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La débâcle française de 1940 vue à travers les dessins et le texte de Pascal Rabaté est effectivement une vraie déconfiture littéraire et artistique, du moins pour cette première partie.

L'auteur met en scène des soldats ignares, pleutres, d'un humour minable sur les événements qu'ils subissent bien plus qu'ils ne les vivent. Certes, il n'existait pas de moyen pour inverser la situation militaire sur le sol français, mais on dirait que l'auteur s'est employé à illustrer les plus bas comportements des hommes à cette époque.

Toutefois, un colonel accomplit un geste d'honneur en se suicidant tout en criant "Vive la France!", mais il le fait devant ses soldats, ce qui ne va pas leur inculquer le courage qui leur manque. Dommage qu'il n'ait pas songé à rejoindre un général inconnu à Londres, pour se trouver peut-être à ses côtés sur les Champs-Elysées le 25 août 1944.

Ces hommes désorganisés se transforment en pillards de maisons, s'en prenant même à la littérature hugolienne. Ils n'ont même pas le respect des morts dont ils creusent les tombes.

Pour le dessin, c'est aussi noir et peu valorisant que le texte. Je lirai quand même le tome 2 sans conviction.
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« Putain d'époque, neuf mois à peigner la girafe et bing, c'est la joyeuse pagaille. »
Décembre 2020 ? Non, mai 1940.

Loin de sa femme et de leur bébé, Amédée est un jeune soldat sur les routes, et c'est la pagaille, en effet, une pagaille qui n'a rien de joyeux.
Les soldats se croisent, les Allemands arrivent, les slogans de propagande tombent des avions, on (re)trouve des copains, on en voit d'autres mourir - bim, d'un coup, 'une dragée en pleine tête' ; des maisons et des animaux sont abandonnés ; les civils fuient avec des charrettes couvertes de matelas, et parmi eux des vieux grommellent qu'ils se sont battus, eux, dans les tranchées - une autre époque, des hommes, des vrais !

Cette 'drôle de guerre', on la connaît via nos cours d'Histoire, des livres, des films.
Elle prend un relief particulier avec Rabaté. Avec un dessin épuré, il dresse le portrait réaliste d'une guerre absurde (mais je n'en connais pas de subtile ♪♫ ô drââââmes...), via des situations & dialogues tour à tour tragiques et amusants, toujours bien vus.
On finit avec ce virage brutal, avant de se rendre à l'évidence et à l'ennemi :
« C'est la déroute, on l'a dans l'os. Tout ce qu'il nous reste à faire, c'est saboter notre matériel pour qu'ils [les Boches - sic] ne s'en servent pas.
- Et après ?
- Il n'y a pas d'après. »

J'espère qu'il trouvera quand même quelque chose à raconter pour le 2e opus, Rabaté. Mais je lui fais confiance.

Une idée du ton plein d'humour malgré le sujet :
« Si on perd la guerre, qu'est-ce qu'il va se passer ?
- Ça changera le Tour de France. »

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♪♫ Quand les Russes, les Ricains f'ront péter la planète
Moi, j'aurai l'air malin avec ma bicyclette
Mon pantalon trop court, mon fusil, mon calot
Ma ration d'topinambour et ma ligne Maginot... ♪♫
• Renaud, 'Le déserteur' (in 'Morgane de toi', 1983)
>> https://www.youtube.com/watch?v=vvolGwaMOUs
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Comme toujours quand je passe à ma bibliothèque, je jette un petit coup d'oeil dans les nouveautés bd et romans graphiques, que je découvre au fil du temps, comme une petite pause dans mes lectures (cela n'a rien de péjoratif....)

Aujourd'hui j'ai été attiré par le titre de cet album, je l'ai ouvert, les illustrations à la plume, au crayon m'ont interpellée : c'est très graphique, simple, dépouillé, ensuite la Déconfiture...... hum hum, bon allez je le mets dans mon sac.

On fait la connaissance de Videgrain, soldat dans le 11ème régiment lancé en pleine débâcle sur les routes de France parmi les gens qui fuient vers ..... vers où ce n'est pas le plus important, mais ils fuient. Ils sont régulièrement mitraillés par les avions allemands, les morts s'accumulent et sont laissés dans les champs, soldats, civils. Les images parlent d'elles-mêmes. Cruauté de la guerre qui n'épargne personne : les militaires se posent la question de ce qu'ils font là, impuissants.

Videgrain se retrouve seul sur cette route et verra les effets de la guerre sur ces compatriotes, dans les maisons où il s'arrêtera, à la recherche de son régiment, assistera à des scènes cruelles et le mettra à rude épreuve.

Il est difficile de rester insensible à la violence des situations, connues mais qu'il est toujours bon de rappeler à mon sens, de ce début de deuxième guerre mondiale, cette drôle de guerre où chacun se pose la question de sa place, de son utilité et du manque d'informations et de directives parmi les armées.

