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EAN : 9782365771795
144 pages
Urban Comics Editions (11/01/2013)
3.64/5   11 notes
Résumé :
Flex Mentallo est un des plus grands super-héros de l’histoire des comics mais c’est aussi une création complètement fictive du dessinateur Wally Sage. Au moment où ce dernier fait une tentative de suicide, Flex se lance à la recherche de son ancien allié, le Fait. Au terme de leurs odyssées, le Créateur et la Créature vont-ils finir par se rencontrer ? (contient Flex Mentallo : the Deluxe Edition)
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Avez-vous déjà lu du Grant Morrison et constaté combien celui-ci pouvait aller fouiller très loin dans l'histoire des comics pour réinventer des histoires largement plus originales que ses collègues ? Peu importe la réponse, ce Flex Mentallo, malgré son titre pas piqué des hannetons, montre combien le « Grand Grant » peut être au sommet quand il s'adonne à la spéléologie de la comicsologie.

Flex Mentallo semble être le super-héros par excellence, dans ses qualités comme dans ses défauts : il est parfait, il est musclé, il est généreux, mais il plane un peu, parfois déconnecté de la vie quotidienne des gens, et surtout il arbore un costume tout droit sorti du premier âge des comics, entre exubérance et faible conformité avec ses aptitudes au combat. Grant Morrison s'amuse ainsi d'un super-héros à sa convenance tout en laissant à son ami Frank Quitely le soin de lui donner vie sur le papier. Comme dans All-Star Superman, où le duo s'est reformé après ce Flex Mentallo, le trait de Frank Quitely peut en gêner plus d'un. Son aspect psychédélique fonctionne bien avec l'intrigue ici, mais on ne peut s'empêcher d'émettre quelques réserves sur certains fonds blancs et certaines figures torturées.
Intéressons-nous plutôt au contenu de l'intrigue, qui est vraiment le point particulier de cet ouvrage. En effet, Grant Morrison se lâche complètement en réinventant l'histoire super-héroïque pour en faire quelque chose d'introspectif et de très personnel. Les intrigues de Flex Mentallo, de la réalité alternative et du scénariste de comics sont imbriquées au fur et à mesure sous la forme d'un développement labyrinthique sur le thème de « la vie n'est qu'une vaste farce collective ». Pour bien cerner l'ensemble, tout se joue dans l'alternance des narrations, entre Flex Mentallo et l'auteur Sage, ainsi que dans l'alternance graphique, entre la pseudo-réalité et les aventures issues du comics mis en abîme dans cette aventure.
Je ne suis peut-être pas très clair dans ma critique de cet objet insolite, mais il faut dire que je me sens même un peu bizarre (d'avoir l'impression) d'avoir tout compris tellement je lis par-ci par-là que le scénario est à s'arracher les cheveux ; peut-être ai-je vraiment loupé un pan de l'histoire en route, finalement ! de fait, ces éternelles mises en abîme peuvent nous faire perdre le fil, mais crée surtout une toile de fond bien dense qu'il nous appartient de dénouer au maximum selon notre degré personnel d'investissement dans l'histoire.

Flex Mentallo constitue ainsi un comics puissant et introspectif sur le travail d'auteur, sur la réception du lecteur et sur notre perception de la réalité. Avec un propos est très ambitieux et un dessin un peu particulier, il est certain que ce comics n'est pas à mettre entre toutes les mains si vous cherchez avant tout du divertissement.

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En matière de B.D, je pense pouvoir affirmer que j'ai l'esprit ouvert et que je ne suis pas réfractaire aux oeuvres singulières et difficiles d'accès. En revanche, je n'aime pas m'ennuyer. Malheureusement, ça a été le cas avec ma lecture de « Flex Mentallo ».

Je vais tout de même saluer la principale qualité de cette B.D, à savoir le dessin de Frank Quitely. J'ai vraiment beaucoup aimé son trait réaliste tantôt subtil, tantôt appuyé, mais en tout cas toujours expressif. L'illustrateur propose également quelques envolées quasi-psychédéliques fort séduisantes.

Hélas, le dessin est tout ce que j'ai aimé dans cette B.D. Pourtant, en lisant la préface, j'étais très enthousiaste. En effet, le préfacier contextualise la création de « Flex Mentallo ». Dans les années 90, les comics connaissent un « âge sombre », les super-héros ne sont plus les sauveurs lisses et moraux d'antan, ils sont plutôt des vigilantes parfois brutaux, en tout cas très torturés. Grant Morrison a voulu avec Flex Mentallo redonner vie à un vrai super-héros positif et remettre du sense of wonder dans tout ça. Super note d'intention qui me faisait très envie. Sauf que j'ai trouvé que la B.D ne ressemblait absolument pas à cette note d'intention et du coup j'ai été extrêmement déçue. Je n'ai vu aucun sense of wonder dans les pérégrinations de Flex. Et surtout, qu'est-ce que j'ai pu m'ennuyer ! Ces 140 pages m'ont parue interminables et j'ai eu du mal à en venir à bout. J'ai trouvé cette B.D prétentieuse et bavarde.

