, bizarre et toujours prêt aux pires fantaisies. Bon, cet énergumène, il faut bien le reconnaître permet surtout à l'auteur de nous raconter une somme de petites histoires toutes plus drôles les unes que les autres. Il se moque aussi, par la même occasion de lui-même et des autres.

Servi par une écriture aux allures désuètes, ne lésinant pas sur l'emploi du passé simple, ce roman composé d'anecdotes ressemble comme deux gouttes d'eau à un recueil de brèves nouvelles. Mais le baron est toujours là, en fil rouge : un baron bigame qui a trouvé le moyen de faire trois enfants à la cuisinière, qui organise des dîners de sosies, appartient au club des renifleurs "…personnes…[qui] ont le don de détecter la mort." ou encore marche à reculons pour éviter de voir certains détails du paysage qui l'indisposent.

J'ai beaucoup aimé ce récit souvent abracadabrantesque mais tellement drôle. Il est aussi, mine de rien, tendre et même parfois émouvant. Les sentiments sont abordés de manière toujours feutrée et délicate. Finalement, on ne sait jamais trop sur quel pied danser tant Bernard Quiriny se joue de nous.

Belle réussite.
Commenter  J’apprécie          102
Le narrateur de ce roman s'appelle Bernard, comme l'auteur. Il nous raconte sa soudaine passion pour un peintre peu connu, Henri Mouquin d'Handrax (1896-1960). Il se rend au musée d'Handrax dans l'Allier, pour voir les tableaux de cet artiste oublié dans l'idée d'écrire un livre sur lui. Et il finit par rester dans cette petite bourgade de 1500 habitants. Il est embauché au musée en tant que gardien. Son nouveau collègue François-Paul travaille par ailleurs pour le baron d'Handrax. Il entretient des dizaines de maisons que le baron a rachetées. Archibald d'Handrax aime garder ces maisons en l'état, c'est-à-dire avec leur mobilier et décoration intérieure, car elles lui permettent lors d'un séjour de voyager dans le temps.
Ce baron est complètement décalé et excentrique. Vous pourrez lire nombre de bizarreries et de manies à son sujet dans ce roman. Il organise notamment des dîners de sosies. Il lui arrive de marcher de travers et de faire des bonds afin d'éviter du regard des antennes ou tout autre objet défigurant le paysage.
Bernard va se rendre au manoir du baron pour voir les tableaux de l'ancêtre et, de conversation en conversation, ils vont devenir amis. Il passe de plus en plus de temps au manoir et fait la connaissance de toute la famille du baron ou devrais-je dire de toutes ses familles, l'officielle et l'officieuse, qui cohabitent gaiement. le baron est un grand enfant qui adore jouer et n'hésites pas à passer une nuit de temps en temps dans un pensionnat pour retomber en enfance.
Vous l'avez compris ce roman est très drôle. J'ai adoré suivre les conversations de ces deux hommes. le texte est écrit dans une langue soutenue, on ressent ainsi tout le côté bourgeois du baron. de brefs chapitres s'enchaînent et forment le portrait du baron d'Handrax, un personnage romanesque à souhait et plutôt attachant. Les anecdotes sont originales, savoureuses et drôles. Ce roman se lit tout seul. le style est très agréable. Bref j'ai passé un très bon moment de détente avec cette lecture. Je lui ai trouvé un petit côté Amélie Nothomb pour la loufoquerie des histoires et la bizarrerie du personnage.
C'est le premier roman que je lis de Bernard Quiriny et certainement pas le dernier. J'ai maintenant très envie de lire les « Carnets secrets » d'Archibald d'Handrax publiés en parallèle pour rester dans l'univers fictif de cet homme imaginaire.
Ce livre fait partie de la sélection du Prix Orange du Livre 2022.
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
Commenter  J’apprécie          90
« Qu'un ami véritable est une douce chose. Il cherche vos besoins tout au fond de votre coeur ; il vous épargne la pudeur de les lui découvrir vous-même. »
Ces quelques vers De La Fontaine me sont revenus en mémoire dès les premiers chapitres et ont accompagné en sourdine ma lecture de ce savoureux récit de Bernard Quiriny dont je découvrais, en même temps que son Portrait du Baron d'Handrax, la plume élégante, fantasque et joliment surannée. Il ne fallait pas moins de ces trois qualités, d'ailleurs, pour peindre avec justesse les traits incomparables de ce personnage aux contours, à la voix, à l'appétit, à l'existence même, vastes, tonitruants, débordants et furieusement attachants. le voici, au détour du texte de Bernard Quiriny - dont nous ne saurions oublier qu'il s'agit d'un roman, nonobstant le fait que l'auteur lui-même s'y campe en narrateur - planté tout à son aise en bonne terre d'Allier où, entre manoir et majordome, il semble s'offrir, et nous offrir de fait, une bulle spatio-temporelle propre à laisser s'épanouir lubies et fantaisies, d'une bigamie assumée aux occupations les plus folkloriques : club des « renifleurs », dîners de têtes, collections variées allant de « maisons dans leur jus » aux trains électriques en passant par des cartes de France de tous âges. Les chapitres, brefs, drôles, savoureux et toujours plus ou moins philosophiques, s'égrènent comme autant d'entrées d'une encyclopédie farfelue du Bien vivre en Province, jalonnées de tableaux et anecdotes qui, par un curieux mystère littéraire, mettent, de façon simultanée, le Baron toujours plus du côté des vivants comme de celui des personnages inoubliables, créés de toute pièce pour notre plaisir de lecteurs. Car fréquenter Archibald d'Handrax est un plaisir dont on ne saurait remercier suffisamment Bernard Quiriny de nous l'avoir offert et dont on prolongerait volontiers la saveur en se plongeant dans ses Carnets secrets, publiés après sa disparition par l'aimable Bernard, passé du statut de grand ami à celui de gendre idéal. Bien sûr que le Baron d'Handrax écrit ! Plus vrai que nature on vous dit…
Ah ! Heureux les facétieux qui, pour le bonheur de la langue et le frisson du romanesque vont jusqu'au bout de leurs chemins de traverse et nous emmènent avec eux à la rencontre de ces êtres qui, s'ils n'existaient pas, devraient (se devaient d' ?) être inventés ! Et, heureux les lecteurs que nous sommes, de pouvoir, aujourd'hui encore, croiser des Antoine Bello et des Vlad Eisinger, des Martin Mongin et des Francis Rissin, des Bernard Quiriny et des Baron d'Handrax.

