![]() |
Michel Rabagliati nous livre son sixième opus d'autobiographie de la série des Paul. Ici, comme d'habitude avec les autres albums de la série, le thème abordé jongle avec la nostalgie et l'humour, mais l'ambiance est franchement plus lourde car Paul assiste à la lente décrépitude de son beau-père terrassé par le cancer et son lent mais irrémédiable travail de sape et de destruction. Comme toujours, l'auteur excelle dans sa manière de raconter les petits riens de la vie mais qui impressionnent tant ceux qui les vivent. On ne peut que se reconnaître dans les tableaux décrits si l'on a déjà été confronté à la situation de la perte d'un proche par maladie. Le dessin noir et blanc est toujours superbe, très finement observé dans le détail, avec des représentations imagées parfois sublimes (je pense au dessin du médicament qui diffuse dans le corps par exemple). Si vous ne connaissez pas les autres albums, sachez qu'il est sûrement le moins léger et que l'auteur à choisi ici de plus laisser parler son dessin que les personnages et cela convient parfaitement au propos lorsqu'il s'agit de décrire des ambiances lourdes où la mort est proche. Un auteur à découvrir, à continuer d'aimer ou à redécouvrir, plein de sensibilité et de poésie, de plus "avec l'accent canadien" qu'on a l'impression d'entendre dans les bulles, c'est un vrai petit voyage dans l'espace, le temps et les sentiments. Bravo au lauréat du prix Fnac d'Angoulême 2010 que j'ai eu l'occasion de rencontrer lors d'une séance de dédicace, qui nous offrait à tous gentiment des badges multicolores à l'effigie de Paul et qui est vraiment d'une chaleur et d'une sympathie très recommandable, du moins c'est mon avis, c'est à dire, pas grand-chose. + Lire la suite |