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EAN : 9782371190313
400 pages
Piranha Editions (08/01/2016)
3.33/5   6 notes
Résumé :
Max Michels a l'habitude de cohabiter avec les voix présentes dans sa tête. La voix de son père, un homme exigeant jusqu'à la tyrannie qui lui a inculqué de force la maxime selon laquelle « la valeur de tout homme se mesure à la dose de vérité qu'il peut supporter ». Et les voix des « nombreux », qui remettent sans cesse en cause le moindre de ses actes.
Jusqu'au jour où, lassé d'être la marionnette de ses démons, il décide de se présenter à la présidence de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le roman conceptuel serait-il un sport spécifiquement mexicain ? On connaissait déjà Jorge Volpi et voici qu'Eduardo Rabasa vient à son tour affirmer sa forte personnalité dans Un jeu à somme nulle, son premier livre, à la fois récit classique et thèse quasi didactique sur nos sociétés de consommation et démocraties dominées par le capital et un mode d'administration faussement égalitaire. Reprenons la trame du livre : Un jeu à somme nulle a pour personnage principal un certain Max, jeune homme vivant dans une "unité habitationnelle" appelée Villa Miseria, laquelle est gouvernée par un régime strict, sous des allures libérales, répondant au doux nom de "quiétisme en mouvement." Max se décide à se présenter à la nouvelle élection pour la présidence de Villa Miseria. Une occasion pour lui de combattre ses voix intérieures qui lui pourrissent la vie, que ce soient celle de son père, ou celles des "nombreux", les différents "moi" du héros qui l'insultent copieusement et raillent sa couardise. Dans cette dystopie orwellienne à l'humour caustique, la satire de la civilisation néolibérale est poussée à son extrême. Si l'aspect romanesque est parfaitement mené, avec tout un tas d'histoires parallèles et de digressions épatantes, son côté purement théorique se sédimente dans des très longs passages du livre et, à moins d'être passionné de sociologie et de politique, nous laisse à parfois à la traîne. Moyennant quoi, malgré une apparence ardue, Un jeu à somme nulle reste suffisamment intrigant et bizarre pour qu'on ne lâche pas avant son dénouement cet objet littéraire à peine identifié.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Merci aux éditions Piranha et à Babelio de m'avoir permis de recevoir cet ouvrage lors de la dernière opération "Masse critique".

Aimant beaucoup la littérature sud-américaine, j'avais été ravi de recevoir ce roman et de découvrir ce nouvel écrivain.

La première partie qui est la plus longue du roman est divisée en trois sous-partie et c'est celle que j'ai préférée.

La première sous-partie de la première partie nous plonge immédiatement au sein de l'unité habitationnelle de Villa Miserias. Son fonctionnement sur le plan politique et social ainsi que les différents personnages nous sont présentés. J'ai notamment été marqué par Juana Mecha, la responsable du ménage et Mauricio Maso, le drogué qui fait du trafic. Max Michels, le protagoniste principal, est au second plan. On est face à un roman chorale avec ce début du livre. C'est parfois très violent, très cru également, ce qui ne m'a pas dérangé.

La deuxième sous-partie nous présente l'enfance de Max ainsi que son adolescence, les relations compliquées avec son père qui le punit de manière très particulière pour lui inculquer la notion de vérité, avec sa "nana", sa mère également et surtout, elle est centré sur l'amitié qui unit Max Michels, l'artiste avant-gardiste déjà évoqué dans la première sous-partie, Pascual Bramsos et Sao qui a les yeux bridés, fille de teinturiers. L'aspect politique est moins présent, sauf à la fin. Tout n'est pas évident à saisir d'ailleurs. le rôle des contes est fondamental dans cette partie et j'ai apprécié d'ailleurs le premier plus particulièrement. le sexe apparaît de manière directe également.

La troisième sous-partie permet d'introduire un nouveau personnage, celui de la nièce d'Orquidea L., Nelly qui devient journaliste et l'amante de Max. Son histoire familiale nous est révélée. On retrouve notamment Maso, Pascual et Sao même s'ils sont davantage au second plan. Max obtient un poste auprès de Ponce et doit trouver un candidat rapidement à la présidentiel. On sait déjà qu'il va se présenter mais cela nous permet de comprendre le cheminement qui le mène à cette décision.

La seconde partie est consacrée à la campagne présidentielle. On y trouve une alternance entre articles de Nelly Lopez notamment, discours de Max et réflexions de ce dernier. Elle est structurée en 11 jours. J'ai moins accroché à cette partie du roman, en raison de toutes les considérations politiques. Nous avons des allusions à "Big Brother" également.