Lien : https://magali.bertrand@neuf..
Commenter  J’apprécie          70
L'achat de la toile d'un peintre inconnu, Henri Mouquin d'Handrax, conduit le narrateur, Bernard, à se rendre sur ses terres, à Handrax, pour enrichir ses connaissances et lui rendre hommage à travers un livre. Là il rencontrera le descendant de ce peintre, le baron d'Handrax. A partir de ce moment une amitié se nouera entre les deux personnages.
Sous le charme de ce livre, dont les petits chapitres aux thématiques aussi diverses que la rencontre de sosies au sein du château du baron, et d'autres sujets très différents (la palette est large), nous en apprend un peu plus sur cette personnalité atypique. L'humour décalé et les mots d'esprit m'ont fait visualiser le baron sous les traits de Jean Rochefort au cinéma, j'ai donc ri beaucoup. Les dialogues sont savoureux, et parfois avec très peu de mots, qu'on sent choisis avec soin. Je recommande vivement ce petit bijou littéraire.
Commenter  J’apprécie          60
Ce livre, nous le devons au narrateur, amateur du peintre Henri Mouquin d'Handrax (1896-1960) qui, pour satisfaire sa curiosité se rend à Handrax dans l'Allier, visiter le musée dédié au peintre. Là, il devient employé de ce même musée. Un métier qui lui laisse quelques loisirs et lui permet de rencontrer le baron d'Handrax. Venu chez lui pour reproduire les tableaux de Henri Mouquin d'Handrax, il se lie d'amitié avec le hobereau. Bernard Quiriny nous en narre sa vie avec beaucoup de talent, de tendresse, d'ironie, de petites moqueries

Cher Baron,

Entre pays, je me permets cette familiarité, malgré notre différence sociale. Hobereau bourbonnais, vous pourriez, à l'instar de nombre de vos comparses voguer du côté traditionaliste un peu réac, mais non, je vous découvre ouvert, voire très ouvert et, je dois l'avouer, j'adore vos folles idées, votre folle sagesse ou votre sagesse folle.

J'aime vos voyages quasi immobiles. Pour ce faire, vous rachetez les maisons délaissées par leurs propriétaires décédés et, surtout, vous les laissez dans leur jus. « Ces maisons sont un conservatoire du passé. ». Une maison achetée dans les années soixante reste donc inchangée. Visiter une maison rachetée dans les années soixante, permet un détour dans le passé et revenir à cette époque. « Quand j'ai envie de dépaysement, dit-il, je me rends dans l'une de mes maisons. J'y reste une heure ou deux, c'est comme si j'avais fait un long voyage. ».

J'aime votre façon de vous promener, ce qui n'a pas manqué d'étonner votre visiteur. Vous marchez de temps à autre à reculons , tournez la tête à droite ou à gauche… tout ceci pour ne pas voir ce qui abîme votre paysage.