Pour moi qui traverse une période de panne en matière de lecture de B.D, ce « Flex Mentallo » n'était vraiment pas lecture idéale pour me redonner goût à la B.D. Bon, je vais m'attaquer à la relecture du 3ème tome de « The Goon », là au moins je suis sûre et certaine de me marrer et de ne pas m'ennuyer.
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Il s'agit d'une minisérie complète, en 4 épisodes initialement parus en 1996. Flex Mentallo est un personnage créé par Grant Morrison et apparu pour la première fois dans un épisode de la Doom Patrol (dans Down paradise way). Cette édition (ISBN-10: 1401232213) est dite "deluxe" car elle est en format un peu plus grand que le format comics, les planches ont bénéficié d'une nouvelle mise en couleurs, elle contient 6 pages d'esquisses préliminaires, et 6 pages crayonnées en noir & blanc.

L'histoire débute par un texte de 4 pages relatant la création de Flex Mentallo (Man of Muscle Mystery) par Chuck Fiasco pendant le Golden Age des comics (à peu près de la fin des années 1930 à la fin des années 1940), et la reprise de la série par Wallace Sage qui en a fait une quête pour la vérité absolue dans les années 1960 à 1963.

Après cette introduction qui est partie intégrante de la narration, la bande dessinée commence en propre et un homme en imperméable dont le visage est mangé dans l'ombre d'un chapeau lance une bombe dont l'explosion donne naissance à un univers sous forme d'un Big Bang, à moins que ce ne soit une marque bizarre sur une coquille d'oeuf, ou un croquis rapide de Flex Mentallo sur un bloc note, alors qu'il attend sa commande de hamburgers. C'est alors qu'apparaît l'homme en question dans le restaurant et qu'il jette une bombe (seulement 4 pages se sont écoulées). Dans son appartement, Wallace Sage est en train de téléphoner à une association d'écoute et d'aide ; il vient d'avaler un mélange de médicaments et de drogues et il souhaite parler à quelqu'un de ses problèmes. Dans le cadre de son enquête Mentallo se rend au commissariat où un inspecteur prénommé Harry (avec un problème de poisson rouge nommé Peter) lui apprend que ces bombes sont posées par un groupuscule appelé Factory X.

Grant Morrison a expliqué après coup que "Flex Mentallo" constitue la première partie d'une trilogie thématique avec (2) The Invisibles (1994-2000), et (3) The Filth (2002). Effectivement ce récit appartient aux oeuvres conceptuelles de l'auteur. Il marque également sa première collaboration avec l'illustrateur Frank Quitely.

Dans sa conception, cette histoire s'apparente à "The Filth". Il y a un premier niveau de lecture concret qui suit 3 personnages (Flex Mentallo, Wallace Sage et l'inspecteur Harry) dans leurs péripéties. Flex Mentallo effectue une enquête très surréaliste, rencontrant des figures imposées des comics de superhéros, à la fois archétypales, et totalement uniques. Il y a ces bombes qui n'occasionnent que des dégâts sur l'état d'esprit des victimes (la peur du terrorisme), cette école abandonnée pour jeunes assistants de superhéros (sidekick), ce supercriminel à 5 têtes chacune à base d'une variété différente de mentallium (une version de la kryptonite adaptée à Flex Mentallo), la Légion des Légions (ce supergroupe de superhéros dont le nom évoque la multitude kitchissime des membres de la Legion of SuperHeroes), le mot de pouvoir qui transforme un individu en superhéros (allusion au SHAZAM de Captain Marvel), et Flex Mentallo lui-même (superhéros au pouvoir impossible, à la musculature hypertrophiée, au slip de bain léopard marié à des bottes de catcheur, totalement ridicule, absolument impressionnant). Au travers de sa conversation avec un service téléphonique d'écoute et d'aide psychologique, Wallace Sage retrace l'évolution de son amour des superhéros comme genre "littéraire", son développement en tant que scénariste, sa volonté de dire quelque chose de signifiant au travers des aventures de superhéros, sa quête de sens. Enfin il y a cet inspecteur Harry (c'est son prénom) bedonnant et bourru, qui enquête en acceptant de s'associer avec un supercriminel.

Le personnage de Wallace Sage permet tout de suite au lecteur de comprendre que ce récit est en partie autobiographique et que Sage est un double fictionnel de Morrison qui lui permet d'exposer son parcours de lecteur de comics, et d'analyser sa soif d'aller chercher une vérité non conventionnelle, hors d'une culture classique et institutionnalisée. Les personnages deviennent alors des métaphores (deuxième niveau de lecture) remplaçant leur contrepartie dans la réalité, et permettant à Morrison d'user d'un humour sarcastique. Il peut recaser les phrases clichés des comics dans la bouche de Flex Mentallo et des autres, à prendre à la fois au premier degré dans le cadre de l'action, à la fois au second degré comme une mise en évidence de l'idiotie de ces phrases toutes faites telles que "Reality dies at dawn !", "Humanity's counting on us to save the world !", etc. Mais il utilise également Sage pour ironiser sur les clichés accolés aux lecteurs de comics, par exemple quand il demande à son auditeur qui a besoin des filles quand il y a des comics.