Ce n'est pas forcément le style que je préfère mais il est traité avec réalisme et sensiblerie.
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Juin 40. La débâcle. Les soldats montent au front de façon plus ou moins désordonnée. La population fait le chemin inverse, à pied, à cheval, en voiture ou en charrette. Un exode de masse, cible idéale pour les avions de la Luftwaffe canardant sans distinction civils et militaires. Seul au milieu de la route, Amédée Videgrain a perdu son régiment. Il a été chargé par son sergent d'attendre le camion de la croix rouge devant récupérer les corps de ses camarades fauchés par les mitrailleuses allemandes. Au moment de repartir, sa moto reste en rade. Obligé de poursuivre son chemin à pied, Amédée va errer plusieurs jours à travers champs, parcourant des villages évacués, logeant dans les ruines de maisons éventrées par les bombes. Un chemin semé d'embuches qui le mènera enfin à destination. Pour le pire, uniquement pour le pire…

Amédée est paumé au sens propre comme au figuré. Il se demande ce qu'il fait là et il se demande où il doit aller. Sa route croise celle de bonnes soeurs en godillots, d'infirmiers dépassés par les événements, de fossoyeurs désabusés, de vaches abandonnées ou encore de cochons cannibales. Son errance souligne à merveille la confusion totale régnant sur les routes de France à l'époque. Une France déboussolée où tous les repères semblent s'être effondrés d'un seul coup.

Avec sa bichromie de noir et de gris ombrée de sépia et sa ligne claire précise contrastant avec le chaos ambiant, Rabaté offre une narration simple, directe, limpide. Une sobriété de circonstance en permanence au service du récit.

La Déconfiture, c'est la quête absurde d'un homme qui ne fait que suivre le mouvement sans réellement comprendre ce qui se passe. Entre situations surréalistes et dialogues à l'humour féroce, Rabaté propose un album tragi-comique permettant de suivre la défaite de l'armée française à travers les yeux d'un soldat placide, incrédule, ni patriote forcené ni déserteur dans l'âme. Hâte de retrouver Amédée pour connaître la suite (et la fin) de ses pérégrinations. Et ravi de retrouver un Rabaté en pleine forme après le décevant « Vive la marée ! ».

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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La débâcle et l'exode en juin 40, ce gigantesque mouvement de troupes et de réfugiés, vu de façon méticuleuse au travers du regard d'un seul soldat.
Il a perdu son régiment, il subit les bombardements, il croise la France en déroute - qui, de plus, l'engueule : "En 14 on se battait, nous !"
Cette débâcle ramène chacun au basique, au fondamental : trouver à "grailler" ; trouver un coin pour "poser culotte" ; se réchauffer à la camaraderie des autres paumés.
Des hommes, des véhicules en rade, des champs à perte de vue : réduit à l'essentiel, le dessin de Rabaté déborde de talent.
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Nous suivons la 11e et plus particulièrement Amédée Videgrain, soldat français perdu, dans un repli sans destination face à l'avancée allemande au printemps 1940.

Ces 90 pages nous montrent à la fois, l'impuissance, le désarroi et l''incrédulité de ces hommes qui ne savent ni où aller ni que faire face à la marche effrénée de l'armée ennemie et soumis aux quolibets d'une population les jugeant comme des fuyards.

La bd se termine par cette phrase qui dit tout, au moment de déposer les armes : "Neuf mois de guerre et je n'aurai pas tiré un seul coup de feu."
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La débâcle de 1940 croquée simplement par le trait de Rabaté, avec peu de texte, comme souvent. En même temps, peu de mots sont nécessaires, la force du trait suffit amplement. On suit un simple soldat à travers les paysages français, en quête de son unité perdue. Il croise d'autres égarés, des ennemis, des colonnes de civils, des tirs et des dégâts. C'est à une drôle de balade à laquelle nous invite Rabaté.
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Rabaté s'attaque à la seconde guerre mondiale. Dessins en noir et blanc simples, peu de texte. J'ai aimé retrouver les expressions passées de mode comme ‘Mettre la viande dans le torchon' pour aller dormir. A quand la suite ?
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Ce n'est guère un épisode glorieux de l'Histoire de notre pays. Après avoir envoyé des millions d'hommes à la boucherie lors de la Première Guerre Mondiale, voilà encore l'incompétence de l'état major durant ce qu'on a appelé la drôle de guerre. Neuf mois sans tirer un coup de feu puis la blitzkrieg qui fut rapide et efficace mettant à genoux un pays tout entier qui n'était manifestement pas préparé. La déconfiture nous donne plein de détails assez intéressants pour peu qu'on soit un peu masochiste. Pour autant, le ton sonne juste.

L'auteur choisit l'angle de deux militaires totalement impuissants dans ce chaos sans nom et qui tentent de survivre. Il y a certes l'absurdité de la guerre mais on l'a fait au nom des idéaux, pour ne pas laisser par exemple s'installer la tyrannie ou l'extermination au nom de la discrimination assumée. La sobriété du trait sera de mise. En ce qui me concerne, l'envie ne suit pas malgré l'honnêteté de ce travail.
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Voici un sujet sur lequel j'ai rarement lu, BD ou roman : la débâcle de 1940. Ici on suit un soldat français les derniers jours avant qu'il se rende. On fait le tour des événements, la fuites des civils, les attaques de l'aviation allemande, les soldats égarés. Les dialogues sont simples sans grand discourt sur la situation.
j'aime beaucoup ces dessins monochromes, chacun mérite qu'on passe du temps à l'admirer indépendamment de l'histoire qui est racontée.
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