Quant à vos dîners de sosies, ils me plaisent et je vous imagine discuter mortadelle avec Victor Hugo (charcutier de son état)

Quant à vos aphorismes… Vous en avez même fait un livre, le seul que vous ayez terminé. Votre ami l'a fait publier en même temps que votre biographie et, bien entendu, je l'ai commandé à mon libraire. Voici ce que vous en dites « C'est un art difficile, le livre d'aphorismes. Il faut qu'ils soient bons ; mais en même temps, il faut que certains soient en fait assez plats, pour que les meilleurs prennent du relief par contraste. Alors, paradoxalement, vous aurez dans les mains un meilleur recueil que si tous avaient culminé, car aucun ne serait ressorti, et le livre aurait paru moins bon »

Vous avez le bon goût d'écrire à votre ami, qui a épousé votre fille, des cartes postales qu'ils reçoivent dans tous leurs lieux de séjour lors de leur voyage de noce aux USA. « J'ai décidé d'inverser les choses… au lieu que vous m'envoyiez des cartes d'Amérique je vous enverrai des cartes d'ici, pour vous raconter mon non-voyage. »… Fulgurant, n'est-il pas ?

Dans notre Bourbonnais aux multiples châteaux, manoirs, castelets… Monsieur le Baron, vous faites preuve d'audace. Deux familles sous le même toit avec, pour chacune autant d'amour et de déférence… Voyons M'sieur le Baron, vos confrères engrossent mais ne reconnaissent pas !!

J'ai souri en lisant vos positions politiques à géométrie variable, mais toujours logique, enfin dans votre logique.

Cordialement

Bernard Quiriny, vous m'offrez,-là encore, un voyage dans un monde suranné où la lenteur, le rêve sont des vertus. J'ai aimé votre portrait, divisé en petits chapitres, comme des touches de peinture, ou comme des histoires courtes avec des chutes dont vous avez le secret. J'ai dégusté lentement votre livre par petites bouchées, par chapitre. J'ai trouvé plaisante votre écriture classique, teintée d'autodérision, d'humour, de nostalgie, mais le tout léger comme une plume.

Merci pour cette lecture…. Euh ! Je ne connais pas d'Handrax dans l'Allier que j'ai parcourue de long en large, mais j'aime bien ce village où la concorde et l'empathie règnent.

Un vrai coup de coeur

Déjà lu de cet auteur et beaucoup apprécié L'angoisse de la première phrase



Lien : https://zazymut.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          40
Réjouissez-vous ! En ouvrant ce roman, vous allez plonger dans un univers totalement décalé et fantasque, un vrai bain de jouvence : celui du baron d'Handrax !
Puisque la 4e de couverture nous affirme qu'il existe bel et bien, très vite, on cherche à en savoir davantage sur cet original :: direction Google… Mais là, nulle trace de notre baron. le récit n'en est donc que plus savoureux.

Bernard (l'auteur narrateur) se rend à Handrax, petit village de 1500 âmes dans le cadre d'une recherche sur un peintre qu'il admire, Henri Mouquin (dont on ne trouve nulle trace sur Google non plus même s'il y a bien un Henri Mouquin, restaurateur à New York qui pourrait être son grand-père ;o). Quelques-unes de ses oeuvres sont en effet exposées au musée local. de fil en aiguille Bernard va se lier d'amitié avec le descendant de Mouquin, le baron d'Handrax, et découvrir un personnage hautement sympathique si on parvient à dépasser quelques bizarreries et autres excentricités de cette personnalité passablement « encombrante ».

De la blague de potache (ou de génie c'est selon), aux turpitudes des plus surprenantes, Bernard nous raconte comment le baron est devenu son ami, dressant le portrait d'un philosophe à sa façon, amoureux de la beauté et de la vie, grand rêveur, généreux, érudit, incapable de nuances, doté d'une imagination fertile et d'un sens de l'humour improbable et finalement très attachant.
C'est un récit drolatique, savoureux et réjouissant pour peu qu'on veuille bien se laisser séduire par ce personnage hors du commun… et pour cause ;o)

PS : les habitants de l'Indiana s'appellent bien les hossiers (vérifié sur Google ;o)
Commenter  J’apprécie          40
Une lecture réjouissante!
L'auteur nous dépeint un baron excentrique qui n'a rien d'un noble vieille France, hormis à la rigueur son château.
Par touches thématiques, chacune de quelques paragraphes à quelques pages, l'auteur affine au fil des pages le caractère d'Archibald d'Handrax.
Le baron, entre autres, collectionne les maisons inhabitées (rachetés après le décès de ses habitants), fait partie d'un groupe de renifleurs de morts (rien de glauque, juste très insolite), est père de deux familles sous le même toît en bonne entente (le château est assez grand), a des opinions insolites sur divers sujets, organise des dîners de têtes (sosies de personnages célèbres), met en place une étonnante correspondance posthume ...
Impossible de détester le personnage.
Une sympathique lecture contre la morosité.

Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (140) Voir plus



Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20196 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}