Bien sûr, Flex Mentallo et Wallace Sage sont des allégories, des représentations de plusieurs concepts abstraits tels que l'évolution des histoires de superhéros au fil des décennies, et de l'auteur de comics s'interrogeant sur les sources de son inspiration, la valeur de la sous-culture populaire, la validité littéraire des récits de genre.

Pour cet histoire, Morrison bénéficie d'un illustrateur haut de gamme pour mettre en images ses concepts ébouriffants : Frank Quitely, encore jeune dessinateur à l'époque. Ils collaboreront régulièrement ensemble par la suite sur les New X-Men, All-Star Superman et Batman & Robin. Il emploie ici un style de dessins détaillés, photoréaliste, dans lequel les libertés prises avec la réalité s'amalgament parfaitement avec les aspects prosaïques. Un homme en slip léopard avec une musculature impossible et des bottes à lacets, c'est ridicule et grotesque. Sous la plume de Quitely, c'est possible, sans solution de continuité avec le monde dans lequel il évolue. À la fois les dessins de Quitely parviennent à convaincre le lecteur que ce personnage (et les autres superhéros) a sa place dans cet environnement, à la fois il est ridicule du fait du réalisme, et de son superpouvoir absurde. Quitely a pris le soin de concevoir des visages très spécifiques pour chaque personnage, très réalistes, sans être outrageusement marqués. Cet investissement dans l'apparence des individus les fait exister comme dans peu de bandes dessinées (ah ! les gros sourcils de Harry, la coiffure de Flex, etc.). Quitely s'applique également pour chaque décor, et le lecteur peut pleinement s'immerger dans ce monde dense et particulier. Pour cette histoire, Morrison a vraiment eu la chance d'avoir un dessinateur à la hauteur capable de tout faire passer, même les séquences les plus fragiles. Il y a cette page incroyable où un supercriminel (Hoax) fait croire à l'inspecteur Harry qu'ils viennent de s'évader de sa cellule grâce à un tour d'illusionniste. Quitely a su trouver le parfait dosage pour rendre palpable ce moment de prestidigitation, un pur moment de bande dessinée, impossible à transposer dans un autre média.

"Flex Mentallo" appartient à la catégorie des comics conceptuels et intellectuels de Grant Morrison. Il présente plusieurs particularités qui le rendent un peu plus accessible. (1) Sa brièveté : malgré une structure complexe articulée autour de 3 personnages, plusieurs niveaux de réalité et de conscience, et une forte connectivité entre les événements qui va au-delà de la causalité entre plusieurs passages, le lecteur peut se souvenir de tout et déchiffrer chaque lien. (2) Frank Quitely : son implication est totale et il cisèle chaque illustration avec une grande sensibilité et une compréhension parfaite du scénario ; il met servilement et fidèlement en images le récit, tout en lui conférant une densité substantielle, sans devenir un obstacle à la lecture. (3) Cette histoire est en même temps la profession de foi de Morrison en tant que créateur de comics, et son parcours de développement personnel ; cette dernière composante apporte une dimension relativement didactique qui aide le lecteur dans cette aventure. (4) le récit se termine de manière claire et satisfaisante.

Grant Morrison et Frank Quitely ont réalisé une histoire palpitante, pleine d'action et de sensations fortes, qui constitue un véritable manifeste de créateurs de comics exigeant. Oui ils créent des visions et les envoient à la figure des lecteurs tels des bombes, modifiant leur état psychologique, et même leur vision du monde ! Tout le programme annoncé dans la métaphore de la page d'ouverture !
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Morrison/Quitely duo légendaire pour un voyage psychédélique entre introspection et mise en abime prométhéen.
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critiques presse (2)
BoDoi
06 février 2013
Un comics à réserver aux fans de Morrison donc, et à tous les amateurs de gymnastique intellectuelle sur le thème de l’héroïsme.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Bedeo
22 janvier 2013
Les éditions Urban Comics remettent au goût du jour un des super-héros les plus étrangers de l’histoire des comics pour un résultat satisfaisant.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Les enfants qui traînent des sacs et des peluches, les hommes d’affaires qui regardent leur montre, les amoureux qui s’enlacent une dernière fois. J’aime regarder la vie, comme un flot de visages sans cesse changeants. On peut toujours compter sur la vie.

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Je me suis dit qu’il valait mieux que je reste là. À vivre et souffrir comme un homme plutôt que comme un dieu qui regarde de haut ceux qui vivent et souffrent.

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On peut toujours tirer une chanson de la merde dans laquelle on se trouve.

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C’est bien d’être intelligent, mais parfois les garçons doivent sortir de chez eux et rencontrer des filles.

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Ce n’est pas parce que vous êtes paranoïaques qu’ils ne le sont pas eux aussi.
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