L'épilogue en revanche m'a davantage convaincu et la fin m'a dérouté.

Eduardo Rabasa qui a fait sa thèse sur le concept de pouvoir chez Orwell est une nouvelle voix intéressante de la littérature latino-américaine à suivre.



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Dans un jeu à somme nulle, la somme des gains de tous les participants est égale à zéro. Autrement dit, ce que gagne l'un, l'autre doit le perdre.

Un jeu à somme nulle est le premier roman d'Eduado Rabaso, fondateur de Sexto Piso, éditeur mexicain indépendant. Cette fable politique grinçante et drôle rappelle bien sûr Orwell mais se révèle beaucoup plus riche qu'une simple dystopie.

De la ruche bruissante...


La bien nommée Villa Miserias est une « unité habitationnelle », un groupement d'immeubles autogérés où le promoteur Selon Perdumes place habilement ses billes pour tout contrôler. Sous des apparences de démocratie, les habitants sont piégés par le fabuleux concept du « quiétisme en mouvement » qui ne leur offre en réalité aucune liberté, et surtout aucune possibilité de changer le système. Un beau jour, le jeune Max Michels décide de faire entendre sa voix et se présenter comme candidat à la présidence de Villa Miserias...



Un jeu à somme nulle ne donne jamais aucun indice qui permettrait de situer cette Villa dans l'espace ou dans le temps. Vu les dérives évoquées, on pense à certains régimes sud-américains. Cependant, la force de l'histoire réside dans certaines comparaisons que l'on peut faire avec nos propres fonctionnements socio-économiques. Cela pourrait nous arriver. Ainsi, cette fiction politique est intemporelle, et évidemment, on pense à Orwell – l'auteur a d'ailleurs écrit une thèse sur le pouvoir dans son oeuvre. Pour ma part, tous ces habitants fonctionnant en vase clos m'ont rappelé le microcosme que dépeint Ballard dans La face cachée du soleil.

Les cent premières pages peuvent s'avérer ardues à lire tant Eduardo Rabasa s'attarde sur toutes les répercussions que le « quiétisme en mouvement » a sur les nombreux personnages de la Villa. Et l'auteur n'est pas tendre avec eux, il s'amuse même à dépeindre avec cynisme leurs destins brisés. Un homme, dont le seul plaisir est de photographier un arbre chaque matin, à la même heure, continue à mitrailler un tronc mutilé après qu'on ait donné l'ordre de le couper... L'humour noir est encore présent lorsque l'on découvre comment fonctionne le centre culturel Léonard dans la cité. Sous prétexte de rendre l'art accessible à tous, des « facilitateurs » proposent de fournir des résumés de livres, de films et de spectacles et d'aider les artistes à produire des oeuvres sans peine.
Mais ce n'est pas parce qu'il y a pléthore de personnages qu'il va y avoir une pluie de rebondissements. La première partie de l'ouvrage est descriptive, comme si elle aussi était victime du « quiétisme en mouvement ». Mais cela vaut le coup de s'accrocher : nous allons enfin découvrir qui est Max et comment il s'est retrouvé candidat à la présidence d'une telle cité.


… à l'intérieur de la tête de Max


Le roman s'ouvre sur Max, mais, chose étrange, il faudra attendre un long moment avant de le retrouver. La quatrième de couverture est trompeuse : les voix de Max, qu'elle met en avant, n'apparaissent que dans la toute dernière partie de l'ouvrage.


Bien avant ça, on découvre l'identité de Max Michels ainsi que les éléments traumatisants de sa jeunesse. Notre héros a été élevé par un père tyrannique obsédé par la pensée nietzschéenne que « La mesure de tout homme est la dose de vérité qu'il peut supporter » et qui le forçait, entre autres, à se teindre le nez en violet à chaque désobéissance... On se laisse guider dans les méandres de sa vie avec plaisir surtout que son portrait entraîne d'autres digressions, tout aussi savoureuses. On fait connaissance avec Nelly Lopez, une journaliste, « aux yeux plus noirs que la mélancolie la plus profonde » avec qui il va vivre une véritable passion – excepté que chacun de leur rapport sexuel entraîne chez lui une cécité momentanée ! La jeune femme va le contrôler complètement jusqu'à ce que les « Nombreux », les voix dans sa tête, prennent le relais et le poussent à faire n'importe quoi...


Les descriptions de ces personnages perturbés et loufoques sont un véritable plaisir de lecture et on adore voler de digression en digression. Eduardo Rabaso a également réalisé une autre prouesse. Il réussit à imbriquer différents récits et formes littéraires sans jamais perdre le fil de l'intrigue. La fable d'un souffleur de verre donne une version imagée de ce fameux « quiétisme en mouvement » mais il y a également la fable d'une princesse... impénétrable – oui, oui, vous avez bien lu –, ainsi que la présence d'une mini-pièce de théâtre absurde, entre autres. On ne s'ennuie jamais et comme au début de l'histoire on continue à rire – jaune... surtout lorsqu'on apprend ce qui arrive à Max lors de sa campagne.


Ce roman est multiple. On peut le qualifier de délirant, cruel mais aussi de réaliste car, mine de rien, il entraîne chez nous une réflexion sur l'état de nos sociétés actuelles. Il y a autant de manières de lire Un jeu à somme nulle qu'il n'y a de voix dans la tête de Max... à vous de trouver la vôtre !

Lien : http://www.actusf.com/spip/U..
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"Une dystopie chez Piranha ? O.K. : il faut que je la lise !!" - Voici ma première réaction à la vue de cette sortie à venir et je peux vous dire que je ne suis absolument pas déçue !

Vous n'en pouvez plus des dystopies qui se ressemblent ? Voici Un Jeu à somme nulle : le renouvellement incontournable du genre ! Vous cherche le digne héritier de 1984 ? Voici le livre qu'il vous faut ! C'est un mélange édifiant entre l'intime du fait du personnage principal et le politique du fait de son monde.

Si on sait que l'auteur a fait une thèse à partir d'Orwell et notamment sur le concept du pouvoir dans son oeuvre, on ressent bien toutes les connaissances qui s'intègrent parfaitement à l'idée d'une dystopie imaginée. C'est une histoire vraiment passionnante car elle va mélanger des réflexions très intelligentes sur l'ambition humaine à une intrigue très bien menée. Ajoutons à l'ensemble un personnage principal fascinant et vous avez une très bonne fiction !

Alors il faut tout de même souligner que si vous cherchez de l'action ce n'est pas le livre qu'il vous faut, si vous souhaitez un Hunger Games survitaminé ce n'est pas le bon livre, il s'agit réellement de la description d'un être dans un monde dystopique. Et cela rend le tout d'autant plus réaliste car ce serait sûrement le quotidien de la plupart des gens si une telle situation arrivait.

Ce que j'aime avant tout dans ce genre littéraire c'est la faculté de l'auteur à mettre en parallèle son univers et notre époque, d'engendrer une remise en question du lecteur envers son environnement et ses convictions, de critiquer sa propre société. Ce livre correspond parfaitement à cette idée : c'est une fiction qui met en lumière les failles de la réalité.

En définitive une lecture qui fut extrêmement intéressante !

Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Voila c'est terminé, ouf! J'y suis arrivé! Ce sont mes premières réflexions à la fermeture de la dystopie racontée par Eduardo Rabasa dans son livre "Un jeu à somme nulle". Sa lecture a été curieuse: par moment totalement impliquée mais parfois totalement dehors à cause d'un enchaînement de formes de récit qui m'a laissé sur le côté de la route. Malheureusement c'est ce côté obscur qui domine à la fin. C'est dommage: j'aurais aimé aimer cette fiction mais son style décousu domine sur le côté critiqe de notre société égoïste.
Les élections des représentants des habitants de l'unité habitationnelle VillaMedeiras se préparent. Celui qui domine cette unité est un ardent partisan du "quiétisme en mouvement", théorie qui veut que l'égoïsme soit l'avenir, que le seul passé c'est le présent, que tout soit réduit à des chiffres. Bref un monde sympa à la Big Brother.
Max se présente aux élections et avec deux amis, il va essayer de faire ouvrir les yeux aux habitants.
La lecture de ce roman m'a rappelé celle de "2084" de Boualem Sensal, ce qui n'est pas un gage de lecture agréable.
J'ajoute que les coquilles sont assez nombreuses ce qui rend la lecture encore moins fluide.
Je tiens à remercier l'opération Masse Critique pour m'avoir malgré tout permis la découverte de ce livre ainsi que ce auteur. Je sais que c'est un livre important mais à ma grande honte, trop politique pour moi.
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Vidéo de Eduardo Rabasa
Un jeu à somme nulle, le premier roman d'Eduardo Rabasa, fable politique dans un Mexique imaginaire, sortira le 4 janvier 2016 aux Editions Piranha.
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